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Politique et religion dans l'Ouest

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Jean-Louis Ormières*
Affiliation:
E.H.E.S.S.

Extract

Il aura fallu plusieurs décennies pour nuancer, voire contredire, certaines des affirmations contenues dans l'étude magistrale et désormais classique d'André Siegfried, Tableau politique de la France de l'Ouest. En revanche la thèse de P. Bois, Paysans de l'Ouest (qui est pourtant à l'origine de cette remise en cause et a, incontestablement, fait faire un grand pas à la recherche historiographique concernant la chouannerie), a dès sa publication été l'objet de jugements contradictoires. Mais tous les commentateurs ont souligné l'originalité et le brio de la démarche « structuralo-événementialo-structurelle » qu'utilise P. Bois pour comprendre la géographie électorale de la Sarthe et plus particulièrement la frontière qui sépare l'Ouest réactionnaire du Sud-Est où prédomine la gauche. Contrairement à A. Siegfried, il n'aperçoit dans ce département aucun rapport entre le régime foncier et les options politiques.

Summary

Summary

Local studies focusing on elections of the revolutionary period are still scarce. Comparing figures of non-voters in 1790, 1791 and 1792 in two regions (Maine and Anjou) which have been concerned by the uprising of 1793, little connection is to be found between the political behaviour and the social and economic features of areas loyal to the Republic and those where people joined the Counter-Revolution. The social background of delegates for the 1790's election does not indicate a peculiar hostility or hatred of peasants toward urban bourgeoisie as has often been said. Priest are often elected to be presidents of electoral local meetings. In all the districts of Mayenne and Maine-et-Loire where a large majority refused to go voting in 1791 and 1792 the priests who accepted the clergy's civil Constitution were a tiny minority. These abstentions in the West are a sign of clergy by the new regime. The religious factor in the Counter-Revolution seems to be more important than recent studies tend to demonstrate.

Type
La Révolution Française
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1985

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References

Notes

Je tiens tout particulièrement à remercier Mona Ozouf pour ses nombreux conseils ainsi que François Furet qui m'a encouragé dans mes recherches.

1. Je pense principalement à l'ouvrage de Ch. Tilly qui contredit sur plusieurs points la thèse de Bois, P., La Vendée : Révolution et Contre-Révolution, Paris, Fayard, 1970, 305 p.Google Scholar Il faut noter ici que l'audience de cet ouvrage dépasse le cadre de la seule discipline historique puisqu'un sociologue comme P. Bourdieu n'a pas hésité à faire siennes les principales conclusions de Bois, P.. Voir son article, Bourdieu, P., « Une classe objet », Actes de la Recherche en Sciences sociales, n° 17-18, 1977.Google Scholar

2. L'expression est d'Le Roy Ladurie, E., « Événement et longue durée dans l'histoire sociale : l'exemple chouan », Communication, n° 18, 1972.Google Scholar

3. Nous nous appuyons en cela sur la thèse d'État de Petitfrère, Cl., Bleus et Blancs en Anjou, 1789-1793, Lille-Paris, 1979, 2 vols, 1428 p.Google Scholar

4. Rappelons que les élections de 1790, comme celles de 1791 et 1792 sont à 2 degrés, le suffrage est presque universel ; sont admis à voter dans les assemblées primaires les hommes, ou citoyens actifs, âgés de plus de 25 ans (en 1792 la distinction entre citoyens actifs et citoyens passifs est supprimée, tous les hommes de plus de 21 ans sont admis aux assemblées) qui paient un impôt équivalent à plus de trois journées de travail et qui ne sont pas domestiques. Ces citoyens actifs se réunissent au chef-lieu de canton pour désigner les électeurs (pour être éligible il faut s'acquitter d'un impôt de plus de dix journées de travail) qui nommeront à leur tour les administrateurs de districts et de départements et les députés aux Assemblées nationales (1791 et 1792).

5. Comme indice de patriotisme, P. Bois relève que l'impopularité des ordres privilégiés est plus grande à l'ouest que dans le reste du département, mais il ne se pose pas la question de l'authenticité des cahiers. Par ailleurs dans le Bas-Anjou où l'opposition entre l'Est républicain (Saumurois) et l'Ouest contre-révolutionnaire (Mauges) est encore plus nette, le schéma revendicatif est inversé : les doléances antiseigneuriales sont plus nombreuses à l'est qu'à l'ouest.

6. Arch. Nat., B I 19. Procès-verbaux des élections aux assemblées primaires de 1790 et Arch. Dép. de Laval, L 1000.

7. P. Bois, op. cit., p. 618. Soulignons au passage que l'auteur accorde aux tisserands une influence qu'il refuse aux membres du clergé ; or nul ne contestera que ceux-ci jouissent d'un prestige social bien plus grand que ceux-là.

8. Pour le Haut-Maine (Sarthe), P. Bois considère que 30 000 personnes (p. 233) vivent principalement de la fabrication de toiles alors que pour la Mayenne un rapport d'inspecteur indique que ce travail occupe 30 à 40 000 familles, soit près de 120 000 personnes. Pour la seule fabrique de Laval dont les métiers sont répandus dans plus de 50 paroisses distantes de 2 jusqu'à 8, 9 et 10 lieues à la ronde, 10 000 ouvriers au moins sont employés au tissage. Arch. Nat., F12 1426 et F121427.

9. Dans ses Études orléanaises, Paris, Imprimerie nationale, 1962, 2 tomes, il remarque (p. 74), que plus la région est pauvre, plus les assemblées de mars 1789 sont nombreuses. Ainsi la Sologne et le pays forestier sont plus participationnistes que la Beauce. Dans les régions aux contrastes sociaux forts comme la Beauce, les prolétaires ruraux prévoyant le peu de cas que l'on ferait de leurs réclamations ont préféré s'abstenir.

10. Marx, Roland, Recherches sur la vie politique de l'Alsace prérévolutionnaire et révolutionnaire, Strasbourg, 1966, 196 p.Google Scholar

11. Montchamp, D., Les événements de mars 1789 en Bas-Anjou, 1973, mémoire de maîtrise E.H.E.S.S. Google Scholar

12. Lebrun, F., Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, Paris, Mouton, 1971, 562 p.CrossRefGoogle Scholar

13. Ch.Tilly, op. cit.

14. En Ille-et-Vilaine, Roger Dupuy indique que les « aristocrates » l'emportent nettement dans les régions les plus pauvres du département, mais il s'interroge sur le patriotisme exacerbé du district de La Guerche alors que le terroir n'y est guère meilleur que dans le district aristocrate de Redon ; Dupuy, R., La Garde nationale et les débuts de la Révolution en Ille-et-Vilaine (1789- 1793), Paris, Klincksieck, 1972, 284 p.Google Scholar

15. Pour 1789 il faut se défier de toute correspondance entre le type de présidence et les attitudes futures. Ainsi Ch. Tilly oppose le Saumurois où la prépondérance des syndics dans les assemblées annonce la structure municipale modernisante de cette région, alors que dans les Mauges les juges seigneuriaux président le plus souvent les assemblées. Cependant A. Le Moy qui a le premier souligné l'indiscutable puissance des officiers seigneuriaux dans les Mauges indique que dans l'outre-Maine (Craonnais, Segréen) les syndics se sont trouvés en majorité à la présidence de l'assemblée. La présence d'un personnage aussi « moderne » que le syndic dans le Craonnais comme dans le Saumurois n'explique donc pas que l'une et l'autre de ces régions aient pris des positions opposées par la suite.

16. 13 « bourgeois », 13 professions « libérales », 4 représentants du commerce et du négoce, 1 fermier général.

17. Dans un département où quelques mois plus tard près de 80 Vo des curés vont refuser la Constitution civile, c'est une présence dont il faudra tenir compte pour les événements à venir. Voir Abbé Angot, Dictionnaire historique de la Mayenne. Lecoq, F., Documents authentiques pour servir à l'histoire de la Constitution civile du clergé dans le département de la Mayenne, Laval, 1891, 2 Google Scholar tomes et Gaugain, F., Histoire de la révolution de la Mayenne, Laval, 3 vols.Google Scholar

18. P. Bois, op. cit., p. 262.

19. Arch.Nat., FI CIII, Mayenne 1 Esprit public.

20. Il fut avec son frère un des représentants du tiers état les plus combatifs du parti « bourgeois » et participa avec Volney et La Revellière-Lepeaux à la lutte contre Walsh Serrant et ses officiers seigneuriaux. Voir à ce sujet, A. le Moy, Cahiers de doléances des corporations de la ville d'Angers et des paroisses de la sénéchaussée particulière d'Angers pour les états généraux de 1789, 2 vols, Angers, 1915-1916, et A. Meynier.

21. P. Bois, op. cit., p. 249.

22. Bodinier, G., Les élections et les représentants du Maine-et-Loire depuis 1789, Angers, 1888.Google Scholar

23. Arch. Nat., B111140, sénéchaussée de Saumur (souligné par nous).

24. On peut citer à cet égard G. Lefèbvre, qui dans sa thèse sur Les paysans du Nord, souligne également l'existence de revendications faisant état d'une certaine autonomie du mouvement paysan « Un ordre de paysan fut demandé à Lecluse et à Montigny-en-Ostrevent ; à Houplins, on proposa que les paysans formassent la moitié du tiers ; le bailliage de Quesnoy fit la même proposition pour les élections aux états généraux » ; note 1, p. 333.

25. Cobban, A., Le sens de la Révolution française, Paris, Julliard, 1984.Google Scholar Voir plus particulièrement son chapitre : La campagne contre la ville, pp. 106-118.

26. P. Bois, op. cit., p. 266. L'auteur fait remarquer que les chiffres sont plus élevés en ville, : 50 % à Mamers, 35 % à La Flèche, 24 % au Mans ; en Maine-et-Loire cependant on ne retrouve guère de différence entre villes et campagne, à Angers on ne compte que 12 % de citoyens actifs présents aux assemblées de 1791 (626 votants pour 5 180 citoyens actifs), soit une proportion voisine de la plupart des cantons ruraux de l'ouest du département et moindre que plusieurs cantons de l'est.

27. Edelstein, « Vers une ‘ sociologie électorale ’ de la Révolution française : citadins et campagnards », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1975, oct.-déc, t. XXII.

28. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 321.

29. Certains dossiers de la série L qui n'ont pas trait aux élections peuvent cependant fournir de précieux renseignements à ce sujet. Ainsi dans le dossier L 365 une lettre indique qu'en 1790, 600 votants étaient présents à l'Assemblée primaire du canton de Bouille Menard (district de Segré), ce qui est beaucoup et tendrait à confirmer une forte participation des citoyens actifs en 1790.

30. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 328 et 328 bis.

31. Il faut dire qu'il nous manque les données pour 3 cantons sur 6.

32. M. Reinhardt, Le département de la Sarthe sous le régime directorial, Saint-Brieuc, 1934, pp. 258-262 cité par Edelstein, art. cité n. 27.

33. Arch. Maine-et-Loire, 1 L 321, et Arch. Mayenne, L 1000.

34. Publiés le 2 janvier 1791 ces décrets étaient exécutoires dans les huit jours à compter de cette date.

35. P. Bois, op. cit., p. 597. Pour un bon exposé du problème, voir l'ouvrage de B. Plongeron, Conscience religieuse en révolution. Regards sur l'historiographie de la Révolution française, Paris, Éd. ASJ Picard, 1969, 352 p.

36. Ch. Tilly, op. cit., p. 245.

37. Queruau-Lamerie, E., Le clergé du département de Maine-et-Loire pendant la Révolution, Angers, 1899 Google Scholar et Le rétablissement du Culte après la Terreur… Orthodoxes et constitutionnels, 1795-1803, Angers, 1902, 106 p.

38. Perrin Du Rouvray, M., Dictionnaire biographique du clergé angevin en 1789 et sous la Révolution, Angers, s. d. (1975)Google Scholar, ex. dactyl. cité par S. Chassagne, « L'Église d'Angers et la Révolution », dans L'Église de France et la Révolution, histoire régionale, t. I, L'Ouest, Paris, Beauchesne, 1983,90 p.

39. F. Gaugain, op. cit.

40. P. Bois, op. cit., p. 266.

41. Arch. Nat., D IV 40. Lettre des administrateurs du département de Maine-et-Loire du 3 juin 1791.

42. H. Pommeret, L'Esprit public dans le département des Côtes-du-Nordpendant la Révolution, 1789-1799, Saint-Brieuc, 1921, 523 p.

43. Arch. Dép. Angers, 1 L 961.

44. Segré comprenait alors deux paroisses, Saint-Sauveur et La Madeleine.

45. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 961.

46. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 365.

47. Id.

48. Id.

49. Arch. Dép., 1 L 365. Souligné par nous, on voit là que le clergé a fortement aidé à détourner les paysans de l'acquisition de biens nationaux.

50. Id.

51. Id.

52. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 152-153. Correspondance du député de l'Aveyron à l'Assemblée nationale.

53. Arch.Nat.,F73682.

54. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 365.

55. Id.

56. Arch. communales de Villemoisan. Registre des délibérations, 8 mai 1791.

57. Id., 6 février 1791.

58. Duchemin, Victor et Triger, R., Les premiers troubles de la Révolution dans la Mayenne, Mamers, Fleury, G. et Dangin, A., 1888, xxi217 p.Google Scholar

59. On voit encore ici que les populations rurales apportèrent leur appui aux curés dans la lutte contre la vente des biens nationaux. On retrouve également de telles manifestations d'hostilité du clergé à la nationalisation et à la vente des biens ecclésiastiques dans le district de Segré. A Sainte- Gemmes-d'Andigné, le curé maire est dénoncé en novembre 1791 par les autorités pour avoir déclaré en chaire qu'il refuserait l'absolution même à l'article de la mort à tout acquéreur de biens nationaux, dans E. Queruau-Lamerie, op. cit.

60. Manuscrit de la B. N., NAF 24037, Précigné, Registre de délibérations.

61. Mais cela reste à vérifier pour d'autres régions.

62. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

63. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 365.

64. Id.

65. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

66. Id.

67. Id.

68. Id.

69. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

70. Id. Les actes de souillure sont un des moyens les plus radicaux pour déconsidérer le curé constitutionnel et signifier l'impureté des églises dans lesquelles il officie. A Oisseau (en Mayenne), la situation du curé constitutionnel est devenue intolérable : « on va jusqu'à déposer des ordures dans les confessionnaux », cité par V. Duchemin et R. Triger, op. cit.

71. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

72. V. Duchemin et R. Triger, op. cit.

73. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

74. Arch. Dép. Angers, 1 L 365. S'il est difficile de penser que l'état d'esprit de cette commune n'est qu'un cas isolé, on admettra alors que l'« idéologie royaliste » réduite à la seule défense du roi est dès cette époque l'esprit public dominant dans cette région.

75. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

76. Id.

77. Id.

78. Arch. Dép. Angers, 3 L 60. Police administrative. Lettre du 3-2-1792.

79. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 365. Marans est une commune qui comptait alors 170 feux ; c'est donc la quasi-totalité d'entre elles qui soutiennent le clergé réfractaire.

80. Certes ce procès-verbal du maire de d'Andigné est postérieur aux élections (10 oct. 1791) mais comme nous l'avons dit plus haut, les « contestataires » sont majoritaires au moment des élections puisque la quasi-totalité des hommes applaudit à l'évasion du roi.

81. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 365.

82. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 364. Lettre du curé de Contigné, 26 octobre 1791.

83. Arch. Dép. Maine-et-Loire, 1 L 364. Lettre du 12 novembre 1791.

84. Lettre d'un curé du Craonnais, citée par G. BlottiÈRE, Aspects de la première chouannerie mayennaise, mémoire de maîtrise, Rennes, 1970. (Souligné par nous.)

85. Arch. Dép. Mayenne, L 1053.

86. Rappelons ce qui a été dit plus haut ; les procès-verbaux électoraux de 1790 ont été perdus.

87. Le district de Baugé est de tous les districts celui qui a été le plus affecté par le redécoupage des cantons. Les 17 cantons de 1790 sont réduits à 10 en 1791 alors que dans le district de Segré leur nombre passe de 10 à 6 et dans celui de Châteauneuf de 9 à 7.

88. C'est le calcul que nous avons pu établir à partir des listes de citoyens actifs qui comportent des indications sur leur capacité à signer pour 25 communes du district de Châteauneuf-sur- Sarthe. Arch. Dép. Angers, 4 L 34. F. Furet et J. Ozouf estiment que le nombre des époux ayant signé leur acte de mariage entre 1786 et 1790 se situe entre 10 et 20 %. Voir la carte n° 2, p. 60 dans F. Furet et J. Ozouf, Lire et écrire, Paris, Les Éditions de Minuit, 1977, t. I.

89. Arch. Nat., BI19. Procès-verbaux des élections de 1790.

90. S. Berger, Les paysans contre la politique, Paris, Éditions du Seuil, 1975, p. 61.

91. Arch. Nat., D IV 40.

92. Id.

93. Arch. Dép. Angers, 1 L 325.

94. Abbé Louis Gallard, « Le clergé saumurois sous la Révolution 1789-1791 », Bulletin de la Société des Lettres du Saumurois, 1963, pp. 39-50.

95. De même sous la IIIe République, le Baugeois demeure ancré à gauche, alors que la circonscription électorale de Saumur passe dès le début et définitivement à droite.

96. Arch. Dép. Angers, 1 L 365.

97. Ch. Tilly, op. cit., accorde une place importante à la religion dans le soulèvement vendéen, mais il la rattache aux structures sociales et notamment à la relation bourgeois-paysans et au mode d'urbanisation différentielle. Pour M. Faucheux (l'insurrection vendéenne de 1793, aspects économiques et sociaux) c'est la pauvreté qui est à l'origine de cette insurrection. Les études plus récentes prennent également en compte l'incidence de la réforme du clergé. Sutherland, D. (The Chouans, Londres, 1983 Google Scholar) signale en effet que dans l'Ouest les conflits sociaux et religieux sont inextricablement liés (p. 220), mais il constate une relation très étroite entre la propriété foncière bourgeoise et la chouannerie en Ille-et-Vilaine.

98. Ces deux dernières causes sont loin d'être pertinentes, car la levée de 300 000 hommes concerne tout le territoire national. Pour ce qui est de la crise du textile à la fin de l'Ancien Régime, elle affecte également bien d'autres départements qui sont restés fidèles à la République. Bien plus, dans la Sarthe les cantons qui refoulent les chouans sont justement ceux où ce secteur est le plus développé.

99. Lebrun, F., dans Parole de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé avant et pendant la guerre de Vendée, Toulouse, Privât, 1979, p. 32.Google Scholar « Il n'en reste pas moins que le véritable conditionnement mental résultant de la prédication de leur curé depuis des années et plus précisément depuis l'été 89 a dû jouer un rôle capital dans l'option qu'ils ont prise. »

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