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Le sens de la vie dans l'histoire du droit : l'œuvre de F. W. Maitland1

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

Gabriel Le Bras*
Affiliation:
Université, Strasbourg
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Une double ascendance de savants avait, semble-t-il, préparé la vocation de Frédéric William Maitland. Au temps où il naquit (le 28 mai 1850, à Londres), la réputation de son grand'père Samuel Roffey Maitland, l'historien critique du moyen âge et de la Réforme, était dans tout son éclat. Sa mère pouvait tirer quelque orgueil d'un nom plus illustre encore, étant fille du chimiste John Frédéric Daniell, aussi connu par ses ouvrages que pour avoir inventé l'hygromètre. On est donc induit à penser que le mérite de Maitland fut d'accepter docilement son destin : à la vérité, son héritage spirituel ne fut que le premier de ces hasards nombreux qui le favorisèrent et il dut à ceux qui suivirent plus de bienfaits qu'aux habitudes et aux exemples de son milieu.

Type
La Vie Scientifique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1930

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Footnotes

1.

Biographie par H. A, L. Fisher. Frédéric William Maitland, Dovming professor of the Lavis of England. A biographical sketch. Cambridge, 1910. — Bibliographie des oeuvres de Maitland et des comptes rendus qui en ont été faits jusqu'en 1907, dans A. L. Smith. Frédéric William Maitland. Tvio lectures and a bibliography. Oxford, 1908. — Ajouter : P. Vinogradoff. Frédéric William Maitland dans English historical Revievt, avril 1907, et A master of historical jurisprudence dans The Nation, 15 juillet 1911. (Réimprimés dans The Collected Papers of Paul Vinogradoff, publiés par H. A. L. Fisher, vol. I, p. 253-264 et 265-271) ; — G. P. Gooch. History and hisiorians in the nineteenth century. Londres, 2e éd., 1913, p. 393-399 ; — W. W. Buckland. F. W. Maitland dans The Cambridge Lai” Journal, 1923, p. 279-301. Toutes ces études nous ont été aimablement communiquées par notre ami F. de Zulueta, professeur à l'Université d'Oxford. Nous avons emprunté à celle de Fisher la plupart des détails biographiques. Et nous maintenons l'orthographe anglaise des deux prénoms de Maitland : Frédéric William (et non Frédéric Guillaume).

References

page 387 note 2. Maitland lui a consacré quelques pages émues dans Independent Revievi, juin 1906, p. 327-331 (Collected Papers, t. III, p. 531-540).

page 388 note 1. Sa dissertation a pour titre ; A historical sketch of Liberty and Equality as ideals of English political philosophy from the time of Hobbes to the Urne of Coleridge (.Collected Papers, t. I, p. 1-161).

page 388 note 2. On les trouvera dans Collected Papers, t. I, p. 162-328. Le premier en date parut en 1879 dans The Westminster Revievi. Les plus intéressants — car l'esprit de Maitland y montre toutes ses qualités de réalisme et de finesse—sont consacrés à la sociologie spencérienne (Mind, 1883, dans Collected Papers, t. I, p. 247-303).

page 388 note 3. Dans un sens à peine différent Maitland lui écrivait : « You are cosmopolitan « (lettre publiée par Fisher, Ouv. cité, p. 51 ).

page 388 note 4. Sans ces heureuses et libres transactions, Maitland eût-il jamais obtenu d'enseigner le droit ? L'Université d'Oxford avait, en 1883, repoussé ses offres.

page 389 note 1. Ses leçons ne furent publiées qu'après sa mort, en 1908, par Fisher (The constitutional history of England).

page 389 note 2. Bracton's note booh. Londres, 1887. Les vol. II et III contiennent 1982 « cas».

page 389 note 3. Collected papers, 1.1, p. 480-497.

page 389 note 4. Notamment Brunner, Bigelow, Glasson.

page 389 note 5. Domesday Booh andbeyond. Three essays in the early history of England. Cambridge, 1897.

page 389 note 6. Tovmship and borough, being the Ford Lectures delivered in the Universiiy of Oxford in the october term of 1897, together with an Appendix of noies relating to thc history of the tovm of Cambridge. Cambridge, 1898.

page 390 note 1. En 1886, il avait épousé la fille aînée d'Herbert Fisher; deux filles sont issues de ce mariage.

page 390 note 2. Article cité dans la bibliographie préliminaire.

page 390 note 3. Les mêmes qualités se retrouvaient, dit-on, dans son enseignement.

page 390 note 4. 1895-1897.

page 390 note 5. Elizabethan clearings dans English hist. Rev., 1900, p. 120-124, 324-330, 530-532, 757-760 ; 1903, p. 517-532 (Collected Papers, t. III, p. 157-209). The Anglican seulement and the Scottish Reformalion. (The Cambridge mod. hist., t. II, 1903, p. 550-598).

page 390 note 6. Le troisième volume de ses Collected Papers se termine par une série d'articles nécrologiques. Maitland a, en outre, publié en f906, après la mort de Leslie Stepnens, une biographie et la correspondance de son ami.

page 391 note 1. Voir, par exemple, Collected Papers, t. III, p. 32.

page 391 note 2. Collected Papers, t. III, p. 64.

page 391 note 3. The History…, t. I, p. xxv.

page 391 note 4. Il savait que la logique du droit est moins forte que la nécessité, que les formules Juridiques sont souvent trompeuses. E. Fueter le note très exactement (Histoire de l'historiographie moderne, p. 707).

page 391 note 5. Edition posthume de Chaytor, et Whittaker, . Equity also the forms of action at Common Lavi. Cambridge, 1909.Google Scholar

page 391 note 6. Why the History… dans Collected Papers, 1.1, p. 486.

page 391 note 7. On trouvera des renseignements très précis et une abondante bibliographie sur les records et les reports dans le livre de H. Lévy-Ullmann. Eléments d'introduction générale à l'étude des sciences juridiques. II. Le système juridique de l'Angleterre. Paris, 1928, p. 175 et suiv. — Voir encore Winfield, Percy. The Chief sources of English Légal History. Cambridge, 1925 CrossRefGoogle Scholar (notamment ch. VI). — Holdsworth, W. S.. Sources and literatureof English Law. Oxford, 1925 Google Scholar (notamment la troisième conférence). Est-il besoin de dire que sur chaque sujet, A History of Enqlish Law de Holdsworth doit être consultée ?

page 392 note 1. Vol. I, II, IV de la Selden Society.

page 392 note 2. Three Rolls of the King's Court, 119i-5. (Pipe Rolls Soc, vol. XIV, 1891).

page 392 note 3. J. Lambert, Les Year Books de langue française, i 928, soutient contre Bolland et Lévy-Ullmann, l'idée de Maitland que les plus anciens Y. B. sont des cahiers de notes rédigés par des étudiants pour leur usage personnel. Cf. Annales, 1.1, 1929, p. 627.

page 392 note 4. Selden Society, vol. XVII, XIX et XX, 1903,1904 et 1905. En face du texte, la traduction. L'introduction du premier volume traite du français employé en Angleterre après la conquête : les philologues l'ont très favorablement accueillie.

page 392 note 5. Trois articles de Law Quart. Rev., 1885, 1886, 1888. (Collected Papers, t. I, p. 329- 357, 358-384, 407-457).

page 392 note 6. Cette école, fidèle aux enseignements de son maître, considère la saisine comme une sorte de propriété relative.

page 392 note 7. E. Champeaux. Essai sur la « vestitura » ou saisine. Paris, 1899 ; — F. JotiON DES Lonorais. La conception anglaise de la saisine du XIIe au XIV siècle. Paris, 1924. Dans ce dernier ouvrage, riche bibliographie. Les historiens français du droit ont jadis suivi l'opinion d'Albrecht. Aujourd'hui, ils admettent généralement (aux deux auteurs cités, joindre Meynial et Olivier Martin) que la saisine est la forme d'un droit réel.

page 393 note 1. The materials for English légal history dans Polit, science Quart, 1889, p. 496-518, 628-647. History of register of original wrifs dans Harvard lav) Rev., 1890, p. 97-115, 167- 179, 212-225 (Collecled Papers, t. II, p. 1-60 etllO-173); Records of Ihe Parliament holden at Westminster, on the 28 th day of Feb. 1305 (Rolls Séries, 98). Préface de l'édition (Whittaker) du Mirror of Justices (Selden Society, VII).

page 393 note 2. On les trouvera dans le deuxième volume des Collecled Papers.

page 393 note 3. The History of English Lavt before the Urne of Edviard I. Cambridge. Première édition en 1895, deuxième en 1898.

page 393 note 4. T. I, p. xxm.

page 393 note 5. L'enseignement de l'histoire générale du droit français n'est donné que pendant la première année des études de licence. Les auditeurs, que l'on suppose quelque peu instruits de notre histoire politique, et donc capables de comprendre le développement du droit public, sont mal préparés à comprendre les origines du droit privé, puisqu'il ne font qu'aborder l'examen du Code civil. Seuls, quelques aspirants au doctorat suivent un cours approfondi d'histoire du droit privé.

page 394 note 1. Cette seconde raison est plus générale encore que la première. Ajoutons que les problèmes du droit public ont longtemps paru plus séduisants que ceux du droit privé.

page 394 note 2. L'bistoire du droit privé est actuellement cultivée en France autant que celle du droit public. Ou trouvera dans la Bibliographie de la Revue hist. de droit (E. Perrot), l'indication des travaux récents, dont certains (par exemple ceux d'O. Martin sur la Coutume do Paris) renouvellent notre science du droit coutumier. Et, dans le cours d'histoire générale du droit, on tend à faire une place aussi large que possible au droit privé. Les travaux des maîtres dont nous avons eu l'occasion de citer les noms et auxquels il est juste d'ajouter Brissaud, Cliénon, Letèvre, Esmein (pour quelques articles pénétrants) permettraient d'entreprendre une grande histoire de notre droit privé.

page 395 note 1. T. I, p. 71 et suiv. Entre le droit franc, qui est un des fondements de toutes les coutumes françaises, notamment celle de Normandie, et le droit anglo-saxon, il y avait déjà des analogies : tout ce qui ressemble aux institutions continentales n'est pas d'origine normande, ni même nécessairement importé.

page 395 note 2. Le sort du droit canon et du droit romain en Angleterre a beaucoup occupé Maitland pendant les dix dernières années de sa vie. Contre Stubbs, il soutient que le droit des Décrétâtes s'appliquait aussi bien en Angleterre qu'à Rome, que les officialités anglaises n'eurent pas un droit particulier. Voir Roman canon i aw in the Church of England. Six Essays. Londres, 1898. Plusieurs articles dans le troisième volume des Collected Papers. Thèse combattue par A. Ogle, The canon Law in mediaeval England. Londres, 1912. Cf. H. W. C. Davis dans Zeiischr. der Sav. Stift., Kan. Abth., t. III, p. 344-351. — Quant au droit romain, il faut lire Select passages from the works of Bracton andAzo (où Maitland établit que Bracton ne doit presque rien au droit romain) et la brillante étude : English Law and the Renaissance. Cambridge, 1901. La question de l'influence du droit romain en Angleterre a été souvent reprise. Voir, outre l'ouvrage cité de Lévy-Ullmann, P. Vino- Gradoff. Roman Lavi in médiéval Europe ; 2e éd. (F. de Zulueta). Oxford, 1929.

page 395 note 3. T. I, p. 58.

page 395 note 4. T. I, p. 190 et suiv.

page 395 note 5. T. I, p. 416 et suiv.

page 395 note 6. T.I,p.U2etsuiv.

page 396 note 1. T. I, p. 469-495.

page 396 note 2. T. I, p. 395-415.

page 396 note 3. Notamment celles de Marc Bloch et de Petot.

page 396 note 4. T. I, p. 414. Maitland remarque, ailleurs, qu'il n'y eut point, à proprement parler, de noblesse, en Angleterre.

page 396 note 5. Ils expriment notamment, avec une croyance un peu forte à l'action décisive des légistes, cette vérité que la classification rigoureuse des hommes n'est pas antérieure à la fin du xne siècle.

page 396 note 6. La fréquentation assidue des théologiens et des canonistes nous a également convaincu de cette vérité que c'est le temps de la plus grande mobilité et liberté des opinions dans l'Eglise.

page 396 note 7. Ces tenures sont protégées par la justice du roi.

page 397 note 1. Reproduction d'un article de Maitland dans Law Quaterly Eev., oct. 1891 (Collected Papers, t. II, p. 205-222).

page 397 note 2. Ce mouvement est d'une grande importance. Que l'on se rappelle l'histoire de l'immunité, de l'asile.

page 397 note 3. E. Blum. Les origines du bref de fief lai et d'aumône. Caen, 1925, notamment, p. 34 et suiv.

page 397 note 4. L'assertion de Maitland vient d'être confirmée et développée parE. G. Kimball. Tenure in frank almoign and secidar services dans English hist. Rev., 1928, p. 341-353.

page 397 note 5. T. I, p. 271-277.

page 397 note 6. T. I, p. 230-262. Excellent résumé p. 231.

page 397 note 7. T. I, p. 262-271.

page 397 note 8. L'ouvrage de Ganshop et l'article de Marc Bloch dans la Revue hist.de droit, 1928, p. 46-91. Voir aussi E. Blum. De la patrimonialitê des sergenteries fieffées dans l'ancienne Normandie dans R. gén. du droit, t. L, 1926, p. 78-92.

page 398 note 1. T. I, p. 310-330.

page 398 note 2. T. I, p. 343 et suiv.

page 398 note 3. T. I, p. 582-678.

page 398 note 4. T. II, p. 237-361. Le second volume a pour sujet : propriété et possession, contrats, successions, famille, droit pénal, procédure. Parmi les comptes rendus de l'ouvrage, il faut lire, à cause des additions ou rectifications qu'ils contiennent, ceux de Brunner dans Polit. Science Quaterlu, 1896, p. 534-544 et de Bigelow, dans Am. hist. Review, 1896, p. H 2-120.

page 398 note 5. C'est un des mérites de Maitland d'avoir établi la vraie nature du Domesday Book.

page 398 note 6. Paru en 1876.

page 398 note 7. Feudal England. Historical studies on the XHh and XIIth centuries. Londres, 1895. L'ouvrage de Vinogradoff est de 1892.

page 399 note 1. Le sens du mot est étudié p. 10 et suiv.

page 399 note 2. P. 120 : « A manor is a house against vihich geld is chargea ». Conception souvent discutée : dès 1897 par J. Tait dans English hisl. Rev, p. 770 et suiv. Voir aussi, plus récemment, Douglas. The social structure of médiéval East Anglia (Oxford Studies in social and légal history, t. IX, p. 107). La variété des formes du manoir est mise en relief par Nellie Nelson. English manorial forme dans Am. hist. Rev., juillet 1929, p. 725-739.

page 399 note 3. P. 129 et suiv.

page 399 note 4. P. 172-219.

page 399 note 5. P. 244 et suiv.

page 399 note 6. P. 36-66.

page 401 note 1. P. 210 : « I Ktill thinh that xt explains some ihings that are not easily explicable ;in particular the cniths in the boroughs and the distribution among divers rural manors of the burgages and burgesses that belong to one andithe same lord. »

page 401 note 2. En 1901, Maitland publia, en outre, avec la collaboration de Miss Bateson, The charters of the borough of Cambridge.

page 401 note 3. Domesday Booh, p. 192 et suiv. Nous regrettons de n'avoir point la place nécessaire pour traduire ces pages, qui sont parmi les plus importantes qu'ait écrites Maitland.

page 401 note 4. Il serait intéressant de comparer ce mouvement à celui qui se produit vers le même temps dans la Bretagne du continent. Voir H. Bourde DE I.A Roqehie. Les fondations de villes et de bourgs en Bretagne du XIe au XIIIe siècle dans Mém. de la Soc. d'hist. et d'archêol. de Bretagne, t. IX, 1928, p. 70 et suiv. Cf. Annules, 1929, p. 120.

page 401 note 5. C. Stephenson. The origin of the English towns dans American hist. Reviev», 1925, p. 10-21.

page 402 note 1. On les trouvera dans le troisième volume des Collected Papers. Ajouter la préface de la traduction partielle de l'ouvrage de Gierke. Das deutsche Genossenschaftsrecht (traduite, à son tour, en français, par De Panoe, J.. Les théories politiques du moyen âge , Paris, 1914 Google Scholar).

page 402 note 2. Il a suivi de près la préparation du Code allemand. Voir un article dans Indep. Rev., X,p. 211-221 (Collected Papers, t. III, p. 474-488).

page 402 note 3. Il y aurait toute une étude à faire sur la réaction de Maitland contre l'école comparative. Vinogradoff, dans les deux articles déjà cités, a dit sur ce point l'essentiel. Nous n'avons pas cru opportun, dans une étude sommaire et générale, d'insister sur une disposition qui, en somme, n'apparaît qu'incidemment.

page 403 note 1. Lettre publiée par Fisher, ouv. cité, p. 50.

page 403 note 2. Collected Papers de P. Vinogradoff, t. I, p. 256. Voir aussi p. 262 et suiv., au sujet des « engouements » de Maitland.

page 403 note 3. Voir la notice qu'il lui a consacrée dans The Atheneum, 1906 ﹛Collected Papers, t. III, p. 541-543).

page 403 note 4. Les études d'histoire du droit normand développées en France par une Société que préside R. Génestal et qui a ses publications, sa Semaine de Congrès, chaque année, contribuent à rendre plus clairs certains problèmes du droit anglo-normand.

page 403 note 5. Celles qui concernent les origines urbaines, la notion du manoir, la saisine, nous semblent affaiblies ; mais il subsiste, jusque dans ces parties vulnérables, des fondements intacts. Les études sur les sources résistent mieux à la critique. L'ensemble garde une puissante majesté.

page 404 note 1. Revue historique (notes et comptes rendu3 de CH. Bémont). Nouvelle Revue historique de droit… (c. r. de The Hietory… et de Domesday Booft, par Brissaud, 1897, p. 828- 839 ;C r. de English Law and the Renaissance, parEsMEiN, 1902, p. 773-777).

page 404 note 2. The Lav) Quaterly Rev., 1907, p. 139-142 (In memoriam).