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4. Soins et produits de beauté

Published online by Cambridge University Press:  23 April 2018

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Une « révolution féminine » s'est déroulée dans les villes européennes et nord-américaines dès les années 1930 : le maquillage a cessé d'être réservé à certains métiers exceptionnels, à un certain rang, ou à un certain âge, et le bronzage à l'homme, et, par suite * le vernis de couleur à ongles est apparu, imitation involontaire des Sénégalaises qu'admirait Adanson deux siècles avant.

Aussi le besoin d'un bilan s'est-il fait sentir. Neville Williams écrit en 1957 sous le titre « Poudre et fard » une première histoire de la « toilette » anglaise depuis le xvie siècle. En France, tout à fait indépendamment, Jacques Pinset et Yvonne Deslandres esquissent une «histoire des soins de beauté occidentaux à travers les âges ».

Type
Enquêtes Ouvertes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1962

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References

1. Cette mode a été lancée, en effet, selon N. Williams, par un groupe de mondaines et de stars d'Hollywood qui s'étaient fait brunir sur la Côte d'Azur et ne pouvaient conserver les ongles pâles (1930-32). Les vernis à l'acétone étaient disponibles depuis 1913. — Avant Adanson, cf. Tavernier, Navagero sur lesMorisques (al kohol), etc.

2. N. Williams, Powder and paint, a history of the Englishwomen's toilet, Elizabeth I-Elizabeth II, Londres, 1957 (ouvrage entré à la Bibliothèque Nationale depuis 1960). Cf. Constant-James, Dr, La toilette d'une Romaine au temps d'Auguste et les cosmétiques d'une Parisienne au XIXe siècle, Paris, 1865.Google Scholar

1. J. Pinset, Professeur à l'Ecole Alsacienne et Y. Deslandres, archiviste paléographe, Histoire des Soins de beauté, Paris, 1960, collection « Que sais-je ? », n° 873 ; le n° 901 a été consacré à la Chimie de la Beauté.

2. Sur la chlorose au xviie siècle, J . Drummond, The Englishman's food,p. 160-161.

3. Mais les chevelures décolorées des Gaulois, imitées ou empruntées par les dames romaines, « annonçaient la couleur du sang » selon Clément d'Alexandrie ; sur le sens de « blonde » dans les patois, cf. Laisnel de la Salle, cité infra.

4. Rappelons l'anecdote de Stendhal enfant mordant la joue de sa tante, trop semblable à une pomme (Vie de Henry Brulard).

5. Sur l'ornementique, les auteurs renvoient légitimement au Musée de l'Homme. Cf. M. Mauss, les « Techniques du corps », Journal de Psychologie, 32, 1936, réimprimé dans Société et anthropologie, p. 333-386 ; toute une bibliographie dans Idelette Dugast, « Monographie de la tribu des Ndiki », Travaux et Mémoires de l'Institut d'Ethnologie, LVIII, 1955, 819 p .

6. Mémoires de l'Académie des Sciences, 1741, p. 180.

7. Sur ces deux points, par exemple, De La Flotte, Essais historiques sur l'Inde, 1769. Cf. P. Huakd et M. Wong, dans Aesculape, 1956.

8. M. Dupire, « Situation de la femme dans une société pastorale » dans Femmes d'Afrique Noire, 1960, p . 57.

9. Le Kajal indien, vanté aujourd'hui par la publicité, n'est dans l'Inde que du noir de lampe, appliqué aux enfants comme charme contre le mauvais oeil (S. Fuchs, The Children of Hari, Wiener Beitrage zur Kulturgeschichte, VIII, 1950, p. 269).

1. Des craintes se font jour en ce qui concerne l'épiderme des écolières londoniennes. Il faudrait que le démaquillage fût enseigné également. Pinset et Deslandres se demandent comment les produits tels que la céruse ne causaient pas d'accident jadis. Nos produits capillaires en revanche sont très toxiques. En fait, Jérôme Cardan avait bien décrit un empoisonnement par le fard (mercuriel) dans son De subtilitate.

2. Montesquieu, Pensées, I, 188 (entre 1716 et 1755), Cahiers, éd. Grasset, p. 54. Un beau teint avait été, dit-il (avant 1670 !), le critère du succès social. — Au temps de Montaigne (Essais, I, 40), une Parisienne se faisait « escoreher pour seulement en acquérir le teint plus frais d'une nouvelle peau ».

3. Lettres de M. de Froidour (1673), éd. Revue de Gascogne, 1897.

4. Laisnel De La Salle, Croyances et légendes du Centre de la France, souvenirs du vieux temps, coutumes et traditions populaires, t. II, Paris, 1875, p. 17-39 (pratique alors en régression).

5. Même ces soins de la peau sont pratiqués, bien au delà des sociétés industrielles qu'on nous présente comme seules « soignées » : sur le bijimba (cheveux de femme albinos + écorce blanche + plumes de perroquet rouge + chaux) conservé dans une statuette « pour la beauté » chez les Bena Lulua du Kasal, cf. L. Noul, dans Musées de Genève, N. S., 1 r e année, n° 8, 1960, p. 2-3. Ajoutons les « embellissements » dentaires.