Book contents
- Frontmatter
- Table Des Matières
- Introduction
- I La France aux portes de Cathay
- II L’affirmation de la Présence Française en Asie
- III L’essaimage Français : Le cas de la Chine
- IV Naissance de la Littérature de Cohabitation
- V Les Croisements France-Asie : Le cas du Corpus Français
- Conclusion : Vers une Francophonie de Cohabitation
- Bibliographie Sélective
- Index Thématique
II - L’affirmation de la Présence Française en Asie
Published online by Cambridge University Press: 06 January 2021
- Frontmatter
- Table Des Matières
- Introduction
- I La France aux portes de Cathay
- II L’affirmation de la Présence Française en Asie
- III L’essaimage Français : Le cas de la Chine
- IV Naissance de la Littérature de Cohabitation
- V Les Croisements France-Asie : Le cas du Corpus Français
- Conclusion : Vers une Francophonie de Cohabitation
- Bibliographie Sélective
- Index Thématique
Summary
Le « Paris de l’Orient »
La trace des premiers Français qui mettent le pied au port de Changhaï remonte à janvier 1849. Ils y arrivent à bord de La Bayonnaise en provenance de Macao (Gravière 1104). À l’embouchure du Delta de Yangtze et à la rencontre du fleuve Wu Song lui servant d’avant-port, ce hameau de pêcheurs et de roturiers se distinguera de tout autre colonie française en Asie par son emplacement de choix. Non seulement Shanghai se situe au carrefour de l’axe Nord-Sud de l’Empire du Milieu, mais aussi donnant sur la mer, elle fait relais maritime entre la France et l’Asie. De sorte que sitôt après les signatures des traités et sans prendre de répit, elle se métamorphose en espace cohabité créant un précédent de modèle de cultures mixtes. Le prodige de Shanghai c’est sa transformation. Port délabré depuis le seizième siècle, elle n’avait rien que quelques jonques de misère qui croisaient quelques voiliers de misère avant que les Européens/Français n’y abordent. Le port des lors se mue vertigineusement en « Paris de l’Orient », embrassant la culture francaise et s’incline devant une cohabitation avec la civilisation européenne. Située au confluent des carrefours fluviaux qui affluent au milieu de l’Empire du Milieu, Shanghai réunit ainsi tous les atouts pour se hisser comme relais de prédilection entre l’Europe et l’Asie.
La ligne France-Shanghai
« De facto nous sommes déjà maitres de la Chine » (1861 Lindau 772), ce constat flamboyant que dresse en 1861 un des acteurs de l’Empire oriental français en dit long sur l’émancipation de la présence française en Asie. Si Macao et Canton posent aux côtés de Pondichéry les premiers repères de la France aux pays du Levant, d’autres lieux magiques, tels Fuzhou et Shanghai, incarnent plutôt l’âme de la vie française en ces lieux. Le tableau que dresse Rodolphe Lindau pour l’année 1860, relatif aux exportations de soie et de thé depuis la Chine vers l’Angleterre, la France et les États-Unis, est à l’image de l’emprise européenne dans l’Empire du Fils du Ciel (1861 Lindau 772). Dans une telle conjoncture économique favorable à l’Europe et au titre de la plus ancienne concession française en Asie, Shanghai s’éveille au commerce extérieur dès le lendemain de l’ouverture des ports et s’apprête à se livrer à un vaste chantier au profit des œuvres coloniales.
- Type
- Chapter
- Information
- Francophonie en OrientAux croisements France-Asie (1840–1940), pp. 53 - 86Publisher: Amsterdam University PressPrint publication year: 2017