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La sociologie de la pratique religieuse, reléguée depuis quelques années au second plan (sinon au troisième) de la sociologie des religions, serait-elle en passe de redevenir actuelle ? Le livre récent de Liliane Voyé sur la pratique dominicale en Belgique montre bien, en tout cas, que le caractère « de pointe » d'une recherche n'a rien à voir avec une actualité aux critères flottants. Mais avant d'entrer en détail dans le compte rendu de ce travail très fouillé, on nous permettra de le situer par rapport aux recherches francophones sur le même sujet. On mesurera mieux ainsi .la portée de sa contribution.
- Type
- Hérésie et champ religieux
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1974
Footnotes
*
Liliane Voyé, Sociologie du geste religieux. De l'analyse de la pratique dominicale en Belgique à une interprétation théorique, Bruxelles, Éditions Vie Ouvrière, 1973, 314 p. (Coll. Questions économiques, sociales et politiques).
References
1. Sabino Acquaviva, L'Eclissi del sacro nella civiltà industriale, Milan, 1961*; trad. française, L'Éclipsé du sacré dans la Civilisation industrielle, Paris, 1967.
2. Will Herberg, Protestant, Catholic, Jew. An Essay in American Religion Sociology, New York, 1955 ; trad. française, Protestants, Catholiques et Israélites. La religion dans la société aux États-Unis, Paris, i960 ; Gerhard Lenski, The Religions Factor. A Sociologist's Inquiry, New York, 1961. On consultera avec profit Hans Mol, éd., Western Religion ; a country by country sociological Inquiry, La Haye - Paris, 1972.
3. F. Boulard et J. Remy, « Villes et régions culturelles : acquis et débats », Archives de Sociologie des Religions, 29, janv.-juin 1970, pp. 117-140. Le passage cité se trouve pp. 117-118.
4. L'article cité à la note précédente répondait à celui de É. Poulat, « Catholicisme urbain et pratique religieuse », ibid., pp. 97-116.
5. F. Boulard et J. Remy, art. cit., p. 126.
6. Ibid., pp. 126-127.
7. Ibid., p. 132.
8. Ibid.
9. Ibid., p. 127.
10. L. Voyé n'emploie pas le vocable « culture » dans le sens courant (langue, oeuvre d'art, etc.) ; elle entend par culture l'ensemble des réponses institutionalisées qu'un groupe se crée pour faire face aux grandes questions de l'existence. Les réponses se traduisent pas des attitudes et des gestes de la vie quotidienne. Sans nier une certaine autonomie des contenus culturels, L. Voyé s'oppose aux « culturalistes » (” Changez votre discours pour vous faire entendre d'un groupe différent du vôtre »). Elle met l'accent sur le fait que « la culture n'a de sens que dans le rapport social où elle est produite et dans le rapport social où elle est appropriée » (p. 230).
11. Voir P. Bourdieu, « Condition de classe et position de classe », Archives européennes de sociologie, VII, 1966, p. 201.
12. « Par migrants alternants réels, il convient d'entendre ainsi que le fait l'Institut National (belge) des statistiques, les travailleurs qui sortent de leur commune et dont le domicile est séparé du lieu de travail par un trajet de plus de 15 mn, et qui effectuent ce déplacement soit quotidiennement, soit plusieurs fois par semaine » (note 29, p. 197, de L. Voyé).
13. Le cas des migrations collectives est autre ; celles-ci peuvent au contraire contribuer à la perpétuation d'une culture en tant que sous-culture dans la société d'accueil.
14. A partir d'une enquête du Pasco, Tussen atheist en gelovige, Lannoo, Tielt-Den Haag, 1965.
15. Voir Jean-B. Séguy, « Deux comportements religieux », dans Robert Lafont, éd., Le Sud et le Nord, dialectique de la France, Toulouse, Privât, 1971, pp. 155-179.