Hostname: page-component-84b7d79bbc-dwq4g Total loading time: 0 Render date: 2024-08-04T00:10:56.307Z Has data issue: false hasContentIssue false

Histoire des techniques et sociologie de la connaissance

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Donald MacKenzie*
Affiliation:
Université d'Édimbourg

Extract

Dans cet article, je défendrai l'argument selon lequel la sociologie de la connaissance devrait jouer un rôle important dans la recherche en histoire et dans les études sociales des techniques. La sociologie de la connaissance a pour origine l'étude des sources sociales des religions et des idéologies politiques. C'est dans les années 70 que des sociologues ont entrepris d'étudier la connaissance scientifique (auparavant la recherche sociologique sur la science s'était consacrée à des questions comme l'ethos de la science et ses systèmes de gratifications, et non au contenu de la connaissance produite). Un ensemble d'études portant sur l'histoire des sciences montre comment la connaissance scientifique est modelée par les circonstances sociales dans lesquelles elle se développe.

Summary

Summary

This paper analyses three processes by which people come to know the technical properties of artifacts: authority; induction; and deduction. It argues that all three processes have social aspects. Authority is obviously social, in that whom we trust is affected by our place in social relations. Induction relies upon learnt similarity relationships which are often social conventions. The acceptable forms of deductive argument are socially variable.

The general ideas are applied to a variety of case-studies from the recent history of military technology.

Type
Des « Social Studies of Science » A L'Histoire Des Techniques
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1998

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1. On peut trouver des présentations synthétiques utiles des premiers travaux dans le champ de la sociologie de la connaissance scientifique dans Barry Barnes et David Edge éds, Science and Context: Readings in the Sociology of Science, Milton Keynes, Open University Press, 1982 et dans Shapin, Steven, « History of Science and its Sociological Reconstructions», History of Sciences, 20, 1982, pp. 157211 CrossRefGoogle Scholar.

2. Pour un débat sur ce point, voir Mulkay, M., « Knowledge and Utility: Implications for the Sociology of Knowledge», Social Studies of Science, 9, 1973, pp. 6380 Google Scholar ; Kling, R., « Audiences, Narratives, and Human Values in Social Studies of Technology », Science, Technology & Human Values, 17, 1992, pp. 349365 Google Scholar; K. Grint, S. Woolgar, « Computers, Guns, and Roses: What's Social about Being Shot ? », ibid., pp. 366-380 ; et R. Kling, « When Gunfire Shatters Bone: Reducing Sociotechnical systems to Social Relationships », ibid., pp. 381-385.

3. L'argument selon lequel la sociologie de la connaissance scientifique serait particulièrement pertinente pour l'étude des techniques a été défendu d'une façon convaincante par Pinch, Trevor J. et Buker, Wicke E., « The social Construction of Facts and Artefacts: or How the Sociology of Science and the Sociology of Technology Might Benefit Each Other », Social Studies of Science, 14, 1984, pp. 339441 CrossRefGoogle Scholar. Je voudrais quant à moi insister ici plus spécifiquement qu'ils ne le font sur notre connaissance des artefacts techniques.

4. Le travail empirique sur lequel s'appuie cet article a bénéficié du soutien de la Nuffleld Foundation, de l'Economic and Social Research Council, du Science and Engineering Research Council et du Joint Committee de ces deux centres.

5. Voir Mackenzie, D., Inventing Accuracy: A Historical Sociology of Nuclear Missile Guidance, Cambridge, Ma., MIT Press, 1990 Google Scholar, et id., Knowing Machines: Essays on Technical Change, Cambridge, Ma., MIT Press, 1996.

6. II est néanmoins possible que les données nécessaires pour analyser ces processus en détail ne soient disponibles que dans des cas de changements techniques relativement récents (les sources documentaires seront souvent encore accessibles et les personnes impliquées toujours en vie, donc susceptibles d'être interviewées).

7. La probabilité de détruire avec succès une cible ennemie, comme un silo souterrain est, selon l'équation conventionnelle des responsables nucléaires, très fortement dépendante de la précision de la tête utilisée lors de l'attaque (elle apparaît dans l'équation sous la forme d'une valeur au carré). Elle dépend par contre moins de sa puissance explosive. Ainsi, doubler la précision des têtes est considéré comme ayant un effet plus grand que de doubler leur puissance. Voir Mackenzie, Inventing Accuracy…, op. cit., pp. 436-439.

8. Voir Blair, Bruce, The Logic of Accidentai Nuclear War, Washington, DC, Brookings, 1993 Google Scholar et Sagan, Scott D., The Limits of Safety: Organizations, Accidents and Nuclear Weapons, Princeton, Princeton University Press, 1993 Google Scholar.

9. Par exemple, Svante Beckman (communication personnelle) suggère la possibilité d'inférence à partir du design d'un objet. Cela semble plausible : si nous savons qu'un artefact a été construit pour fonctionner comme une souricière, nous pouvons supposer (sans avoir à le soumettre à des essais prolongés) qu'il permet d'attraper des souris. L'inférence à partir du design peut être considérée comme un cas d'inférence déductive et ainsi quelques-unes au moins des remarques qui suivent concernant la déduction s'y appliquent. En outre, si le « concepteur » et l'« usager » sont deux personnes différentes, alors des questions de confiance et d'autorité interviennent à l'évidence dans l'inférence. Un autre processus qu'il serait possible d'ajouter à notre liste serait l'abduction : si nous croyons que A implique B et que B est vrai, nous faisons fréquemment l'hypothèse, selon le principe d'abduction, que A est vrai, même si cette dernière proposition ne saurait de façon générale être considérée comme une inférence déductive valable.

10. Shapin, Steven, A Social History of Truth: Civility and Science in Seventeenth-Century England, Chicago, University of Chicago Press, 1994 Google Scholar.

11. L'article classique sur cette question est celui de Amos Tversky et de Kahneman, Daniel , « Judgement under Uncertainty: Heuristics and Biases », Science, 185 (27 septembre 1974), pp. 11241131.Google Scholar

12. Voir par exemple, Douglas, Mary et Wildavsky, Aaron, Risk and Culture: An Essay on the Selection of Technical and Environmental Dangers, Berkeley, University of California Press, 1982 Google Scholar.

13. Covello, Vincent T., « Actual and Perceived Risk: A Review of the Literature », dans Ricci, Paolo F. et al., éds, Technological Risk Assessment, La Haye, Nijhoff, 1984, pp. 225 245 CrossRefGoogle Scholar, plus particulièrement p. 231. On peut remarquer qu'il s'agit là de réponses typiques dans les grandes enquêtes ; les militants anti-nucléaires appartiennent fréquemment aux classes moyennes.

14. Pour une belle étude montrant le caractère bien appauvri d'une telle explication, voir Wynne, Brian, « Misunderstood Misunderstanding: Social Identifies and Public Uptake of Science», Public Understanding of Science, 1, 1992, pp. 281304 CrossRefGoogle Scholar.

15. Kraus, Nancy, Malmfors, Torbjörn et Slovic, Paul, « Intuitive Toxicology: Expert and Lay Judgments of Chemical Risks », Risk Analysis, 12, 1992, pp. 215232 CrossRefGoogle Scholar, plus particulièrement pp. 223-224.

16. Barnes, Barry, « Natural Rationality: A Neglected Concept in the Social Sciences», Philosophy of the Social Sciences, 6, 1976, pp. 115126 CrossRefGoogle Scholar.

17. Kuhn, Thomas S., « Second Thoughts on Paradigms », dans Khun, T. S., The Essentiel Tension: Selected Studies in Scientific Tradition and Change, Chicago, University of Chicago Press, 1977, pp. 293319 Google Scholar.

18. T. S. Khun, « Second Thoughts on Paradigms », art. cité, p. 313.

19. Barnes, Barry, T. S. Kuhn and Social Science, Londres, Macmillan, 1982 CrossRefGoogle Scholar, spécialement chap. 2.

20. Voir, par exemple, Constant, Edward W., The Origins of the Turbojet Révolution, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1980 Google Scholar ; Dosi, Giovanni, « Technological Paradigms and Technological Trajectories: A Suggested Interpretation of the Determinants of Technical Change», Research Policy, 11, 1982, pp. 147162 Google Scholar ; et Laudan, Rachel éd., The Nature of Technological Knowledge. Are Models of Scientific Change Relevant ?, Dordrecht, Reidel, 1984 Google Scholar.

21. II existe des formes de tests qui n'ont pas ce but, du moins pas directement : par exemple, certains tests ou essais sont mis en oeuvre au regard de modèles théoriques et le but peut être d'établir la valeur de l'un des paramètres du modèle. Pour des raisons de simplicité, notre analyse se limite aux essais qui visent à établir une inférence directe à partir de l'usage.

22. On pourra trouver des références aux débats originaux dans D. Mackenzie, « From Kwajalein to Armageddon ? Testing and the Social Construction of Missile Accuracy », dans Gooding, David, Pinch, Trevor et Schaffer, Simon éds, The Uses of Experiment. Studies in the Natural Sciences, Cambridge, Cambridge University Press, 1989, pp. 409435 Google Scholar, également dans D. Mackenzie, Inventing Accuracy…, op. cit., chap. 7.

23. Meyers, A. L., « Nuclear Testing », Bulletin ofthe Atomic Scientists, 43, août-septembre 1986, pp. 6667 Google Scholar.

24. Ainsi, le scepticisme à l'égard des calculs de précision des missiles avait bonne presse dans la période 1980-1982 du côté de ceux qui critiquaient le nouveau missile intercontinental américain MX. En effet un tel scepticisme venait saper l'argument selon lequel les missiles Minuteman existants étaient vulnérables face à une attaque d'une grande précision des missiles soviétiques. Lorsqu'en 1983 l'administration Reagan a dû accepter le déploiement des MX dans les silos de Minuteman déjà existants, le succès de cet argument sceptique s'évanouit en grande partie et cette controverse quitta la scène publique.

25. C'est ainsi que le traité d'interdiction partielle des essais nucléaires de 1963 proscrit les essais nucléaires dans l'atmosphère et écarte ce que certains critiques considèrent comme l'unique forme « réaliste » d'essai nucléaire : les essais avec des têtes nucléaires actives.

26. Vincenti, Walter, « The Air-Propeller Tests of W. F. Durand and E. P. Lesley: A Case Study in Technological Methodology », Technology and Culture, 20, 1979, pp. 712751 CrossRefGoogle Scholar.

27. Constant, Edward W., « Scientific Theory and Technological Testability: Science, Dynamometers, and Water Turbines in the 19th Century », Technology and Culture, 24, 1983, pp. 183198 CrossRefGoogle Scholar.

28. James Fallows, « The American Army and the M-16 Rifle », dans Mackenzie, D. et Wajcman, J. éds, The Social Shaping of Technology, Milton Keynes, Open University Press, 1985, pp. 239351 Google Scholar, plus particulièrement pp. 240 et 247. Les partisans de l'AR-15 affirmèrent également que des balles plus légères causaient paradoxalement davantage de blessures mortelles que des balles de plus gros calibre.

29. Cet épisode a connu bien des complications dont nous ne faisons pas ici état. Pour une histoire plus complète voir Ezell, Edward C., The Great Rifle Controversy: Search for the Ultimate Infantry Weapon front World War II Through Vietnam and Beyond, Harrisburg, Stackpole, 1984 Google Scholar.

30. W. Vincenti, « The Air-Propeller Tests… », art. cité.

31. Voir par exemple, Collins, H. et Pinch, T., Tout ce que vous devriez savoir sur la science, Paris, Éditions du Seuil, 1993 Google Scholar.

32. M. Douglas et A. Wildavsky, Risk and Culture…, op. cit.

33. Cité dans Safire, W., « The Great Scud-Patriot Mystery », New York Times, 7 avril 1991 Google Scholar, A 25.

34. Voir par exemple Postol, Théodore A., « Lessons of the Gulf War Expérience with Patriot», International Security, 16, hiver 1991-1992, pp. 119171 Google Scholar ; Postol, T. A., « Correspondence: Patriot Experience in the Gulf War », ibid., 17, été 1992, pp. 225240 Google Scholar.

35. Parmi les défenseurs des performances du Patriot, on trouve Drolet, R. A., « PEO Air Defense Response to Patriot Criticisms », Inside the Army, 9 décembre 1991, pp. 56 Google Scholar; Zraket, C., « Patriot gave Stellar Gulf Performance », Defense News, 9 décembre 1991, pp. 31 32 Google Scholar ; et Stein, R. M., « Correspondence: Patriot Experience in the Gulf War », International Security, 17, été 1992, pp. 199225 Google Scholar ; Peter D. Zimmerman, dans un témoignage présenté devant le Congrès, a soulevé bon nombre de questions concernant la validité des preuves visuelles : Performance of the Patriot Missile in the Gulf War: Hearing before the Legislation and National Security Subcommittee of the Committee on Government Operations, House of Representatives, April 7, 1992, Washington, DC, US Government Printing Office, 1993, pp. 149-176.

36. Ibid., p. 170.

37. En réponse à cet argument, T. A. Postol admet qu'une vitesse d'enregistrement si lente peut constituer un problème, mais que cet effet n'est pas tel que l'on doive en conclure que les enregistrements vidéo suggèrent à tort des interceptions ratées.

38. En réalité, les images des interceptions obtenues par des équipements spécialisés (mis en œuvre par les forces de défense israéliennes) ont été classées, de sorte que leur interprétation n'a pu faire l'objet d'une controverse publique.

39. La meilleure et unique source quant à ces divers arguments et contre-arguments est Performance of the Patriot…, cité à la note 35.

40. Comme dans le cas de la controverse sur la précision des missiles, le changement de contexte politique (principalement la victoire des démocrates à l'élection présidentielle de 1992 et l'abandon ou le report consécutifs des formes les plus ambitieuses de l'Initiative de Défense Stratégique) semble avoir ôté à ce débat une bonne part de l'audience dont il avait bénéficié.

41. Voir par exemple, B. Barnes et D. Edge, Science and Context, op. cit., partie 5.

42. Sur la signification de ces théories d'ingénieurs, voir par exemple Layton, Edwin T. Jr., « Mirror-Image Twins: The Communities of Science and Technology in 19th-Century America», Technology and Culture, 12, 1971, pp. 562580 CrossRefGoogle Scholar.

43. Dijkstra, E. W., « The Humble Programmer », Communication of the Association for Computing Machinery, 10, 1972, pp. 859866 CrossRefGoogle Scholar. Une telle affirmation laissait présager un conflit intéressant au sein des communautés techniques, les partisans des tests de programmes se ralliant à la défense de la connaissance inductive. Malheureusement, l'exploration de ce conflit nous entraînerait trop loin.

44. Voir en particulier, Bloor, D., Wittgenstein: A Social Theory of Knowledge, Londres, Macmillan, 1983 CrossRefGoogle Scholar.

45. E. PELÁEZ, J. Fleck et D. Mackenzie, « Social Research on Software », article présenté à Economie and Social Research Council, Programme on Information and Communication Technologies, Manchester, décembre 1987, p. 5.

46. Ma description constitue ici une simplification, en ce sens que dans la réalité il est nécessaire de prendre en considération des faits comme l'« effet de trop plein » (overflow) : certains nombres sont trop importants pour être représentés dans l'arithmétique que peut supporter le microprocesseur.

47. Cohn, Avra, « The Notion of Proof in Hardware Verification », Journal of Automated Reasoning, 5, 1989, pp. 127139 CrossRefGoogle Scholar.

48. Le microprocesseur Pentium est bien plus complexe que Viper, comme la forme d'arithmétique qui y est intégrée. II y eut d'âpres débats sur le caractère sérieux ou non de l'erreur du Pentium et on peut se demander si ce type d'erreur est si inhabituel, comme le traitement médiatique de cette affaire pouvait le laisser croire.

49. Un travail considérable a depuis été mené sur cette preuve de Viper.

50. A. Cohn, « The Notion… », art. cité ; Bishop Brock et Warren Hunt, A. Jr., Report on the Formal Specification and Partial Verification ofthe Viper Microprocessor, Austin, Texas, Computational Logic, Inc., Technical Report 46, 15 janvier 1990 Google Scholar.

51. Mackenzie, D., « The Fangs of the Viper », Nature, 352, 8 août 1991, pp. 467468 CrossRefGoogle Scholar.

52. La recherche la plus récente est un projet, le projet « Studies in the Sociology of Proof » (Economie and Social Research Council).

53. Ces questions de confiance ne concernent pas seulement les preuves les plus longues. Ainsi, Anthony Dale, un mathématicien interrogé pour ce travail par l'un de mes collègues, lui confia que bon nombre de ces articles étaient acceptés dans des « délais étonnamment rapides » ! II pensait que « certains rapporteurs ne regardaient que le nom de l'auteur et le théorème » avant d'accepter l'article. Ce qui signifie qu'ils se fiaient à la réputation de l'auteur et à la plausibilité du théorème, sans examiner les détails des preuves présentées pour en assurer la démonstration.

54. Bonsall, F. F., « A Down-to-Earth View of Mathematics », American Mathematical Monthly, 89, 1982, pp. 815 Google Scholar, particulièrement p. 13. Pour une discussion récente sur cette question, voir Forgan, John, « The Death of Proof», Scientific American, 269, octobre 1993 Google Scholar,

55. L'un des avantages des preuves générées par ordinateur est qu'elles imposent un choix entre le critère de formalité logique et celui de compréhension : ainsi sont-elles toujours de type formel sans que la « cohérence globale » soit facilement perçue.

56. Livingston, Eric, The Ethnomethodological Foundations of Mathematics, Londres, Routledge and Kegan Paul, 1986, p. 188 Google Scholar ; Jaffe, Arthur et Quinn, Frank, «“Theoretical Mathematics ”: Toward a Cultural Synthesis of Mathematics and Theoretical Physics », Bulletin of the American Mathematical Society, nouvelle série, 29, 1993, pp. 113 Google Scholar.

57. Dans la controverse autour de Viper, par exemple, l'un des enjeux était de savoir si une méthode de vérification exhaustive, nommée « intelligent exhaustion », pouvait être considérée comme une preuve. Sur cette méthode, voir C. H. Pygott, Formai Proof of Correspondence between the Specification of a Hardware Module and its Gate Level Implementation, Malvern, Worcs., Royal Signais and Radar Establishment, novembre 1985, report n° 85012.

58. On trouve également, dans l'industrie des logiciels au sens large, une grande variété d'autres horizons disciplinaires, mais ceux-ci sont les plus importants dans le domaine qui nous intéresse.

59. La principale conception de la preuve alternative à celle des logiciens fut, il est intéressant de le noter, une version « sociologisée » du critère mathématique de « compréhension » : Demillo, R. A., Lipton, R. J. et Perlis, A. J., « Social Processes and Proof of Theorems and Programs », Communications of the Association for Computing Machinery, 22, 1979, pp. 271 280 Google Scholar. Pour une discussion, voir Mackenzie, D., « Negotiating Arithmetic, Constructing Proof: The Sociology of Mathematics and Information Technology », Social Studies of Science, 23, 1993, pp. 3765 Google Scholar.

60. D. Mackenzie, « Proof and the Computer: Some Issues Raised by the Formai Verification of Computer systems », Science and Public Policy (à paraître).

61. Pour quelques exemples, voir D. Mackenzie, Inventing Accuracy, op. cit.

62. Collins, Harry, « The Seven Sexes: A Study in the Sociology of a Phenomenon, or the Replication of Experiments in Physics », Sociology, 9, 1975, pp. 205224 CrossRefGoogle Scholar.