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Un livre d'historien sur les Corporations

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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« Que le lecteur ne cherche pas dans ce livre l'écho de polémiques sur le régime corporatif à bâtir ; il n'y est question, ni de restes de l'économie libérale à sauver, ni de jalons à poser pour un socialisme à venir, ni de quelque autre programme encore — mais simplement des corporations en France avant 1789. Je ne crois pas que l'on puisse me tenir rigueur d'un tel parti. » Ainsi débute, ou presque, le récent livre d'Emile Coornaert sur Les Corporations en France avant 1789.

Type
Questions de Faits et de Methode
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1941

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References

1. Paris, N. R. F., Gallimard, 1940 ; in-8°, 306 p.

2. Signe des temps, M. Coornaert ne cite même pas le livre d'Eberstadt dans sa Bibliographie. Il est vrai qu'il cite les travaux d'H. Hauser, qui discuta et mit au point, à maintes reprises, ses conclusions. .— Hauser dont l'article de la Bévue d'Histoire Moderne (t. VII, p. 357), Des divers modes d'organisation du travail dans l'ancienne France — suivi plus tard d'études publiées dans la même revue (1907-1908, t. IX et X) sur Les Pouvoirs publics et l'organisation du travail dans l'ancienne France — fit autorité dès son apparition. — Puisque je parle de la notice bibliographique, je regrette (et ce n'est pas seulement parce que ce compte rendu paraît dans les Annales) de ne pas y rencontrer le nom de l'homme, de l'historien qui a ‘tant tait pour élucider quelques-uns des problèmes les plus ardus que pose l'histoire des Corporations : j'ai nommé George Espinas.

3. Entre parenthèses, et puisque j'évoque des souvenirs d'archives — qui sont naturellement francs-comtois — je ne retrouve pas le passage de son livre où M. Coornaert indique, de façon trop sybilline, que l'organisation corporative daterait, en Franche-Comté, d'une époque très tardive : il semble dire, postérieure à la conquête française. Je n'ai pas publié mes dossiers sur le sujet. Mais on peut, pour Besançon, se réitérer à la thèse de droit de Grosrenaud, qui n'est pas un chef-d'oeuvre, mais qui tout de même a utilisé quelques textes anciens : La Cor. poration ouvrière à Besançon (XVIe-XVIIe s.), Dijon, J. Nourry, 1907 ; in-8° (Collection d'Etudes de l'Histoire du Droit et la Institutions de la Bourgogne), — Je retrouve la page (40) et la phrase d'E. Coornaert : « La vie corporative ne s'implantera en Franche-Comté qu'au XVIIe siècle. »

4. Quelques questions, au courant de la lecture, et de la plume. Est-il bien vrai (p. 119) que ce eoit la misère qui avance et prépare, au XVIe s., la déconsidération des gens de métier ? Ou du moins la misère seule ? En réalité, les sentiments qui affectent les geins de métier, les « povres mécaniques », sont fonction d'une grande révolution d'idées, concernant le travail manuel et sa place dans la vie de l'homme. Il s'agit de bien autre chose, là, que de misère simplement, et d'incidence des prix. Ceci se lie au problème (soulevé ailleurs, p. 281, par M. Coornaert) de la culture des gens de métier. Il parle d'Adam Billaulb. Mais il n'y avait pas de ville qui n'eût, en ce temps, son ou ses Adam Billault. La oulture acquise et la culture, transmise font deux. — P. 285, toujours dans le même ordre d'idées : les fonctions de bourgeois et d'artisans. Dan* l'admirable suite d'Inventaires mobiliers de la série FF, aux Arch. Municipales d'Amiens, on les voit apparaître dans les successions qui s'ouvrent à partir du troisième tiers du XVIe siècle. Et se multiplier rapidement. (1587, FF. inventaire d'un marchand tanneur : « Un petit tableau de bois peint à l'huille, où est «mprins le pourtraict de deffunct Cl. Pastel ». — Id., ibid., 462, Jean de Fresne, bourgeois et marchand : le pourtraict du deffunct. — Ibid., 481, 1990 : F. Pingre, bourgeois et marchand : 4 tableaux peints à l'huille, où sont emprins le grand-père, grand'mère, père et mère du défunt. — Ibid., 543, 1598 : le menuisier Jean Salle, son portrait et celui de sa femme ; eto. — Je reviens sur le problème de l'instruction. Il faut tenir compte, en ce qui concerne le XVIe s., de la passion religieuse qui fait lire. Voici un maître menuisier (inventaire de 1598, FF. 543), il possède une Bible en grand volume et un livre des Annales de France (les Annales de Belleforest, j'imagine). Voici encore un autre maître; menuisier (1609, FF. 591) : il laisse une Bible avec une autre petite quantité de livres. Voici (1612, FF. 1617), un maître savetier : il llaissel pareillement « une Bible en français, avec les oeuvres de Du Bartas », Etc. — Pour ce qu'on peut tirer, d'une façon générale, de ces inventaires mobiliers, dl'Amiens et d'ailleurs, au point de vue de la culture au sens le plus large du mot, voir, dans ce même numéro précisément, mon article : Ce qu'on peut trouver dans une série d'Inventaires mobiliers.