Hostname: page-component-5c6d5d7d68-lvtdw Total loading time: 0 Render date: 2024-09-01T17:23:26.452Z Has data issue: false hasContentIssue false
  • English
  • Français

Condition humaine, condition politique. Fondements de la politique dans la Grèce archaïque et classique

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Catherine Darbo-Peschanski
Catherine Darbo-Peschanski*
Affiliation:
EHESS-CNRS-Centre Louis Gernet
Get access Rights & Permissions [Opens in a new window]

Extract

Quand on s'interroge sur la politique en Grèce ancienne, on associe régulièrement cette question à deux autres, objets de débats toujours ouverts : celle de la naissance de la cité, bien que la cité ne soit pas la seule forme d'organisation politique du monde grec et, inextricablement, celle d'une définition générale de la politique ou du politique.

Peut-on dire que la cité naît au 8e siècle avant notre ère, quand s'affirme un mouvement d'implantation centralisé et planifié que vient confirmer l'érection d'édifices communs, religieux ou militaires? Ou bien ces données archéologiques et d'autres qui les accompagnent (augmentation et changement de nature du matériel funéraire, diffusion de l'écriture alphabétique et de l'art figuré, implantations de colonies) demandent-elles des interprétations nuancées et n'ont-elles rien de vraiment probant? Par ailleurs, à supposer que la cité naisse à cette époque et non pas plus tôt ou plus tard, sa véritable naissance n'est-elle pas marquée par une certaine manière de vivre en commun que ne révéleront jamais directement les traces matérielles interprétées par les archéologues?

Dès lors, il convient de savoir ce qu'on entend par politique.

All throughout Homer's Epics, Hesiod's poems, Aristotle's Treatises, but also in Solon's Elegies, this article tries to investigate the components and variations of the anthropological discourse, which in Ancient Greece underlay the existence and exercice of politics.

Man, and more precisely human action, is seen as disturbing the divine order, in which the various creatures are supposed to accept their fate as a gift. Within this context, acting appears as capturing, which can only be illicit and faulty because of its disruptive characteristic. It can be assimilated to a robbery. Being thieves, men give rise to a power which is destined to punish them in order to reestablish the kosmos, that is setting up of Justice (Dikè), which they incessantly destroy. In this configuration, politics is defined as the way in which men assume their role of being outcasts : it consists of creating a kosmos other than the one, which is a gift of the Gods and sustaining it by a notion which is specifically attributed to men : Justice.

Type
L'Invention Du Politique
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 51 , Issue 4 , August 1996 , pp. 711 - 732
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris 1996

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Bibliographie

Benveniste, (E.), 1937, « Expression indo-européenne de l'éternité », Bull, de la Soc. de linguistique, 38, pp. 103–112.Google Scholar
Benveniste, (E.), 1969, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, I et II, Paris, Editions de Minuit.Google Scholar
Bodéüs, (R.), 1982, Le philosophe et la cité. Recherches sur les rapports entre morale et politique dans la pensée d'Aristote, Paris.Google Scholar
Brook Manville, (P.), 1990, The Origins of Citizenship in Ancient Athens, Princeton, Princeton University Press.Google Scholar
Brook Manville, (P.), 1993, « Toward a New Paradigm of Athenian Citizenship », dans Athe-nian Identity and Civic Ideology, Boegehold, A. L., Scafuro, A. C. éds, Baltimore-Londres, Johns Hopkins University Press, pp. 21–33.Google Scholar
Cabanes, (P.), 1988, « Les habitants des régions situées au nord-ouest de la Grèce antique étaient-ils des étrangers aux yeux des gens de Grèce centrale et méridionale ? », dans L'étranger dans le monde grec, Lonis, R. (sous la direction de), Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1988, pp. 88–111.Google Scholar
Cambiano, (G.), 1982, « I Greci e il politico », Athenaeum, 60, pp. 547–554.Google Scholar
Connor, (W. R.), 1986, « The New Classical Humanities and the Old », Classical Journal, 81, pp. 337–347.Google Scholar
Connor, (W. R.), 1993, « The Problem of Athenian Civic Identity », dans Athenian Identity and Civic Ideology, Boegehold, A. L., Scafuro, A. C. éds, Baltimore-Londres, Johns Hopkins University Press, pp. 34–44.Google Scholar
Darbo-Peschanski, (C.), 1994, « Que faire ? Par où commencer ? Où s'arrêter ? », L'Inactuel. Emplois du Temps, II, pp. 125–137.Google Scholar
Détienne, (M.), 1968, « La phalange, problèmes et controverses », dans Problèmes de la guerre en Grèce ancienne, Paris-La Haye, Mouton, pp. 119–142.CrossRefGoogle Scholar
Dougherty, (C.), Kurke, (L.), 1993, Cultural Poetics in Archaic Greece ? Cuit, Performance, Politics, Cambridge, Ma.Google Scholar
Ehrenberg, (V.), 1921, Die Rechtsidee im friïhen Griechentum, Leipzig.Google Scholar
Ehrenberg, (V.), 1976, L'État grec, Paris, Maspero, F. (trad. de Die Statt der Griechen, Leipzig, 1957 ; Zurich-Stuttgart, 1965).Google Scholar
Finley, (M. I.), 1969, Le monde d'Ulysse, Paris, Maspero, F. (trad. de The World of Odysseus, New-York, 1954).Google Scholar
Finley, (M. L), 1985, L'invention de la politique, Paris, Flammarion (trad. de Politics in Ancient World, Cambridge, Ma., 1983).Google Scholar
Fischer, (N.), 1990, « The Law of Hubris in Athens », dans Nomos. Essays in Athenian Law, Politics and Society, Cambridge, Cambridge University Press, pp. 123–138.Google Scholar
Gagarin, (M.), 1973, « Díke in The works and days », Classical Philology, 68, pp. 81–94.CrossRefGoogle Scholar
Gagarin, (M.), 1974, « Díke in Achaic Greek Thought », Classical Philology, 49, pp. 186–197.CrossRefGoogle Scholar
Hirzel, (R.), 1907, Themis, Dike und Verwandtes, Leipzig, Hildesheim, 1966.Google Scholar
Hölkeskamp, (K.-J.), 1992, « Arbitrators, Lawgivers and the « Codification of Law », dans Archaic Greece : Problems and Perspectives », Métis, VII, 1-2, 1992, pp. 49–81.CrossRefGoogle Scholar
Lévêque, (P.) et Vidal-Naquet, (P.), 1964, Clisthène l'Athénien, Paris, Les Belles Lettres.Google Scholar
Loraux, (N.), 1986, « Repolitiser la cité », L'Homme. Anthropologie. État des lieux, Paris, pp. 263–283.Google Scholar
Loraux, (N.), 1987, « Le lien de la division », Cahiers du collège international de Philosophie, 4, pp. 101–124.Google Scholar
Loraux, (N.), 1988, « Solon et la voix de l'écrit », dans Les savoirs de l'écriture en Grèce ancienne, Lille, Presses Universitaires de Lille, pp. 96–129.Google Scholar
Loraux, (N.), 1989, « Le fantôme de la sexualité », dans Les expériences de Tirésias, Paris, pp. 232–252.Google Scholar
Loraux, (N.), 1994, « Corcyre 427, Paris 1871. La guerre civile grecque entre deux temps », Les Temps modernes, pp. 83–119.Google Scholar
Loraux, (N.), 1995, « La cité grecque pense l'un et le deux », dans Mélanges Pierre Lévêque, t. VIII, pp. 275–291.Google Scholar
Meier, (C.), 1990, The Greek Discovery of Politics, Cambridge (trad. de Die Entstehung des Politischen bei den Griechen, Francfort-sur-le-Main, 1980).Google Scholar
Morris, (I.), 1987, Burial in Ancient Society, Cambridge, Ma.Google Scholar
Morris, (I.), 1992, Death, Ritual and Social Structure in Classical Antiquity, Cambridge, Ma.CrossRefGoogle Scholar
Murray, (O.), 1990a, « The City of Reason », dans The Greek City from Homer to Alexander, Murray, O., Pride, S. éds, Oxford, Clarendon Press, pp. 1–25.CrossRefGoogle Scholar
Murray, (O.), 1990b, « The Solonian Law of Hubris », Nomos. Essays in Athenian Law, Politics and Society, Cambridge, pp. 139–145.Google Scholar
Ober, (J.), 1989a, Mass and Elite in Démocratie Athens : Rhetoric, Ideology and the Power of People, Princeton, Princeton University Press.CrossRefGoogle Scholar
Ober, (J.), 1989b, « Models and Paradigms in Ancient History », Ancient History Bulletin, 3, 6, pp. 134–137.Google Scholar
Ober, (J.), 1993, « The Polis as a Society. Aristotle, John Rawls and the Athenian Social Contract », dans The Ancient Greek City-State, pp. 129–160.Google Scholar
Osborne, (R.), 1985, Demos : The Discovery of Classical Attika, Cambridge, Cambridge University Press.Google Scholar
Ostwald, (M.), 1969, Nomos and the Beginings of the Athenian Democracy, Oxford.Google Scholar
Ruschenbuch, (E.), 1966, Solônos nomoi, Wiesbaden.Google Scholar
Sakellariou, M. B., 1989, The Polis-State Définition and Origin, Athènes.Google Scholar
Snodgrass, (A.), 1993, « The Rise of the Polis. The Archeological Evidence », The Ancient Greek City-State, Hansen, M. H. éd., Copenhague, pp. 30–40.Google Scholar
Szegedy-Maszak, (A.), 1978, « Legends of the Greek Lawgivers », Greek, Roman and Byzantin Studies, 19, pp. 199–209.Google Scholar
Van Effenterre, (H.), 1985, La cité grecque des origines à la défaite de Marathon, Paris, 1985.CrossRefGoogle Scholar
Vernant, (J.-P.), 1965a, « Structures géométriques et notions politiques dans la cosmologie d'Anaximandre », dans Mythe et pensée chez les Grecs, Paris, F. Maspero, 1982, pp. 185–206.Google Scholar
Vernant, (J.-P.), 1965b, « Espace et organisation politique en Grèce ancienne », dans Mythe et pensée chez les Grecs, Paris, F. Maspero, 1982, pp. 207–229.Google Scholar
Vernant, (J.-P.), 1974, « Le mythe prométhéen chez Hésiode », dans Mythe et société en Grèce ancienne, Paris, F. Maspero, 1974, pp. 177–194.Google Scholar
Vernant, (J.-P.), 1974, « La société des dieux », Mythe et société en Grèce ancienne, Paris, pp. 103–120.Google Scholar
Vernant, (J.-P.), 1979, « A la table des hommes. Mythe de fondation du sacrifice chez Hésiode », dans La cuisine du sacrifice en pays grec, Paris, Gallimard, pp. 37–131.Google Scholar
Vlastos, (G.), 1946, « Solonian Justice », Classical Philology, 46, pp. 65–83.CrossRefGoogle Scholar
Walker, (H. J.), 1995, Theseus and Athens, New York-Oxford, Oxford University Press.CrossRefGoogle Scholar