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Objets captifs: Les artefacts catholiques en Méditerranée au début de l’époque moderne

Published online by Cambridge University Press:  26 October 2021

Daniel Hershenzon*
Affiliation:
University of Connecticutdaniel.hershenzon@uconn.edu

Objets captifs: les artefacts catholiques en méditerranée au début de l’époque moderne

Les objets de dévotion catholique – images et effigies du Christ, de la Vierge et des saints, missels, rosaires, crucifix et objets liturgiques – ont circulé par milliers dans la Méditerranée occidentale à l’époque moderne. Pour une large part, cette mobilité a été une conséquence indirecte de la piraterie et de la traite d’êtres humains qui interconnectaient les territoires méditerranéens de l’Espagne, du Maroc et de la régence ottomane d’Alger. Le moment de rupture que constitue la captivité a conféré à ces objets aux caractéristiques très différentes une trajectoire commune, rendant ainsi pertinent leur regroupement sous une même catégorie. L’article soutient que les artefacts catholiques ont joué un rôle prépondérant dans l’expérience des captifs catholiques, des renégats et de leurs maîtres musulmans tout autant que dans l’économie de la rançon qui a permis le rachat des captifs. À contre-pied des intentions de leurs concepteurs initiaux, ces objets ont fourni aux captifs, aux convertis et aux maîtres des ressources inattendues participant à brouiller la frontière religieuse et ont créé de nouveaux enchevêtrements entre les membres de ces trois groupes et la matérialité catholique. L’argument est développé en trois étapes. Tout d’abord, l’article affirme que l’augmentation du nombre de captifs après la trêve hispano-ottomane de 1581 a entraîné une augmentation du nombre d’objets de dévotion envoyés depuis l’Espagne aux catholiques retenus en captivité au Maghreb. Il affirme ensuite que certains de ces objets ont fini par bénéficier aux convertis à l’islam, tandis que les dirigeants algériens et marocains en ont pillé d’autres. Enfin, l’article souligne que le pillage et la réutilisation de ces objets ont conféré aux captifs la capacité de racheter un emblème de leur dieu, ont offert aux Trinitaires et aux Mercédaires l’opportunité de parfaire leur réputation en rançonnant des objets sacrés et ont permis aux dirigeants maghrébins de garantir les privilèges religieux de leurs propres sujets asservis en Espagne. L’accent mis sur la mobilité de ces objets montre à quel point les objets de dévotion catholique ont continué à articuler les relations sociales, politiques et économiques en Méditerranée occidentale au cours du long xviie siècle.

Captive objects: catholic artifacts across the early modern western mediterranean

Captive Objects: Catholic Artifacts across the Early Modern Western Mediterranean

Catholic artifacts—images and sculptures of Christ, the Virgin, and various saints, as well as rosaries, crucifixes, and liturgical objects—circulated in their thousands throughout the early modern western Mediterranean. This mobility was largely an indirect byproduct of privateering and human trafficking, which intertwined Spain’s Mediterranean territories, Morocco, and Ottoman Algiers. The disruptive moment of captivity set these otherwise disparate objects on common trajectories, making it interesting to study them as a category. The article argues that Catholic artifacts played surprising roles in the experience of Catholic captives, renegades, and their Muslim masters as well as in the economy of ransom that facilitated the rescue of captives. Against the design of their initial distributors, such objects provided captives, converts, and masters with unexpected affordances, and in so doing helped blur the religious boundary and created new entanglements between members of these groups and Catholic materiality. The argument is developed in three stages. First, the article claims that the surge in captivity following the Spanish-Ottoman truce of 1581 meant that more devotional objects were sent from Spain to Catholics held captive in the Maghrib. Second, it asserts that some of these artifacts ended up serving converts to Islam, while others were plundered by Algerian and Moroccan rulers. Third, the article contends that plunder and repurposing afforded captives the power to redeem an emblem of their God, provided Trinitarians and Mercedarians with opportunities to ransom objects and gain fame back home, and served Maghrebi rulers to secure religious privileges for their subjects enslaved in Spain. Focusing on their mobility demonstrates the degree to which Catholic objects continued to articulate and mediate social, political, and economic relations in the western Mediterranean over the long seventeenth century.

Type
Méditerranées
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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Footnotes

Traduction d’Antoine Heudre

References

* J’aimerais remercier Naor Ben-Yehoyada, Larissa Brewer-García, Claire Gilbert, Yonatan Glazer-Eytan, Thomas Glesener, Yanay Israeli, Jessica Marglin, Miguel Martínez, J. Michelle Molina, Fabien Montcher, Luis Salas Almela, Francesca Trivellato et les relecteurs anonymes ainsi que les participants du cycle de conférences « Bonded » au Silsila: Center for Material Histories (Université de New York) et du séminaire sur le début de l’époque moderne à l’Institute of Advanced Studies (ci-après IAS) de Princeton pour leurs commentaires. Je remercie également le Centro de Estudios Europa Hispánica pour son financement du John Elliott Membership à l’IAS de Princeton en 2019-2020, l’American Council of Learned Societies (ACLS) pour la bourse Frederick Burkhardt en 2020-2021 qui m’a permis de corriger cet article en vue de sa publication et enfin le Heyman Center for the Humanities à l’université de Columbia pour avoir mis un espace de travail à ma disposition.

1 Les auteurs espagnols du début de l’époque moderne utilisaient le terme « image » pour désigner les représentations de figures ou de scènes religieuses, qu’il s’agisse de sculptures tridimensionnelles ou de représentations peintes ou imprimées à deux dimensions : Françoise Crémoux, « Las imágenes de devoción y sus usos. El culto a la Virgen de Guadalupe (1500-1750) », in M. Cruz de Carlos Varona et al. (dir.), La imagen religiosa en la Monarquía hispánica. Usos y espacios, Madrid, Casa de Velásquez, 2008, p. 61-82, en particulier p. 73.

2 María Cruz de Carlos Varona, « ‘Imágenes rescatadas’ en la Europa moderna : el caso de Jesús de Medinaceli », Journal of Spanish Cultural Studies, 12-3, 2011, p. 327-354.

3 Tomás García Figueras et Carlos Rodríguez Joulia Saint-Cyr, Larache : Datos para su historia en el siglo xvii , Madrid, CSIC, 1973.

4 Même si le chiffre réel n’atteignait que la moitié de cette estimation, ce sont tout de même un million et demi de personnes qui auraient été victimes de la guerre de course. Pour des données chiffrées, voir Salvatore Bono, « La schiavitù nel mediterraneo moderno. Storia di una storia », Cahiers de la Mediterranée, 65, 2002, p. 1-16 ; id., « Slave Histories and Memoirs in the Mediterranean World: A Study of the Sources (Sixteenth-Eighteenth Centuries) », in M. Fusaro, C. Heywood et M.-S. Omri (dir.), Trade and Cultural Exchange in the Early Modern Mediterranean: Braudel’s Maritime Legacy, Londres, I. B. Tauris, 2010, p. 97-115, ici p. 105 ; Robert C. Davis, « Counting European Slaves on the Barbary Coast », Past & Present, 172-1, 2001, p. 87-124.

5 À l’instar d’Igor Kopytoff et de Ian Hodder, nous cherchons à reconstruire et analyser la biographie sociale d’une classe d’objets, en mettant l’accent sur les interdépendances croissantes entre êtres humains et choses : Ian Hodder, « The Entanglements of Humans and Things: A Long-Term View », New Literary History, 45, 2014, p. 19-36, ici p. 30-31 et Igor Kopytoff, « The Cultural Biography of Things: Commoditization as Process », in A. Appadurai (dir.), The Social Life of Things: Commodities in Cultural Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 1986, p. 64-91.

6 Voir par exemple, Daniel Hershenzon, « Traveling Libraries: The Arabic Manuscripts of Muley Zidan and the Escorial Library », Journal of Early Modern History, 18, 2014, p. 535-558.

7 Annette B. Weiner, Inalienable Possessions: The Paradox of Keeping-While-Giving, Berkeley, University of California Press, 1992.

8 Outre le fameux Christ de Medinaceli à Madrid, nous avons trouvé la trace des objets suivants : l’Enfant Jésus de Mekhnès et une toile de saint Jean le Grand à l’hôpital du Tiers-Ordre franciscain à Madrid, une statue de Notre-Dame d’Alger à la résidence de l’ordre trinitaire à Madrid, une autre statue de Notre-Dame de l’Immaculée conception au couvent de las Descalzas Reales à Madrid et le Saint Enfant captif à la cathédrale métropolitaine de Mexico.

9 Gillian Weiss, Captifs et corsaires. L’identité française et l’esclavage en Méditerranée, trad. par A.-S. Homassel, Toulouse, Anacharsis, [2011] 2014, p. 2.

10 Pour les récits classiques, voir Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1949 et Andrew C. Hess, The Forgotten Frontier: A History of the Sixteenth-Century Ibero-African Frontier, Chicago, The University of Chicago Press, 1978.

11 Wolfgang Kaiser (dir.), Le commerce des captifs. Les intermédiaires dans l’échange et le rachat des prisonniers en Méditerranée, xv e -xviii e siècle, Rome, École française de Rome, 2008 ; Wolfgang Kaiser et Guillaume Calafat, « The Economy of Ransoming in the Early Modern Mediterranean: A Form of Cross-Cultural Trade Between Southern Europe and the Maghreb (Sixteenth to Eighteenth Centuries) », in F. Trivellato, L. Halevi et C. Antunes (dir.), Religion and Trade: Cross-Cultural Exchanges in World History, 1000-1900, Oxford, Oxford University Press, 2014, p. 108-130.

12 De ce point de vue, le travail des historiens économiques, qui ont considérablement enrichi nos connaissances sur le développement du commerce entre l’Espagne, le Maroc et Alger au début de l’époque moderne, est également essentiel. Voir Eloy Martín Corrales, Comercio de Cataluña con el Mediterráneo musulmán (siglos xvi-xviii). El Comercio con los « enemigos de la fe », Barcelone, Ediciones Bellaterra, 2001 ; Roberto Blanes Andrés, Valencia y el Magreb. Las Relaciones Comerciales Marítimas (1600-1703), Barcelone, Ediciones Bellaterra, 2010 ; Roberto Blanes Andrés et Vicente Montojo Montojo, « El comercio del Mediterráneo español a mediados del siglo xvii », in J. Martínez Millán et M. Rodríguez Rivero (dir.), La corte de Felipe IV (1621-1665). Reconfiguración de la Monarquía católica, vol. 2, El sistema de corte. Consejos y hacienda, Madrid, Ediciones Polifemo, 2017, p. 1331-1370.

13 Elisabeth A. Fraser, « Introduction », in E. A. Fraser (dir.), The Mobility of People and Things in the Early Modern Mediterranean: The Art of Travel, New York, Routledge, 2020, p. 1-8, ici p. 2. Nous sommes mieux renseignés sur la circulation des objets de dévotion dans la partie orientale de la Méditerranée : voir Yuliana Boycheva (dir.), Routes of Russian Icons in the Balkans (16th-Early 20th Centuries), Seyssel, La pomme d’or, 2016 ; Felicita Tramontana, « ‘Per ornamento e servizio di questi Santi Luoghi’. L’arrivée des objets de dévotion dans les sanctuaires de Terre Sainte (xvii e siècle) », Archives de sciences sociales des religions, 183-3, 2018, p. 227-245.

14 L’une d’entre elles est l’analyse éclairante du Christ de Medinaceli de María Cruz de Carlos Varona : M. Cruz de Carlos Varona, « ‘Imágenes rescatadas’ en la Europa moderna », art. cit. On peut également citer le travail de Catherine V. Infante sur les représentations des objets captifs : Catherine V. Infante, The Arts of Encounter: Christians, Muslims, and the Power of Images in Early Modern Spain, Toronto, University of Toronto Press, 2022. Voir enfin l’étude de Giovanna Fiume sur la canonisation d’un missionnaire franciscain livré au martyr au Maroc et sur ses reliques : Giovanna Fiume, Schiavitù mediterranee. Corsari, rinnegati e santi di età moderna, Milan, Bruno Mondadori, 2009, p. 263-266 et 281-323.

15 Voir Cecily J. Hilsdale, « Visual Cultures of the Medieval Mediterranean », in P. Horden et S. Kinoshita (dir.), A Companion to Mediterranean History, Chichester, Wiley Blackwell, 2014, p. 296-313 ; Eva R. Hoffman « Pathways of Portability: Islamic and Christian Interchange from the Tenth through the Twelfth Century », Art History, 24-1, 2001, p. 17-50 ; Catarina Schmidt Arcangeli et Gerhard Wolf (dir.), Islamic Artefacts in the Mediterranean World: Trade, Gift Exchange and Artistic Transfer, Venise, Marsilio, 2011.

16 Sur le plan économique, la Méditerranée a continué à être une arène importante pour les deux empires. Voir E. M. Corrales, Comercio de Cataluña…, op. cit. ; R. Blanes Andrés, Valencia y el Maghreb, op. cit. ; R. Blanes Andrés et V. Montojo Montojo, « El comercio del Mediterráneo español », art. cit. ; et Molly Greene, « The Ottomans in the Mediterranean », in V. Aksan et D. Goffman (dir.), The Early Modern Ottoman Empire: A Reinterpretation, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 104-116.

17 Antonio de Sosa, Topography and History of Algiers in An Early Modern Dialogue with Islam: Antonio de Sosa’s Topography of Algiers, éd. par M. A. Garcés, Notre Dame, University of Notre Dame Press, [1612] 2011, p. 257-259 ; Jean-Baptiste Gramaye, Alger, xvi e -xvii e siècle. Journal de Jean-Baptiste Gramaye, « évêque d’Afrique », trad. par Abd el Hadi ben Mansour, Paris, Éd. du Cerf, [1622] 1998, p. 335-337 ; Relación verdadera en que se da cventa muy por estenso del modo que tienen de vivir assi Moros, Iudios de la ciudad de Argel, Madrid, 1639, conservé dans la Biblioteca Nacional de España (ci-après BNE), VE 185/74.

18 António de Saldanha, Crónica de Almançor, sultão de Marrocos (1578-1603), éd. par A. Dias Farinha, Lisbonne, Instituto De Investigação Científica Tropical, 1997, p. 203.

19 Pascual Saura Lahoz, « Los Franciscanos en Marruecos. Relación inédita de 1685 », Archivo Ibero-Americano, 17, 1921, p. 79-100, ici p. 95-96.

20 Francisco Ximénez, Colonia trinitaria de Túnez, éd. par I. Bauer, Tétouan, Tip. Gomariz, 1934, p. 28.

21 Ellen G. Friedman, « Trinitarian Hospitals in Algiers: An Early Example of Health Care for Prisoners of War », The Catholic Historical Review, 66, 1980, p. 551-564 ; Bonifacio Porres Alonso, « Los hospitales trinitarios de Argel y Túnez », Hispania sacra, 48, 1996, p. 639-717.

22 Sur les services religieux fournis aux captifs, voir le rapport que le Franciscain Luis de San Agustin a envoyé à la Sacrée congrégation pour la propagation de la foi de Rome en 1685 : P. Saura Lahoz, « Los Franciscanos en Marruecos », art. cit., p. 95-96.

23 Sur l’institution de la dhimma, voir Mark R. Cohen, « What Was the Pact of ʿUmar? A Literary-Historical Study », Jerusalem Studies in Arabic and Islam, 23, 1999, p. 100-157.

24 Daniel Hershenzon, « Plaintes et menaces réciproques : captivité et violence religieuses dans la Méditerranée du xvii e siècle », in J. Dakhlia et W. Kaiser (dir.), Les musulmans dans l’histoire de l’Europe, vol. 2, Passages et contacts en Méditerranée, Paris, Albin Michel, 2013, p. 441-460.

25 Bonifacio Porres Alonso, Testigos de Cristo en Argel : Juan del Águila, Juan de Palacios y Bernardo de Monroy. Trinitarios, Cordoue, Secretariado Trinitario, 1994, p. 112.

26 Id., Libertad a los cautivos, actividad redentora de la orden trinitarian, vol. 1, Cordoue, Secretariado Trinitario, 3 vol., 1997-1998, p. 371.

27 Ibid.

28 Archivio storico di Propaganda Fide, Rome, Barberia, liasse no 1, fol. 467r, 8 juin 1680, « Lettre du vicaire apostolique d’Alger à la Sacrée congrégation pour la propagation de la foi ».

29 Real Academia de la Historia (ci-après RAH), Madrid, Mss. 9-27-7-E-193, fol. 22r, 24r et 28r, « Viaje de Argel de Fr. Francisco Ximénez de la ínclita y celestial religión de la SS. Trinidad Redempción de cautivos christianise ».

30 L’évêque de Murcie, qui donna des rosaires et des médailles à Francisco Ximénez, accorda également quarante jours d’indulgence à tous les captifs qui réciterait un Notre Père ou un Avé Maria, ou qui effectuerait un acte de contrition face à un crucifix détenu par Ximénez. Voir RAH, Madrid, Mss. 9-27-7-E-193, fol. 67r, « Viaje de Argel de Fr. Francisco Ximénez de la ínclita y celestial religión de la SS. Trinidad Redempción de cautivos christianise ».

31 F. Ximénez, Colonia Trinitaria de Túnez, op. cit., p. 188-190. Sur la circulation et le commerce des reliques en Méditerranée, voir G. Fiume, Schiavitù mediterranee, op. cit., p. 263-266 et 281-323 ; A. Katie Harris, « Gift, Sale, and Theft: Juan de Ribera and the Sacred Economy of Relics in the Early Modern Mediterranean », Journal of Early Modern History, 18-3, 2014, p. 193-226 ; Katrina B. Olds, « The Ambiguities of the Holy: Authenticating Relics in Seventeenth-Century Spain », Renaissance Quarterly, 65-1, 2012, p. 135-184.

32 F. Ximénez, Colonia Trinitaria de Túnez, op. cit., p. 188-190.

33 Hélène Vu Thanh, « L’économie des objets de dévotion en terres de mission : l’exemple du Japon (1549-1614) », Archives de sciences sociales des religions, 183, 2018, p. 207-225 ; F. Tramontana, « ‘Per ornamento e servizio di questi Santi Luoghi’ », art. cit. ; Gabriela Ramos, « Living with the Virgin in the Colonial Andes: Images and Personal Devotion », in S. Ivanicˇ, M. Laven et A. Morrall (dir.), Religious Materiality in the Early Modern World, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2019, p. 137-150.

34 Sur ces termes et les pratiques correspondantes, voir Guillaume Calafat, « Jurisdictional Pluralism in a Litigious Sea (1590-1630): Hard Cases, Multi-Sited Trials and Legal Enforcement between North Africa and Italy », in J.-P. Ghobrial (dir.), « Global History and Microhistory », Past & Present, 242, supplément 14, 2019, p. 142-178, ici p. 169-174 ; M’hamed Oualdi, Esclaves et Maîtres. Les Mamelouks des Beys de Tunis du xvii e siècle aux années 1880, Paris, Publications de la Sorbonne, 2011, p. 23-61.

35 Voir, par exemple, le résumé de l’affaire du tribunal de Majorque : Onofre Vaquer Bennasar, Captius i renegats al segle xvii. Mallorquins captius entre musulmans. Renegats davant la Inquisició de Mallorca, Majorque, El Tall, 2014, p. 123-236.

36 Giovanna Fiume, « Rinnegati : le imbricazioni delle relazioni mediterranee », in B. F. Llopis et al. (dir.), Identidades cuestionadas. Coexistencia y conflictos interreligiosos en el Mediterráneo (ss. xiv-xviii), Valence, Universitat de València, 2016, p. 39-62, ici p. 43.

37 Sur le risque d’anachronisme que comporte l’emploi de la catégorie culturelle de la « sincérité » dans des contextes non protestants, voir Talal Asad, « Comments on Conversion », in P. Van der Veer (dir.), Conversion to Modernities: The Globalization of Christianity, New York, Routledge, 1996, p. 263-273 ; Webb Keane, « From Fetishism to Sincerity: On Agency, the Speaking Subject, and their Historicity in the Context of Religious Conversion », Comparative Studies in Society and History, 39-4, 1997, p. 674-693.

38 Bien que les trois religions aient élaboré des arguments pour justifier les conversions forcées, comme le démontre un ouvrage récent sur le sujet : Mercedes García-Arenal et Yonatan Glazer-Eytan (dir.), Forced Conversion in Christianity, Judaism and Islam: Coercion and Faith in Premodern Iberia and Beyond, Leyde, Brill, 2019.

39 Pour une revue récente de la littérature, voir Robert John Clines, « The Converting Sea: Religious Change and Cross-Cultural Interaction in the Early Modern Mediterranean », History Compass, 17-1, 2019, p. 1-15.

40 Bartolomé Bennassar et Lucile Bennassar, Les chrétiens d’Allah. L’histoire extraordinaire des renégats, xvi e et xvii e siècles, Paris, Perrin, 1989. Pour les tribunaux non couverts dans cette étude, voir Anita Gonzales-Raymond, Inquisition et société en Espagne. Les relations des causes du Tribunal de Valence (1566-1700), Paris, Annales littéraires de l’université de Franche-Comté, 1996.

41 B. Bennassar et L. Bennassar, Les chrétiens d’Allah, op. cit., p. 168.

42 G. Fiume, « Rinnegati », art. cit., p. 48-52.

43 Tobias P. Graf, The Sultan’s Renegades: Christian-European Converts to Islam and the Making of the Ottoman Elite, 1575-1610, Oxford, Oxford University Press, 2017.

44 G. Fiume, « Rinnegati », art. cit., p. 41.

45 Valentina Oldrati, « El difícil mantenimiento de la fe cristiana en tierras islámicas. Entre nicodemismo y otras estrategias de supervivencia (s. xvii) », in B. F. Llopis et al. (dir.), Identidades cuestionadas, op. cit., p. 63-78, ici p. 72-77.

46 Voir les deux fatwas promulguées par Ali al-Matghari al-Fasi (mort en 1545) et Muhammad el-Nali (mort en 1521-1522) qui figurent dans le recueil de fatwas de la moitié du xvii e siècle d’Abd al-Aziz al-Zayyati, intitulé Al-Jawāhir al-mukhtāra fī-mā waqaftu ʿalayhi min al-nawāzil bi-Jibāl Ghumāra (Selected Jewels). Les deux fatwas concernaient les femmes musulmanes mariées à des convertis suspectés de continuer à pratiquer la religion chrétienne. Je remercie Jocelyn Hendrickson pour avoir partagé certains chapitres et l’annexe de son ouvrage Leaving Iberia: Islamic Law and Christian Conquest in North West Africa, Cambridge, Harvard University Press, 2021.

47 Aḥmad ibn Yaḥyā al-Wansharīsī, Archives Marocaines. La pierre de touche des fétwas de Ahmad al-Wanscharīsī, vol. 12, trad. par É. Amar, Paris, Ernest Leroux, 1908-1909, p. 323-325. Pour un résumé de la fatwa, voir Vincent Lagardère, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge. Analyse du Mi’yar d’al-Wanšarīsī, Madrid, Casa de Velásquez, 1995, p. 65. Son inclusion dans La norme claire suggère que les juristes, les souverains et le peuple estimaient que cette fatwa était appropriée au contexte de leur époque, et qu’elle constituait, ou allait constituer, un précédent juridique. Sur la promulgation de fatwas dans l’Occident islamique au début de l’époque moderne, voir David S. Powers, Law, Society, and Culture in the Maghrib, 1300-1500, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, p. 20-22. Sur la promulgation et la compilation de fatwas dans l’Empire ottoman ainsi que sur leur statut de sources historiques, voir Joshua M. White, Piracy and Law in the Ottoman Mediterranean, Stanford, Stanford University Press, 2018, p. 183-187.

48 Pour des transcriptions complètes des résumés des procès de renégats organisés par le tribunal de l’Inquisition de Majorque entre 1603 et 1694, voir O. Vaquer Bennasar, Captius i renegats al segle xvii , op. cit.

49 Ibid., p. 143, 168, 175, 201, 203, 215, 218, 221 et 234.

50 Ibid., p. 215. Nous n’avons pu identifier de quel « Saint-Pierre » est exactement originaire ce renégat français.

51 Irene Galandra Cooper et Mary Laven, « The Material Culture of Piety in the Italian Renaissance: Re-touching the Rosary », in C. Richardson, T. Hamling et D. Gaimster (dir.), The Routledge Handbook of Material Culture in Early Modern Europe, Abingdon, Routledge, 2017, p. 338-353.

52 Carlos José Romero Mensaque, « La universalización de la devoción del rosario y sus cofradías en España. De Trento a Lepanto », Angelicum, 90-1, 2013, p. 217-246.

53 Id., « La devoción al rosario en la ciudad de Zaragoza durante la modernidad (siglos xv al xviii) », Archivo Dominicano: Anuario, 36, 2015, p. 137-164, ici p. 146 ; et Ginés de Ocaña, Epitome del viage qve hizo a Marruecos el padre Fr. Francisco de la Concepciõ, Séville, Ian Cabeças, [1646] 1975, fol. 18v.

54 O. Vaquer Bennasar, Captius i renegats al segle xvii , op. cit., p. 221.

55 Ibid., p. 168.

56 Miguel de Cervantes, The Bagnios of Algiers, act. 2, in M. de Cervantes, “The Bagnios of Algiers” and “The Great Sultana”: Two Plays of Captivity, éd. et trad. par B. Fuchs et A. J. Ilika, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, [1615] 2010, p. 45.

57 Ibid., act. 3, p. 91.

58 Arent J. Wensinck, « Subh˙a », in Encyclopaedia of Islam, First Edition (1913-1936), éd. par M. Th. Houtsma et al., DOI : http://dx.doi.org/10.1163/2214-871X_ei1_SIM_5480.

59 O. Vaquer Bennasar, Captius i renegats al segle xvii , op. cit., p. 175.

60 Ibid., p. 221.

61 Caroline Walker Bynum, Christian Materiality: An Essay on Religion in Late Medieval Europe, New York, Zone Books, 2011, p. 82.

62 Bruno Pomara Saverino décrit les chapelets comme des « objets ambigus », ce qui pourrait expliquer leur relative popularité auprès des morisques (les musulmans espagnols convertis de force à la chrétienté et leurs descendants) condamnés au tribunal de l’Inquisition de Sicile : Bruno Pomara Saverino, « Quand les objets de la foi fondent la réputation. Les morisques entre Espagne et Italie », in M. Lezowski et Y. Lignereux (dir.), Matière à discorde. Les objets chrétiens dans les conflits modernes, Rennes, PUR, 2021, p. 173-186.

63 Dans les années 1920, une querelle portant sur le nombre de fois que « La perle de la perfection » (une prière soufie) devait être récitée – onze fois ou, comme cela était généralement accepté, douze fois – divisa en deux groupes la confrérie de la Tijaniyya dans la colonie française de Haute-Volta (actuel Burkina Faso) : la H˙amawiyya ou Tijānīs partisans de onze récitations, et les ʿUmarians ou Tijānīs partisans de douze récitations. En 1933, les Français tentèrent de convaincre Shaykh Sawadogo, qui avait introduit la confrérie de la Tijaniyya dans la colonie, de rallier les ʿUmarians, qui étaient soutenus par la France. Sawadogo fit mine d’accepter et ordonna même à ses adeptes d’ajouter un douzième grain à leur misbaḥa, mais il resta loyal envers la Ḥamawiyya, dont lui et ses adeptes continuaient de pratiquer la liturgie. Satisfaits, les administrateurs coloniaux français annoncèrent la « conversion » authentique de Sawadogo : Ousman Murzik Kobo, « Five Tasbih in West African Islamic History: Spirituality, Aesthetic, Politics, and Identity », in A. Bigelow (dir.), Islam Through Objects, Londres, Bloomsbury Academic, 2021, p. 81-94.

64 Miguel de Cervantes, Cervantès. L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, trad. par A. Schulman, Paris, Éd. du Seuil, [1605] 1997, chap. 39-41, p. 440-479.

65 Ibid., chap. 40, p. 455. Une scène similaire, dans laquelle un renégat produit un rosaire, est racontée dans Emanuel d’Aranda, Les captifs d’Alger. Relation de la captivité du sieur Emanuel d’Aranda où sont descriptes les misères, les ruses et les finesses des esclaves et des corsaires d’Alger, éd. par L. Z’Rari, Paris, J. P. Rocher, [1657] 1998, p. 174.

66 C. V. Infante, The Arts of Encounter, op. cit.

67 A. d e Sosa, Topography and History of Algiers…, op. cit., p. 223-224.

68 Archivo General de Simancas (ci-après AGS), Estado, Leg. 198, 1er août 1603.

69 AGS, Guerra Antigua, Leg. 992, 30 oct. 1629.

70 Pour les lettres originales et leur traduction, voir AGS, Consejo de Estado, Leg. 2675, 23 sept. 1658.

71 Archivo de la Corona de Aragón, Consejo de Aragón, Leg. 607, 24 janv. 1663 et AGS, Estado, Leg. 2679, 3 oct. 1663. Des contestations et des représailles similaires ont perduré jusqu’au xviii e siècle. Dans la deuxième moitié des années 1730, l’administrateur de l’hôpital de l’Ordre de la Trinité à Alger rapporta que la nouvelle d’une attaque des citoyens locaux contre la mosquée des esclaves musulmans des galères à Carthagène était parvenue jusqu’à Alger. Le dey Ibrāhīm ibn Ramad˙ān convoqua l’administrateur trinitaire et lui ordonna d’envoyer un avertissement à l’Espagne : si les esclaves musulmans de Carthagène n’étaient pas autorisés à utiliser leur mosquée, les autorités algériennes fermeraient les églises d’Alger et brûleraient leurs images. Voir Archivo Histórico Nacional (ci-après AHN), Inquisición, Leg. 3733, fol. 301r. L’archive n’est pas datée, mais la mosquée en question a été érigée en 1734 et l’administrateur trinitaire est décédé en 1739. On peut en déduire que la supplique a probablement été envoyée entre ces deux dates.

72 AHN, Inquisición, Leg. 1712/2, carpeta 20 et Inquisición, lib. 862.

73 Archivo de la Venerable Orden Tercera de Madrid (ci-après AVOTM), Leg. 732, lettres de Mekhnès, 15 avr. 1694, 20 avr. 1694, 30 avr. 1694 et 1er sept. 1694.

74 RAH, Mss. 9-27-7-E-193, fol. 16v, 17r, 22v, 30v, 34v-35r et 62v, « Viaje de Argel de Fr. Francisco Ximénez de la ínclita y celestial religión de la SS. Trinidad Redempción de cautivos christianise ».

75 Sur l’imitatio Christi, voir Giles Constable, Three Studies in Medieval Religious and Social Thought, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, p. 143-248.

76 Sur les esclaves assimilés à des « choses mortes », voir Diego de Haedo, Topografía e historia general de Argel, Valladolid, Diego Fernandez de Cordoua y Oviedo, 1612, p. 100. Écrivant à propos de l’iconoclasme, le théologien protestant Andreas Karlstadt, « On the Removal of Images », in A. R. Bodenstein von Karlstadt, H. Emser et J. Eck, A Reformation Debate: Karlstadt, Emser, and Eck on Sacred Images; Three Treatises in Translation, éd. et trad. par B. D. Mangrum et G. Scavizzi, Toronto, Centre for Renaissance and Reformation Studies, [1522] 1998, p. 21-22 disait des images qu’elles étaient « trompeuses » et prétendait qu’elles « amenaient la mort à ceux qui les vénéraient et les glorifiaient ».

77 B. Porres Alonso, Libertad a los cautivos…, op. cit., p. 371-372.

78 « Relación primera verdadera, en qve se da cuenta de los singvlares sucesos, que han tenido los muy Reverendos Padres Redemptores, del Orden de Descalços de la Santissima Trinidad… » [s. l. n. d.], in I. Bauer Landauer (éd.), Papeles de mi archivo. Relaciones de África (Marruecos), vol. 2, Madrid, Editorial Ibero-Africano-Americana, 1922-1923, p. 103-115, ici p. 109.

79 La lettre d’un des soldats de la garnison conquise y fait allusion : Francisco Sandoval y Roxas, « Aviso verdadero y lamentable relación, qve hace el capitán don Francisco de Sandoval y Roxas, Cautivo en Fez, al exelentissimo señor don Pedro Antonio de Aragón… » [Madrid, 1681], in I. Bauer Landauer, Papeles de mi archivo, vol. 2, op. cit., p. 93-97.

80 « Relación primera verdadera… », art. cit., p. 104.

81 Ibid., p. 108-111.

82 « Segunda relación verdadera, en qve se prosiguen los singulares casos, que han sucedido en la Redempción que han hecho este presente año de 1682 los muy Reverendos Padres Redemptores de la Sagrada, y Esclarecida Orden de Descalços de la Santissima Trinidad… » [s. l. n. d.], in I. Bauer Landauer (dir.), Papeles de mi archivo, vol. 2, op. cit., p. 115-126, ici p. 120.

83 B. Porres Alonso, Libertad a los cautivos…, op. cit., p. 511-513.

84 Par exemple, AHN, Nobleza, Frías, CP. 532, doc. 12, « Memorial de los cristianos cautivos que en la ciudad Argel rescatron los padres Fr. Francisco de la Cruz, y Fr. Gaspar de los Reyes… por el mes de Setiembre de 1642 », ou AHN, Nobleza, Frías, CP. 90, doc. 61-67, « Memorias de los cautivos que este año de 1674, en el mes de marzo, de dicho año han traído rescatados de los reinos, y ciudades de Fez, Tetvan, y Zale ».

85 Mariano Arribas Palau, « De nuevo sobre la embajada de al-Ghassānī (1690-1691) », Al-Qantara, 6-1/2, 1985, p. 199-289, ici p. 215. Il existe encore deux versions provisoires antérieures de cette lettre, l’une de mai 1690 (ibid., p. 206) et l’autre d’avril 1690 : id., « A propósito de una carta de Carlos II a Mawlay Ismail », Al-Qantara, 10-2, 1989, p. 565-569.

86 Alessia Meneghin, « The Economy of Sacred Objects », in M. Corry, D. Howard et M. Laven (dir.), Madonnas & Miracles: The Holy Home in Renaissance Italy, Cambridge, Philip Wilson Publishers/The Fitzwilliam Museum, 2017, p. 82-87.

87 A. K. Harris, « Gift, Sale, and Theft », art. cit. ; K. B. Olds, « The Ambiguities of the Holy », art. cit.

88 Les membres du clergé du Moyen Âge gageaient parfois des textes religieux et des objets liturgiques chez des prêteurs sur gage juifs, mais cela constituait une violation des interdictions des conseils papaux et ecclésiastiques. Voir Joseph Shatzmiller, Cultural Exchange: Jews, Christians, and Art in the Medieval Market Place, Princeton, Princeton University Press, 2013, p. 7-44. De même, au xvii e siècle, les artisans juifs de Prague produisaient des images sacrées, allant des rosaires aux croix : voir Nicolas Richard, « Un Nouveau marché. Diffusion des objets de dévotion et sanctuaires de pèlerinage dans le Bohême de la contre-réforme (fin xvi e-début xviii e siècle) », in M. Lezowski et L. Tatarenko (dir.), no spécial « Façonner l’objet de dévotion chrétien. Fabrication, commerce et circulations xvi e-xix e siècles », Archives de sciences sociales des religions, 183, 2018, p. 31-49. Sur les permissions locales accordées aux juifs de traiter de l’argenterie désassemblée de seconde main, y compris des objets liturgiques, voir Marie Lezowski, « Vol sacrilège et règlement de comptes entre voisins. Sienne, 1730 », in M. Lezowski et Y. Lignereux (dir.), Matière à discorde, op. cit., p. 71-85.

89 « Relación primera verdadera… », art. cit. ; « Segunda relación verdadera… » ; art. cit. ; M. Arribas Palau, « De nuevo sobre la embajada… », art. cit. et id., « A propósito de una carta… », art. cit.

90 M. Cruz de Carlos Varona, « ‘Imágenes rescatadas’ en la Europa moderna », art. cit.

91 AVOTM, Leg. 404/430, Cardinal Portocarrero au roi, Madrid, 6 juil. 1692.

92 Anastase Goudal, Histoire de la mission franciscaine à Meknès et origines du culte de la Vierge, Issoudun, Imprimerie Laboureur, 1955, p. 36.

93 BNE, Varios Especiales, 128, fol. 240v, « Noticia de la forma en que el día 5 de agosto de este año de 1692 se llevaron… a los christianos, que estavan captivos del Rey de Mequínez, a quienes rescato la Venerable Orden Tercera de N. P. San Francisco ».

94 Yonatan Glazer- Eytan, « Transgressing the Sacred: The Crime and Cult of Sacrilege in the Spanish Catholic Monarchy, 1558-1632 », thèse de doctorat, Johns Hopkins University, 2020, p. 191-197.

95 David Freedberg, The Power of Images: Studies in the History and Theory of Response, Chicago, The University of Chicago Press, 1989, p. 89-91 ; Marie Lezowski, « Introduction », dossier « Tours et détours des objets de dévotion catholiques (xvi e-xxi e siècles) », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée modernes et contemporaines, 126-2, 2014, p. 341-351, ici p. 344.

96 En 1618, le propriétaire « turc » d’une petite statue de Notre-Dame de Rançon accepta de la vendre à un frère trinitaire contre son poids en pièces d’argent. Il installa une balance, plaça la statue sur l’un des plateaux et remplit l’autre avec des pièces. Mais il fallut enlever tant de pièces pour équilibrer la balance qu’il n’en resta finalement que quinze sur la balance, « ce qui correspondait à la moitié du prix auquel son fils avait été vendu » (Christoval Granados de los Rios, Historia de Nuestra Señora de los Remedios de la Fuensanta, Madrid, 1648, p. 63-64).

97 Ibid. ; BNE, Varios Especiales, 60-43, « Respuesta que embió el padre difinidor, y redentor Fr. Ioseph del Espíritu Santo, del orden de descalços de nuestra señora de la merced, redención de cautivos, a una carta… este ano de 1648 » ; Josep Antoni Garí y Siumell, La Órden redentora de la Merced, Barcelone, Imprenta de los herederos de la viuda Pla, 1873, p. 346-347.

98 Caroline Walker Bynum, « The Sacrality of Things: An Inquiry into Divine Materiality in the Christian Middle Ages », Irish Theological Quarterly, 78, 2013, p. 3-18.

99 Daniel Hershenzon, The Captive Sea: Slavery, Communication, and Commerce in Early Modern Spain and the Mediterranean, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2018, p. 114-116.

100 Des débats pouvaient également suivre la découverte d’images miraculeuses en haute mer. Voir Guillaume Calafat, « Mercanti, corsari e investimenti devozionali in una città nuova. L’‘altare dei Corsi’ a Livorno nel Seicento », Quaderni storici, 3, 2018, p. 739-772.