Hostname: page-component-84b7d79bbc-g7rbq Total loading time: 0 Render date: 2024-07-27T15:24:25.175Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le temps de l'eau rare du Moyen Age à l'époque moderne

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Daniel Roche*
Affiliation:
Université Paris I - Sorbonne

Extract

L'étude de l'eau et de ses modes de consommation, du Moyen Age à l'aube du monde industriel, révèle une variété considérable d'utilisations essentielles qui mettent en valeur une non moins grande variété d'enjeux et d'affrontements. Variété des modes de consommation (et des moyens) : l'eau est indispensable pour l'alimentation, la boisson, l'hygiène ; elle reste l'élément principal de quantité d'industries, alimentaires, textiles, papetières, elle constitue partout une source énergétique à peine concurrencée pour les transports et les transformations, en tout cas la plus facilement mobilisable et la plus rapidement efficace. Variété des enjeux : le caractère indispensable de la consommation des eaux fait qu'elles deviennent partout une richesse fondamentale et pour les cités un symbole. C'est que l'eau intervient au premier chef dans la constitution des villes et dans la construction de leur espace. Elle impose des équipements de toute une machinerie dont la complexité s'accroît et, avec elle, les dépenses urbaines. Elle est, très tôt, un enjeu à gagner pour les pouvoirs qui se partagent le contrôle des villes.

Summary

Summary

The study of the various means of water consumption from the Middle Ages until the beginning of the Industrial Revolution enables the historian to establish a history of urban daily life. It demonstrates to what extent a redistribution of the components in the nature-culture cycle, such as equipment, means of water distribution and drainage had become an important issue in urban politics: for five centuries the technical Systems changed little and the Vitruvian System and hydraulic machinary were to characterize this period. The choice of means of consumption was purely a social one, and depended largely on seasonal demands and the needs of the time. The real surge forward occurred at the end of the 18th century as the population explosion in the cities called for an complete change in the attitude towards the hygienic conditions of both the sick and the healtly, and control over the means of water consumption becomes an essential factor in acquiring political control over society. The cleanliness of the city was henceforth to reflect the personal hygienic habits of its inhabitants, and to represent a new reality.

Type
Les Domaines de L'Histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1984

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Notes

1. A. Guillerme, Quelques problèmes de l'eau dans les villes du Bassin parisien au Moyen Age, thèse de 3e cycle E.H.E.S.S., 2 vols dactylographiés, t. I, pp. 119-135.

2. Bertrand, G., dans Histoire de la France rurale, Paris, 1976, t. I, pp. 37111.Google Scholar

3. A. Guillerme, op. cit., pp. 105-109.

4. Parmentier, A., Dissertation sur la nature des eaux de la Seine, Paris, 1787 Google Scholar ; Audinrouvière, C., Essai sur la topographie physique et médicale de Paris, Paris Google Scholar, an H ; Lachaise, C., Topographie médicale de Paris, Paris, 1822 Google Scholar ; Chambaud, D. Menuret De, Essai sur l'histoire médico-topographique de Paris, Paris, 1786.Google Scholar

5. B. Fortier, « La maîtrise de l'eau », XVIIIe siècle, 1977, pp. 193-201.

6. P. Diffré, « Historique de l'alimentation en eau de Paris », Bulletin du B.G.R.M., 1967, pp. 3-22.

7. A. Guellerme, op. cit., pp. 60-62.

8. Girard, P. S., Recherches sur les eaux publiques de Paris, Paris, 1812 Google Scholar, et Girard, P. S., Des puits forés et artésiens, Paris, 1833 Google Scholar ; Belgrand, E., Travaux souterrains de Paris, Paris, 1877- 1882, 5 volsGoogle Scholar, t. 3.

9. P. Diffré, art. cité, pp. 16-17.

10. A. Guillerme, op. cit., p. 64.

11. J. Grtnewald, « L'architecture hydraulique au XVIIIe siècle : un paradigme vitruvien, contribution à une sociologie historique des technologies », Itinéraires, 1979.

12. B. Fortier, art. cité, pp. 199-200.

13. B. Fortier, art. cité, p. 201.

14. Mousset, A., Les Francine, Paris, 1930.Google Scholar

15. Roche, D., Le Peuple de Paris. Essai sur la culture populaire au XVIIIe siècle, Paris, Aubier-Montaigne, « Collection historique », 1981, 286 p.Google Scholar

16. J. Guillerme, « Le Malsain et l'économie de la Nature », XVIIIe siècle, 1979, pp. 61-72. 17. Gatffe, F., L'Envers du Grand Siècle, Paris, 1924.Google Scholar

18. Gellet, P., « De l'eau dans le vin », L'Histoire, 40, 1981, pp. 8788.Google Scholar

19. Durand, G., Vin, vigne, vignerons en Beaujolais, Lyon, 1979.Google Scholar

20. Muller, P., Les Eaux minérales en France à la fin du XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise, Université de Paris 1, 1975.Google Scholar

21. Perrot, J.-Cl., Caen au XVIIIe siècle. Genèse d'une ville moderne, 2 vols, Paris-La Haye, Mouton, 1975.Google Scholar D. Roche, op. cit., pp. 47-53.

22. Chevalesr, L., Classes laborieuses et classes dangereuses, Paris, 1958.Google Scholar

23. Corbin, A., Le Miasme et la jonquille. L'odorat et l'imaginaire social, Paris, Aubier- Montaigne, « Collection historique », 1982, 334 p.Google Scholar ; P. R. Gleichmann, « Des villes propres et sans odeur », Urbi, 1982, pp. 88-100.

24. B. Fortier, art. cité, p. 194.