Les principes qui ont réglé et règlent encore l'enseignement que nous délivrons aux indigènes de nos colonies, ont été parfaitement définis par M. Charton, Inspecteur Général de l'Enseignement en Afrique Occidentale Française, dans plusieurs études. Je ne les reproduis donc pas si ce n'est à l'occasion de leur application. Préférant faire œuvre plus originale, je vais essayer de vous esquisser comment est distribué cet enseignement. En prenant l'exemple d'une de nos colonies, en comparant ce qui s'y fait avec ce qui se fait en d'autres territoires, puis en exposant pourquoi et en vertu de quels principes, vous aurez une vue d'ensemble de la question. Nous choisirons donc l'Afrique Équatoriale Française, dont je peux vous parler plus particulièrement puisque je viens d'y passer treize ans – et puisque M. Charton dans ses études traite de l'Afrique Occidentale Française.

Quelques mots d'abord sur la structure administrative et territoriale de l'Afrique Équatoriale Française, puisque l'organisation scolaire a dû nécessairement en tenir compte. L'Afrique Équatoriale Française se compose de quatre territoires: le Gabon, chef-lieu Libreville, le Moyen Congo, chef-lieu Brazzaville, l'Oubangui-Chari, cheflieu Bangui, et le Tchad, chef-lieu Fort-Lamy.