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L'Islam ancien récupéré à l'histoire

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Jusqu'à une époque récente, deux attitudes se partageaient le vaste monde des islamisants, islamologues, spécialistes de l'Islam : celle de l'orientaliste, engagé dans l'étude d'une structure culturelle-religieuse étrangère, celle du musulman lié par sa foi et son appartenance culturelle. Le premier était distant, quelquefois hostile, le second, collant entièrement à un monde menacé par le regard de l'Autre, versait dans l'apologétique ou la mythologisation. L'un et l'autre référaient à un Islam normatif, statique, soustrait à l'évolution historique, aux forces matérielles, aux déterminismes géopolitiques comme à la dialectique sociale.

Type
La Civilisation Islamique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1975

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References

Notes

1. Lombard, Maurice, Espaces et réseaux du Haut Moyen Age, Mouton, 1972, 230 p.CrossRefGoogle Scholar ; Udovitch, A., Partnership and Profit in médiéval Islam, Princeton, Princeton University Press, 1970, 282 p.CrossRefGoogle Scholar ; M. A. Shaban, Islamic History A.D. 600-750. A New Interprétation,Cambridge, Cambridge University Press, 1971, 198 p.

2. L'Islam dans sa première grandeur,Paris, Flammarion, 1971.

3. Publié dans Annales E.S.C.,avril-juin 1947, pp. 143-160.

4. Initialement publié dans Annales E.S.C.,avril-juin 1948, pp. 188-199.

5. Paru dans Les Cahiers de Bruges 3,juin 1953, pp. 104-131.

6. Outre l'article de Lopez paru dans Spéculumen 1943 et qui précède donc celui de Lombard, citons : S. Bolin, « Mohammed, Charlemagne and Ruric », The Scandinavian EconomieHistory Review,I, 1953 ; Éd. Perroy, « Encore Mahomet et Charlemagne », Revue Historique, 1954 ; F. Himly, «Y a-t-il emprise musulmane sur l'économie des États européens du VIIe au xe siècle ? » Revue Suisse d'Histoire,V, 1955 ; R. S. Lopez, « East and West in the early Middle Ages », Xe Congrès international des Sciences historiques,Rome, 1955, Iii ; J. Duplessis, « La circulation des monnaies arabes en Europe du VIIe au xine siècle », Revue Numismatique,1956 ; P. Grierson, « The monetary Reform of Abdelmalik », J.E.S.H.O.,III, 1960 ; C. Cipolla, « Sans Mahomet Charlemagne est inconcevable», Annales E.S.C.,XVII, 1962; Karl F. Morrison, « Numismatics and Carolingian Trade », Spéculum,1963.

7. Le mot Rahdàrest d'origine persane et voulait dire à l'origine : hypocrite. Certaines sources géographiques font mention d'un Bàb al-Rahàdirou Rahâdîn à Kairouan. Al-Qâli, le savant musulman, était qualifié dans sa biographie de Rahdâr = commerçant itinérant. Dans les Fatâwà d'Ibn Sahl, on trouve encore la mention de ce terme. Cf. aussi les Shawàhid al-Musliminet Poinssot, Inscriptions Kairouanaises,où nous avons des listes de Rahdâr musulmans. Un archéologue tunisien, M. Chabbouh, prépare une étude sur le sujet.

8. Le changement et la tradition,trad. fr., Paris, éd. Payot, 1969.

9. Partnership and Profit in Médiéval Islam.

10. Islamic History A.D. 600-750. A new Interprétation.

11. Cf. à ce sujet Max Weber, Economie et Société,trad. fr., Paris, Pion, p. 589 qui nous dit : « L'aumône est aussi un élément universel et premier de toute religion éthique ».

12. ‘Amr bal'Âs. prit seul l'initiative de conquérir l'Egypte et, plus tard, les Arabes du ‘Umân prirent celle de pénétrer dans le Fârs, ce que ‘Umar ne voulait pas.

13. Même les travaux de Ahmad Sâlah al'-Ali demeurent descriptifs et statiques. On s'étonnera cependant de ne pas voir citer la Muqaddimade A. Dûrî, Beyrouth, 1961.

14. En gros, notre analyse du cas de Kûfa coïncide avec celle de Shaban, mais la situation nous paraît plus complexe : étude à venir sur Kûfa ainsi qu'en préparation, un article dans l'Encyclopédie de l'Islam. Signalons aussi deux articles remarquables d'un autre universitaire de Cambridge, Martin Hinds, publiés dans l'International Journal of Middle East Studies.” Kûfan political alignments and their background in the mid-seventh century A.D. », 2 (1971) et «The murder of the Caliph ‘Uthmân », 3 (1972). On peut s'étonner que les deux historiens ne se citent pas, d'autant que leurs vues se recoupent assez souvent. Pour l'essentiel, Hinds pense que le meurtre de ‘Uthmân est causé par le mécontentement des premiers venus à la fois contre la centralisation et contre la résurgence du leadership tribal traditionnel. Mais il erre complètement en liant l'opposition kûflote à Jazira, car si on retrouve dans cette province certains dirigeants, c'est parce qu'ils y ont été exilés par ‘Uhtmân, puis par Mu'âwiya, alors gouverneur de Syrie. Cela dit, sa lecture de l'Islam primitif, autant que celle de Shaban montre que le matériel dont nous disposons est, contrairement à ce qu'on a répété pendant un siècle, riche et substantiel. Elle montre aussi qu'il est temps d'aller encore au-delà de ce qu'ils ont fait mais dans le même sens.