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2. Les fonctions pécuniaires des trésors

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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La monnaie métallique du Haut Moyen Age découverte en Pologne joue, dans l'ensemble des matériaux archéologiques, un rôle tout particulier : elle rend possible une meilleure connaissance de cette époque, insuffisamment éclairée par les sources écrites, surtout en ce qui concerne la structure et les relations réciproques de la production, de l'échange et de la consommation.

Aussi, à mesure que se développent les recherches et trouvailles de trésors, surtout en ces dernières années, le besoin se fait sentir de mieux préciser la valeur de ces trésors comme source historique, et de définir le processus historique qui est à l'origine de leur formation.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1962

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References

page 223 note 1. Les études sur les trésors du Haut Moyen Age en Pologne sont réalisées sous la direction de M. le Professeur W. Hensel, dans le cadre de son séminaire de l'Institut d'Histoire de la Culture Matérielle de l'Académie Polonaise des Sciences à Varsovie. Qu'il veuille bien trouver ici l'expression de nos remerciements les plus chaleureux pour l'aide et les conseils qu'il a bien voulu nous donner.

page 223 note 2. Cf. T. et Kiersnowski, R., « Trésors d'argent du Haut Moyen Age en Poméranie. Inventaire », Polskie Badania Archeologiczne, n° 4, Varsovie, 1959 Google Scholar ; Slaski, J. et Tabaczynski, S., « Trésors d'argent du Haut Moyen Age en Grande-Pologne. Inventaire », Polskie Badania Archeologiczne, n° 1, Varsovie-Wroclaw, 1959 Google Scholar ; M. Haisig.

page 224 note 1. Trésors d'argent du Haut Moyen Age en Silésie. Inventaire ». Travail manuscri.

page 226 note 1. La division habituelle des découvertes de monnaies soit en trésors (s'il y a plus de 3-10 de monnaies), soit en trouvailles isolées (moins de 3-10 de monnaies), est basée sur un critère quantitatif conventionnel. Voir entre beaucoup d'autres P. SchrÔTter, Wôrterbicch der Mûnzkunde,Leipzig-Berlin, 1930, p. 416 et suiv. Cette division ne définit point les traits les plus caractéristiques de ces trouvailles. C'est pourquoi il faut proposer une classification plus adéquate, plus conforme au but du chercheur. Cf. G. Labuda, « Essai d'un nouveau classement et d'une nouvelle interprétation des sources historiques », Studia Zrôdloznawcze,t. I, Varsovie, 1957, p . 47 ; voir également une proposition de classification par R. Kiebsnowski, « Trouvailles « isolées » de monnaies du Haut Moyen Age en Pologne », WiadomoSci Archeologiczne,t. 25, 1958, n° 3, p. 181-196.

page 227 note 1. Cf. Kiersnowski, R., « Moments principaux du développement des moyens d'échange pendant le Haut Moyen Age en Poméranie », WiadomoSci Archeologiczne,t. 23, 1956, p. 235 Google Scholar et 247.

page 228 note 1. Cf. T. Lewicki, « Contribution à l'histoire des monnaies arabes dans l'Europe orientale », Archeologia,t. 3, 1949-1952, p. 224-229.

page 228 note 2. L'emploi de métal polymorphe pesé à l'aide d'une balance pour les échanges commerciaux se situe au terme d'un long processus d'usage archaïque de la monnaie sous forme d'objets, et précède l'emploi de la monnaie d'une même valeur nominale frappée pour satisfaire les demandes du marché intérieur. Cf. K. Regling, « Geld », M. Ebekt, Reallexikon der Vorgeschichte,t. 4, Berlin, 1924, p. 225 et suiv. Voir également Werner, J., « Waage und Gcld in der Merowingerzeit», Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, 1954, Heft 1, 1954, p.340.Google Scholar Munich.

page 228 note 3. Les balances et les poids du Haut Moyen Age ont été trouvés, en Pologne, sur l'emplacement des grandes villes de cette époque, ou des bourgs importants, tels que Szczecin, Kolobrzeg, Gdansk, Poznan, Gniezno, Kruszwica, Kalisz, Wroclaw, Opole, Giecz, Klecko, et sur l'emplacement de sépultures renfermant des mobiliers funéraires riches (Cieple, distr. Tczew ; Kaldus, distr. Chelmno). Cf., entre beaucoup d'autres, J . Zurek, « Early weight Systems in polish territories in the light of materials in digging out and in documents », Wiadomosci Archeologiczne,t. 16, 1948, p. 399 et suiv., comptes rendus dans Sprawozdania Archeologiczne,t. 1, 1955, 1, 1960.

page 229 note 1. L'importance de la majorité des trésors de même que leur chronologie en Scandinavie prouvent que ce phénomène n'était pas lié aux pratiques religieuses. Cf. M. Stenbehger, Die Schatzfunde Gotlands der Wikingerzeit,t. I, Stockholm 1958, p. 315 et suiv. Seuls les trésors isolés, ou bien répartis en petits groupes, peuvent avoir un caractère uniquement cultuel. Voir H. Jankuhn, « Sechs Karten zum Handel des 10. Jahrhunderts im westlichen Ostseebecken », Archaeologia Geographica,t. I, 1950, p. 13 et suiv., et I. Serning, Lapska offerplatsfynd fron jarnalder och medeltid i de svenska lappmarkerna,Upsala, 1956, passim. L'hypothèse du caractère cultuel des trésors de Pologne, sous une influence Scandinave, n'est pas fondée. Cf. H. Seger, « Die schlesischen Silberfunde der spâtslawischen Zeit », Altschlesien,t. 2, 1929, p. 156 ; voir également la critique de R. Jakimowicz, Slavia Occidentalis,t. 10, 1931, p . 376 et suiv., et R. Kiersnowski, « La monnaie métallique en Pologne dans le Haut Moyen Age », Varsovie, 1960, p. 479 et suiv..

page 229 note 2. Cf. S. Bolin, « Die Funde rômischer und byzantinischer Miinzen im Freien Germanien », Deutsches Archaeologisches Institut,Romisch-Germanische Kommission, Bericht 19,1929, p. 116 ; « Plus il y a de trésors, plus il y a eu de ravages et de détresse ». Le lien éventuel entre constitution de dépôts et guerres a été formulé d'une façon extrême dans deux ouvrages concernant les trésors de Poméranie et de Silésie : W. Petzsch, « Die vorgeschichtlichen Mùnzfunde Pommerns », Mitteilungen aus der Sammlung des vorgeschichtlichen Seminars der UniversitcU Greifswald,n° 5, 1931, p. 27 et suiv. et 68 et suiv. ; et Chr. Gundel, « Mùnzfunde als Zeugen schlesischer Kriegsgeschichte », Altschlesien,t. 9, 1940, p. 124 et suiv.

page 229 note 3. Cf. W. HÂVernick, Die mittelalterlichen Mùnzfunde in Thùringen,Iéna, 1955, p. 22.

page 231 note 1. Cf. H. Lowmianski, « La base économique de la formation des Etats Slaves », Varsovie, 1953, p. 225.

page 231 note 2. Voir une autre interprétation, par R. Kiersnowski, O tzw. « lulnych » znaleziskaeh monet…,p. 181 et suiv.

page 232 note 1. Les événements politiques, et surtout militaires, exercent une influence sur les fluctuations périodiques de la thésaurisation, par l'intermédiaire du marché monétaire. Mais ils ne sont pas malgré tout un facteur déterminant. Les causes réelles de ces fluctuations sont à chercher dans les transformations économiques de l'époque en question. Voir aussi R. Kiersnowski, Pieniadz kruszcowy…,p. 426 et suiv.

page 233 note 1. Cf. M. Bloch, « Economie nature ou économie argent : un pseudo dilemme », Annales d'Histoire Sociale,t. I, 1939, p. 11..

page 233 note 2. Cf. H. ZIÔLkowska, « Etudes sur le plus ancien marché polonais », Slavia Antiqua,t. 4, 1953, p. 151 et suiv.

page 234 note 7. Voir entre beaucoup d'autres, L. Krzywicki, « Aperçu du développement économique aux premières étapes de la civilisation », Roczniki Dziejàm Spolecznych i Gospodarczych,t. 10, 1948, p. 72 et suiv.

page 234 note 8. Cette thèse a été discutée pour la première fois en 1955. Voir « Première session archéologique de l'Institut d'Histoire de la Culture Matérielle de l'Académie Polonaise des Sciences, Varsovie, 5-8 mai 1955 », 1957, p. 280 et suiv. Voir également S. Tabaczynski, « Etudes sur les trésors d'argent du Haut Moyen Age en Grande- Pologne », Varsovie-Wroclaw, 1958, p. 37 et suiv. En Allemagne, des étapes approximativement analogues du développement de la fonction monétaire ont été envisagées récemment par W. Havernick, « Epochen der deutschen Geldgeschichte im fruhen Mittelalter », Hamburger Beitrâge zur Numismatik,Bd I I I , Heft 9-10, 1955-56, p. 5 et suiv. Voir une autre interprétation de ces phénomènes dans l'ouvrage de R. Kiersnowski, Pieniadz kruszcowy…,p. 426 et suiv.

page 235 note 1. Cf. se rapportant à l'alternance : thésaurisation — déthésaurisation, K. Marx, Le capital,édité par A. Costes, Paris, 1949, p. 174 et suiv. La corrélation des fonctions monétaires : thésaurisation et circulation peut être exprimée par l'équation suivante. Somme des prix des marchandises, divisée par le nombre de « passages » des pièces de même dénomination, dans un temps donné = Masse de la monnaie fonctionnant comme instrument de circulation. Cf. K. Marx, op. cit.,p. 160. La fonction de la thésaurisation de la monnaie pourrait être présentée comme l'inverse de la fonction d'instrument d'échange, mais ces deux fonctions sont aussi inséparables que l'envers et l'endroit d'une médaille. Voir Rist, Ch., Précis des mécanismes économiques élémentaires, Paris, 1947, p. 199 Google Scholar. Voir aussi la théorie quantitative qui se présente comme une équation des échanges. Elle a été employée par I. Fischer, et aussi C. M. Cipolla, dans les recherches sur la situation monétaire de l'Europe carolingienne : « Encore Mahomet et Charlemagne : l'économie politique au secours de l'Histoire », Annales E.S.C.,1949, n° 1, p. 7 et suiv. Pour une application de la théorie quantitative, spécialement dans le cadre des pays sous-développés, cf. le travail de C Ponsard, « La théorie quantitative de la monnaie », Annales E.S.C.,n° 1, 1959, p. 112 et suiv. Voir aussi James, E., Histoire de la pensée économique au XXe siècle, Paris 1955, p. 212 Google Scholar et suiv.

page 235 note 2. Il faut ici rappeler la composition et la qualité du mobilier funéraire des sépultures trouvées dans l'île Bjôrkô, sur le lac Mâlar et appartenant à Birca — le centre commercial du Haut Moyen Age. L'étude de ce cimetière est d'une importance capitale pour l'interprétation de la structure sociale de la population de cette époque. Elle était alors analogue à la structure des villes postérieures de Poméranie. Ces tombeaux, avec de riches dotations posthumes à Birca, contenaient des balances et des poids, comme l'indique l'analyse statistique faite par L. Lecieje-wicz. Ils devaient appartenir au groupe de seigneurs qui s'adonnaient aussi au commerce (tels les « divites negotiatores », connus par la Vita Sancti Anskarii de Rimbert, et les seigneurs locaux ou étrangers, dont parle Adam Bremensis). Cf. L. Leciejewicz, « Cimetière à Birca. Un essai d'interprétation sociale », Archeologia,t. 6, 1956, p. 146, 154 et suiv.

page 237 note 1. Cf. A. Gieysztor, « La genèse de l'Etat polonais vue à travers les recherches les plus récentes », Kwartalnik Historyczny,t. 61, 1954, n° 1, p. 130.

page 237 note 2. Cf. Z. Holowinska, « Goldsmith's trade in Gdansk in the early middle âges », Gdansk wczesnosredniowieczny,t. I, 1959, sous la dir. de J. Kaminska, p. 82 et suiv.

page 237 note 3. Il faut pourtant souligner que des unités monétaires non métalliques étaient aussi en usage à cette époque sur les marchés locaux, à côté des deniers. Les échanges basés sur des unités monétaires non métalliques représentent une pratique ancienne, supplantée lentement par les métaux précieux. La crise des métaux précieux amena passagèrement un retour à cet usage archaïque, qui subsista en Pologne aux siècles suivants. Cf. Ciszewski, S., Prace elnologiczne(Etudes ethnologiques), t. 2, Varsovie, 1929 Google Scholar, passim..