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Fiscalité et démographie en Toscane (1427-1430)

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Les Archives de Florence et de Pise conservent un trésor pour l'historien démographe. Une centaine de volumes accompagnés de leurs résumés, plus du double de liasses rassemblant les déclarations originelles ensuite recopiées dans ces volumes, nous ont transmis l'état de la population que gouvernait la commune de Florence en 1427-1430. Pour la première fois dans son histoire, en effet, la cité harmonise les règles de la fiscalité qu'elle a décidé, par la loi du 22 mai 1427, d'appliquer uniformément (sauf quelques variantes mineures) aux citadins et aux habitants de ses campagnes et des villes sujettes. Un régime nouveau de taxation sur la fortune foncière et mobilière et sur la population oblige les citoyens de Florence à déclarer, dès l'été 1427, leurs fortunes et leurs familles, et il est progressivement appliqué entre 1427 et 1429 au reste de la Toscane florentine : 200 à 250 000 personnes sont ainsi enregistrées, 50 000 familles environ déposent un « bilan » rédigé selon des normes presque identiques.

Type
Structures et Comportements Démographiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1969

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References

page 1313 note 1. Les registres officiels sont appelés campioni, les déclarations individuelles des chefs de famille portate; les rôles simplifiés tirés des campioni, ou sommari, comportent seulement les noms des contribuables, la fortune imposable et le nombre de bocche et de teste (cf. là-dessus, infra). Archivio di stato di Firenze, Catasto 1-392 (Deliberazioni 1-14; portate dei cittadini 15-63; campioni del catasto dei cittadini 64-85; portate dei contadini 86-166; campioni del contado 167-181 et 305-328; reiigiosi 182-198; portate del distretto 199-241 ; campioni del distretto 242-288, 329-330; ecclesiastici, forestieri, arti 289-294; divers 295-304). Archivio di stato di Pisa, Ufficio dei Fiumi e Fossi, 1531-1559, 1563-1566. Le distretto représente, par rapport à l'ancien contado, le territoire des villes plus récemment soumises, comme Arezzo, Cortona, S. Gimignano, Volterra, Pise ou Pistoie.

page 1313 note 2. La loi du catasto a été éditée par O. Karmin, La legge del catasto fiorentino del 1427 (Florence, 1906); G. F. Pagnini, Délia décima e di varie altre gravezze imposte dal comune di Firenze… (Lisbonne-Lucques, 1765-1766), I, p. 214.

page 1314 note 1. Cf. sur les origines du Catasto. Fiumi, E., « L'imposta diretta nei comuni medioevali délia Toscana » (Studi in onore di Armando Sapori, Milan, 1957, I, pp. 327353)Google Scholar; Becker, M. B. « Economie change and the emerging of florentine territorial state » (Studies in the Renaissance, XIII (1966). pp. 739 CrossRefGoogle Scholar) ; U. Sorbi, Aspetti délia struttura e principali modalité distima dei catasti senese e fiorentino del XIV e XV sec. (Florence, 1962, 2e éd.).

page 1314 note 2. Souvent des charges familiales comme les dépenses pour l'entretien d'un étudiant, d'un enfant en nourrice ou pour la consommation familiale sont déclarées, mais elles sont très rarement prises en considération par l'administration du Catasto.

page 1314 note 3. A Florence, elle s'élève à 200 florins par bocca; à Pise et dans les autres villes sujettes, à 50 florins. Dans les campagnes, les bocche ne donnaient pas lieu à déduction automatique, mais les charges de famille pouvaient amener à réduire l'impôt personnel frappant les hommes de 14 à 70 ans (cf. infra).

page 1314 note 4. « Exceptis famulis nutrice factoribus et stantibus ad salarium vel etiam pro expensis… » (ASF, Catasto 1, n° 24 v°, 23 mai 1429.) Les « enfants tenus pour l'amour de Dieu », qui sont souvent reconnus comme bocche par l'administration, peuvent aussi être de jeunes serviteurs. Les esclaves, bien entendu, ne sont pas considérés comme des bocche. dans la liste desquelles ils ne figurent pas, puisqu'ils sont déclarés avec les animaux comme une part du capital mobilier.

page 1315 note 1. Selon la loi (Karmin, op. cit.. p. 28), la sanità de chaque tête devait être prise en considération. Beaucoup de détails donnés par les portate sur ce sujet ne sont pas retenus par les campioni, car ils ne sont pas reconnus comme une incapacité permanente.

page 1315 note 2. AS F, Catasto 2, f° 52.

page 1315 note 3. De nombreuses plaintes découlent de cette limite; on s'efforce d'y remédier après août 1429 par des corrections successives (ASF, Catasto 1, f° 31).

page 1315 note 4. La loi prévoyait que les teste devaient inclure, au moment du calcul du testatico, les mâles qui devaient atteindre dans les trois ans la limite d'âge inférieure, et exclure ceux qui franchissaient la borne supérieure (Karmin, op. cit., pp. 28-33).

page 1315 note 5. Karmin, op. cit.. p. 31.

page 1315 note 6. Cf. E. Conti, I catasti agrari délia repubblica fiorentina e il catasto particellare toscano, extrait de La formazione délia struttura agraria moderna nel contado fiorentino, vol. III, parte I, sez. I : Le fonti (Rome. 1966, Istituto storico italiano per il medioevo), pp. 23-24; des 9 catasti citadins, au moins 6 rapportent les bocche.

page 1315 note 7. Conti, op. cit.. p. 74.

page 1315 note 8. Tous étaient astreints à déposer la déclaration de leurs biens et de leurs personnes, même s'ils ne possédaient rien ; les plus pauvres, ceux qui n'avaient rien à déclarer, avaient cependant intérêt à faire rédiger leur portata, faute de quoi ils risquaient de perdre certains droits civils et de ne pouvoir obtenir justice (cf. là-dessus E. Fiumi, « Il computo délia popolazione di Volterra nel Medio Evo secondo il « sal délie bocche », dans Archivio storico italiano. CVII (1949), pp. 3-16, notamment p. 9).

page 1316 note 1. E. Fiumi, « La demografia fiorentina nelle pagine di G. Villani » (Archivio storico italiano. CVIII (1950), pp. 78-158); « Fioritura e decadenza dell’ economia fiorentina » (Ibidem, CXV (1957), pp. 385-439; surtout CXVI (1958), pp. 443-510; CXVII (1959), pp. 427-502) ; « Volterra… », art. cit. ; « La popolazione del territorio volterrano-sangimignanese ed il problema demografico dell’ età comunale », (Studi in on. di A. Fanfani, I, pp. 248-290) ; « Stato di popolazione, distribuzione délia ricchezza in Prato secondo il catasto del 1428-1429», Archivio storico italiano, CXXIII (1965), pp. 288-303).

page 1316 note 2. Pagnini, op. cit.; G. Canestrini, La scienza e l'arte di stato desunta dagli atti ufficiali délia repubblica fiorentina e dei Medici (Florence, 1862).

page 1316 note 3. E. Fiumi, Storia economica e sociale di San Gimignano (Florence, 1961); B. Casini (qui a publié une édition abrégée du Catasto de Pise : II catasto di Pisa del 1428-1429, Pise, 1964), Aspetti délia vita economica e sociale di Pisa dal catasto del 1428-1429 (Pise, 1965) ; Herlihy, D., Médiéval and Renaissance Pistoia ; the social history of an italian town, 1200- 1430(New Haven and London, 1967 Google Scholar).

page 1316 note 4. Par exemple, R. De Roover, The rise and décline of the Medici bank, 1397-1494 (Cambridge Mass. 1963), et surtout L. Martines, The social world of the Florentine humanists (Princeton, 1963).

page 1316 note 5. E. Conti, La formazione délia struttura agraria…, op. cit., (3 vol. parus).

page 1317 note 1. Le C.N.R.S. soutient cette entreprise sous la forme d'une « Recherche coopérative sur programme » présidée par le professeur Philippe Wolff (R.C.P. 181). A Madison, l'Université du Wisconsin et le Social Systems Research Institute financent une grande part de la recherche.

page 1317 note 2. Les lacunes principales du Catasto proviennent de la non-déclaration des salaires et des revenus commerciaux ainsi que du caractère très incomplet de la déclaration des professions dont nous devons souvent déduire la nature à partir du contexte. Quant à la fraude sur la valeur réelle des biens fonciers, les employés du Catasto disposaient de points de comparaison avec les estimi antérieurs et les actes notariés. D'après E. Conti (op. cit., pp. 112-113), « la valeur fiscale des propriétés citadines s'élève en moyenne à 80 % du prix d'achat ou de l'estimation effective; pour les propriétés paysannes, l'écart passe à 50 ou 60 % de leur valeur réelle ». Pour les fortunes mobilières, il semble que le désir d'inspirer confiance et de tenir son rang ait poussé, en 1427, à la sincérité des contribuables qui, plus tard, ne se sont pas retenus de frauder. Les peines frappant les fraudeurs étaient lourdes (Karmin, op. cit., p. 24), mais des moratoires successifs furent accordés aux fraudeurs repentis qui voulaient apporter une aggiunta à leur patrimoine.

page 1318 note 1. Depuis 1372, dans le contado, les estimi imposaient un véritable recensement de tous les habitants, avec nom et âge (Conti, I catasti…, op. cit., p. 15 et chapitre III).

page 1318 note 2. Conti. op. cit., pp. 102-103. Beaucoup de belles-mères, sans doute induement déclarées, sont aussi rejetées par les rettori. Plus fréquente, la disparition d'une ou plusieurs familles enregistrées dans un autre popolo où elles possèdent des biens; ces variations prévisibles, étant donné la loi (Karmin, op. cit., p. 53), jouent sur environ 10 % des feux (Conti, op. cit. p. 99), mais elles ont peu d'importance dans une analyse statistique d'ensemble, alors qu'elles influent fortement sur les conditions locales : Conti (Ibid., pp. 15 et 115) remarque que les totaux démographiques des estimi du XIVe sont plus crédibles que ceux du catasto de 1427 : les autorités villageoises du XIVe devaient en effet donner un bilan, avec entrées et sorties par décès ou émigration, de leur population depuis le dernier estimo (Conti, ibid., pp. 16-17).

page 1318 note 3. Les maladies aussi étaient multipliées parmi les fesfe et même les femmes, pour attendrir les gens du Catasto, ce qui nous vaut plus de détails sur l'état sanitaire que l'administration n'en retient finalement.

page 1318 note 4. Notons que les âges les plus soumis à discussion, pour les hommes entre 14 et 20 ans, semblent avoir été souvent établis par compromis dans les campagnes. Cf. Conti, op. cit., p. 100; le système d'impôt collectif n'est pas encore complètement abandonné dans les campagnes, puisque la loi dose selon leur état et leur fortune la taxe frappant les teste, en précisant pourtantque le montant moyen du testatico ne peut tomber au-dessous de 3 s. à charge pour les communes de le distribuer.

page 1319 note 1. Surtout en ce qui concerne la fortune. Cf. 1317, note 2.

page 1319 note 2. Conti, op. cit.. p. 103.

page 1319 note 3. Karmin, op. cit.. pp. 52-53.

page 1319 note 4. Ibidem, p. 26 : « Gli ufficiali debbino avère incamerato fra'l tempo. »

page 1319 note 5. ASF, Catasto 1, f° 18 v° (version vulgaire dans Karmin, op. cit.. pp. 47-48). Piètre remède : pour endiguer ce flot de paperasses, on décidait de classer les denuncie familiales par quartier et gonfalone ou par ordre alphabétique, de manière en tout cas à pouvoir retrouver la déclaration de chacun.

page 1319 note 6. Cf. ASF, Catasto 1, f° 19 v°, 20 v° : provision du 7 juillet 1428 interdisant d'apporter des changements aux bocche et aux teste des registres « incamerati » au mois de juin précédent. En juin 1429, ils estimaient à six mois de travail et à plus de 2 000 florins de frais, le recopiage éventuel de 47 registres (ibidem, f° 26) ; cela montre l'ampleur du travail I

page 1320 note 1. A Pise, par exemple, bien que la majorité des déclarations ait été rédigée plus tard, en 1428 ou même 1429, une grande partie porte la date de 1427 (Casini, op. cit., p. 4) ; à Arezzo, la grande majorité des portate datées l'est de l'été 1427; elles ont ensuite été recueillies et sans doute officiellement classées le 17 octobre 1427, date qu'elles portent au dos pour la plupart.

page 1320 note 2. ASF, Catasto 1, f° 26 et suiv. Le 23 mai 1429, une provision des Prieurs des Arts apportait des précisions sur la manière dont devait être calculée la fortune des Pisans (Ibidem, f° 24 v°) Casini, qui a édité le document (Il Catasto… op. cit., app. I, p. 431 -433), y voit une extension du Catasto lui-même à la ville de Pise et suppose cependant que Florence avait pu ordonner dès 1427 que les denuncie pisanes soient commencées. Les documents, me semble-t-il, indiquent clairement comment elles avaient été prévues dès la loi de mai 1427, et le texte de mai 1429 concerne seulement l'application de certaines mesures fiscales au calcul du sovrabbondante des Pisans. Ces registres seront incamerati en juin 1430, après de nombreuses vérifications, mais ils étaient déjà prêts un an avant, et il semble peu probable qu'ils aient été préparés en un mois (cf. sur les erreurs corrigées et i'incameratio de juin 1430, ASF, Catasto 2, n° 67 v°, 20 juin 1430).

page 1320 note 3. ASF, Catasto 1, f° 26 et suiv. : « Et quod scribi fecerunt et copiari scriptas et portatas, licet cum eis non remanserit in concordia quia aliis occupati illis vacare non potuerunt, infrascriptorum communium districtualium et seu que pro districtualibus quo ad predictum censentur, videlicet… » (suit le détail des 30 campioni du distretto, soit des « scripte et registra omnium districtualium quorum rationes non sint firmate seu concluse »).

page 1320 note 4. ASF, Catasto 1, f° 32 : « Che e’ Volterrani e loro contadini sieno tenuti dare le scripte… »; (9 août 1429); les prix officiels des produits agricoles fixant les revenus capitalisables des gens de Volterra sont établis le 18 mai 1430 (Ibidem, 2, f° 67) on abordait donc à cette époque le calcul de leur sovrabbondante.

page 1321 note 1. Sur les arrondissements d'âge, cf. infra.

page 1321 note 2. Cf. L. Henry, Manuel de démographie historique (Genève-Paris, 1967), chap. Il : Exploitation des listes nominatives, pp. 29-48). Ce sondage portait sur 1 000 déclarations — 500 citadines, 500 rurales — d'Arezzo; il a été rendu possible grâce à l'aide de Mme Y. Triantaphyllidou.

page 1321 note 3. Herlihy, Pistoia…, op. cit.. pp. 69 et 76.

page 1321 note 4. Fiumi, San Gimignano, op. cit., pp. 171-173; cependant, en 1670, on compte moins de bocche encore, sinon de feux.

page 1321 note 5. Fiumi, « Volterra… », art. cit. et « Le popolazione del territorio… », art. cit.

page 1321 note 6. Fiumi, « Fioritura… », art. cit. (2e partie, pp. 479-480).

page 1322 note 1. Ibidem, pp. 476-480.

page 1322 note 2. San Gimignano en est l'exemple le plus frappant : entre 1332 et 1427 le nombre des feux est réduit de près de 80 % ; en 1227, la densité du peuplement de ce territoire pouvait monter déjà à 50 (aujourd'hui : 81); cf. Fiumi, S. Gimignano, op. cit., pp. 153 et 171.

page 1322 note 3. Dans une ville de peu d'industrie et qui vit des étudiants, comme Bologne en 1384, le rapport de masculinité reflète, aux âges adultes, l'importance du sexe féminin ; sur un groupe de population représentant environ 15 % du total, le rapport s'établit (cf. P. Montanari, Document! su la popolazione di Bologna alla fine del Trecento, Bologne, 1966, Fonti per la Storia di Bologna, 1, p. 9) à 109,9 entre 0 et 5 ans; 129,8 entre 6 et 15 ans; 78,1 entre 16 et 35 ans; 90,7 entre 36 et 65 ans et 76,5 après 65 ans.

page 1322 note 4. Herlihy, Pistoia…. op. cit., pp. 285-286, tableau de l'App. I.

page 1323 note 1. A Pistoie, les catasti des ecclésiastiques en 1427 ne dénombrent que 103 ecclésiastiques séculiers, 54 religieux et 81 nonnes, plus 120 personnes hébergées et soignées par les religieux ou faisant office de serviteurs (Herlihy, op. cit., p. 80). L'enregistrement à Arezzo, par exemple, semble encore plus réduit et sujet à caution.

page 1324 note 1. La structure par âges d'une population strictement urbaine montre que Pistoie et Arezzo bénéficient ici de la présence des ruraux; Bologne, en 1384, a une population plus vieille, 3,7 % étant d'âge indéterminé (Montanari, op. cit., pp. 12-14).

page 1324 note 2. Herlihy, Pistoia…, op. cit.. pp. 81-82; Conti, op. cit., p. 105.

page 1326 note 1. Les estimi, depuis 1372, ont peu à peu appris aux gens à se rappeler leur âge; cf. Conti, op. cit., pp. 103-105.

page 1326 note 2. Après l'âge de 10 ans, dans la campagne entourant Florence, le % d'âges impairs de 11 à 90 ans n'est que de 25 % en 1427 (Conti, op. cit., pp. 105-106).

page 1326 note 3. Il est de 34 % vers 1487 (Ibidem).

page 1326 note 4. Au XIVe siècle, les centenaires sont nombreux; E. Conti cite un contribuable de 1372 déclarant plaisamment que « nichil habet nisi CXXX annos » ! (op. cit., p. 103,).

page 1327 note 1. D'après les premiers résultats établis par D. Herlihy; cf. aussi idem, « The italian town in the Quattrocento; a démographie profile » (Communication à la Newberry Library, Chicago, avril 1968, exemplaire dactylographié, note 21).

page 1327 note 2. Cf. note 1, p. 1323; Conti, op. cit., p. 119 et suiv. : « I catasti degli enti ».

page 1327 note 3. Les femmes mariées ou veuves portent le titre respectueux de Monna; comme il est également attribué aux femmes âgées, ce n'est qu'un indice, à défaut de tout autre, sur leurétat matrimonial ; plus généralement une Italienne est désignée par le nom, ou plus souvent le prénom, de son père si elle est célibataire, par celui de son mari, si elle est mariée ou veuve. L'état de veuvage est souvent indiqué avec plus de précision encore dans les listes de bocche. En revanche, jamais on n'indique qu'un homme est veuf.

page 1328 note 1. Nous avons arbitrairement séparé les « indéterminés » des célibataires à l'âge de 35 ans, ce qui correspond à l'âge le plus fréquent au mariage; mais il faudrait en réalité lire continuement les colonnes « célibataires » et « indéterminés » qu'il est impossible de distinguer.

page 1328 note 2. Herlihy, « The italian town… », art. cit.. note 22.

page 1328 note 3. Ibidem, p. 15.

page 1329 note 1. L'âge du père est connu dans tous les cas, puisque la relation de parenté est clairement établie entre lui et les bocche déclarées; celui de la mère doit en revanche être traité avec précaution, car la femme du chef de famille n'est pas forcément la mère de ses enfants. Par suite seule la relation de parenté entre un nouveau-né et sa mère peut être établie avec précision et l'âge de la seconde connu avec sûreté, car II y a peu de chances que, dans le cas du décès de la mère, le père ait déjà eu le temps de se remarier.

page 1329 note 2. Herlihy. Pistoia…. op. cit., p. 97, tableau V.

page 1329 note 3. On pourra comparer les résultats obtenus aux seuls documents sur les décès florentins à la même époque, les Libri di morti (ASF, Grascia 1-20; le volume 3 se rapporte aux années 1424-1430). Mais ces documents sont non seulement incomplets, mais d'exploitation encore plus difficile que les données du Catasto. Le taux de mortalité qu'on peut en tirer serait de 7 °/°° en 1480, 4,47 °/°° en 1551 et reste toujours inférieur à 20 °/°° jusqu'à la fin du XVIIIe siècle; cf. G. Parenti, « Fonti per lo studio délia demografia fiorentina : I Libri dei Morti », Genus, VI-VIII (1943-49), p. 281 et suiv.

page 1330 note 1. Bologne ne compte vers 1384 que 3,5 personnes par feu, bien que le recensement (Montanari, op. cit., p. 5) inclue les serviteurs et les gens hébergés parmi les bocche dénombrées

page 1331 note 1. Fiumi, San Gimignano, op. cit., p. 171.

page 1332 note 1. A Prato, 5,3 % en ville, 6,7 % à la campagne (Fiumi, « Prato… », art. cit.) ; à Pistoie, 21,1 % en ville, 7,6 % à la campagne (Herlihy, Pistoia, op. cit., p. 117) ; à Arezzo, enfin, 17,6 % en ville, 6 % à la campagne. Dans un quartier de Florence, 73 des 543 feux de 1427, soit 15 %, sont dirigés par une femme (Herlihy, « The italian town… », art. cit.). Le nombre de foyers dirigés par une veuve est évidemment très étroitement en relation avec les mortalités; celles-ci font disparaître les individus mais emportent moins facilement les « feux » : au lendemain de la peste noire, un quart des foyers florentins semble dirigé par des veuves, alors qu'une proportion normale serait de 1 sur 9 ou 10 (Fiumi, « La demografia… », art. cit., p. 150 et suiv.

page 1332 note 2. Cf. L. Henry, op. cit., pp. 41-46 : « La famille est composée du couple parental, ou du conjoint survivant, et, éventuellement, des enfants survivants » (pour nous, les enfants seront les enfants vivant avec leurs parents). Les noyaux secondaires d'un ménage en comportant plusieurs doivent comprendre « au moins deux personnes : un couple avec éventuellement des enfants non mariés, une personne non mariée » (ou veuve) « avec au moins un enfant non marié »

page 1333 note 1. Chiffre très comparable à celui calculé par P. Laslett pour un village du Warwickshire Chilvers Coton (en 1684).

page 1333 note 2. En ville comme à la campagne, 43 % des hommes sont dans le même cas. Le sondage n'a porté que sur de petites quantités, puisque nous avons considéré environ 130 ménages d'isolés, 90 urbains et 40 ruraux; les 2/3 d'entre eux étaient dirigés par des femmes.

page 1333 note 3. Cf. Herlihy, Pistoia. … op. cit., p. 257.

page 1334 note 1. Cf. pour comparaison Henry, op. cit.. pp. 43-44.

page 1335 note 1. Henry, op. cit., pp. 44-46. Cf. supra, p. 1332, n. 2. les définitions retenues, «le chef de famille étant un homme marié, une femme mariée dont le mari est absent, un homme veuf, une femme veuve. Les ménages sans chef de famille sont alors des ménages de célibataires ».

page 1337 note 1. Cf. p. 1332, note 1.

page 1337 note 2. Sur 755 feux de la ville de Bologne, analysés en suivant les mêmes catégories que sur nos tableaux XIII et XIV (d'après l'édition de Montanari, op. cit., 755 premiers feux du document), 85, 7 % ne comptent qu'un seul chef de famille, 14,3 % plusieurs et, parmi ceux-ci, moins de 5 % sont composés de plusieurs noyaux. La part de la population intégrée à des familles complexes de ce type est également très réduite : environ 10 %.