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Esclaves chrétiens et esclaves noirs à Tunis au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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C'est qu'en fait d'aventure il est très ordinaire De voir gens pris sur mer par quelque Turc corsaire, Puis être à leur famille à point nommé rendus, Après quinze ou vingt ans qu'on les a crus perdus. Pour moi, j'ai vu déjà cent contes de la sorte.

(Molière, L'Etourdi, 1335-1339.)

En effet, l'esclavage chrétien, et la course qui l'entretient, n'ont pas cessé de retenir l'attention des historiens. On n'ignore plus rien des techniques de la course, de la condition servile, des institutions de rachat. Mais, de l'activité corsaire, on fait encore la base de l'économie et de la société maghrébine : « la base économique, car la course ainsi conçue est une entreprise uniquement préoccupée de son rapport, est ici pleinement déterminante d'une société et d'un État », écrit récemment M. Monlaû ; la fin de la course et de l'esclavage chrétien « mine les bases de la vie économique et de la subsistance même des Etats barbaresques », confirme S. Bono.

Type
Travaux en Cours
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1967 

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References

page 1267 note 1. Monlau, Jean, Les États Barbaresques, Paris, P.U.F., coll. Que sais-je, 1964 Google Scholar ; excellent petit livre, intégrant d'emblée le sujet à une problématique plus vaste, celle de la genèse du sous-développement. L'auteur sent bien la nécessité de l'approche quantitative (p. 102). Tout en prévilégiant l'économie de course, M. Monlaù restitue au monde rural une certaine importance (notamment p. 89 et p. 112) ; Bono, S., I corsari barbareschi, Torino, Eri, 1964 Google Scholar, très richement informé, particulièrement sur les principales victimes — les Italiens.

page 1267 note 2. Seule tentative dans ce sens : J. Mathiex, « Trafic et prix de l'homme en Méditerranée aux XVIIe et XVIIIe siècles », Annales E.S.C., 1954, pp. 157-164.

page 1268 note 1. L'histoire des Barbaresques esclaves des chrétiens reste à faire ; ils n'ont laissé aucune trace dans les archives du Gouvernement tunisien. En revanche, on les voit apparaître dans la littérature orale. Cf. Légende de Si Boughaoui aux archives du Ministère de la Guerre, Tunisie, carton 29, rapport sur Sousse.

page 1268 note 2. Grandchamp, Pierre, Documenta relatifs aux corsaires tunisiens (2 octobre 1777- é mai 1824). Tunis, 1925 Google Scholar, 88 pages et, du même auteur, « Documents concernant la course dans la Régence de Tunis de 1764 à 1769 et de 1783 à 1843 », in Les Cahiers de Tunisie, 3e-4e trimestre 1957, n° 19-20, pp. 269-340.

page 1268 note 3. Arch. Nat., AE B1 1127, lettre de Sorhainde du 10 décembre 1709. Le Bey est prêt à faire la paix avec les Hollandais, la course ne lui rapporte plus rien. Id. AE B1 1128, lettre de Michel du 21 mai 1714 : depuis plusieurs années les corsaires du gouvernement font peu de prises ; la question est débattue au Divan et la décision est prise de renforcer les armements.

page 1268 note 4. Poibon, , Mémoires concernans Vétat présent du Royaume de Tunis, Paris, 1925 Google Scholar, « Les plus fortes escadres ne peuvent rien contre ces bâtiments qui, par leur petitesse, voient sans être vus et, sans trop s'écarter de leurs côtes, attendent au passage de riches navires qui ne peuvent se deffendre » (p. 11). L'auteur, commissaire de guerre à Toulon, était pourtant assez bien placé pour ne pas exagérer la menace.

page 1268 note 5. Les Chevaliers de Malte, de leur côté, n'ont pas plus de galères à opposer aux Tunisiens. Cf. Salvatore Bono, op. cit., p. 120 : la marine de l'ordre compte 8 galères au moment de son plus grand développement (1685) et décline ensuite irrésistiblement.

page 1269 note 1. J. Pignon, résume les données dans « Un document inédit sur la Tunisie au début du XVIIe siècle », Cahiers de Tunisie. Premier trimestre 1961, n° 33-34-35, pp. 109-220. Cf. p. 129 et note 90 de la page 190 : 1609 d'après Andrew Baker : 15 grands vaisseaux. 1615 d'après Eliatta : 24 galioni, 6 galères, 6 pataehes, 4-5 fustes et brigantins. D'après Foucques : 12 grands vaisseaux, 6 galères, 4-5 moyens, 3 frégates. 1624 d'après Salvago : 7 grands vaisseaux ronds au Dey ; autant à des particuliers, mais moins grands ; 10-12 brigantins.

page 1269 note 2. Marseille occupe la première place dans le commerce d'exportation de la Tunisie ; Livourne vient en deuxième position, mais nous n'avons pas — encore — d'informations quantitatives sur les relations avec Tunis. Le Levant enfin, autre direction importante du commerce, nous échappe aussi. La courbe a été dressée à partir : 1° Des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, série des Registres de la Santé. 2° Des Archives de la Royal Malta Libraryà la Valette : archives de l'Ordre des Chevaliers, cotes 6527 à 6533. On a additionné les bâtiments partis chargés dans ces deux directions, de 1760 à 1802. Après cette date, l'information sur Malte fait défaut. On a fait une moyenne mobile des sorties de bâtiments (calculée sur trois ans), pour que les accidents de la conjoncture ne viennent pas gêner la lecture de la courbe.

page 1270 note 1. Tenants du premier argument : De Saint Gervais, lettre au comte de Maurepas, 23 juillet 1731, in Plantet, op. cit. pièce 542 ; Laugieh De Tassy, op. cit. : les richesses viennent surtout des pirateries (mais ce témoignage est suspect). Tenants du second argument : Shaw, Voyage de Mr. Shaw, trad. française, La Haye, 1743, p. 196 : « les Tunisiens sont le peuple le plus civilisé de toute la Barbarie ; ils sont beaucoup moins fiers et moins insolens qu'on ne l'est à Alger… Depuis plusieurs années ce peuple-ci a plus pensé à faire fleurir son commerce et ses manufactures, qu'à piller et à faire les corsaires. » De Saint Gervais, op. cit., p. 35, le Consul de Saizieu (Arch. Nat. Aebiii . 305. Réponse 1775), partagent l'opinion de Shaw.

page 1270 note 2. Archives générales du Gouvernement Tunisien (A.G.G.T.), Registres des recettes et dépenses, n° 182 et 183. La piastre vaut alors 36 sous, monnaie de France. Chebek : petit navire de la famille des galères (Jal, Glossaire nautique, Paris, 1848, en fournit la description). Barque : ressemble au pinque, mais sa proue est plate ; celle du pinque, pointue (De Saint Gervais, op. cit., p. 298). Le pinque est un petit navire à fond plat, du port de 2-300 tonneaux, à voiles latines (Jax., op. cit.).

page 1270 note 3. De Saint Gervais, op. cit., p. 304 : le Bey fournit l'huile, le vinaigre, le beurre et le biscuit, plus deux piastres par Turc embarqué ; les odobachis se chargent d'acheter les provisions supplémentaires.

page 1270 note 4. Bâtiment des dimensions du chebek, « il est le plus grand échantillon de la marine des Arabes sur les côtes de Tunisie et de Tripolitaine ». (Hennique, les caboteurs et pêcheurs de la côte de Tunisie, Paris, 1888, cité dans Gkandchamp, op. cit., p . 86.)

page 1270 note 5. A.G.G.T., registre 143.

page 1270 note 6. A.G.G.T., registre 182. En 1795 (Registre 276), le coût de l'armement varie entre 2 000 et 4 500 piastres tunisiennes.

page 1271 note 1. Poiron, op. cit., p. 12.

page 1271 note 2. A.G.G.T., registre 143. Il s'agit vraisemblablement d'un bâtiment de petites dimensions ; les provisions sont moins abondantes et le total des frais d'armement — part du capitaine comprise — monte à 702/1/2 piastres.

page 1271 note 3. A.G.G.T., registre 182 : année 1768, armement de la chitia commandée par Slimane Djerbi. De même pour un brigantin commandé par le raïs Cherif Ali, appartenant à Si Haj Ali et Si Ali Ben Ayed.

page 1271 note 4. Même registre : en 1770, le Bey verse 292 1/2 piastres pour la sortie d'un brigantin ; 65 piastres seulement pour la deuxième sortie de ce bâtiment, armé en association avec Ismaïl Kahia.

page 1271 note 5. De Saint Gekvais, op. cit., p. 305.

page 1271 note 6. Nombreuses références dans S. Bono, op. cit., p. 128 sqq ; et bibliographie du chap. III, p. 435 sqq.

page 1271 note 7. Malte : J. Godechot, « La course maltaise le long des côtes barbaresques à la fin du XVIIIe siècle », suivi d'une note de M. Emerit, Revue Africaine, 1952, p. 105 sqq ; L. Valensi, « Les relations commerciales entre la Régence de Tunis et Malte au XVIIIe siècle », Cahiers de Tunisie, 1963, 3e trimestre, n° 43, p. 71 sqq. L'Italie : A. Riggio, « Musulmani in Calabria convertiti al cristianesimo », suivi d'un texte de 1753 sur la situation des esclaves turcs à Gênes. Archivio storico per la Calabria e la Lucania, anno XVIIIe , fasc. I-II, pp. 45-59. Du même auteur, « Tunisi e il regno di Napoli nei primordi del secolo XIX », Oriente Moderno, 1947, an XXVII, n° 1-2, janv.-mars 1947, pp. 1-23. Cf. aussi Arch. Nat. AF. III 74. Esclaves tunisiens à Livourne libérés. Pour la France, Arch. Nat. AE B1 1128, année 1712.

page 1272 note 1. De Saint Gervais, op. cit., p. 804. Comparer pour Alger : A. Devoulx, « Le registre des prises maritimes », in Revue Africaine, XV, 1871 et XVI, 1872, dont il ne paraît pas exister d'équivalent pour Tunis.

page 1272 note 2. A.G.G.T., registre n° 182, année 1768, armement déjà cité, voir page précédente, note 3.

page 1272 note 3. Exemples : acheté en 1792 sur la prise de Sfax faite par le raïs Abdellah : 13 esclaves ; acheté, la même année, sur la prise faite par Arnaut, appartenant à Ben Ayed : 5 esclaves. (A.G.G.T., registre n° 182). Cf. aussi Caroni, op. cit.

page 1272 note 4. Voir plus loin le taux des rachats au XVIIIe siècle.

page 1272 note 5. Grandchamp, P., La France en Tunisie, de 1701 à l'avènement de la dynastie Husseinite, t. X, Tunis, 1933 Google Scholar, fournit de très nombreux exemples de rachat pour les premières années du XVIIIe siècle. A. Riggio, « Schiavi Genovesi neU'arehivio veneto di Tunisi », Giornale storico et letterario délia Liguria, anno XV, fasc. III , 1939 ; reproduit des actes de rachat de 1780 à 1783, où il apparaît que le bailleur de fonds ne perçoit que 2 % du prix du rachat.

page 1272 note 6. C'est ce qui apparaît, dans le style laconique qui caractérise bien souvent la série de registres de recettes et dépenses, dans le n° 182 déjà cité des A.G.G.T.

page 1272 note 7. A.G.G.T., registres du commerce, n° 2334 sqq., qu'on se propose d'analyser ultérieurement.

page 1272 note 8. Archives privées, dont on ne saurait trop dire la richesse ; Sid Ahmed Djellouli a bien voulu nous en ouvrir l'accès, qu'il me permette de le remercier ici. N. B. — Les actes notariés relèvent d'un genre littéraire terriblement incolore et monotone. Une notation si insolite témoigne de la prudence du propriétaire, qui veut éviter le risque de confiscation des biens et les soupçons de concussion : les Djellouli cumulent en effet les charges administratives (caïdats de Sfax et souvent du Sahel), la rente foncière, et les revenus de la course et du grand négoce.

page 1273 note 1. Braudel, F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, nouvelle édition, Paris, 1966, t. 2, p. 190.Google Scholar

page 1273 note 2. P. Grandchamp, La France en Tunisie…, t. X, p. 261, pièce 157 ; Franck, Dr Louis, Tunis, Paris, Firmin Didot, 1885.Google Scholar

page 1273 note 3. Peyssonnel, dans Peyssonnel, et Desfontaines, , Voyages dans la Régence de Tunis et d'Alger, Paris, Gide, 1838 Google Scholar, vol. I, p. 78 ; De Saint Gervais, op. cit., p. 322 ; Laugier De Tassy, op. cit., p. 180.

page 1273 note 4. Gill, Mac, Account of Tunis, London, 1811, p. 148.Google Scholar

page 1273 note 5. Archives Nationales AE B1 1128, lettre du 11 décembre 1712 : « Lesquels viennent de six en six ans, ou de huit en huit ans à Tunis… » « Ce sont des maures de bonne foy… ».

page 1273 note 6. Poiron, op. cit., p. 19 : « Le Cadensi ne revient quelque fois à Tunis qu'au bout de deux ans… et rend compte jusqu'au dernier sol de ce qu'il doit. » Cf. aussi la note précédente.

page 1273 note 7. De Saint Gervais, op. cit., p. 322 ; Poiron, op. cit., p. 19.

page 1274 note 1. Attesté sans solution de continuité, le trafic a toujours employé les mêmes voies : sur la zone de recrutement des esclaves et les méthodes utilisées : Zeys, E., Esclavage et guerre sainte, consultation adressée aux gens du Touat par un érudit nègre de Tombouctou au XVIIe siècle, Paris, 1900 Google Scholar, extrait du Bulletin de la Réunion d'Études algériennes ; Caroni, , « Relation d'un court voyage d'un antiquaire amateur… », Revue tunisienne, 1917, n° 120, p. 47 Google Scholar ; M. Emerit, les liaisons terrestres entre le Soudan et l'Afrique du Nord au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, Travaux de l'Institut de Recherches sahariennes, t. XI, 1954, pp. 29-47 ; l'auteur cite un mémoire du XVIIIe siècle sur le Royaume du Fezzan (Arch. Nat. B7 462). Feraud, L.-Ch., « Délivrance d'esclaves nègres dans le Sud de la Province de Constantine », Revue africaine, vol. XVII, 1872, p. 167 Google Scholar sqq. (recueille le témoignage direct d'un esclave). Jobard, Gaston, l'Esclavage en Tunisie, par un avocat du barreau de Tunis, Tunis 1890 Google Scholar, 32 p . in-8°. Millant, Dr Richard, L'esclavage en Turquie, Paris, 1912 Google Scholar. Sur les étapes du voyage : aux art. cit. de Feraud et Emerit, ajouter, Arch. Nat. AE B1 1128, lettre du 11 décembre 1712. Sur le Fezzan comme centre de convergence et de redistribution et le rôle des Touareg : Despois, J., Géographie humaine du Fezzan, Paris 1947, pp. 3537 Google Scholar, qui cite E L Bakri et IBN Khaldoun, pour le Moyen Age ; Peyssonnel, op. cit., p. 78 ; P. Grandchamp, La France en Tunisie…, t. X, p. 238 (pièce 99), p . 261 (pièce 157) ; D'Avezac, M., Études de géographie critique sur une partie de l'Afrique septentrionale, Paris, 1836 Google Scholar ; Emerit et Feraud, articles cités ; Martel, André, Les confins saharo-tripolitains de la Tunisie (1881-1911), Paris, 1965 Google Scholar, fournit de nombreuses références sur les pistes transsahariennes. Carte pour le xve siècle dans F. Braudel, op. cit., I, p. 167. La carte reste valable pour les siècles suivants. Enfin, sur Ghadamès : aux références ci-dessus, ajouter Arch. de Vincennes, Tunisie, carton 13 : 1847, Considérations sur les intérêts commerciaux de la France dans la région de Tripoli, par M. d'Alciati de Grilhon. L'auteur décrit longuement le commerce de caravanes et la ville de Ghadamès. Ses informations permettent de dresser le tableau ci-après.

page 1274 note 2. Pour Tunis au début du XIXe siècle : Mac Gill, op. cit., trois caravanes par an, dont certaines apportent jusqu'à 200 esclaves. Franck, op. cit., 1 000 à 1 200 nègres par an. 7-800 esclaves arrivaient chaque année du Bornou au Fezzan (Arch. Nat AE B7 462, mémoire déjà cité, dans Emerit, art. cit.).

page 1274 note 3. Cf. P. Grandchamp, La France en Tunisie, t. X, p. 27, pièce 106 ; p. 41, pièce 160 : chargement de Noirs pour la Canée, Chio et Smyrne (en 1702). Archives Nationales AE B 1 1144. Marchandises prises par les Russes en 1770 et appartenant à un maure d'Alger : entre autres, 2 esclaves noirs. A.G.G.T., rég. 2344, année 1232, (1817) 18 esclaves envoyés à Istambul. Id., 1235, (1820) envoi de 2 esclaves. Franck, op. cit., p. 117. Dr Richard Millant, op. cit.

page 1275 note 1. Franck, op. cit., p. 118.

page 1275 note 2. Grandchamp, La France en Tunisie, t. X : Béranger écrit en 1702 qu'ils peuvent prendre jusqu'à 100 qx de laiton (p. 261, pièce 157) puis, en 1705, que la caravane a pris tout le laiton à 43 piastres le qal, et dépensé le reste de son argent en drap grossier, à 1 1/4 piastre le pic (p. 314, pièce 316). Ces indications nous donnent la mesure — très approximative — de ce commerce. Sans doute la traite sous-évalue-t-elle les produits d'Afrique par rapport à ceux d'Europe.

page 1276 note 1. Peyssonnel, op. cit., p. 78 ; De Saint Gervais, op. cit., p. 322 ; Poiron, op. cit., p. 19 ; Laugieb De Tassy, op. cit., p. 180 ; Mac Gill, op. cit. : « L'arrivée delà caravane ne cause pas de grande sensation dans le marché. »

page 1276 note 2. Archives Nationales, AE B 1 1128. Lettre du 11 décembre 1712.

page 1276 note 3. Archives Nationales AE. B 1 1127. Lettre d'Augier Sorhainde, 1706.

page 1276 note 4. Poiron, op. cit., p. 000; Plantet, op. cit., vol. I I , pièce 1106, 22 sept. 1756.

page 1276 note 5. Arcs, Anselme Des, Mémoire pour servir à l'Histoire de la mission des capucins dans la Régence de Tunis, Rome, 1889, p. 86.Google Scholar

page 1276 note 6. Op. cit., pp. 76-77, estime à 2 000 le nombre des seuls Napolitains en esclavage.

page 1277 note 1. 10 000, selon Mesnage, l'Afrique chrétienne, Paris-Alger 1915. 7-8 000, pour Coppin, le bouclier de l'Europe. 6 000, pour Jean L E Vacher, in revue de l'Histoire des missions, t. I, 1924, pp. 232-242. 10-12 000, dans Thévenot, Voyages de M. de Thévenot au Levant, t. I I , 3 e édition, 1727, Amsterdam.

page 1277 note 2. Archives Nationales AE B1 1127. Lettres de Sorhainde, 10 juin 1708 et 12 janvier 1709.

page 1277 note 3. Plantet, op. cit., t. I I , pièce 1106, de Sulatjze à Machault ; Dr Albert Sacebdoti, « L'esclavage chrétien en Barbarie au XVIIIe siècle », Revue Africaine, 1949, pp. 133-139, premier document : Alger, 1758.

page 1277 note 4. E. Plantet, op. cit., vol. 2, pièce 702.

page 1277 note 5. Registre de l'Église Sainte-Croix de Tunis, n° 56. En septembre et octobre 1798, plusieurs enfants de l'île Saint-Pierre meurent d'une épidémie de variole ; puis la peste frappe quelques femmes. Sur cet épisode, abondante bibliographie dans S. Bono, op. cit., p. 180 sqq. Cf. aussi Loth, G., « Le pillage de Saint-Pierre de Sardaigne par les corsaires tunisiens en 1798 », Rev. tunisienne, 1905, XII, pp. 914.Google Scholar

page 1277 note 6. A.G.G.T., série des recettes et dépenses, registre 123. On n'a pas retenu les répétitions. Voici le sort subi par les esclaves : Affranchis par rachat 92 Libérés 2 Échangés 2 Reniés 2 Envoyés en cadeau à l'Ouest 2 Morts en esclavage 28 Les autres sont encore esclaves en 1795. Pour les huit années suivantes, le registre 276 fournit des informations semblables sur près de 700 esclaves et indique sommairement leur répartition dans différents chantiers du gouvernement.

page 1277 note 7. Op. cit., p . 87. Cf. aussi S. Bono, op. cit., p . 306, note 84, 677 esclaves siciliens à Tunis en 1804.

page 1278 note 1. Riggio, A., « Un censimento di schiavi in Tunisia ottocentesca », Archivio Storico per la Calabria e la Lucania, an VIII, 1938 Google Scholar, fasc. III-IV, pp. 333-352. Le même auteur, dans un article sur « Mariano Stinca », id., 1943, fasc. III , pp. 171-183, attribue à cet esclave le recensement en question.

page 1278 note 2. Riggio, art. cit., annonce la publication de cette note. A ma connaissance, elle n'a pas eu lieu.

page 1278 note 3. A.G.G.T., registre 621 à 1021. Cette série a fait l'objet d'une publication où on trouvera la critique de la source, et les coefficients à adopter pour le calcul de l'ensemble de la population : Ganiage, J., « La population de la Tunisie vers 1860. Essai d'évaluation d'après les registres fiscaux », in Études maghrébines. Mélanges Charles- André Julien, Paris, P.U.F. 1964, pp. 166198 Google Scholar. Repris dans Population, sept.-oct. 1966, pp. 857-886.

page 1278 note 4. Les esclaves sont signalés dans une trentaine de registres dont il serait trop long de donner les références ici. Retenons les plus précieux : n° 800 et 819 recensement des esclaves ; le second est la réplique du premier. N° 925 et 1021 fournissent les recensements de Sousse et Sfax, quoique ces villes aient bénéficié de l'exemption.

page 1278 note 5. Nous reprenons ici le coefficient 4 proposé par J. Ganiage, art. cit., pour les recensements les plus anciens (1272 à 1276 Hégire) ; pour les recensements plus tardifs, nous retiendrons le coefficient 5.

page 1278 note 6. Autre lacune : Kairouan, dispensée de l'impôt comme les autres grandes villes.

page 1278 note 7. J. Ganiage, art. cit.

page 1279 note 1. Arch. du Ministère de la Guerre, Tunisie, carton 30 : Rapport des officiers d'affaires indigènes, caïdat du Mornag, 1886, Sidi Saad el Chouchane fait aussi mourir étouffés les voleurs de bétail.

page 1279 note 2. Burgard, R., « Semilasso en Tunisie (Voyage du prince Piickler Muskau en 1835) », Revue tunisienne, n° 10, 2e trimestre, 1932, pp. 217243 Google Scholar, cf. p. 224.

page 1279 note 3. Cf. De Saint Gervais, op. cit., p. 189.

page 1279 note 4. A.G.G.T., dans la série du Kanoun des Oliviers j ‘ a i vu des affranchis propriétaires à Gabès, El Alia près de Bizerte, etc., dans la première moitié du XIXe siècle.

page 1279 note 5. Sont-ils maltraités ou non ? La réalité est certainement aussi diverse que les témoignages. De même pour les chrétiens ; la littérature édifiante, d'origine généralement ecclésiastique, ne parvient pas à étouffer les voix discordantes. Les historiens ont fait justice des différentes opinions, cf. Debbasch, Y., La nation française en Tunisie (1577-1835), Paris, 1957, pp. 109119 Google Scholar ; J. Pignon, « L'esclavage en Tunisie de 1590 à 1620 », Revue tunisienne, 1930, pp. 18-37 ; 1932, pp. 345-377 ; Sebfass, Ch., Les esclavages chrétiens au Maroc du XVIe au XVIIe siècle, Paris, 1930 Google Scholar. Sur la condition des Noirs au Maroc, très différente de celles des esclaves tunisiens. Voir : Bennet, N. R., « Christian and negro slavery in eighteenth century North Africa » Journal of African History, 1, 1960, pp. 6482 Google Scholar ; Le Tourneau, Fis avant le Protectorat, 1949, pp. 200-203 ; H. Terrasse, Histoire du Maroc, II, 1950, pp. 256-257. Cf. enfin l'article récent de M. Morsy, « Moulay Isma'il et l'armée de métier », Rev. d'hist. mod. et contemp., avril-juin 1967, t. XIV, pp. 97-122.

page 1280 note 1. Pour tous ces personnages, voir, entre autres, Mac Giix, op. cit., pp. 29-33 ; P. Grandchamp, « Une relation vénitienne de l'année 1784 sur les Régences de Tunis, Alger et Tripoli », Revue tunisienne, 2e trimestre 1932, n° 10, p. 246 sqq. Exemple célèbre et plus récent, celui de mustapha Khaznadar, Grec de Chio, vendu à Constantinople, revendu à Tunis, converti à l'Islam et élevé avec le prince et futur bey Ahmed ; Ganiagk, J., Les origines du Protectorat français en Tunisie, Paris, 1959, p. 91.Google Scholar

page 1280 note 2. Dans l'exemple cité plus haut, Mustapha, Khodja, Soliman Kahia, sont géorgiens. Cf. Millant, op. cit., L'Encyclopédie de Vlslam, art. Abd, signale l'esclavage des Blancs de la mer Noire dans le Moyen Age musulman. Pour le xvie siècle, voir Bbaudel, op. cit., I, pp. 175, 356 ; et pour le XVIIe siècle, R. Mantran, Istambul dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, Paris, 1962, pp. 106-109 et 506-509.

page 1280 note 3. Ce milieu a sa langue, la lingua franca commune, avec des variantes, à tous les ports méditerranéens. Voici quelques échantillons de la graphie arabe de mots francs.

page 1281 note 1. Le fait déjà relevé par J. Mathiex, « Trafic et prix de l'homme en Méditerranée, aux XVIIe et XVIIIe siècles », Annales E.S.C., 1954, p. 157 ; 164 ; et par S. Bono, op cit., se vérifie ici.

page 1281 note 2. Plantet, op. cit., p. 131.

page 1281 note 3. Arch. Nat. AE. B II 304, Rachat des esclaves de l'île Saint-Pierre : 310 captifs rachetés par le roi de Sardaigne à 500 piastres l'un. 769 autres rachetés par le consul de Hollande à 1 168 piastres (1 piastre tunisienne = 33 sols).

page 1281 note 4. Arch. Nat. AE. B1 1132. Le prix et le taux de change ont été convertis en livres de France, monnaie dont le cours est connu au XVIIIe siècle. Les taux de change de la piastre tunisienne et de la livre ont été fournis par différents fonds d'Archives : Archives de la Chambre de Commerce de Marseille ; Archives Nationales (Aff. Étr.) A.G.G.T. (série des Recettes et dépenses).

page 1281 note 5. Par exemple, en 1735, deux bourgeois de Menton paient leur rachat 1 800 piastres tunisiennes (Arch. Nat. AE B1 1133), cf. aussi Riggio, A., « l'aventuroso riscato del principe di Paterno (settembre-dicembre 1797) », Archivio Storico siciliano, séria terza, vol. 2, 1948 Google Scholar ; S. Bono, op. cit., p. 403 sqq.

page 1281 note 6. Les prix que nous avons trouvés dans les archives sont plus élevés pour les hommes que pour les femmes ; Franck, op. cit., affirme pourtant le contraire ; Cakoni, op. cit., p. 47, note la différence de prix entre esclaves blancs et noirs.

page 1282 note 1. Des 84 Corses détenus à Tunis en 1770 (Arch. Nat. AE B1 1144) il ne reste plus que la moitié en 1776 (id. AE B1 1147) ; 314 Corses sont rachetés à Alger en 1785 (id. AE Bill 321). En 1797, le bey libère 18 Français, en échange de la libération, sur ordre du Premier Consul, des Tunisiens esclaves à Livourne (id. AF III 74) l'année suivante, Bonaparte rend la liberté aux 2 000 Barbaresques trouvés esclaves à Malte.

page 1282 note 2. P. Anselme Des Arcs, op. cit. ; Riggio, A., « Relazioni délia Toscana Granducale con la Reggenza di Tunisi (1818-1823), » Oriente Moderno,anno XX, n° 3, mars 1940, pp. 93124.Google Scholar

page 1282 note 3. Davies, G., « Greek slaves at Tunis in 1823 », English historical review, XXXIV, 1919, p. 8489.CrossRefGoogle Scholar

page 1282 note 4. A. Riggio, « Cronaca tabarchina dal 1756 ai primordi dell ottocento ricavata dai registri parrochiali di Santa Croce in Tunisi », Revue tunisienne (VIII, 1937, pp. 353-391. P. Anselme Des Abcs, op. cit., p. 45-46 ; Poiron, op. cit., p. 17.

page 1282 note 5. Une centaine sont échangés en 1751 ; il en resterait 540 à Tunis. En 1756, ils sont transportés à Alger, où près de 300 sont rachetés douze ans plus tard. (Bono, op. cit., p. 315). Mais il en subsiste à Tunis (cf. Registres de Sainte-Croix bien après cette date) et, à la fin du XIXe siècle, le P. Anselme des Arcs signale encore l'existence de descendants de ces Tabarquins.

page 1282 note 6. Millant, op. cit., p. 40.

page 1283 note 1. P. Zeys, Code annoté de la Tunisie, vol. I, p. 384 reproduit le texte du « décret prescrivant l'affranchissement des esclaves et ordonnant des mesures pour ce faire ».

page 1283 note 2. Arch. Nat. F1 7 2657 B, Ducouret, Rapport général sur la régence de Tunis.

page 1283 note 3. Arch. du Ministère de la Guerre, Tunisie, carton 29, rapport sur Tozeur.

page 1283 note 4. Dans la Tunisie (les articles sont reproduits dans G. Jobard, op. cit., et La Dépêche tunisienne, année 1890, 31 janvier et 8 juin ; année 1892, 5 février et 16 avril).

page 1283 note 5. Cf. Dr R. Millant, op. cit.

page 1283 note 6. S. Bono, op. cit., p. 220.

page 1284 note 1. F. Braddel, op. cit., t. I I , p. 191; et, plus loin: « l'activité entière de la course en Méditerranée a été surestimée. Nous avons trop écouté les plaintes et les arguments des riverains de la mer chrétienne ».

page 1287 note 1. Arch. Nat. AE B 1 1127, lettres de Sorhainde, 9 nov. 1707, 10 juin 1708, 18 mars et 15 septembre 1709.

page 1287 note 2. ld., AE B1 1128, lettre de Michel, 17 fév. 1714.

page 1287 note 3. ld., AE B1 1129, lettre de Michel, 16 fév. 1716.

page 1287 note 4. Eugène Plantet, Correspondance des beys de Tunis et des consuls de France avec la Cour (1577-1830), vol. II, pièce 418 et Arch. Nat. Marine B7 289.

page 1287 note 5. Gebvais, De Saint, Mémoires historiques qui concernent le gouvernement de Vancien et du nouveau royaume de Tunis, Paris, 1737, p. 304 Google Scholar ; Tassy, Laugiee De, Histoire des États barbaresques qui exercent la piraterie, Paris, 1757, p. 172 Google Scholar, démarque De Saint Gervais.

page 1287 note 6. Arch. Nat. AE B1 1134, lettre du 16 sept.

page 1287 note 7. Poibon, op. cit., p. 11.

page 1287 note 8. Arch. Nat. AE B1 1137, lettre du 15 juillet.

page 1287 note 9. Plantet, op. cit., pièce 1117 : « Le gouvernement n'a actuellement aucun bâtiment, les Maltais et les Algériens s'étant emparés de ceux qui étaient à Porto Farina et à la Goulette… » (de Sulauze à Machault.)

page 1287 note 10. Arch. Nat. AE B1 1140, lettres de Saizieu du 8 mai.

page 1287 note 11. Pour les années 1764 à 1769, on a compté comme gros bâtiment ceux dont l'équipage atteignait ou dépassait 100 hommes ; Geandchamp, art. cit., p. 277 sqq.

page 1287 note 12. Arch. Nat. AE B1 1144, lettre du 30 juin.

page 1287 note 13. Arch. Nat. AE B1 111 305, Compagnie d'Afrique, Réponse aux demandes proposées sur Tunis par M. de Saizieu.

page 1287 note 14. Pour les années 1784 et suivantes, Grandchamp, art. cit.