Une édition française du bel ouvrage de M. le professeur Lueder sur la Convention de Genève, ouvrage dont il a été rendu compte dans notre précédent Bulletin, est à la veille de paraître à la librairie Besold, à Erlangen. Elle contiendra la préface suivante, qui explique la part prise par le Comité international à cette publication.

Deux fois déjà, depuis le commencement de cette année, nous avons eu à vous annoncer la formation de nouvelles sociétés de secours dans l'Europe orientale (au Monténégro et en Serbie), et nous venons aujourd'hui vous faire part de la fondation d'une soeiété du même genre en Roumanie. La jeune Société roumaine de la Croix rouge nous a témoigné le désir d'être mise en rapport avec les sociétés des autres pays, et nous nous empressons de faire droit à sa requête. Il y a longtemps que nous souhaitions de voir la Croix rouge arborée sur le Bas-Danube; aussi avons-nous appris avec satisfaction, par une lettre datée du 27 juillet, que les difficultés qui s'y opposaient avaient été victorieusement surmontées. Les événements dont la Serbie est actuellement le théâtre, suivant de près l'adhésion du gouvernement roumain à la Convention de Genève, semblent avoir déterminé la création de la société dont nous parlons.

Nous venons vous rendre compte de la manière dont s'est accomplie la mission au Monténégro que vous aviez bien voulu nous confier. Pour cela, nous croyons devoir reprendre successivement les points essentiels de nos Instructions, et expliquer comment ont été exécutés les ordres du Comité. Ce rapport nous semble donc pouvoir se diviser naturellement en trois parties principales: l'une sera relative à la formation d'un société monténégrine de la Croix rouge, et aux efforts que nous avons faits pour répandre la connaissance de tout ce qui a trait à la Convention de Genève et à l'œuvre des sociétés de secours (Instructions, art. 5 et 7); une autre comprendra tout ce qui se rapporte au soin des blessés et des malades (Instructions, art. 2, 3 et 4); enfin une troisième et dernière partie expliquera dans quelles limites nous avons pu satisfaire aux recommandations du Comité (Instructions, art. 8), de faire prévaloir autant que possible dans la guerre actuelle de l'Herzégovine les principes de la Convention de Genève.

Dans notre précédent Bulletin, nous avons exposé la situation de la Croix rouge à l'égard des blessés de l'insurrection herzégovienne, telle que nous la comprenions au début des hostilités, et le Comité international n'a pas cessé, dès lors, d'en faire l'objet de sa constante préoccupation.

Vu l'acte d'accession à la Convention du 22 aoùt 1864 pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, signé à Cettigne, le 29/17 novembre 1875, par Son Altesse le Prince du Montenegro et des Berdas, acte d'accession dont la teneur suit:

«Nous, Nicolas Ier, Prince du Montenegro et des Berdas, etc., etc.,

Vu la déclaration datée de Belgrade, le 24 mars 1876, par laquelle Son Excellence Monsieur le Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement de la Principauté de Serbie, faisant usage de la faculté réservée à l'article 9 de la Convention internationale conclue à Genève le 22 août 1864 pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, déclare que le Gouvernement de Son Altesse sérénissime le Prince Milan Obrénovitsch IV de Serbie adhère à cette Convention, déclaration dont la teneur suit:

«Une convention internationale pour l'amélioration du sort des «militaires blessés sur les champs de bataille ayant été signée à «Genève le 22 août 1864, Convention dont la teneur suit:

(Insertion)

«Le soussigné, Ministre des Affaires Etrangères de Son Altesse «Sérénissime le Prince de Serbie, Milan Obrénovitsch IV, dûment «autorisé à cet effet, déclare par les présentes que le Gouvernement «princier de Serbie accède complètement à la susdite Convention.

1. Les délégués du Comité international porteront le brassard blanc à croix rouge pendant l'accomplissement de leur mission, laquelle est limitée, en principe, au territoire monténégrin.

Par notre 33me circulaire, datée du 8 juillet 1876, nous avons exposé l'inaction absolue de la Société ottomane de secours aux blessés, fondée en 1868, et nous avons annoncé en même temps que nous ne négligerions rien pour remédier à cet état de choses. Aujourd'hui, bien que nous ne soyons pas encore en mesure de notifier régulièrement aux Comités centraux la résurrection de la Société ottomane, nous pouvons cependant donner ici quelques informations anticipées, qui nous permettent d'espérer que notre but sera prochainement atteint.

La suspension acluelle des hostilités en Turquie donne aux combattants un moment de répit, dont nous-mêmes désirons profiter pour vous entretenir de la guerre de Serbie, dans ses rapports avec la Convention de Genéve.

1875. No 9. Septembre.

I. Sociétés: Prusse, Union des femmes.

II. Mélanges: Maison mére pour l'éducation d'infirmières à Kiel. — La position des infirmiers volontaires pendant la guerre. — Nécrologie de la Croix Rouge. — Premiers soins des blessures. — Les pertes de l'armée française pendant la dernière guerre. — Anciens soldats nécessiteux des années 1806–15.

Par la présente circulaire, nous venons vous informer qu'une société de la Croix rouge s'est récemment constituée dans la Principauté de Serbie, l'un des rares Etats de l'Europe où jusqu'à présent notre œuvre n'avait pas réussi à pénétrer. Le Comité central de Belgrade, présidé par l'archevêque métropolitain, Mgr Michel, ayant demandé au Comité international de vouloir bien, suivant l'usage, mettre la Société serbe de la Croix rouge en relations avec les autres sociétés nationales déjà existantes, nous avons acquiescé volontiers à ce désir, après avoir pris connaissance des statuts de la nouvelle Société, nous être enquis des circonstances qui lui avaient donné naissance et nous être assurés qu'elle était tout à fait qualifiée pour prendre rang à côté de ses devancières.

Art 1er. — La Société monténégrine de la Croix rouge a pour but de procurer des secours sanitaires de tous genres aux Monténégrins blessés dans des combats, ou malades par suite d'expéditions militaires, ainsi qu'à leurs familles.

Nous avons la satisfaction de vous annoncer la formation d'une nouvelle société de la Croix rouge, que nous estimons digne d'entrer dans notre fédération internationale, et avec laquelle nous vous engageons, eu conséquence, à nouer des relations régulières.

Die Genfer Convention. Historisch und kritisch-dogmatisch mit Vorschlägen zu ihrer Verbesserung, unter Darlegung und Prüfung der mit ihr gemachten Erfahrungen und unter Benutzung der amtlichen, theilweise ungedruckten Quellen bearbeitet von Dr C. Lueder, ordentlichem Professor der Rechte an der Universität Erlangen. Mitdem von Ihrer Majestät der Deutschen Kaiserin gelegentlich der Wiener Weltausstellung gestifteten Preise durch die internationale Jury gekrönte Preisschrift. Motto: Ne nimis. Mit sechs Ubersichts-und Vergleichungs-Tabellen. Erlangen, 1876. 1 vol. gr. in-80. Verlag von Eduard Besold.

La Société serbe de la Croix rouge, dont nous vous avons annoncé la formation par notre circulaire du 14 juin dernier, sollicite aujourd'hui votre concours fraternel, à l'occasion de la guerre dans laquelle la Serbie se trouve engagée. Par un télégramme daté du 5 courant, le Comité central de Belgrade nous a informés de l'insuffisance du personnel médical et des secours de tous genres dont il dispose; il nous a demandé en même temps de vous signaler ses besoins urgents, et c'est avec empressement que nous obtempérons à son désir. L'assistance mutuelle des sociétés de secours est, vous le savez, à la base de l'œuvre de la Croix rouge, aussi espérons-nous que celle de ces sociétés qui réclame aujourd'hui le bénéfice de cette noble résolution de la Conférence de 1863, recevra de vous l'aide qui lui est nécessaire.

Sa Majesté l'impératrice Augusta a daigné adresser la lettre suivante au Comité central des associations allemandes de secours aux militaires blessés et malades, qui lui avait fait parvenir une adresse de félicitations pour l'anniversaire de sa naissance:

«Le Comité central des associations allemandes de secours aux militaires blessés et malades m'a de nouveau profondément réjouie par l'expression de ses vœux. Je joins au témoignage de mes remerciements celui de mon entière confiance dans la sollicitude du comité pour le bien des infortunés auxquels il s'intéresse, dans cette sollicitude qui ne cessera en aucun temps de se manifester d'une manière bénie au service de l'humanité, et de représenter avec honneur la Croix rouge.

La convenance d'améliorer la Convention de Genève est admise aujourd'hui par tous les gouvernements qui l'ont signée; c'est du moins ce qui ressort avec évidence des délibérations de la Conférence de Bruxelles de 1874. Mais ce qui demeure incertain, c'est l'époque à laquelle ce travail de révision sera entrepris. La Déclaration de Bruxelles concernant les lois et les coutumes de la guerre, en même temps qu'elle a influé heureusement sur la Convention de Genève en lui donnant une nouvelle consécration, a créé une entrave temporaire à son perfectionnement. En effet, tant que cette Déclaration n'a pas un caractère définitif, il serait prématuré de remanier la Convention de Genève, à laquelle le projet de Bruxelles se borne à renvoyer le lecteur.

A la suite de sa constitution et de l'envoi par le Comité international de la circulaire ci-dessus, le Comité central de Cettinje a exposé lui-même ses besoins aux Comités centraux des autres pays, dans la lettre suivante:

«L'adhésion du Monténégro à la Convention de Genève du 22 août 1864, relative à l'amélioration du sort des blessés dans les armées en campagne, est encore trop récente pour que notre Comité puisse déjà compter un grand nombre de membres et être à même ainsi de secourir d'une manière efficace les blessés et leurs familles.

La Convention de Genève au point de vue historique, critique et dogmatique par C. Lueder, professeur de droit à l'Université d'Erlangen. Ouvrage qui a remporté le prix offert en 1873 par S. M. l'Impératrice d'Allemagne. Traduit par les soins du Comité international de la Croix rouge. Erlangen, Edouard Besold, éditeur, 1876. In-80. 414 p.