REPORTS OF THE FRENCH GENERAL, COMTE LAUZUN, ON THE CAMPAIGN OF 1690.

Lettre de M. de Lauzun à M. de Seignelay, de Dublin le 16. avril 1690.

Je n'ai reçu aucune lettre depuis mon arrivée dans ce Royaume, je ne manque pourtant pas, M., de vous écrire par toutes les occasions, et de vous rendre comte de l'état de toutes choses.

Je travaille de mon mieux pour établir de la facilité pour le commerce, sans quoy il est impossible que la famine ne soit tres grande avant six mois. Je representai à Corke à Milord Douvre que si l'on traitoit aussi mal tous les marchands franços que l'on avoit fait ceux qui avoient passé avec la flotte, il n'en reviendroit plus; que c'étoit par l'autorité du Roy seule et vos ordres, qu'Alvares avoit envoyé les marchandises qu'ils avoient demandées, cependant que l'on les rançonnait pour les entrées et que luy Milord les traitoit mal de paroles de ce qu'ils ne luy vouloient pas donner les chapeaux qu'ils avoient apportés, en leur faisant payer d'entrée vingt sols pour chapeau dont les plus chers n'étoient que 35 ou 50, ce qui me paroissoit injuste. Il ne voulut pas cependant se relacher, ce qui m'a obligé d'attendre que j'en eusse parlé au Roy d'Angleterre qu'il devoit regarder l'Irlande comme une place assiézée qui manquoit de tout, à laquelle il falloit ouvrir les portes de secours en donnant un profit assuré aux marchands pour nous secourir, et que je ne voyois pas un meilleur moyen pour cela que de ne pas payer rien pour l'entrée des marchandises.