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La Tchécoslovaquie, 1948-1968

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Le Printemps de Prague de 1968 a d'abord été le grand printemps désinformation et de l'opinion publique. Depuis 1948, seules des nouvelles rares et incomplètes parvenaient jusqu'aux journalistes occidentaux. La libéralisation relative du régime de Novotny, dans les années soixante, ne suscita guère d'échos à l'étranger. La Tchécoslovaquie avait été cataloguée une fois pour toutes comme un État socialiste dur, incapable de libéralisation, et rien ne paraissait capable de dissiper l'indifférence qui l'entourait. Or brusquement, dans les six premiers mois de 1968, une masse énorme d'informations, politiques, économiques, judiciaires, déferla dans le plus grand désordre sur les journalistes occidentaux surpris. Jamais, même dans la Hongrie ou dans la Pologne de 1956, une documentation aussi riche n'avait mis à jour tous les aspects et tous les mécanismes d'un état socialiste. Mais pour accueillir, trier, commenter cette information, il manquait des structures intellectuelles, une expérience réelle de l'histoire tchécoslovaque. A l'ouest, des journalistes sans formation historique se sont attribué le monopole de l'information ; en Tchécoslovaquie, les historiens ont joué un rôle de premier plan dans la libération avant même 1968, mais le printemps de Prague a été trop bref pour voir éclore de grandes synthèses historiques.

Type
Les Domaines de l'Histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1970

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References

page 1598 note 1. London, Artur, L'aveu, Gallimard, Collection Témoins, 1968, p. 452 Google Scholar, le livre a été écrit directement en français ; l'entrée des Russes à Prague en août 1968 a empêché sa publication en langue tchèque.

page 1598 note 2. Eugen Löbl, Procès à Prague, Stock, 1969, 221 pages.

page 1598 note 3. « Slovo ma Eduard Goldstùcker » (Edouard Goldstücker a la parole), Orlentace, 1968, n° 2, pp. 15-28.

page 1598 note 4. Zdenka Holotikova, Viliam Plevza. Vladimir Clementis, Bratislava, 1968, Vydavatelstvo Politiky litteratury, 310 pages.

page 1599 note 1. London, L'aveu, p. 324.

page 1599 note 2. Michel Salomon, Prague, La révolution étranglée, Laffont, 1968, 360 pages.

page 1599 note 3. Le haut tribunal militaire a prononcé sa réhabilitation totale le 13 décembre 1968. Voir les journaux : Smena, 4 janvier 1969; Obrana lidu, 4 janvier 1969; Svet v obrazech, 14 janvier 1969.

page 1600 note 1. Pavel Tigrid, Le printemps de Prague, Seuil, 1968, 280 pages.

page 1600 note 2. Les Perce-Neige de Prague, Marne, 1969, 181 pages. Il aurait été préférable de garder le titre de l'édition originale « CSSR im Umbruch », Europa Verlag, Vienne, 1968.

page 1600 note 3. Ce livre a été récemment traduit aux éditions Anthropos.

page 1600 note 4. Voir le livre de Miklos Molnar, Victoire d'une défaite, Budapest, 1956, Fayard, 1968, 363 pages.

page 1601 note 1. Bernard Michel, La réforme économique en Tchécoslovaquie, Cahiers de l'I.S.E.A., n” 3, mars 1967, série économie planifiée.

page 1602 note 1. Voir le texte de l'accord (moins quelques mots et membres de phrase interdits par la censure) dans la revue d'histoire Dèjiny a soucasnost (Histoire et temps présent), 1969, n” 1, pp. 45-46.

page 1602 note 2. L'article anonyme publié par la revue Idoc International («Les chrétiens et la normalisation. Réflexions d'un intellectuel catholique vivant en Tchécoslovaquie», n° 17, ler février 1970) reprocheviolemment aux catholiques tchécoslovaques leur passivité. Non sans exagération. Il accuse la hiérarchie catholique de n'avoir pas pris position lors de l'invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968. On trouvera pourtant dans le livre Les sept jours de Prague (éditions Anthropos, Paris, 1969, p. 125) le texte d'un appel des évêques et de l'organisation pour le renouveau conciliaire, le 22 août 1968.

page 1603 note 2. Voir le remarquable article de J. Radouchova, « Navrât do pravoslavi, O Pf eSovskem soborn reckokatolicke cirkve v dubnu 1950 », Dëjiny a souëasnost, 1, 1969, pp. 29-31. (Retour à l'orthodoxie. Le synode de PreSov de l'Église uniate en avril 1950). A la fin de 1950, sur 282 prêtres, 175 se soumirent (dont 19 revinrent sur leur signature), 107 refusèrent de se soumettre, 65 furent internés et 27 se réfugièrent dans la clandestinité.

page 1604 note 1. Cité dans Daniel Guérin, Pour le peuple tchécoslovaque, Stockholm, 172 février 1969, chez l'auteur, 13, rue des Marronniers, Paris-16% 16 pages.

page 1604 note 2. Prague, L'été des tanks, « L'Histoire à la une » dirigée par Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, PIOD, 1968, 275 pages.

page 1605 note 1. Les sept jours de Prague, 21-27 août 1968. Présentation par Robert Mandrou, Éditions Anthropos, Paris, 1969, 416 pages.