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Crédit et filières marchandes au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Pierre Gervais*
Affiliation:
Université Paris VIII / UMR 8533 IDHE

Résumé

Le crédit marchand au XVIIIe siècle était la principale source de profit des agents économiques. Gérant numéraire, effets de commerce et comptes courants ouverts à leurs clients, des négociants atlantiques, tels Gradis de Bordeaux, qui importait des produits coloniaux (indigo, sucre, café) et exportait vin et farines vers Québec, ouHollingsworth de Philadelphie, un gros marchand de farines et de denrées coloniales, dominaient les marchés locaux grâce à des réseaux de crédit spécialisés intégrant l’échange marchand et des contraintes morales ou sociales. Les analyses weberienne ou en termes d’ Homo oeconomicus de ces activités complexes de crédit conduisent à des anachronismes ; l’auteur propose d’adopter une vision plus historicisée de l’activité économique, des réseaux de crédit et de la recherche du profit à l’époque moderne.

Abstract

Abstract

Merchant credit in the eighteenth-century was the main source of profit for economic agents. Managing cash, commercial instruments and book accounts, Atlantic traders such as Gradis of Bordeaux, who dealt in colonial products (indigo, sugar, coffee) and exported staples (flour and wine) to Quebec, or Hollingsworth of Philadelphia (a large flour and colonial produce dealer), achieved market domination through specialized credit networks integrating market exchange and moral and social interactions. A Weberian or Homo Oeconomicus view of these complex credit activities lead to anachronisms; the author calls for giving up standard economic approaches in favor of more historicized views of Early Modern economic activity, credit networks and profit-making techniques.

Type
Histoire du crédit (XVIIIe-XXe siècle)
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2012

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References

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2- AN, Paris, Fonds Gradis, 181 AQ 7* [Fonds Gradis], « Journal, 1er juin 1755-26 octobre 1759 » [Journal 1755-1759], 22 sept. 1755. La comptabilité Gradis pour l’année 1755 est disponible en ligne grâce au projet ANR Marprof, à http://marprof-base.univ-paris1.fr/. Je remercie vivement Cécile Robin et Dominique Margairaz, qui ont saisi et vérifié les données avec moi.

3- Un nom de la forme « Cie » dénotait un partenariat contractualisé : Lévybruhl, Henri, Histoire juridique des sociétés de commerce en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Domat-Montchrestien, 1938, p. 78 Google Scholar. Nous n’avons pas d’autres informations sur cette firme d’escompteurs parisiens.

4- Voir les séries de http://www.measuringworth.com/ en livre sterling ; taux de change tiré de Mccusker, John J., Money & Exchange in Europe & America, 1600-1775: A Handbook, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1978 CrossRefGoogle Scholar. D’après Baulant, Micheline, « Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726 », Annales ESC, 26-2, 1971, p. 463483 Google Scholar, le salaire journalier d’un ouvrier du bâtiment à l’époque est d’environ une livre tournois.

5- AN, Paris, Fonds Gradis, 181 AQ 6*, « Journal, 20 août 1751-14 mai 1755 » [Journal 1751-1755], fol. 224v, pour le solde du compte Salles & Cie.

6- Fonds Gradis, Journal 1755-1759, solde « Jacob Mendes », 18 août 1755, et « Mr. de la Caze », 22 oct. 1755.

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17- Le mot ne se réduit donc pas à une combinaison de composants de l’analyse économique standard comme l’information et la sanction, contrairement à ce qu’affirme Timothy Guinnane, W., « Trust: A Concept too Many », Economic Growth Center, Yale University, Center Discussion Paper no 907, 2005 Google Scholar, http://www.econ.yale.edu/growth_pdf/cdp907.pdf.

18- Jeannin, P., Marchands d’Europe…, op. cit., surtout p. 309320 Google Scholar. Voir aussi Béaur, Gérard, Bonin, Hubert et Lemercier, Claire (éd.), Fraude, contrefaçon et contrebande de l’Antiquité à nos jours, Genève, Droz, 2006.Google Scholar

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20- Exemples dans Matson, C. D., Merchants and Empire…, op. cit., surtout p. 237240.Google Scholar

21- Historical Society of Pennsylvania, Philadelphie, Fonds 0289, Hollingsworth Collection [Fonds Hollingsworth], 86, « Journal L (February 20, 1786-January 31, 1788) », p. 514-515.

22- « I should like however to have some good merchandize for me should they be reasonably low. Say to am(t) of £5000 – if you have not already purchased any for you M. Stone is an excellent judge of goods + I should like to have you get him to purchase them if you do not wish to do it yourself – I have about 500 I suppose in Lodges + [Prother?] hands – but [ill.] they will be glad to accept drafts to a greater am(t) – whilst the goods are in their hands. It is [also?] necessary that I should give a particular order as I wish the goods to be of the most staple kinds say Cambrics Calicoes shirtings ginghams +c. to am(t) of £3000 or 4000 – + 1 or £2000 in staple woolens as in my former letter [pr?] I + T Haigh for goods in their line – I leave it however to your judgement from the state of the market + the prospect of peace or a continuance of the war to purchase or not at all. » Massachusetts Historical Society, Boston, Appleton Family Papers Ms. N–1778 [Appleton Papers], Box 2 « General Correspondence, etc. 1791–1814 », Folder 25, « 1813 », Nathan Appleton à Samuel Appleton, 17 sept. 1813. J’avais déjà utilisé cet exemple dans Pierre GERVAIS, « Neither Imperial, nor Atlantic: A Merchant Perspective on International Trade in the Eighteenth Century », History of European Ideas, 34-4, 2008, p. 465-473.

23- Appleton Papers, Ibid., Nathan Appleton à Samuel Appleton, 6 févr. 1813.

24- Hancock, D., Oceans of Wine…, op. cit. Google Scholar

25- Jeannin, Pierre, « La clientèle étrangère de la maison Schröder et Schyler de la guerre de Sept Ans à la guerre d’indépendance américaine », in Jeannin, P., Marchands d’Europe…, op. cit., p. 125178 Google Scholar. Pour une bonne analyse de la manière dont l’information circulait à l’époque, voir Marzagalli, Silvia, « La circulation de l’information, révélateur des modalités de fonctionnement propres aux réseaux commerciaux d’Ancien Régime », Rives méditerranéennes, 27, 2007, p. 123139.CrossRefGoogle Scholar

26- J’ai écarté les soldes de compte, et les transferts de valeur entre deux comptes d’actifs physiques appartenant en propre à Gradis, par exemple « Marchandises pour la Cargaison no 7 dt. à Marchandises générales ». En cas de doute (ce qui est le cas pour la Cargaison no 7, qui pourrait appartenir à un partenariat dont Gradis serait membre), l’écriture a été écartée. Le compte de Gradis chez la firme Chabbert & Banquet, qui servait de banque d’escompte au Bordelais, a été assimilé à un compte de trésorerie.

27- Fonds Gradis, Journal 1755-1759, 10 nov. 1755 ; pour l’engagement de Leris en direction du Canada, voir les écritures des 4, 20 et 31 mars, et des 23 et 24 avril 1755, indiquant sa participation à l’envoi des navires La Renommée et Le David, et à la « Cargaison no 7 ».

28- M. Martin, « Correspondance et réseaux marchands… », op. cit., p. 136 ; Cavignac, Jean, Dictionnaire du judaïsme bordelais aux XVIIIe et XIXe siècles : biographies, généalogies, professions, institutions, Bordeaux, Archives départementales de la Gironde, 1987, p. 41 et 152.Google Scholar

29- Fonds Gradis, Journal 1755-1759, 21 mars 1755.

30- Gervais, Pierre, Les origines de la révolution industrielle aux États-Unis. Entre économie marchande et capitalisme industriel, 1800-1850, Paris, Éd. de l’EHESS, 2004.Google Scholar

31- Et non à son investissement dans Le Sagittaire, comme je l’avais écrit par erreur dans Pierre GERVAIS, « A Merchant or a French Atlantic? Eighteenth-Century Account Books as Narratives of a Transnational Merchant Political Economy », French History, 25-1, 2011, p. 28-47 ; cet investissement avait été crédité à Marchand Fils le 29 octobre 1754, et remboursé par des billets de Gradis des 19 février et 19 mars 1755.

32- L’« Affaire du Canada » éclata à l’automne 1761, avec l’arrestation de Bigot, Péan et leurs associés sur ordre du nouveau Secrétaire d’État de la Marine Nicolas René Berryer ; Bigot fut condamné à la confiscation de ses biens et au bannissement à vie en 1763, et finit ses jours en Suisse, dans une relative aisance tout de même grâce à des fonds qu’il avait réussi à conserver, entre autres par l’intermédiaire de Gradis : Vaugeois, Denis, « François Bigot, son exil et sa mort », Revue d’histoire de l’Amérique française, 21-4, 1968, p. 731748 CrossRefGoogle Scholar. Les comportements d’accaparement et de trafic d’influence de Bigot et de ses alliés marchands, Gradis compris, ont fait l’objet de condamnations souvent violentes au Québec jusqu’à aujourd’hui, du fait de leurs conséquences possibles sur la capacité de la colonie française à résister à l’ennemi britannique. John-Francis Bosher et Jean-Claude Dubé, dans la notice « François Bigot » du Dictionnaire biographique du Canada en ligne (http://www.biographi.ca/index-f.html ; édition originale vol. IV, 1771-1800, 1980), estiment cependant qu’il est difficile de déterminer si Bigot « fut un intendant particulièrement corrompu ou, simplement, [un] type d’intendant évoluant au sein d’un système corrompu », conclusion qui est déjà celle de Guy Frégault, , François Bigot. Administrateur français, Montréal, Guérin, [1948] 1996.Google Scholar

33- Hancock, D., Citizens of the World…, op. cit., p. 247.Google Scholar

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35- Sur tous ces points, voir Mann, Bruce H., Republic of Debtors: Bankruptcy in the Age of American Independance, Cambridge, Harvard University Press, 2002 Google Scholar ; Fontaine, L., L’économie morale…, op. cit. Google Scholar ; Muldrew, C., The Economy of Obligation…, op. cit. Google Scholar

36- Fonds Gradis, Journal 1751-1755, 22 janv. 1755.

37- Sur 753 écritures observées distantes entre elles d’au moins une journée et d’au plus quatre-vingt-dix-neuf jours de l’écriture précédente sur le même compte personnel. Les écritures à plus de cent jours sont assez rares, soixante-et-onze seulement.

38- R. Menkis, « The Gradis Family… », p. 111 et 124.

39- Un tel taux serait du même ordre que celui obtenu sur le commerce au long cours, y compris la traite : Daudin, Guillaume, « Profitability of Slave and Long-Distance Trading in Context: The Case of Eighteenth-Century France », The Journal of Economic History, 64-1, 2004, p. 144171 Google Scholar, en particulier le tableau 4, p. 167.

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50- Ibid., p. 6 (les italiques sont de Mair).

51- Ibid.

52- Ibid., p. 20 (les italiques sont de Mair).

53- Ibid., p. 17.

54- Ibid., p. 19.

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57- En réalité sept comptes de marchandises seulement (Marchandises générales, Eauxde- vie, Farines, Indigo de n/c, Sucres de n/c, Vins achetés, vins de Talance), puisque les trois comptes « Bois Campêche de n/c », « Sucres », et « Sucres bruts de n/c », sont inactifs en 1755. Les deux banquiers de Gradis sont Chabbert & Banquet et Gaulard de Journy.