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Spectrographie des groupes financiers belges

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Jean Bouvier*
Affiliation:
École des Hautes Études

Extract

Cet ouvrage est un événement. Un groupe d'Universitaires belges (le C.R.I.S.P.) « assistés de conseillers syndicaux, politiques et autres » — dont, disons-le afin de voir clair, aucun « conseiller » ne se réclamant du marxisme — entame une enquête du plus haut intérêt, et de la plus belle venue, sur les structures présentes du capitalisme belge. Le C.R.I.S.P. déclare lui-même avoir une double fonction « de recherche positive, d'information et de formation politiques sur les phénomènes socio-politiques ». Son but : « Démonter et analyser les rouages de la vie publique belge et congolaise, et saisir la vie sociale dans son mouvement réel ». Mais puisque « la formation politique » double l'information, l'enquête aboutit fatalement à des conclusions, c'est-à-dire à des jugements sur la situation de crise de l'économie belge, et sur les causes de cette crise.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1963

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References

1. Structures Morphologiques DE LA Belgique, Morphologie des groupes financiers. Préface de Jean Meynaud, Centre de Recherche et d'Information sociopolitiques, Bruxelles, 1962, 486 p.

1. La seule étude d'ensemble est l'ouvrage ha France et les trusts n° spécial de la revue Economie et Politique novembre 1954, 233 p. Étude de qualité, mais qui demeure assez rapide — et qui a déjà vieilli. On peut en dire autant du livre de Pierre Bleton, Le capitalisme en pratique Economie et Humanisme, les Éditions ouvrières, 1961, 802 p.

2. Il aurait fallu, systématiquement, relever pour chaque société toutes les pages où elles se trouvaient inscrites. Il s'en faut que cela ait été fait. On s'en aperçoit, par exemple, pour le groupe Rothschild, indiqué d'une manière très partielle dans l'index. Ce groupe, d'ailleurs, aurait pu avoir sa place dans le corps de l'ouvrage en appendice de l'étude du groupe Lambert, par exemple

1. Il est juste de rappeler les 3 volumes d'Augustin Hamon, Les maîtres de la France Éditions sociales internationales, Paris, 1936, 1937, 1938. Ils témoignent précisément qu'il est possible d'analyser les « groupes » et que cette analyse requiert des conditions particulières. On a médit à tort des livres de A. Hamon parce qu'ils contenaient certaines erreurs. Mais l'entreprise tentée par un seul n'était pas, en ellemême, erronée. Les travaux du C.R.I.S.P. en font foi.

1. « On constate… que l'ensemble de l'activité économique de la Belgique est dominé par un nombre relativement restreint de sociétés importantes, occupant près de la moitié des travailleurs, et représentant 80 % des capitaux » (p. 45).

1. En 1881, sur 400 000 actions, le grand maître du Crédit Lyonnais Henri Germain, n'en possède pas plus de 3 000.

1. Mazekat, directeur du Crédit Lyonnais mai 1873 : « L'obligation de faire des profits s'impose à nous impérieusement. C'est une loi inévitable pour nous que de tirer la quintessence du rendement de nos capitaux ». Mazerat est un « manager » ; mais il emploie tout naturellement un langage de propriétaire.

2. Dans le cas — très récent — d'une fusion bancaire française, que l'on nous excusera de ne pas citer, Vapparence c'est la direction de la banque nouvelle par un appareil dominé par les technocrates (anciens Inspecteurs des Finances) ; la réalité c'est l'existence — officieuse, non publique — d'un groupe très étroit de quelques capitalistes privés, initiateurs de l'opération, et dont les technocrates ne sont que les simples exécutants, quoiqu'apparaissant aux yeux de l'observateur comme les diri géants légaux.

1. « Sans émettre un jugement de portée universelle, écrit Jean Meynaud, je dirai que pour la France l'état de marche et le niveau d'équipement de plusieurs des grands secteurs nationalisés en 1945 n'inclinent pas à un optimisme excessif quant à la capacité des hommes d'affaires privés de concevoir et de réaliser spontanément un tel développement » (p. 14) : c'est-à-dire un développement rationnel, harmonieux, dans le cadre d'une programmation à long terme, des divers secteurs contrôlés par les grands « groupes ».

2. Que sais-je ? P.U.F., n° 1021, 1962.

1. L'impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916). Il existe de ce texte de fort nombreuses traductions françaises, y compris de toutes récentes, aux Editions Sociales.