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L’invention du social ?

Délimiter la politique dans la cité grecque (de la fin de la période classique au début de la période impériale)

Published online by Cambridge University Press:  26 April 2023

Benjamin Gray*
Affiliation:
Birkbeck College, University of Londonb.gray@bbk.ac.uk

Résumé

Cet article applique à la Grèce antique une approche développée par Pierre Rosanvallon : l’intégration des textes philosophiques aux documents du quotidien pour mieux saisir la compréhension qu’une société a de sa vie politique. Ici, cela nécessite de se concentrer sur les sources plus pragmatiques que sont les inscriptions des villes, notamment celles portant sur les décisions civiques. Nous nous penchons sur l’évolution des idées sur la nature de la vie politique et privée, et surtout sur l’espace qui les sépare. Avec une influence considérable, les démocrates et les philosophes de l’Athènes classique ont eu tendance à insister sur une distinction binaire nette entre vie publique/politique et vie privée, laissant peu de place à la notion d’un troisième espace intermédiaire de la vie de la polis, semblable à une « sphère sociale » ou à une « société civile ». Ce modèle est resté dominant pendant les périodes hellénistique et romaine, mais, surtout après 150 av. J.-C. environ, certains citoyens et intellectuels grecs ont développé, principalement dans les inscriptions, une notion beaucoup plus explicite, complexe et subtile de « vie sociale », entre la politique et la vie privée. L’article s’interroge finalement sur ce que les différents concepts antiques discutés peuvent apporter aux débats historiographiques actuels sur la nature de la cité grecque après 150 av. J.-C., en particulier sur la manière de dépasser l’image traditionnelle de la « dépolitisation », et remet également en question le récit orthodoxe du développement des idées du « social » sur plusieurs siècles jusqu’à aujourd’hui.

Abstract

Abstract

This paper applies to ancient Greece an approach developed by Pierre Rosanvallon: the integration of philosophical texts with the most everyday documents to better grasp a society’s understanding of its political life. For the ancient polis, this means focusing on the more prosaic evidence offered by cities’ inscriptions, especially their collective decisions published on stone. It is used here to consider the changing ideas about the nature of political and private life—and especially the space between them. In a very influential model, Classical Athenian democrats and philosophers tended to insist on a sharp binary distinction between public/political life and private life, leaving little room for a notion of an intermediate third space of polis life, similar to a “social sphere” or “civil society.” This pattern remained dominant in the Hellenistic and Roman periods, but, especially after c. 150 BC, some Greek citizens and intellectuals developed, above all in inscriptions, a much more explicit, complex, and subtle notion of “social life” as something between politics and private life. The article concludes by asking what the different ancient concepts discussed can contribute to current historiographical debates about the nature of the Greek city after c. 150 BC, especially when it comes to moving beyond the traditional picture of “depoliticization.” It also calls into question the orthodox narrative of the development of ideas of “the social” over many centuries up to the present.

Type
Histoire du politique
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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Footnotes

*

Cet article a bénéficié des conseils du comité de lecture et de la rédaction des Annales, en particulier de Vincent Azoulay. Je remercie également Clifford Ando, Mirko Canevaro, Lisa Pilar Eberle, Matthias Haake, Anna Heller, Moritz Hinsch, Georgy Kantor, John Ma, William Mack, Jan Meister, Wilfried Nippel, Ben Raynor et Claudia Tiersch pour leurs remarques sur les différentes versions du texte. Je souhaite également remercier la fondation Alexander von Humboldt pour la bourse qui m’a été accordée et qui m’a permis d’écrire la première version. Conformément à la politique de mon université, je déclare qu’une licence CC BY s’applique au manuscrit accepté. Toutes les traductions de textes anciens sont miennes. Les corpus d’inscription sont cités selon les normes épigraphiques usuelles : François Bérard et al., Guide de l’épigraphiste. Bibliographie choisie des épigraphies antiques et médiévales, Paris, Éd. Rue d’Ulm, 2010 (4e éd.). Enfin, la police utilisée pour le grec est IFAOGrec Unicode.

References

1 Pauline Schmitt Pantel, « Les activités collectives et le politique dans les cités grecques », in O. Murray et S. Price (dir.), La cité grecque d’Homère à Alexandre, trad. par F. Regnot, Paris, La Découverte, [1990] 1992, p. 233-248, ici p. 247.

2 Clifford Ando et Jörg Rüpke (dir.), Public and Private in Ancient Mediterranean Law and Religion, Berlin, De Gruyter, 2015, Introduction, p. 1-9, ici p. 3.

3 Pour une analyse récente, voir Malcolm Bull, The Concept of the Social: Scepticism, Idleness and Utopia, Londres, Verso, 2021, chap. 1. Sur les différentes conceptions françaises du « social », voir Pierre Rosanvallon, Le modèle politique français. La société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours, Paris, Éd. du Seuil, 2004, en particulier la 2e partie.

4 Voir par exemple Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, trad. par G. Fradier, Paris, Calmann-Lévy, [1958] 1983, p. 59-76.

5 Sur cette tradition, voir la première partie de P. Rosanvallon, Le modèle politique français, op. cit., par exemple p. 59-65 et 72-75 ; sur son influence durable, voir Catherine Neveu, Citoyenneté et espace public. Habitants, jeunes et citoyens dans une ville du Nord, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2003, p. 198 (sur les communautés immigrées).

6 Voir Benjamin Constant, Écrits politiques, éd. par M. Gauchet, Paris, Le Livre de poche, 1980. Sur les débats consécutifs, voir Wilfried Nippel, Liberté antique, liberté moderne. Les fondements de la démocratie de l’Antiquité à nos jours, trad. par O. Mannoni, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, [2008] 2010, chap. 7-9. Dans une théorie résolument nouvelle, qui n’est pas totalement sans lien avec cette seconde tradition, M. Bull, The Concept of the Social, op. cit. a récemment proposé de faire du « social » un modèle pour un vivre-ensemble plus anarchique et plus sceptique, émancipé des contraintes normatives de la vie politique (voir notamment, p. 12-15, le développement consacré à la conception du « social » d’H. Arendt qu’il repense pour en faire un modèle positif).

7 Sur ce concept appliqué à l’histoire de la pensée et des interactions politiques, voir Willibald Steinmetz, Das Sagbare und das Machbare. Zum Wandel politischer Handlungsspielräume : England 1789-1867, Stuttgart, Klett-Cotta, 1993, p. 24-34.

8 Voir en particulier Vincent Azoulay, « Repolitiser la cité grecque, trente ans après », in V. Azoulay (dir), no spécial « Politique en Grèce ancienne », Annales HSS, 69-3, 2014, p. 689-719.

9 Voir Jacqueline Bordes, Politeia dans la pensée grecque jusqu’à Aristote, Paris, Les Belles Lettres, 1982 ; Verity Harte et Melissa Lane (dir.), Politeia in Greek and Roman Philosophy, Cambridge, Cambridge University Press, 2013.

10 Sur les élites civiques, voir Philippe Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs ( ive- ier siècle av. J.-C.). Contribution à l’histoire des institutions, Athènes, École française d’Athènes, 1985 ; Pierre Fröhlich et Christel Müller (dir.), Citoyenneté et participation à la basse époque hellénistique. Actes de la table ronde des 22 et 23 mai 2004, Paris, BNF, Genève, Droz, 2005. Pour une analyse récente du rôle des associations, voir Vincent Gabrielsen et Christian A. Thomsen (dir.), Private Associations and the Public Sphere: Proceedings of a Symposium Held at the Royal Danish Academy of Sciences and Letters, 9-11 September 2010, Copenhague, The Royal Danish Academy of Sciences and Letters, 2015.

11 Voir Paul Veyne, Le pain et le cirque. Sociologie historique d’un pluralisme politique, Paris, Éd. du Seuil, 1976.

12 Pour la première définition, voir P. Schmitt Pantel, « Les activités collectives… », art. cit., par exemple p. 239 ; pour la seconde, voir Oswyn Murray, « Cités de raison », in O. Murray et S. Price (dir.), La cité grecque…, op. cit., p. 13-39.

13 Voir Claude Lefort, Essais sur le politique ( xixe- xxe siècles), Paris, Éd. du Seuil, 1986.

14 Voir en particulier V. Azoulay, « Repolitiser la cité grecque… », art. cit.

15 Sur ces inscriptions en tant que sources (négligées) pour l’histoire de la rhétorique (de la distinction), voir Laurent Pernot, La rhétorique dans l’Antiquité, Paris, LGF, 2000, p. 109-112. Pour une confrontation entre textes littéraires et épigraphiques dans le but de reconstituer l’évolution de l’idéologie, voir Giovanni Salmeri, « Empire and Collective Mentality: The Transformation of Eutaxia from the Fifth Century BC to the Second Century AD », in B. Forsen et G. Salmeri (dir.), The Province Strikes Back: Imperial Dynamics in the Eastern Mediterranean, Helsinki, Suomen Ateenan-instituutin säätiö, 2008, p. 137-155.

16 Voir par exemple Quentin Skinner, Visions politiques, vol. 1, Sur la méthode, trad. par C. Hamel, Genève, Droz, [2002] 2018.

17 Voir par exemple Reinhart Koselleck, Begriffsgeschichten. Studien zur Semantik und Pragmatik der politischen und sozialen Sprache, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 2006.

18 Par exemple, Pauline Schmitt Pantel, La cité au banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecques, Rome, École française de Rome, 1992 ; Nicole Loraux, La cité divisée. L’oubli dans la mémoire d’Athènes, Paris, Payot et Rivages, 1997 ; ou les contributions à Vincent Azoulay (dir), no spécial « Politique en Grèce ancienne », Annales HSS, 69-3, 2014.

19 Pierre Rosanvallon, La démocratie inachevée. Histoire de la souveraineté du peuple de France, Paris, Gallimard, 2000, p. 34.

20 Id., Democracy: Past and Future, New York, Columbia University Press, 2006, chap. 1-2, en particulier p. 74-75 ; id., Pour une histoire conceptuelle du politique, Paris, Éd. du Seuil, 2003.

21 Id., Le modèle politique français, op. cit.

22 Eschine, Contre Timarque, I, 195.

23 Voir Démosthène, Contre Timocrate, XXIV, 155 ; Pseudo-Démosthène (Apollodore), Contre Callippos, LII, 28.

24 Voir Arnaud Macé, « La genèse sensible de l’État comme forme du commun. Essai d’introduction générale », in A. Macé (dir.), Choses privées et chose publique en Grèce ancienne. Genèse et structure d’un système de classification, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2012, p. 7-40, ici p. 11 et 13 (convergence entre κοινόν et δημόσιον) ; Alain Fouchard, « Dèmosios et dèmos : sur l’État grec », in F. de Polignac et P. Schmitt Pantel (dir.), no spécial « Public et privé en Grèce ancienne. Lieux, conduites, pratiques », Ktèma, 23, 1998, p. 59-70, ici p. 60 (sur κοινόν et δημόσιον) et 67-68 (sur δημόσιον et πολιτικόν). Comme le montrent ces auteurs, des divergences ont toujours existé entre ces trois termes : par exemple, δημόσιον pouvait être utilisé dans un sens plus technique que les autres pour désigner les propriétés ou autres items « officiels » de la polis. Voir A. Macé, « La genèse sensible de l’État… », art. cit., p. 14-15, et le tableau 1, p. 463-471.

25 Par exemple, Démosthène, Contre Euboulidès, LVII, 3 (τῶν ὑμετέρων ἱερῶν καὶ κοινῶν μετεῖχον) ; voir Nikolaos Papazarkadas, Sacred and Public Land in Ancient Athens, Oxford, Oxford University Press, 2011.

26 Voir Josine Blok, Citizenship in Classical Athens, Cambridge, Cambridge University Press, 2017, chap. 2. Pour une approche similaire du territoire de la polis, voir Denis Rousset, « Sacred Property and Public Property in the Greek City », The Journal of Hellenic Studies, 133, 2013, p. 113-133.

27 Paulin Ismard, La cité des réseaux. Athènes et ses associations ( vie- ier siècle av. J.-C.), Paris, Publications de la Sorbonne, 2010, p. 409 ; voir aussi l’ouvrage plus récent sur Rhodes à la période hellénistique de Christian A. Thomsen, The Politics of Association in Hellenistic Rhodes, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2020, chap. 7-8.

28 P. Ismard, La cité des réseaux, op. cit., p. 14-15 et p. 31.

29 Ibid., chap. 1 ; Alain Duplouy, « Les prétendues classes censitaires soloniennes. À propos de la citoyenneté athénienne archaïque », in V. Azoulay (dir), no spécial « Politique en Grèce ancienne », Annales HSS, 69-3, 2014, p. 629-658.

30 P. Schmitt Pantel, « Les activités collectives… », art. cit., p. 239, à propos de Christian Meier, Die Entstehung des Politischen bei den Griechen, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1983, et de Paul Veyne, « Critique d’une systématisation : les Lois de Platon et la réalité », Annales ESC, 37-5/6, 1982, p. 883-908.

31 Thucydide, La guerre du Péloponnèse, II, 37, 2-3.

32 Pour cette interprétation, voir Vincent Azoulay, « Isocrate, Xénophon ou le politique transfiguré », Revue des études anciennes, 108-1, 2006, p. 133-153, ici p. 135-136.

33 Démosthène, Contre Timocrate, XXIV, 192-193.

34 Comparer avec une dynamique similaire dans Démosthène, Sur la couronne, XVIII, 268.

35 P. Schmitt Pantel, « Les activités collectives… », art. cit., p. 245-246, affirme que les activités collectives hors du cadre politique institutionnel ont commencé à être appréhendées au ive siècle comme relevant de la catégorie très large et très générale du « commun » (κοινόν), dont la vie politique n’était qu’une composante ; cette interprétation n’est pas tout à fait corroborée par les textes que l’autrice cite (voir les développements sur Xénophon et Aristote ci-après). Voir aussi François de Polignac et Pauline Schmitt Pantel, « Introduction », in F. de Polignac et P. Schmitt Pantel (dir.), no spécial « Public et privé en Grèce ancienne. Lieux, conduites, pratiques », Ktèma, 23, 1998, p. 5-13, ici p. 7-8.

36 Voir V. Azoulay, « Repolitiser la cité grecque… », art. cit.

37 Isocrate, Panégyrique, IV, 78.

38 Voir en particulier Isocrate, Panathénaïque, XII, 144 ; V. Azoulay, « Isocrate, Xénophon ou le politique transfiguré », art. cit., p. 136-140.

39 Voir par exemple Platon, République ou Apologie de Socrate, 30b-32a ; Aristote, Politique, VIII.

40 Aristote, Éthique à Nicomaque, 1160a8-23.

41 Voir P. Ismard, La cité des réseaux, op. cit., p. 13-15.

42 Ibid., p. 405-406.

43 J. Blok, Citizenship in Classical Athens, op. cit.

44 Pierre Fröhlich, « La citoyenneté grecque entre Aristote et les modernes », Cahiers du Centre Gustave Glotz, 27, 2016, p. 91-136.

45 On peut comparer l’accent institutionnel du livre III de la Politique avec la vision plus large des livres VII-VIII.

46 Anthony Arthur Long et David N. Sedley, Les philosophes hellénistiques, éd. et trad. par J. Brunschwig et P. Pelleggrin, Paris, Flammarion, 3 vol., [1987] 2001, texte 22D = Épicure, Sentences vaticanes, 58.

47 A. A. Long et D. N. Sedley, Les philosophes hellénistiques, op. cit., texte 22Q = Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, X, 119.

48 A. A. Long et D. N. Sedley, Les philosophes hellénistiques, op. cit., textes 22A-C = Épicure, Doctrines capitales (Kyriai Doxai), 33, 36-37 et 40.

49 A. A. Long et D. N. Sedley, Les philosophes hellénistiques, op. cit., textes 22A-C = Épicure, Doctrines capitales (Kyriai Doxai), 38.

50 A. A. Long et D. N. Sedley, Les philosophes hellénistiques, op. cit., texte 22M = Porphyre, De l’abstinence, I, 7 (note εἰς τὴν τοῦ βίου κοινωνίαν τῶν ἀνθρώπων καὶ τὰς πρὸς ἀλλήλους πράξεις) ; voir Antonina Alberti, « The Epicurean Theory of Law and Justice », in A. Laks et M. Schofield (dir.), Justice and Generosity: Studies in Hellenistic Social and Political Philosophy; Proceedings of the Sixth Symposium Hellenisticum, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, p. 161-190, ici p. 165.

51 Voir Christian Habicht, Athens from Alexander to Antony, Cambridge, Harvard University Press, 1997, p. 171-172.

52 Voir P. Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs, op. cit. ; Volker Grieb, Hellenistische Demokratie. Politische Organisation und Struktur in freien griechischen Poleis nach Alexander dem Großen, Stuttgart, Franz Steiner, 2008 ; John Ma, « Whatever Happened to Athens? Thoughts on the Great Convergence and Beyond », in M. Canevaro et B. Gray (dir.), The Hellenistic Reception of Classical Athenian Democracy and Political Thought, Oxford, Oxford University Press, 2018, p. 277-297. Pour l’Asie mineure et la mer Égée orientale, voir les exemples d’Eresos (Peter J. Rhodes et Robin Osborne [éd.], Greek Historical Inscriptions, 404-323 BC, Oxford, Oxford University Press, 2003, no 83), d’Erythrées (I.Erythrai 503) et d’Ilion (I.Ilion 25) dans David A. Teegarden, Death to Tyrants! Ancient Greek Democracy and the Struggle against Tyranny, Princeton, Princeton University Press, 2014, chap. 4-6.

53 Par exemple, I.Priene 2 6, l. 25-26 ; 46, l. 12-13.

54 Sur le discours public des États fédéraux, voir l’index épigraphique dans Emily Mackil, Creating a Common Polity: Religion, Economy, and Politics in the Making of the Greek Koinon, Berkeley, University of California Press, 2013, p. 409-504.

55 CID IV 117 (118/7 ou 117/6 av. J.-C.), l. 11-14.

56 Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIII, 26, 3.

57 Voir aussi Liddell-Scott-Jones, s.v. συμβίωσις, citant Polybe (Histoire, V, 81, 2 ; XXXI, 25, 10) et Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, VI, 54) ainsi que les sources documentaires. La racine verbale συμβιόω (« vivre ensemble ») était employée dans des textes antérieurs en référence aux épouses, amis ou associés (voir Isocrate, Sur l’échange, XV, 97 ; Platon, Banquet, 181d) : Aristote a même utilisé l’infinitif comme un substantif (τὸ συμβιοῦν, « vivre ensemble ») pour désigner la vie partagée avec des amis ou des associés (Aristote, Éthique à Nicomaque, 1126a31, comparer avec 1165b30-31 ; La grande morale, II, 15, 9).

58 Voir Benjamin Gray, « Reconciliation in Later Classical and Post-Classical Greek Cities: A Question of Peace and Peacefulness? », in E. P. Moloney et M. S. Williams (dir.), Peace and Reconciliation in the Classical World, New York, Routledge, 2017, p. 66-85.

59 Id., « The Polis Becomes Humane? Philanthrо̄pia as a Cardinal Civic Virtue in Later Hellenistic Honorific Epigraphy and Historiography », in M. Mari et J. Thornton (dir.), no spécial « Parole in movimento. Linguaggio politico e lessico storiografico nel mondo ellenistico », Studi ellenistici, 27, 2013, p. 137-162.

60 Comparer avec Démosthène, Contre Timocrate, XXIV, 51-52.

61 Voir V. Azoulay, « Isocrate, Xénophon ou le politique transfiguré », art. cit., p. 148-151.

62 Voir par exemple Aristote, Éthique à Nicomaque, 1155a16-22 ; Polybe, Histoires, IV, 20, 1 ; comparer avec le décret d’Olbia pour Karzoazos, étudié ci-après.

63 Voir IG XII 4 1 132 (Télos, fin du ive siècle av. J.-C.), l. 4-5 et 38-39 ; IG XII 6 1 95 (Samos, iiie siècle av. J.-C.), l. 16-17 ; Tit. Cal. Test. XVI (Calymna, iiie siècle av. J.-C.), l. 37-38.

64 I.Mylasa 101, l. 37-46. Pour un exemple de son traditionalisme, la préférence accordée à la médiation aux dépens de la décision judiciaire était une marque de fabrique des inscriptions grecques relatives à la réconciliation : Astrid Dössel, Die Beilegung innerstaatlicher Konflikte in den griechischen Poleis vom 5.-3. Jahrhundert v.Chr., Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, 2003, p. 256 et 262-263.

65 I.Mylasa 101, l. 38-39.

66 Voir I.Mylasa 101, l. 15-38.

67 Carnéiscus, Philistas (v. 200 av. J.-C.), P.Herc. 1027, 4.21 (comparer avec 4.18 pour le verbe) ; comparer avec Épicure, Sentences vaticanes, 18.

68 Carnéiscus, Philistas, P.Herc. 1027, 4.18 ; SIG 3 534, l. 7-8 ; SIG 3 534B, l. 8 ; FD III 4 175, l. 7-8.

69 Pour l’épigraphie, voir le texte de Mylasa et aussi SEG 26.1817, l. 11-14. Pour un texte épicurien, voir Philodème de Gadara, Sur les dieux, livre III, col. a, fr. 87 (Diels) (qui fait le lien du concept avec συμφυλία) ; et pour d’autres textes littéraires, voir Lettre d’Aristée 169 et 246 ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, III, 18, 7 et IV, 4, 6 ; comparer avec Le troisième livre des Maccabées, II, 31, II, 33 et III, 5.

70 Julia Annas, « Aristotelian Political Theory in the Hellenistic Period », in A. Laks et M. Schofield (dir.), Justice and Generosity, op. cit., p. 74-94, ici p. 82-87.

71 Georgia Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics, Household Management, and Politics: An Edition with Translation », in W. Fortenbaugh (dir.), Arius Didymus on Peripatetic Ethics, Household Management, and Politics: Text, Translation, and Discussion, New York, Routledge, 2017, p. 1-67.

72 Sur la correspondance avec le contexte péripatéticien d’ensemble à la basse période hellénistique, connu grâce à d’autres sources, voir Philip Schmitz, « Oikos, polis und politeia–Das Verhältnis von Familie und Staatsverfassung bei Aristoteles, im späteren Peripatos und in Ciceros De officiis », Rheinisches Museum für Philologie, 160, 2017, p. 9-35.

73 G. Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics… », art. cit., section 26 Tsouni, 148.4 ; voir Robert W. Sharples, Peripatetic Philosophy, 200 BC to AD 200: An Introduction and Collection of Sources in Translation, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, chap. 15A, section 44.

74 G. Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics… », art. cit., section 3 Tsouni, 120.14.

75 Aristote, Éthique à Eudème, 1242a22-b1.

76 G. Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics… », art. cit., section 3 Tsouni, 120.9-20.

77 I.Priene 2 63, l. 17-21.

78 Épictète, Entretiens, III, 13, 5-6 : ἀπὸ τοῦ φύσει κοινωνικοῦ εἶναι καὶ φιλαλλήλου καὶ ἡδέως συναναστρέφεσθαι ἀνθρώποις.

79 SIG 3 534, l. 7-8 ; 534B, l. 8 ; FD III 4 175, l. 7-8.

80 Pour un aperçu récent, voir Richard Alston, « Post-Politics and the Ancient Greek City », in O. M. van Nijf et R. Alston (dir.), Political Culture in the Greek City after the Classical Age, Louvain, Peeters, 2011, p. 307-336.

81 Voir Pierre Fröhlich et Patrice Hamon (dir.), Groupes et associations dans les cités grecques ( iiie siècle av. J.‑C.- iie siècle ap. J.‑C.), Genève/Paris, Droz/EPHE, 2012. Sur les associations à Athènes, voir Ilias N. Arnaoutoglou, “Thusias heneka kai sunousias”: Private Religious Associations in Hellenistic Athens, Athènes, Academy of Athens, 2003 ; P. Ismard, La cité des réseaux, op. cit., chap. 5. Pour Rhodes, voir C. A. Thomsen, The Politics of Association…, op. cit.

82 Pour les riches sources épigraphiques, voir John S. Kloppenborg et Richard S. Ascough (éd.), Greco-Roman Associations: Texts, Translations, and Commentary, vol. 1, Attica, Central Greece, Macedonia, Thrace, Berlin, De Gruyter, 2011 ; Philip A. Harland (éd.), Greco-Roman Associations: Texts, Translations and Commentary, vol. 2, North Coast of the Black Sea, Asia Minor, Berlin, De Gruyter, 2014 ; également l’Inventory of Ancient Associations Database de Copenhague, https://ancientassociations.ku.dk/CAPI/.

83 Voir Benedikt Eckhardt, « Romanization and Isomorphic Change in Phrygia: The Case of Private Associations », The Journal of Roman Studies, 106, 2016, p. 147-171.

84 Voir C. A. Thomsen, The Politics of Association…, op. cit., chap. 7.

85 Voir par exemple Cicéron, De l’Orateur, I, 85-89, et Elizabeth Rawson, « Cicero and the Areopagus », Athenaeum, 63, 1985, p. 44-67, ici p. 53-54.

86 Voir SEG 39.1243 (Colophon, fin du iie siècle av. J.-C., décret pour le citoyen Polémaios), col. V, l. 1-11 ; comparer avec col. I, l. 22-36. Comparer avec Actes des Apôtres, XVII, 17-22.

87 Voir par exemple Strabon, Géographie, XIV, 5, 12-15 (à propos de la cité de Tarse) ; plus généralement, voir Johannes Engels, « Ἄνδρες ἔνδοξοι or ‘Men of High Reputation’ in Strabo’s Geography », in D. Dueck, H. Lindsay et S. Pothecary (dir.), Strabo’s Cultural Geography: The Making of a Koloussourgia, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, p. 129-143.

88 Plutarque, Préceptes politiques, 814a-c.

89 Comparer, par exemple, I.Priene 2 68-70 (ier siècle av. J.-C.) avec des décrets hellénistiques antérieurs de Priène, comme I.Priene 2 20-28. Sur certains des changements abordés ici, voir Giovanni Salmeri, « Reconstructing the Political Life and Culture of the Greek Cities of the Roman Empire », in O. M. van Nijf et R. Alston (dir.), Political Culture…, op. cit., p. 197-214, ici p. 206-207.

90 Voir aussi E. Mackil, Creating a Common Polity, op. cit.

91 Anna Heller et Anne-Valérie Pont (dir.), Patrie d’origine et patries électives : les citoyennetés multiples dans le monde grec d’époque romaine, Bordeaux, Ausonius, 2012.

92 Christel Müller, « La (dé)construction de la politeia. Citoyenneté et octroi de privilèges aux étrangers dans les démocraties hellénistiques », in V. Azoulay (dir), no spécial « Politique en Grèce ancienne », Annales HSS , 69-3, 2014, p. 753-775.

93 Voir Oliver Marchart, Post-Foundational Political Thought: Political Difference in Nancy, Lefort, Badiou and Laclau, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2007 ; Engin F. Isin (dir.), Recasting the Social in Citizenship, Toronto, University of Toronto Press, 2008.

94 Voir R. Alston, « Post-Politics and the Ancient Greek City », art. cit. Voir aussi Robin Osborne, Greek History: The Basics, Londres, Routledge, 2014, p. 139 : « La cité avait été réduite à une simple ville. »

95 Voir notamment P. Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs, op. cit., p. 56-59. Voir aussi Friedemann Quaß, Die Honoratiorenschicht in den Städten des griechischen Ostens, Stuttgart, Franz Steiner, 1993, qui situe les changements plus tôt dans la période hellénistique que P. Gauthier.

96 H. Arendt, Condition de l’homme moderne, op. cit., p. 76-89.

97 Voir Chantal Mouffe, On the Political, New York, Routledge, 2005, p. 72-76, ici p. 72. Pour un aperçu, voir Japhy Wilson et Erik Swyngedouw (dir.), The Post-Political and Its Discontents: Spaces of Depoliticisation, Spectres of Radical Politics, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2014.

98 Sur ce tableau complexe et contrasté, voir par exemple Riet van Bremen, The Limits of Participation: Women and Civic Life in the Greek East in the Hellenistic and Roman Periods, Amsterdam, J. C. Gieben, 1996 ; P. Fröhlich et C. Müller, Citoyenneté et participation…, op. cit. ; Arjan Zuiderhoek, « On the Political Sociology of the Imperial Greek City », Greek, Roman, and Byzantine Studies, 48, 2008, p. 417-445 ; Anna Heller, « La cité grecque d’époque impériale : vers une société d’ordres ? », Annales HSS, 64-2, 2009, p. 341-373 et, plus récemment, ead., L’âge d’or des bienfaiteurs. Titres honorifiques et sociétés civiques dans l’Asie Mineure d’époque romaine ( ier s. av. J.-C.- iiie s. apr. J.-C.), Genève, Droz, 2020 ; Cédric Brélaz, « La vie démocratique dans les cités grecques à l’époque impériale romaine. Notes de lectures et orientations de la recherche (note critique) », Topoi, 18-2, 2013, p. 367-399 ; Henri-Louis Fernoux, Le dēmos et la cité. Communautés et assemblées populaires en Asie Mineure à l’époque impériale, Rennes, PUR, 2011 ; G. Salmeri, « Reconstructing the Political Life… », art. cit. ; Christian Mann et Peter Scholz (dir.), « Demokratie » im Hellenismus. Von der Herrschaft des Volkes zur Herrschaft der Honoratioren ?, Mayence, Antike, 2012 ; John Ma, Statues and Cities: Honorific Portraits and Civic Identity in the Hellenistic World, Oxford, Oxford University Press, 2013, en particulier la 1re partie ; voir aussi id., « Public Speech and Community in the Euboicus », in S. Swain (dir.), Dio Chrysostom: Politics, Letters, and Philosophy, Oxford, Oxford University Press, 2002, p. 108-124 ; C. Müller, « La (dé)construction de la politeia », art. cit.

99 Voir l’exposé des idées de Hiéroclès chez Jean Stobée, Florilège, IV, 671, l. 16-21, avec Anthony A. Long, « Hierocles on Oikeiōsis and Self-Perception », in Stoic Studies, Cambridge, Cambridge University Press, 1996, p. 250-263.

100 Voir par exemple V. Azoulay, « Isocrate, Xénophon ou le politique transfiguré », art. cit., p. 151 et 153.

101 Claudia Rapp, « City and Citizenship as Christian Concepts of Community in Late Antiquity », in C. Rapp et H. A. Drake (dir.), The City in the Classical and Post-Classical World: Changing Contexts of Power and Identity, Cambridge, Cambridge University Press, 2014, p. 153-166.

102 Par exemple, Strabon, Géographie, III, 2, 15 ; VII, 4, 6 ; XIV, 3, 2 ; XVII, 1, 3.

103 Par exemple, SEG 39.1243 (Colophon, basse époque hellénistique), col IV, l. 24-34.

104 Par exemple, SEG 38.1396, décret hellénistique tardif de Pergè pour le gymnasiarque Stasias qui « participe à la vie politique de la meilleure manière possible » (ἄριστα πολιτευόμενος, l. 22-24, 59-60).

105 IG XII 5 274 ou 321 (Paros, période hellénistique) ; voir aussi IG IX 1 540 (Leucade, période impériale).

106 I.Metropolis 1, texte B, l. 27-28.

107 Plutarque, Si la politique est l’affaire des vieillards, 791c et 796c-797a.

108 Voir V. Azoulay, « Isocrate, Xénophon ou le politique transfiguré », art. cit., p. 148-151.

109 Voir Plutarque, Préceptes politiques, 800d. À l’inverse, Sur la monarchie, la démocratie et l’oligarchie (826c-e) présente une conception plus étroite et plus institutionnelle de la politeia, mais des doutes existent sur le fait que Plutarque en soit l’auteur : voir G. J. D. Aalders, « Plutarch or Pseudo-Plutarch? The Authorship of De Unius in Re Publica Dominatione », Mnemosyne, 35-1/2, 1982, p. 72-83.

110 TAM V 1 166, l. 6-9 (du katoikia d’Encekler sur le territoire de la polis de Saittai en Lydie, période impériale).

111 Pour un état récent du débat au sujet de l’usage de cette langue en Lycie (avec un consensus sur « citoyenneté » comme signifié du terme), voir Christina Kokkinia, « Opramoas’ Citizenships: The Lycian Politeuomenos-Formula », in A. Heller et A.-V. Pont, Patrie d’origine et patries électives, op. cit., p. 327-339 ; Patrick J. Baker et Gaétan Thériault, « Xanthos et la Lycie à la basse époque hellénistique. Nouvelle inscription honorifique xanthienne », Chiron, 48, 2018, p. 301-332, ici p. 306-307 ; voir également la nouvelle inscription éditée (p. 302), l. 3-5, comparer avec l. 20-21.

112 I.Metropolis 1, texte B, l. 10-12.

113 I.Kaunos 30, ier ou iie siècle ap. J.-C., l. 15-18 : ἐπεικῆ καὶ ἰσότειμον τὸν ἑαυτοῦ παρεῖχεν βίον αἰδούμενος μὲν τοὺς πρεσβυτέρους ὡς πατέρας, φιλοστόργως δὲ καὶ φιλοκαλῶς προσφερόμενος πάσῃ ἡλικίᾳ, δίκαιος ἐμ πολιτείᾳ, ἁγνὸς καὶ περὶ τὰς δημοσίας πίστεις, ζηλωτὸς τῆς σωφροσύνης, εὐσεβὴς καὶ φιλόστοργος πρὸς τοὺς οἰκείους, ἀμείμητος πρὸς τοὺς φίλους, ἐπεικὴς καὶ φιλάνθρωπος πρὸς τοὺς οἰκέτας.

114 Voir IOSPE I² 32, iiie siècle av. J.-C., face B, l. 76 : ἐν τοῖς τῆς πολιτείας χρόνοις.

115 Adolf Wilhelm, « Zum griechischen Wortschatz », Glotta, 14/1-2, 1925, p. 68-84, ici p. 78-82, avec de nombreux exemples.

116 I.Kaunos 139, IIIc, l. 19-21.

117 Adolf Wilhelm, Neue Beiträge zur griechischen Inschriftenkunde, vol. 1, Vienne, Hölder-Pichler-Tempsky, 1911, p. 56-57, l. 18-19 ; comparer avec le décret du katoikia lydien examiné dans la section précédente.

118 Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines, I, 41, 1.

119 I.Priene 2 64, l. 16-23 : βεβιωκὼς εὐσ[εβῶς μὲ]ν πρὸς θεούς, ὁ[σ]ίως δὲ πρὸς τοὺς γονεῖς καὶ τοὺ[ς συμ]β[ι]οῦντας ἐν οἰκ[ε]ιότηιτι καὶ χρήσ̣ει κ̣α̣ὶ τοὺς λοιπο̣[ὺς] πολίτας πάντας, δικαίως δὲ καὶ φιλοδόξως προσε[νην]εγμένος τῆι πατρίδι καὶ καταξίως τῆς τῶν πρ[ογόνων] ἀρετῆς τε καὶ δόξης, διαμαρ[τ]υρουμένην ἐσχηκ̣[ὼς διὰ παν]τὸς τοῦ βίου τὴν παρὰ τῶν θεῶν εὐμένεια[ν] κα̣[ὶ τὴν παρὰ] [τ]ῶν [σ]υμπολιτευομένων καὶ τῶν κατοικού̣[ντων εὔνοια]ν ἐπὶ τοῖς κατὰ τὸ κάλλιστον πρασσο̣[μένοις…].

120 Voir par exemple P. A. Harland (éd.), Greco-Roman Associations, vol. 2, op. cit., p. 195.

121 Voir Cicéron, Des devoirs, I, 50-58 ; G. Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics… », art. cit., section 3 Tsouni, 120.9-122.9 ; section 9 Tsouni, 127.4-9 ; comparer également avec les idées formulées plus tard par le stoïcien Hiéroclès, évoquées plus haut.

122 Philodème de Gadara, De la piété, livre I, l. 1505-1556.

123 SEG 46.1721, l. 5-21, avec Philippe Gauthier, « Bienfaiteurs du gymnase au Létōon de Xanthos », Revue des études grecques, 109-1, 1996, p. 1-34. Sur les neoi comme groupes se situant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la polis et de sa vie politique, voir Riet van Bremen, « Neoi in Hellenistic Cities: Age Class, Institution, Association? », in P. Fröhlich et P. Hamon, Groupes et associations…, op. cit., p. 31-59.

124 IOSPE I² 39. Voir Angelos Chaniotis, « Political Culture in the Cities of the Northern Black Sea Region in the ‘Long Hellenistic Age’ (The Epigraphic Evidence) », in V. Kozlovskaya (dir.), The Northern Black Sea in Antiquity: Networks, Connectivity, and Cultural Interactions, Cambridge, Cambridge University Press, 2017, p. 141-166.

125 SEG 39.1243, col. II, l. 3-31, ici l. 16-18.

126 Sur le mélange complexe entre large participation, initiative citoyenne et domination de l’élite dans les poleis de la basse époque hellénistique, voir P. Fröhlich et C. Müller, Citoyenneté et participation…, op. cit.

127 En particulier H.-L. Fernoux, Le dēmos et la cité, op. cit. ; voir aussi A. Heller, « La cité grecque d’époque impériale », art. cit.

128 Strabon, Géographie, I, 2, 8 et XV, 1, 53.

129 Strabon, Géographie, I, 1, 18 ; voir aussi XVI, 2, 38.

130 Voir Jean-Luc Nancy, La communauté désœuvrée, Paris, Christian Bourgois, 1990 ; C. Mouffe, On the Political, op. cit. Pour une analyse, voir O. Marchart, Post-Foundational Political Thought, op. cit., chap. 3.

131 G. Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics… », art. cit., section 7 Tsouni, 125.10-23. Parce qu’il décrit une sphère entière de la vie en commun, le mot κοινωνικός peut ici être traduit comme « social » au sens de cet article, comme dans le passage de Strabon discuté plus haut.

132 J. Annas, « Aristotelian Political Theory », art. cit., p. 87 (comparer avec p. 82), décèle toutefois une forte convergence de sens entre les deux termes.

133 Voir par exemple Aristote, Éthique à Nicomaque, 1098a20-1098b8 (I, 5) ; G. Tsouni, « Didymus’ Epitome of Peripatetic Ethics… », art. cit., section 7 Tsouni, 125.10-23.

134 Pour cette évolution, voir J. Annas, « Aristotelian Political Theory », art. cit., p. 87.

135 Aristote, Éthique à Nicomaque, 1161b12-15 et Pseudo-Aristote, Constitution des Athéniens, LII, 2 ; comparer avec Démosthène, Sur les symmories, XIV, 16. Le terme pouvait également avoir un sens plus générique chez Aristote : Politique, 1283a38.

136 Cicéron, Des devoirs, I, 17, 53.

137 Voir V. Azoulay, « Isocrate, Xénophon ou le politique transfiguré », art. cit., p. 135, n. 6, sur la conception institutionnelle de la politeia dans les décrets classiques, bien qu’une exploration complémentaire du social fasse défaut aux inscriptions de l’époque classique.

138 Pour quelques exemples, voir P. Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs, op. cit. ; John Ma, « Fighting Poleis of the Hellenistic World », in H. van Wees (dir.), War and Violence in Ancient Greece, Swansea, The Classical Press of Wales, 2000, p. 337-376 ; V. Grieb, Hellenistische Demokratie, op. cit.

139 Voir, pour l’histoire grecque ancienne de manière générale, Kostas Vlassopoulos, Unthinking the Greek Polis: Ancient Greek History beyond Eurocentrism, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, chap. 3 et 6 ; P. Ismard, La cité des réseaux, op. cit., p. 405-411.

140 Il n’est pas question ici d’un lien généalogique, bien que le traité Des devoirs de Cicéron, inspiré en partie des débats de la basse époque hellénistique (voir supra), puisse avoir exercé une influence sur l’évolution des concepts modernes et contemporains.

141 Voir Jürgen Habermas, L’espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, trad. par M. B. de Launay, Paris, Payot, [1962] 1978 et son influence.

142 Voir par exemple Dana Villa, « The Legacy of Max Weber in Weimar Political and Social Theory », in P. E. Gordon et J. P. McCormick (dir.), Weimar Thought: A Contested Legacy, Princeton, Princeton University Press, 2013, p. 73-98, ici p. 79.

143 Voir Max Weber, Le savant et le politique, trad. par J. Freund, Paris, Union générale d’éditions, [1919] 1963.

144 Voir P. Rosanvallon, Le modèle politique français, op. cit., chap. 5 (par exemple, p. 143) et 10.

145 Ibid., p. 11-12.