Le grand siècle ressuscite. Par delà les ruines du romantisme, chaque jour le rapproche de nous. L'on s'aperçoit enfin de l'ampleur, de la violence, de l'actualité même des débats qui le déchirèrent, et que le masque cérémoniel d'un classicisme de convention ne parvient plus à dissimuler. Deux livres fort importants et d'un égal talent, quoique d'une visée légèrement différente, ont récemment entrepris de pénétrer au coeur de ces problèmes. Et comme tous deux relèvent d'une critique toute nourrie de larges préoccupations humaines ; que tous deux voient dans les oeuvres littéraires non pas les produits gracieux de quelque élevage de série, ni les anémiques rejetons d'une série de filiations livresques, mais l'expression directe d'une morale, d'un état historique des esprits et des moeurs, un visage de l'homme enfin, —les Annales se devaient d'accueillir ces deux ouvrages avec sympathie et d'en souligner l'importance.