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Le Consentement au Mariage et son Évolution chez les Betammadibe

Published online by Cambridge University Press:  21 August 2012

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Les populations du cercle de Natitingou sont sans doute, au Dahomey, celles qui ont été le moins profondément affectées par l'influence européenne. Au moins l'apparance extérieure de leur vie a-t-elle fort peu changé. On les presente comme un cas extrême de résistance aux influences étrangères, et c'est en partie exact. Leurs contacts avec les cultures africaines voisines ont été assez réduits dans la période historique récente, et il n'en est pas autrement, jusqu'ici, avec la culture européenne. Mais alors que nul peuple voisin n'avait réussi à s'installer chez eux pour tenter de leur imposer une administration centralisée, les Européens l'ont fait. Ils demeurent, en tant que groupes, réticents devant ces formes nouvelles. Mais les individus ont vite recouru à l'administration et à la justice nouvelles lorsque leurs solutions semblaient permettre, dans tels cas particuliers, de faire échec à l'ordre ancien qui allait à l'encontre de leurs intérêts. Ainsi se sont produitès les premières failles dans la structure traditionnelle. Elles se sont étendues de proche en proche et l'action des conceptions et des solutions nouvelles, par leur seule présence virtuelle, a déjà été grande. Dans le domaine du mariage, en particulier, on peut en constater les effets étendus. C'est l'étude du problème du consentement, familial et individuel, au mariage, qui sera abordée ici dans un de ces groupes, habitant les environs de Natitingou. On verra que l'équilibre très délicat des institutions anciennes pouvait être aisément bouleversé, et l'a été déjà.

Les formes mêmes du mariage et les règles de l'attribution des enfants seront seulement décrites dans la mesure où leur connaissance est nécessaire à notre propos.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International African Institute 1950

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References

page 219 note 1 Voir p. 227.

page 219 note 2 En fait les points de contact avec la culture européenne sont encore peu nombreux.

page 219 note 3 Il n'est pas de discussion avec un vieillard, ou même avec un homme d'âge mûr, qui ne vienne très vite à aborder le problème de l'influence européenne. Atteintes à l'autorité paternelle, rupture de l'équilibre entre intérêts familiaux et intérêts individuels, telles sont les deux charges principales qu'ils relèvent contre elle.

page 220 note 1 L'engagement ne devient caduc que dans le cas de décès d'un des futurs conjoints. Sa rupture pose un grave problème, puisqu'aucune forme de compensation ou ‘remboursement’ n'était traditionnellement prévue.

page 220 note 2 Les parents maternels auront en effet à jouer dans la vie des enfants un rôle capital (initiations, funérailles).

page 221 note 1 Si l'on excepte les mariages avec des femmes d'origine tout à fait étrangère. C'était plutôt achat réel d'une captive qui prenait peu à peu rang d'épouse légale.

page 221 note 2 En dehors de ces trois formes de mariage, il faut signaler le remariage des veuves selon la règle léviratique; celle-ci n'est d'ailleurs qu'un idéal, la veuve jouissant, et de plus en plus, d'une grande liberté de choix, et ayant toute facilité pour l'enfreindre.

page 221 note 3 Dans ce groupe, la date du mariage dépend de l'accomplissement des cérémonies d'initiation qui ont lieu à plus de vingt ans. Ailleurs, le mariage n'intervenait en prineipe qu'après la deuxième ou troisième naissance.

page 221 note 4 Dans ce contexte, les interdits spéciaux au fils et à la fille aînés sont aisément compréhensibles. La différence entre eux et leurs frères et sœurs plus jeunes au point de vue juridique et rituel se double d'une importante différence dans l'attitude affective envers le père.

page 222 note 1 Qui fournissent à celles-ci des revenus personnels.

page 222 note 2 En ce qui concerne le mariage des veuves, il n'y a pratiquement pas de conflits, dans l'état actuel des choses. Si la règle léviratique demeure l'idéal, la pression de la famille du mari sur la décision de la veuve est très faible; elle est libre de se remarier dans cette famille, ou de rejoindre sa propre famille où son statut sera proche de celui d'une kupokɔku (femme non-mariée) avec la possibilité ultérieure de se remarier à son gré.

page 224 note 1 Cela n'arrivait souvent qu'après plusieurs mariages d' ‘essai’.