LIVRE IV - LES RÉVOLUTIONS
Published online by Cambridge University Press: 05 October 2010
Summary
Assurément on ne pouvait rien imaginer de plus solidement constitué que cette famille des anciens âges qui contenait en elle ses dieux, son culte, son prêtre, son magistrat. Rien de plus fort que cette cité qui avait aussi en elle-même sa religion, ses dieux protecteurs, son sacerdoce indépeudant, qui commandait à l'âme autant qu'au corps de l'homme, et qui, infiniment plus puissante que l'État d'aujourd'hui, réunissait en elle la double autorité que nous voyons partagee de nos jours entre l'État et l'Église. Si une société a été constituée pour durer, c'était bien celle-là. Elle a eu pourtant, comme tout ce qui est humain, sa série de révolutions.
On ne peut pas dire d'une maniére générale à quelle époque ces révolutions oat commencé. On conçoit en effet que cette époque n'ait pas été la même pour les differentes cités de la Grèce et de l'ltalie. Ce qui est certain, c'est que dès le septième siècle avant notre ère, cette organisation sociale était discutée et attaquée presque pariout. A partir de ce temps-là, elle ne se soutint plus qu'avec peine et par un mélange plus ou moins habile de résistance et de concessions. Elle se debattit ainsi plusieurs siècles, au milieu de luttes perpétuelles, et enfin elle disparut.
Les causes qui l'ont fait périr peuvent se réduire à deux. L'une est le changement qui s'est opéré a la longue dans les idées par suite du développement naturel de l'esprithumain, etqui, eneffaçant les antiques croyances, a fait crouler en même temps l'édifice social que ces croyances avaient élevé et pouvaient seules soutenir.
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- La Cité AntiqueÉtude sur le Culte, le Droit, les Institutions de la Grèce et de Rome, pp. 287 - 458Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010