Au delà de la trame des événements historiques, les connus et les moins connus, voir se former, vivre, évoluer un groupe social, uni fortement dans ses intérêts, aussi bien que très diversifié dans ses éléments constitutifs, tel est le but que se propose et le spectacle que nous offre M. Bernard Bailyn, dans son beau livre, The New England Merchants in the Seventeenth Century. Le titre signale bien le contenu du livre : il ne s'agit pas, au sens banal, d'une histoire économique de la Nouvelle-Angleterre, mais bien du destin d'une classe, à supposer que ce mot si fallacieux convienne en l'occurrence ; en tout cas la « classe » la plus vivante de ces colonies nouvelles, tournée vers l'extérieur, par métier d'abord, par goût ensuite et par intérêt, cela va sans dile ; un des facteurs essentiels qui contribuèrent, en moins d'un siècle, à changer si vite la physionomie économique et plus encore sociale du pays nouveau.