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Dîmes, Rendements du blé et « Révolution Agricole » Dans le Nord de la France au Moyen age

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Alain Derville
Alain Derville*
Affiliation:
Université de Lille-III
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Pour l'Angleterre, où les seigneurs ont longtemps exploité leurs terres, où les comptes manoriaux abondent, où les historiens ont été diligents, on n'ignore plus grand-chose du rendement des grains depuis 1208, date mémorable du début des comptes de Winchester. Pour la France, au contraire. On devrait sans doute fouiller les archives hospitalières, car certains hôpitaux ont maintenu longtemps l'exploitation directe de leurs terres et parfois même, tenu des comptes précis . En attendant que les érudits aient exploité ces filons, les historiens s'empressent autour des séries décimales qui, à défaut d'autres mérites, se prêtent complaisamment à un traitement sériel, à une approche de la longue durée, à une synthèse nationale.

Summary

Summary

The study of tithe leases in the main approach used in France in examining agricultural production in the Middle Ages. Collectors’ accounts allow us to estimate that farm rents represented 50% of the gross product (including 35% of the costs and 15% of the profits). On the basis of thèse figures, we were able to estimate some local outputs. Our results agrée with already established figures: in 1300, in the areas around Saint-Omer, Béthune, Lille and Douai, about 30 hectolitres of wheat were obtained per hectar, a consequence of high Flemish demand and the use of rivers which were already canalized for transportation purposes at that early date. Demographic recession led to decreasing outputs and, above all, to a slow reconversion that gave rise, little by little, to so-called Flemish farming techniques; these latter did not bring about a revolution, but rather slow and steady progress.

Type
Histoire Rurale
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 42 , Issue 6 , December 1987 , pp. 1411 - 1432
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1987

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References

Notes

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15. Pour battre le blé et l'avoine en tâche : Festubert 6 et 4 d du mencaud (7,61 et 3,23 d de I'hl), Lesquin 8 et 4 d de la rasière (11,08 et 4,93 d/hl).

16. Le curé reçut du chapitre, qui avait les 2/3 de la dîme, 4 francs 3 sous bonne monnoie, ce qui fait, pour le tout, 5 L 3 s 9 d d'accropis.

17. Il en était peut-être de même pour toutes les fermes. H. Touchard a noté qu'à Nantes la ferme des vins était en 1490 adjugée sur la base de 2 000 tonneaux, alors qu'il en était entré 2 962 en six mois (” La consommation et l'approvisionnement en vin de la Bretagne médiévale », Mémoires de la Société historique des Archives de Bretagne, t. 40, 1960, p. 48, n. 136).

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21. L'homme qui connaît le mieux le diocèse d'Arras, B. Delmaire, de l'Université de Lille-lII, veut bien m'avouer son ignorance sur ce point. 22. A. Derville, op. cit., Histoire de Béthune et de Beuvry, p. 24.

23. G. Lefebvre, Les paysans du Nord pendant la Révolution française, 1924, p. 107, a trouvé non loin de Festubert, à La Bassée, Fromelles et Beaucamp, des dîmes de 3, voire de 1 %.

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27. E. Hautcoeur, Cartulaire, op. cit., p. 1 109, octo duodenas, ce qui correspond au bodium ; Valtare devait appartenir à un autre office ; il y avait d'autres petites dîmes : Archives départementales du Nord, 16 G 555.

28. A. Pasture, op. cit., p. 17. Au xve siècle, le chapitre voulut obliger les paysans de Lesquin à disposer leurs gerbes par dizeaux, évidemment pour prendre une gerbe par dizel, d'où procès, jugé en appel au Parlement en 1446, et, en 1455-1456, des mandements pour obliger les paysans à se plier à cette prétention réactionnaire, E. Hautcoeur, op. cit., Cartulaire, pp. 1 002, 1 015, 1 021.

29. G. Bellart, P. Bougard, C. Rollet, op. cit.

30. Op. cit., Annuaire.

31. Archives municipales de Saint-Omer, 2 G 3103 (XV L 2).

32. Ibid., 2 G 3103 (XV L 1) et 2 G 3104 (XV L 13).

33. Ibid., G 54 f° 68 ss.

34. Ibid., 2 G 3106 (XV L 62).

35. G. Bellart, P. Bougard, C. Rollet, op. cit.

36. Archives municipales de Saint-Omer, 2 G 3106 (XV L 62 et 65) ; il y avait une autre dîme appartenant à des laïques.

37. Ibid., dîme au dixième au xve siècle, à la onzième gerbe au xvic siècle.

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42. Ibid., pp. 155-156, 282-283, 413.

43. R. et L. Fossier, « Aspects de la crise frumentaire du xive siècle en Artois et dans la Flandre gallicante », Mélanges Clovis Brunel, 1955, pp. 436-447. Il n'y a pas lieu de parler avec eux d'une crise après 1329, les recettes de la grènetiere de l'abbaye des Prés n'ayant rien à voir avec la production totale de la grange. 44. M. Mestayer, op. cit.

45. A. Derville, op. cit. : moyenne 1285-1345 (8 comptes) 21,46 hl/ha ; 1349-1381 (19 comptes) 21,98 ; 1400-1433 (7 comptes) 20,10 ; 1441-1479 (20 comptes) 21,76 ; 1530-1541 (12 comptes) 19,77.

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51. A. Derville, op. cit., Histoire de Béthune, p. 25.

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53. J. Warichez, dans Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, t. 35-38, 1909-1912 : pour payer la décime de la croisade de Philippe le Bon les bénéficiers décrivirent leurs biens et leurs revenus c'est-à-dire, bien souvent, tant de bonniers rendant en censé tant de grains.

54. H. Neveux, op. cit., Les grains du Cambrésis, p. 279, à partir d'une comparaison entre la production de 1562-1564 et le fermage de 1567.

55. A. Derville, op. cit., « Le rendement du blé dans la région lilloise », p. 37.

56. En particulier ceux d'Avesnes et d'Aubigny jadis étudiés par O. Homery (Mémoire de maîtrise, Lille, 1968) avec de grossières erreurs de calcul qui l'ont conduite à calculer pour 1306- 1327 des rendements moyens de 5,58 et de 6,82 hl/ha.

57. C. Dieudonné, op. cit., t. 1, pp. 351-353 ; Annuaire cité n. 19, p . 446 ss.

58. H. Neveux, op. cit., Les grains du Cambrésis, pp. 282-283 et 434. Selon Neveux le fermage représente 35,29 % de la production ; cette terre aurait donc produit 40,49 hl/ha. Un taux de 50 % est plus probable ; il donne une production de 28,58 hl/ha.

59. A. Derville, op. cit., Histoire de Béthune, p. 71.

60. H. Neveux, op. cit., Les grains du Cambrésis, p. 370 ; M. Morineau, op. cit., « Cambrésis et Hainaut » ; Sivery, G., Structures agraires et vie rurale dans le Hainaut à la fin du Moyen Age, Lille, Service des Reproductions des Thèses, 1973, 2 vols, 970 p.Google Scholar et 275 p. (pp. 219- 225).

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62. R. Fossier, op. cit., La terre et les hommes en Picardie, pp. 427-428.

63. C'est-à-dire Thierry d'Hireçon et Jean Florent (étudié depuis par A. Derville, op. cit., « Seigneur Jehan Florent »).

64. Le travail est en cours. En attendant, quelques indications dans A. Derville et A. Vion (sous la direction de), Histoire de Calais, Dunkerque, Westhoek-Éditions, Éditions des Beffrois, « Histoire des villes du Nord-Pas-de-Calais », VIII, 1985, 351 p. (p. 45).

65. Le travail est en cours. Premières indications dans A. Derville, « La vie d'un port, Calais de 1300 à 1347 », numéro spécial de la Revue du Nord (1986).

66. Bonne série douaisienne publiée par M. Mestayer, op. cit., « Les prix du blé et de l'avoine de 1329 à 1793 ». On interprétera cette courbe en tenant compte de la dévaluation de l'instrument monétaire d'environ 75 % de 1329 à 1500, laquelle avait multiplié par quatre les autres prix et les salaires. On la corrigera : Douai est devenue flamande en 1369 ; à ce moment la monnaie flamande valait exactement la moitié de la monnaie royale ; tous les chiffres d'après 1369 doivent être divisés par deux et la courbe est à refaire.

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