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Brésil et Atlantique au XVIIe Siècle

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Pierre Chaunu*
Affiliation:
Université de Caen

Extract

Cet article est entièrement écrit dans les marges de deux livres, deux grands livres : Dutck in Brazil (1624-1654) de Charles Ralph Boxer, qui a déjà trois ans, et le Portugal et l'Atlantique au XVIIe siècle de Frédéric Mauro, qui vient de paraître.

Dans Dutch in Brazil, la critique unanime a salué l'ouvrage d'un très grand historien, rendant hommage à ses qualités de sérieux, de sérénité, de finesse, de pénétration psychologique, d'instinctive élégance, toutes qualités qui marquent l'oeuvre entière du plus grand lusitanisant et d'un des plus grands orientalistes — faut-il ajouter d'un des plus parfaits « honnêtes hommes » de notre temps ? Mais a-t-on bien vu, a-t-on écrit suffisamment ce que ce livre apporte de neuf, de constructif, de décisif pour une meilleure compréhension du Brésil, voire de l'Atlantique et de l'Europe ?

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1961

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References

page 1176 note 1. Ralph Boxer, Charles, The Dutch in Brazil. 1624-1654, Oxford, At the Clarendon Press, in-8°, 1957, XVI-327 pages,Google Scholar planches et 4 cartes hors texte.

page 1176 note 2. Mauho, Frédéric, Le Portugal et l'Atlantique au XVIIe siècle (1570-1670). Etude économique, Sevpen, gr. in-8°, LXII-550 pages,Google Scholar nombreuses cartes, illustrations et graphiques dans le texte et hors texte, volume 10 de la Collection « Ports-Routes- Trafics » du Centre de Recherches historiques de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.

page 1176 note 3. Magalhâes Godinho, Vitorino. L'économie de l'empire portugais aux XVIe et XVIIe siècles. L'or et le poivre. Boute de Guinée et route du Cap, Paris, 1958,Google Scholar 2 volumes dactylographiés, LXVI — 1166 pages, bibliographie hors pagination. Bibliothèque de la Sorbonne, Thèse principale de doctorat ; Les finances de l'Etat portugais des Indes orientales, du XVIe au début du XVIIe siècle. Etude et documents, Paris 1958, 1 volume dactylographié, 480 pages. Bibliothèque de la Sorbonne. Thèse complémentaire de doctorat.

Il est souhaitable que ces deux livres, soient publiés, rapidement, en français, langue que l'auteur a choisie pour s'exprimer. Ces deux gros livres couronnent une oeuvre qui, depuis 1944, a modifié en profondeur les schémas traditionnels des xv» et xvie siècles portugais. Les lecteurs des Annales n'ont pas besoin qu'on leur en rappelle les articulations essentielles.

page 1177 note 1. Glamann, Kristof, Dutch Asiatic Trade (1620-1740). Danish Science Press, Copenhague, et Martinus Nijhoff, La Haye, 1958, gr. in-8°, XI-334 p.Google Scholar

page 1177 note 2. H. et Chaunu, P.. Séville et l'Atlantique (1504-1650), 1 re partie, 7 tomes en 8 volumes, Paris, Sevpen,Google Scholar Centre de Recherches historiques de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, Collection « Ports-Routes-Traflcs », 1956-1957, gr. in-8° et in-4°, 3890 pages ; 2e partie (par P. Chaunu), 3 tomes + 1 supplément, Paris, 1959-1960, gr. in-8°, 3453 pages.

page 1177 note 3. L'oeuvre de Ch. Boxer, R. est jalonnée depuis 1928 de quelques dates capitales ; c'est à elles seulement que l'on s'arrête ici : A Portuguese Embassy to Japan, Londres, 1928,Google Scholar in-8°, VIII-64p. : la quasi introuvable Macau na epoca da Restauraçâo, Macao, in-8°, 1942 ; puis viennent les trois grands classiques : Hidalgos in the Far-East (1550- 1700) ; Fact and Fancy in the history of Macao, La Haye, Martinus Nijhoff, 1948, gr. in-8°, XII-297 p. (la meilleure étude jamais consacrée à la pénétration portugaise depuis Macao en Extrême-Orient) ; Jan Compagnie in Japan (1600-1850) ; An essay on the cultural, artistic and .identifie influence exercised by the Hollanders in Japan from the seventeenth to the nineteenth century, La Haye, Nijhoff, 1950, gr. in-8°, XII-198 p. (belle étude de « transculturation » néerlando-japonaise ; Portugal, Hollande, Japon constituant les trois pôles essentiels de l'oeuvre historique de Charles R. Boxer) ; The Christian Century in Japan (1549-1650), Berkeley, University of California Press, 1951 gr. in-8°, 545 p. -f cartes (cet élégant classique de l'éphémère, attachante et brillante chrétienté japonaise). On doit encore à Boxer une brillante et rapide synthèse qui recouvre toute l'histoire orientale du Portugal : “ The Portuguese in the East ”, (pp. 185-247) dans Portugal and Brazil. An introduction, made by Friends of Edgar Prestage and Aubrey Fitz Gerald Bell, in piam memoriam, edited by M. V. Livermore with the assistance of W. I. Entwistle, Oxford, At the Clarendon Press, in-8°, 1953. XII- 418 p. C.R. Boxer est aussi l'éditeur de quelques classiques : South China in the sixteenth century being the narratives of galeote Pereira, Fr. Gaspar da Cruz, O.C. Fr. Martin de Rada, O.E.S.A. (1550-1575). Londres, Hakluyt Society, 2e série, n” CVI, 1953, in-8», XCI-388 pages + cartes ; il est le préfacier anglais de la Tragique Histoire de la Mer : The tragic History of the Sea (1589-1622), Narratives of the ship wrecks of the Portuguese East Indiamen, Sâo Thomé (1589), Santo Alberto (1593),SâoJâo Baptista (1622) and the journeys of the survitors in the South East Africa, Cambridge, Hakluyt Society, 2e sér., n° XII, 1959, in-8°, XIV-297 p. C.R. Boxer s'est tourné, aussi, vers l'océan Indien portugais, ses héros, ses bases (en collaboration avec Frazâo de Vasconcelos) : André Furtado de Mendonça (1558-1610), Lisbonne, Agencia Gérai do Ultramar, 1955, in-8°, 195 p., et (en collaboration avec Carlos de Azevedo) : Fort Jésus and the Portuguese in Mombasa, Londres, Mollis and Carter, in-8°, 1960, 134 p . + hors texte. Enfin, tout dernièrement, Ch. R. Boxer nous a donné l'ouvrage décisif depuis longtemps attendu sur les rapports entre Macao et le Japon — nous aurons l'occasion de revenir longuement sur ce travail capital : The Great Ship from AmaconAnnals of Macao and the Old Japan Trade, (1550-1640), Lisbonne, Centro de Estudos historicos ultramarinos, 1959, gr. in-8°, XI — 361 p. + cartes hors texte.

page 1178 note 8. Boxer, C.R., Salvador de Sa and the struggle for Brazil and Angola (1602-1688), Université de Londres, The Athlone Press, 1952,Google Scholar in-8°, XVI- 494 pages, 7 cartes et 8 reproductions hors texte — et à ce propos : H. et Chaunu, P., « Autour de 1640. Politiques et Economies Atlantiques », Annales E.S.C. 1954, n° 1, pp. 4454.Google Scholar

page 1179 note 1. Frédéric Mauro s'est exprimé, à plusieurs reprises, sur ce point essentiel, dans son article « Pour une théorie du capitalisme commercial » dans Vierteljahrschrift fur Sozial-und-Wirtsckaftsgeschichte,t. 42 (1955), pp. 117-121, thème de sa communication au Congrès d'Histoire de l'Europe, Mayence, mars 1955, et dans l'introduction (p. 1) du Portugal et l'Atlantique (1510-1670). Avec raison, il oppose l'infrastructure archivistique française à l'abandon des archives portugaises. Et ce ne sont pas seulement les archives, mais bien tout ce qu'il est commode d'appeler, d'un mot plus général, le capital d'érudition. L'historien français apprécie mieux quand il s'expatrie en direction de secteurs moins fouillés, partant, de plus haute rentabilité pour la portée des conclusions qu'on peut attendre d'une recherche, l'aspect négatif de ce qui par ailleurs, est, un avantage : l'énorme capital accumulé par des générations d'historiens et de chartistes, ce capital dont nous vivons, et que nous prenons pour une donnée. Ceci dit, le jugement de Frédéric Mauro me paraît, à la fois, quant aux archives françaises, trop pessimiste et trop optimiste :

« … L'historien de la France est placé, dès ses débuts dans la carrière, non seulement devant une documentation très abondante et très précise,… Les seules recherches vraiment originales auxquelles, sauf exceptions, il puisse encore se livrer, portent sur les registres notariaux, paroissiaux ou fiscaux, exploitables et exploités selon des méthodes très modernes, ou encore sur les archives privées dont la richesse concrète compense l'abstraite statistique de ces registres. Les archives publiques traditionnelles sont, en général, classées et inventoriées, souvent même dépouillées et utilisées depuis longtemps. Au Portugal il n'en est rien… » Jugement optimiste, quant à l'inventaire des archives administratives et judiciaires… Jugement pessimiste, par contre, quant à l'utilisation de ces sources.

Les sources les plus classiques sont à reprendre, aujourd'hui, ‘par une investigation sérielle ; elles doivent être soumises à une interrogation continue, plus attentive à la répétition qu'au fait isolé ; elles pourront être exploitées par des méthodes très modernes qui ne sont pas nécessairement l'apanage des immenses sources dormantes de Pierre Goubert. Ce sont les fonds judiciaires et leurs masses de procès, les étendues de la série X du Parlement de Paris, si souvent mises en cause, si mal inventoriées et si peu véritablement utilisées, les correspondances consulaires, leurs possibilités en mouvements portuaires, les Parlements provinciaux.

page 1179 note 2. Mais l'attitude des deux historiens, face au problème de la construction des séries, est sensiblement différente. Frédéric Mauro est, à la fois, trop bon historien et trop bon économiste pour ne pas déplorer une carence. Il y supplée avec talent et le résultat est souvent proche de la perfection. Les tableaux, patiemment reconstruits, en partant d'évaluations individuelles, prudemment pesées — elles se critiquent et s'étayent en raison de leur nombre — témoignent de l'étendue d'un succès. Nous pensons aux tableaux statistiques, annexés aux chapitres de la 2e partie, consacrés à l'étude des grands produits, à ce chef-d'oeuvre, entre autres, qu'est l'annexe statistique (pp. 236-257), au chapitre sur le sucre, les ingénieux tableaux annexés au chapitre consacré au blé (pp. 307-348) qui permettent d'appréhender une conjoncture (années ; événements ; politique suivie), au chapitre Produits divers (pp. 378-387). Nous pensons, aussi, aux statistiques reconstruites de la troisième partie, Traits généraux et mouvements d'ensemble. Le tout remarquablement illustré de cartes et historiogrammes où l'on reconnaît, sans peine, le talent et l'élégance graphique de Jacques Bertin et de ses élèves.

Vitorino Magalhâes Godinho, au vrai, n'a pas procédé autrement. Tout en restant en-deçà des larges reconstructions de Frédéric Mauro. Le secteur chronologique antérieur s'y prêtait moins, il est vrai. Son effort statistique le plus important ne se trouve pas, en outre, dans son grand livre sur l'Economie de l'empire portugais aux XVe et XVIe siècles, mais dans son annexe Les finances de l'Etat portugais des Indes orientales du XVIe et au début du XVIIe siècle. Alors que Frédéric Mauro, toutefois, considère, à juste titre, la série factice comme un pis-aller Vitorino Magalhâes Godinho semble la préférer, ce qui est finalement paradoxal : « … que l'on a dit du mal de telles évaluations — arbitraires, exagérées, que sais-je encore, pour leur préférer les majestueuses séries officielles… hélas ! ne risquent-elles pas de serrer de plus près la vie réelle — donc la contrebande, la fraude comprise ».

Expression symptomatique de dépit. Une série secondaire bien faite et solidement critiquée vaut mieux qu'une série primaire, mal faite et insuffisamment critiquée. Mais suivre le conseil de Vitorino Magalhâes Godinho, quand le choix s'offre vraiment, ce serait, nous le pensons, commettre une erreur. La critique et la prudence doivent être enseignées, bien sûr, aux historiens traducteurs et utilisateurs des séries primaires, après tout, d'excellentes séries factices — comme celles établies par Frédéric Mauro — constituent un élément sûr de contrôle. La meilleure critique, c'est comme toujours la confrontation. L'hypercritique, par contre, restant, à l'accoutumée, la forme la plus courante d'absence de véritable esprit critique.

N'est-il pas cocasse et rassurant de voir les admirables Tables du Sund dont le dépouillement fut commencé par Nina Ellinger Bang en 1894 et le premier volume publié en 1906, si souvent critiquées (nous pensons à A.C. Christensen), servir aujourd'hui encore à de sérieuses études de conjoncture ?

page 1180 note 1. Le Portugal et l'Atlantique (1570-1670), pp. 491-502.

page 1180 note 2. (s Si nous nous penchons sur la structure profonde du système économique, nous sommes amenés à nous poser neuf questions : 1° L'économie atlantique-portugaise au xvne siècle est-elle une économie monétaire ?… ; 2° Cette économie monétaire est-elle seulement une économie de circulation ou aussi une économie de production ?… ; 3° Cette économie monétaire commerciale et industrielle est-elle capitaliste ? ; 3° Ce capitalisme est-il commercial ? ; 5° Cette économie est-elle libérale ? ; 6° Cette économie est-elle mercantiliste ? ; 7° Cette économie est-elle réellement une économie coloniale ? ; 8° Cette économie mérite-t-elle le qualitatif de cyclique ?… (au sens donné par Azevedo aux expressions cycle de l'or, cycle du sucre) ; 9° L'économie portugaise connaît-elle ce qu'on appelle aujourd'hui « des effets de domination »? A toutes ces questions, Frédéric Mauro répond posément.

Ce questionnaire un peu scolastique n'ajoute rien aux fines et humaines analyses de Frédéric Mauro. Il a l'avantage, toutefois, de rendre l'ouvrage accessible aux économistes. Il fait front.

page 1181 note 1. C'est vrai jusqu'en 1650, vrai au delà de 1650 aussi.Jnous le vérifions dans nos dépouillements en cours.

page 1181 note 2. Dutch in Brazil, p. 210-211.

page 1182 note 1. Cette exclusion s'explique logiquement.

page 1182 note 2. Pendant l'été, la différence est faible. Mais à l'automne, Amsterdam peut être à un mois de navigation, au plus, du Brésil.

page 1182 note 3. Vraies pour une navigation Nord-Sud, elles cessent pratiquement de l'être pour une navigation Ouest-Est, et notamment pour ce qui touche au Golfe du Mexique. La plupart des temps effectivement recensés dépassent assez sensiblement, au fond du golfe du Mexique, aux xvie et au xviie siècles, les temps donnés par la carte isochronique des allers et retours. Parce que la navigation effectivement pratiquée était une navigation en convois, que l'accident est la règle et non pas ce que donnerait une navigation théoriquement exempte des inévitables contrariétés que la vie sur mer ne manque pas d'entraîner.

On verra , sans peine, en comparant les cartes (p. 22 et 23) à ce que donne la réalité dans l'Atlantique de la « Carrera » (Séville et l'Atlantique, t. VII, p. 30-31), le départ qu'il faut faire sur l'axe Ouest-Est de difficultés maximales, non entre le meilleur et le pire, mais entre le meilleur et le moyen. A l'aller, 50 devient 90 jours. Au retour, 60 sont en fait 100 à 120 jours.

Ces chiffres donnés par les isochrones ibériques (Mauro p. 22-23) ne sont pas faux — même sur l'axe des difficultés maximales, mais ce sont à peu de choses près les temps courts (cf. Séville et l'Atlantique, t. VI1, p. 178… p. 256…), dont nous avons dit qu'ils n'étaient pas, il s'en faut, les temps moyens, sans existence véritable, d'ailleurs. Les isochrones de Frédéric Mauro, dans l'axe O.E., l'axe déformant — sont les isochrones vrais de la chance. Sa carte se trouve être celle des temps records. Il y a des isochrones deux fois, trois fois plus denses. Ce sont ceux de la malchance. Quant on part, chance et malchance se jouent presque à pile ou face, dans la proportion d'un sur deux.

page 1182 note 4. On peut le faire directement, malgré des élaborations distinctes, en rapprochant les temps théoriques (Mauro p. 22-23) et les moyens (Séville, t. VII, p. 30-31), on peut le faire indirectement, mais peut être plus exactement, en rapprochant les temps théoriques (Mauro p. 22-23) dans l'Atlantique méridien et les temps moyens courts (50 % en gros des voyages les plus rapides) dans l'Atlantique transversal de la « Carrera de Indias » ﹛Séville, t. VI1, pp. 178-319).

page 1183 note 1. Mauro, p. 34 et Séville, t. VII p. 28-29.

page 1183 note 2. En fait, la Carrera ne désirait pas faire grand chose, mais sa mauvaise volonté ne suffit pas. Deux techniques de navigation, deux types de navires, deux mondes se tournent le dos.

page 1183 note 3. Ou, du moins, pour les secteurs les plus avancés, avec la fin du x v m e siècle, les travaux de l'Anglais Harrison, les mises au point françaises de Le Roy et Berthaud, entre 1767 et 1772.

page 1185 note 1. Pierre Chaunu, « Les échanges entre l'Amérique espagnole et les anciens mondes aux xvie, xvne et xviiie siècles. », Information historique, 1960, n° 5, p. 207-216.

page 1185 note 2. Nous les avons évoqués, cf. ci-dessus page précédente.

page 1186 note 1. Nous avons exprimé graphiquement cette structure, sur l'axe Nouvelle-Espagne- Espagne dans le graphique rotation des convois-Nouvelle-Espagne (Séville, t. VII, p. 25).

page 1186 note 2. Cf Séville et l'Atlantique, t. VI1 et t. VI».

page 1186 note 3. Il n'est pas douteux que les importations du Brésil portugais, voire du Brésil portugais et hollandais sont inférieures en valeur aux importations en provenance de l'Amérique espagnole, en raison de l'insurmontable primauté minière. Cela, au moins jusqu'au xvm8 siècle.

page 1187 note 1. A moins que l'on se décide, enfin, à mettre au service de la construction des indices d'activité, les moyens qu'une telle entreprise mérite. Une expérience récente prouve que l'échéance n'est pas imminente.

page 1187 note 2. Ceux du chapitre sur le sucre, avant tout, (Mauro, p. 236-257).

page 1188 note 1. « De l'or du Soudan à l'argent d'Amérique », Annales E.S.C., 1946, n° 2, pp. 9-22.

page 1188 note 2. Séville et l'Atlantique (1504-1650), t. VIII 2, 1, pp. 257-352.

page 1188 note 3. Bkaudel, Fernand. Les emprunts de Charles Quint sur la place d'Anvers, dans Colloque du C.N.R.S., Charles Quint et son temps, Paris, 1959,191201 pp.Google Scholar + graphiques hors texte, et à ce propos, notre compte rendu de la Revue historique, 1960, n° 4, pp. 428-434 et notre article « Séville et la Belgique, 1555-1648 », Revue du Nord, tome XLII, n° 166, avril-juin 1960, pp. 259-292.

page 1188 note 4. Charles Vehlinden. Crises économiques et sociales en Belgique, dans Charles Quint et son temps pp. 178-190. Larges confirmations dans Charles Verlinden, Jan Ceaeybeckx et collaborateurs, Dokumenten voor de Geschiedenis van Prijzen en Lonen in Vlaanderen en Brabant (XVe-XVIIIe eeuwj, 1959, Bruges, gr. in-8°, XXXVIII — 577 pages.

page 1189 note 1. L'économie de l'empire portugais aux XV et XVIe siècles. L'or et le poivre. Roule de Guinée et Roule du Cap.

page 1189 note 2. Le plan et les points de vue de Magalhâes Godinho ne rendent pas le rapport évident. Ils risquent même de masquer l'importance incontestable de cette respiration médiane.

page 1189 note 3. V. M. Godinho, op. cit., p. 182.

page 1189 note 4. Ibid. p. 318-319. Les chiffres aberrants de 1528 et 1533 sont gonflés par des besoins politiques et militaires.

page 1190 note 1. Grâce à cette brillante technique, V.M. Godinho estime que la route portugaise achemine vers l'Europe, contre une perte sèche moyenne annuelle de 80.000 cruzados, au cours de la première moitié du xvie siècle, une quantité d'épices au moins comparable à celle que la vieille route méditerranéenne et arabe achemine, contre une perte de l'ordre de 500.000 ducats.

page 1190 note 2. V.M. Godinho, op. cit., p. 318-319.

page 1190 note * Les chiffres aberrants de 1528 et de 1533 sont gonflés par des besoins politiques et militaires.

page 1190 note 3 W.M. Godinho, op.eit., p. 881.

page 1192 note 1. Pour lequel une documentation plus généreuse permet de répondre. Cf. notamment, Séville et l'Atlantique, t. VI », p. 168.

page 1192 note 2. Cf. notamment, les éléments fournis par C.R. Boxer dans l'introduction de son édition. The Tragic History ofthe Sea, 1589-1622, The Hakluyt Society, 2” sér., n° C X II .

page 1192 note 3. On pourrait invoquer encore, à la rigueur, un autre indice d'activité établi par V.M. Godinho (op. cit., p. 923), la série en volume des « épiceries et drogue » importées par la route du Cap. Série incomplète, fragile, mais très précieuse. Elle culmine entre 1515 et 1520. L'océan Indien portugais a fait son plein beaucoup plus tôt que l'Atlantique espagnol.

page 1192 note 4. Séville et l'Atlantique, t. II et t . VIII, 2, 1.

page 1192 note 5. CH. A. Julien. Les voyages de découverte et les premiers établissements (XVe, XVIe siècles), pp. 190-221.

page 1193 note 1. Frédéric Mauro, op. cit., p. 193.

page 1193 note 2. La véritable naissance, non la naissance anecdotique. La naissance anecdotique, c'est si l'on veut, le premier moulin sûr, celui en 1533 (op. cit., p. 192) de Martin Afonso, dans l'île de Sao Vicente, non loin de l'actuelle Santos.

page 1193 note 3. Soit l'indice le plus grossier mais, à long terme, le moins contestable, celui du nombre global des moulins (F. Mauro, op. cit., p. 195) 1570 : 60 engenhos ; 1585 : 130 ; 1610 : 230 ; 1629 : 346 ; 1645 : 300 ; 1710 : 528. Même mouvement dans le tableau récapitulatif, production, exportation, exprimé en arobes : 1560-1570 : 180 000 ; 1580 : 350 000 ; 1591 : 378 000 ; (pour la seule région, la plus riche, de Pernambouc) ; 1600 : 1 200 000 ; 1610 : 750 000 /4 000 000.

page 1193 note 4. Ce nouveau renfort est précieux au moment, précisément, où un livre d'une réelle originalité et d'une très grande ingéniosité, milite en faveur d'une covariation négative pour quelques secteurs, du moins, de l'économie agraire européenne. René BAF.HPEL, Une croissance: la Basse-Province Rurale (fin XVIe siècle — 1789). Essai d'économie historique statistique, Paris, Centre de Recherches historiques de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, n° 4 de la collection Démographie et Sociétés, à paraître au Sevpen, en 1961. — Il faudra, d'ailleurs, prochainement, à la lueur de cette oeuvre appelée à un grand retentissement, poser plus clairement le problème des économies maritimes et des économies continentales.

page 1194 note 1. Séville et l'Atlantique, t. VIII, 2 bis, pp. 841-1525.

page 1194 note 2. Cf. note 3, page précédente.

page 1194 note 3. De 1570 à 1585, croissance de 166 % en 15 ans et gain net de 70 unités ; pente annuelle 7,7 %. De 1585 à 1610, croissance de 77 % en 25 ans, mais gain net de 100 unités ; pente annuelle 3 %.

page 1194 note 4. De 1610 à 1629, en dix-neuf ans au lieu de quinze, croissance de 59 %, gain net de 136 moulins. Sur quinze ans, la croissance est inférieure à 50 %, le gain de 100 moulins seulement. La pente annuelle reste de 3 %..

page 1195 note 1. De 346 à 300 moulins.

page 1195 note 2. Frédéric Mauro est surtout sensible à la croissance. Il “écrit (p. 195) “ … le nombre des engenhos se trouve multiplié par 8,8, donc presque décuplé, de 1570 à 1710. C'est le résultat d'un développement lent, progressif, surtout sensible durant la première moitié du xvne siècle, et même avant 1630. Les reculs de longue durée — la guerre hollandaise mise à part — n'existent pas… » Les reculs de longue durée, certes, mais les ruptures de pente, les longs et significatifs arrêts de croissance.

page 1195 note 3. Le tableau de la répartition géographique des engins (Frédéric Mauro, p. 195) apporte des arguments à notre thèse. La décélération est exceptionnellement forte, dès 1610, dans le secteur plus important sinon le plus ancien, celui du Nord. La croissance, par contre, reste très rapide au Sud. La spécificité brésilienne est donc moins un phénomène général qu'un phénomène spécifique du Sud, le Sud excentrique, depuis peu entré en course. L'important Brésil Nord de Pernambouc obéit à une conjoncture proche de celle de l'Atlantique et Séville.

page 1195 note 4. De 1570 à 1629, le nombre des engenhos s'accroît de 476 % en 59 ans, 8 % par an. De 1629 à 1710, le nombre des moulins s'accroît de 52,6 % en 81 ans, soit 0,84 %. Réduction de taux de croissance dans le rapport de 10 à 1. La marge est suffisante pour éviter toute erreur d'interprétation : phase A jusqu'en 1629, phase B au delà jusqu'aux portes du x v me siècle.

page 1195 note 5. 1642-1644, l'effondrement des cours du sucre sur la place d'Amsterdam. N. W. Posthumus. Inquiry into the history of Priées in Holland, p. 127.

page 1195 note 6. F. Mauro, op. cit., pp. 236-239.

page 1195 note 7. Goubert, Pierre, Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730. Contribution à l'histoire sociale de la France au XVIe siècle. Paris, Sevpen, pp. 397 Google Scholar et 401-405.

page 1195 note 8. Pierre Goubert, ibid., p. 881.

page 1196 note 1. Allure exactement identique des prix belges. Cf. Dokumenten voor de Geschiedenis van Prijzen en Lonen in Vlaanderen en Brabant (XVe - XVIIIe eeuw) de Ch. Verlinden, Jan Cracybeckx et collaborateurs, Bruçes, 1959.

page 1196 note 2. Ch. Verlinden et J. Craycbeckx, ibid. pp. 546-553.

page 1196 note 3. L'intarissable HUET dont l'érudition hollandaise ne peut être prise en défaut, le dit clairement dans son fameux « Grand trésor historique et politique du florissant commerce des hollandais dans tous les états et empires du monde… » publié à Rouen en 1712, mais dont la rédaction doit se placer autour de 1694. En tête du chapitre 4, à propos « du commerce que les Hollandais font dans le Nord, de celuy de Moscovie et de Norvège », Pierre-Daniel Huet écrit « … un des premiers auxquels Jes Hollandais se soient appliqués, mais aussi parce que c'est le plus important que fasse la République… » Depuis le début du XVe siècle, les provinces maritimes des Flandres sont sur cet axe capital en concurrence avec les hanséates ; depuis le début du xvi8 siècle, il occupe la première place.

page 1197 note 1. Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à Vépoque de Philippe II, pp. 494-500… et p. 498. « Les Hollandais n'ont donc pas abandonné leurs intérêts en Espagne ; et, s'ils sont entrés en Méditerranée, c'est essentiellement à cause du blé et des mauvaises récoltes italiennes des années 1586 à 1590. Il est probable qu'ils sont aidés par des négociants et des intermédiaires juifs, comme l'ont supposé de Lazac et de Jorge et comme le pense Watjen lui-même. Mais ce sont là petits détails d'exécution. »… On peut difficilement dire plus et mieux, en moins de mots. On aura noté, une fois de plus, une relation essentielle. C'est au moment d'un premier craquement de la conjoncture méditerranéenne, lors des mauvaises récoltes des années 1586-1590, que les Provinces Unies s'insinuent, durablement, dans l'espace méditerranéen.

page 1197 note 2. C'est ce qui apparaît, désormais, plus clairement, des travaux de Kristof Glamann, op. cit.

page 1197 note 3. Cf. ci-dessus, note 1.

page 1197 note 4. Cela apparaît très clairement pour Livourne, dans la belle étude de F. Braudel et R. Romano. Navires et marchands à Ventrée du Port de Livourne (1547-1611), p. 106 et p. 107. On notera, d'une part, l'extraordinaire montée des importations de blé, on notera, d'autre part, l'importance croissante des blés du Nord : 0 % en 1585, 52,27 % en 1590-1592, 94,42 % en 1591-1592, 96,22 % en 1592-1593.

page 1198 note 1. Séville et l'Atlantique (1504-1650). La Conjoncture, tome VIII2 et tome VIII2 bis.

page 1198 note 2. L'Atlantique transversal de la « Carrera », est, conjoncturellement, solidaire de la Méditerranée.

page 1198 note 3. L'Atlantique méridien de l'empire portugais est, conjoncturellement, solidaire de la Mer du Nord.

page 1198 note 4. Delumeau, Jean, Vie économique et sociale de Rome dans la seconde moitié du XVIe siècle, tome II , p. 653 sq.Google Scholar

page 1198 note 5. Chaunu, Pierre, « Séville et la Belgique. 1555-1648 », Revue du Nord, tome XLII, n° 166,Google Scholar avril-juin 1960, pp. 259-292, et « Minorités et conjoncture. L'expulsion des Morisques en 1609 », Revue Historique, n° 467, janvier-mars 1961, pp. 81-98.

page 1198 note 6. Engel Sluiter, « Dutch Spanish rivalry in the Carribean Area, 1594-1609 ». Hispanic American Historical Review, mai 1948, et Chaunu, Pierre, Séville et l'Atlantique (1504-1650), t. VIII, pp. 608610.Google Scholar

page 1199 note 1. II écrit, en effet (La Méditerranée, op. cit., p. 497) : « … Si la fermeture a été tentée avec énergie, je ne dis même pas avec efficacité, ce fut sous le règne de Philippe II I . En 1599, ce dernier faisait une fois de plus mettre l'embargo sur les caves flamandes. »

page 1199 note 2. Preuve s'il en est besoin. Au delà de 1609, la paradoxale exploitation hollandaise d'Araya reflue, au moment où Setubal redevient pleinement accessible, au moment où les Hollandais commencent à s'implanter en Amérique.

page 1199 note 3. Les hommes, Usselincx préconise de les puiser en Allemagne du Nord et sur la côte Baltique. C'est, effectivement, le gros de l'immigration américaine, mais de 1830 à 1880. Ces projets se placent avant les ravages de la guerre de Trente Ans, quand une forte pression démographique s'exerce dans l'Empire.

page 1199 note 4. Nous nous efforcerons de montrer, prochainement, comment gomariens et arminiens ne sont qu'un aspect particulier d'un drame global, le problème spirituel majeur, à cet instant, de l'Extrême Occident chrétien tout entier.

page 1200 note 1. Une fois de plus nous voudrions mettre en garde contre des interprétations hâtives et des assimilations enfantines et simplificatrices. Cette affirmation d'une parenté entre options religieuses et attitudes face à l'économique n'implique, en aucun cas, une subordination du premier terme au second. Bien au contraire, s'il y avait subordination — mais il n'y a pas subordination — elle serait dans notre esprit, du second terme au premier. Soulevant dans un autre article, le problème de l'influence de la conjoncture économique sur le déroulement des faits politiques, nous avons posé le rapport dans des termes qui excluent certaines simplifications. Revue du Nord, n° 166, pp. 262-263. Le problème posé, ici, est différent. Il s'inscrit, toutefois, dans une optique analogue, celle d'une vision entière de l'homme total.

page 1200 note 2. Il y a dans l'évangélisme d'Usselincx comme une modalité huguenote — entendez cette saveur d'une réforme française avant le tournant des années 1628-1629, à composante majeure nobiliaire, défendue par un parti dominé par des hobereaux.

page 1200 note 3. L'expression d'ultracalviniste, pour définir l'attitude gomarienne, est de Jacques Pannier, lui-même, dont les études sur le protestantisme français des trente premières années du xvn° siècle ont conservé toute leur fraîcheur.

page 1200 note 4. Faut-il s'étonner de cette saveur huguenote ? Certes non. L'histoire de la Réforme aux Pays-Bas, est sur ce point, éclairante. On en connaît le schéma. Venue du Nord picard, elle a gagné, d'abord, la noblesse wallonne. Son échec en Wallonie est immédiat. Les nobles wallons émigrés en Flandre font de la Réforme en pays « thiois » de Flandre et Brabant, une réforme d'expression française. Le groupe des réfugiés anversois dont Usselincx est un des plus brillant porte-parole est, de ce fait, très proche du protestantisme français.

page 1200 note 5. Hugo de Groot et le groupe des réfugiés arminiens, jouit d'une large hospitalité et des pensions royales.

page 1200 note 6. Panniek, Jacques. L'Eglise Réformée de Paris sous Louis XIII (1610-1621), Paris et Strasbourg, 1922, gr. in-8°, 754 p.Google Scholar

page 1201 note 1. C. R. Boxer l'a bien vu. Usselincx, dans ses écrits, a milité en faveur d'une expansion coloniale à l'intérieur des blancs laissés en Amérique par les Ibériques. Nous voyons mieux aujourd'hui qu'hier, l'ampleur de ces blancs. Mais cette politique est impraticable. Quand le parti orangiste, au pouvoir après l'exécution en 1619 de Johan van Oldenbarnevelt, adopte l'option d'un gros effort vers l'Atlantique américain, et fait siennes, en quelque sorte, les idées exprimées par Usselincx, cette politique d'expansion est indissociable de la guerre.

page 1201 note 2. Un Spinola porté par les bonnes années sévillanes de 1602-1603 (Revue du Nord, article cité, n° 166, p. 290) et qui s'empare d'Ostende le 21 septembre 1604, après une campagne qui n'est pas sans rappeler les fastes de Farnèse triomphant à Anvers le 17 août 1585.

page 1202 note 1. Il suffit de comparer les Heereen XIX de la Compagnie occidentale aux Heeren XVII de la Compagnie orientale, 8 siècles pour Amsterdam sur 19, d'un côté, 8 sur 17 de l'autre. En contre épreuve, aucun siège frison à l'Est, deux sièges frisons à l'Ouest.

page 1202 note 2. Un populaire entendu au sens restrictif d'une plus large proportion de la moyenne bourgeoisie, moins négociante, peut-être — on peut risquer l'hypothèse — qu'armatrice.

page 1202 note 3. Un des mérites de Ch. R. Boxer, non des moindres — en écho aux travaux de Watjen et VAN Diiaen — c'est d'avoir démonté le mythe de la Compagnie des Indes Occidentales, instrument de la haine anti-ibérique des juifs péninsulaires d'Amsterdam. La thèse traditionnelle avait pour elle quelques séduisantes apparences. Le rôle de la colonie « nouvelle chrétienne » de Bahia et de Recife, celle de Recife, surtout, dans la conquête et l'administration du Brésil hollandais est trop apparent, le départ en 1654 des juifs de Recife, au terme de la domination hollandaise et leur reflux sur la Hollande, la part même, celle-ci bien prouvée et notamment par Boxer, des juifs portugais de Lisbonne, au financement, en 1649, de la Compagnie brésilienne. Tous ces éléments — autour du thème, les juifs et le Brésil — expliquent une confusion, selon un schéma habituel. On aura projeté aux origines, dans un passé relativement proche, des certitudes postérieures. Il ne faut pas confondre, notamment, la part du « capital juif » en 1650 et en 1620, l'importance des colonies juives, en Hollande, au début et au milieu du xvne siècle. Une des conséquences, non des plus importantes, certes, mais non des moindres, de l'aventure du Brésil hollandais, c'est, peut être, le renforcement progressif jusqu'en 1655 des colonies juives séphardites en Hollande. Mais 1621 n'est pas 1564. En 1621, sur trois millions de florins souscrits à Amsterdam, 36 000 florins seulement sont souscrits par des juifs, dix-huit juifs, dont cinq gros porteurs seulement, des porteurs de parts supérieures ou égales à deux mille florins, le niveau minimum exigible pour être directeurs. En 1630 encore, avant l'accentuation du repli des colonies portugaises sur la Hollande, et toujours d'après C.R. Boxer, sur une colonie juive de mille âmes, à Amsterdam, 21 seulement peuvent être considérées comme riches. 1630 n'est pas encore 1655.

page 1202 note 4. On y trouve des Le Maire, Moucheron, Usselincx, Plancius, De Laet, Barleus…

page 1202 note 5. En novembre 1623, toujours d'après C.R. Boxer, 7 108 106 florins sont souscrits, dont un peu plus d'un tiers, seulement, à Amsterdam (2 846 582 florins), contre 6 500 000 florins, seulement, au départ, pour la Compagnie des Indes orientales

page 1203 note 1. Les Hollandais se sont taillés déjà un empire à l'Est, au détriment du Portugal. Il est tentant de faire de même à l'Ouest. Le prestige militaire et naval de l'Espagne continue à tenir en respect les éventuels concurrents.

page 1203 note 2. La navigation hollandaise dans l'Atlantique tropical est plus volontiers méridienne, comme la portugaise, que parallèle comme l'espagnole. La route vers le Brésil est plus conforme à la pente de moindre résistance depuis Amsterdam.

page 1203 note 3. Cf. ci-dessus p. 1181.

page 1203 note 4. 3 à 4 raffineries en 1595, aux Provinces Unies, d'après C.R. Boxer, 29 en 1622.

page 1203 note 5. Sur 29 raffineries en 1622, toujours d'après C.R. Boxer, 25 sont localisées à Amsterdam.

page 1203 note 6. Cf. ci-dessus p.l 194-1195.

page 1203 note 7. Et il ne s'agit alors que d'une modification de la civilisation, non d'un changement de pente.

page 1203 note 8. En 1670, d'après Frédéric Mauro, la région de Bahia groupe avec 31 engins contre 24 pour celle de Pernambouc, 52 % de l'équipement sucrier, contre 40 % à peine à Pernambouc. En 1610, Bahia ne fait plus guère qu'à peine plus de 20 %, Pernambouc 60 % du total.

page 1203 note 9. La rapidité de la riposte est révélatrice des structures spatiales de l'Atlantique. Un certain moment passé, quand vient l'automne, Amsterdam s'éloigne prodigieusement de Lisbonne et du Brésil. Au cours de l'automne 1624, les raisons géopolitiques, qui fondèrent au xvu8 siècle le monopole des ibériques, émergent, une fois encore, en morapleine lumière. La nouvelle de la prise de Bahia parvint à Lisbonne, un mois plus tôt qu'à Amsterdam. Le succès de Fadrique de Toledo y Osorio procède, en grande partie, de ce mois-là.

page 1204 note 1. Séville et l'Atlantique, t. VI, 1, p . 363.

page 1204 note 2. Séville et l'Atlantique, t. VIII.2 bis, pp. 1570-1684.

page 1204 note 3. Parmi les navires pris ou capturés, C.R. Boxer note un grand nombre d'hanséates. Nous avons noté, au même moment, (Séville et l'Atlantique, t. V) les efforts faits à Séville pour s'assurer la collaboration de la Hanse. Mais dans l'Atlantique comme dans la Mer du Nord ou la Baltique, la Hanse est une force déclinante.

page 1204 note 4. D'une manière plus immédiate encore, la mer sauve la terre. 1629, l'année qui précède Ratisbonne marque le point haut, peut-être, de la puissance militaire des forces contre-réformées donc espagnoles (médiatement ou immédiatement) dans l'Empire. L'argent prélevé par Piet Heyn, à Matanzas, sur la Carrière des Indes permet à la Compagnie des Indes occidentales, en finançant la campagne de dégagement de la Veluwe, en payant le siège victorieux de Den Bosch, de sauver, in extremis, les Provinces Unies, d'une action directe par terre qui rappelle, un instant, les moments les plus dramatiquesjles grandes attaques de Farnèse et de Spinola.

page 1205 note 1. Recife est la vraie capitale économique de l'Atlantique sucrier. Elle attire, même, si on en croit le témoignage, il est vrai, quelque peu suspect de Fr. Manuel Calado, invoqué par C.R. Boxer (p. 35), un témoignage chargé de tous les regrets de l'âge d'or, la fraction la plus importante du courant d'argent du Potosi, détourné en direction du Brésil, sur cette route secondaire de l'argent rendue classique par Alice Piffer Canabrava et Fernand Braudel.

page 1205 note 2. Le Brésil hollandais constitué est confronté à des problèmes qui se sont posés, jadis, aux Ibériques. Petit grand problème — il vaudrait mieux dire, grand petit problème — celui du monopole commercial que la Compagnie des Indes occidentales prétend exercer sur le Brésil. De notre point de vue ce sont les alternances de la puissance espagnole, donc par contre coup, les alternances de durcissement et de relâchement des forces de résistance appuyées sur le parti gomarien intransigeant, où la Compagnie des Indes occidentales trouve ses appuis. Tandis que Johan Maurits mène campagne contre le Monopole.

page 1206 note 1. Les indices d'activité de K. Glamann (Dutch Asiatic Trade, op. cit., p. 41), les dépenses d'équipement de la Compagnie des Indes orientales par exemple, comparés à ceux de Frédéric Mauro sont particulièrement instructifs. C'est bien entre 1639-1640, 1648-1649 d'une part, 1649-1650, 1658-1659, d'autre part, que semble se placer vraiment le décrochement maximal dans l'accélération de la croissance.

page 1206 note 2. La récession du xviie siècle dans l'océan Indien est incontestable, mais plus tard, après 1659-1660 seulement