Hostname: page-component-77c89778f8-rkxrd Total loading time: 0 Render date: 2024-07-18T23:34:22.655Z Has data issue: false hasContentIssue false

Sur la pratique vénitienne de la navigation au XVIe siècle : Quelques remarques

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

Cartes de navigation, portulans, tables de marteloio, boussole, astrolabe, cadran, arbalestrille ont constitué le patrimoine de la science nautique du XVIe siècle, et les navigateurs de l'Océan s'en servaient largement, le perfectionnant et l'enrichissant chaque jour. Dans la Méditerranée au contraire, la navigation était presque exclusivement côtière et les routes, parcourues depuis des siècles, étaient tellement connues que tout instrument paraissait superflu. Telle était du moins l'opinion d'un auteur illustre en matière nautique, partagée par les marins de l'époque : de nombreux documents nous le prouvent.

Pour diriger les bateaux au long d'itinéraires traditionnels, tous estimaient suffisantes les connaissances empiriques qui pouvaient s'acquérir grâce à des années de pratique : la majorité des capitaines et des pilotes ne recevaient pas de préparation scientifique spéciale ; encore moins usaient-ils de tous les instruments dont nous connaissons, par d'autres sources, l'existence.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1958

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 72 note 1. « Propter angustiam maris Mediterranee et quia frequentes in eo fiunt navigationes locorum invicem positiones et intercapedines exacte sunt explorate atque comperte, adeo ut navigatoribus non sit opus astrolabiis, aut latitudinis cognitione. Quoniam enim omni die vel aliquam insulam, vel continentem oculis cernunt, navigantes quo in loco sint facile possunt agnoscere. Superioribus etiam seculis Hispanicum mare, Gallicum et Germanicum ideirco sine instrumentis astronomicis navigabatur, quia oras tantum lustrabant » (Pétri Nonii Salaciensis, De arte atque ratione navigandi, Coïmbre,1543, p.12).— Sur la navigation côtière dans la Méditerranée, voir: Braudel, Fernand, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Paris, 1949, p. 73 Google Scholar et suiv.

page 72 note 2. Le patron du galion Conti, échoué à Zante, sur la route de Sicile, reconnaît être analphabète : sa déclaration ne suscite aucune surprise chez les juges qui l'interrogent (A.S.V. [Archiviodi Stato, Venise], Sentenze Forestier, reg. 17, c. 180 v., 7 juillet 1598).

page 72 note 3. Palacio, Diego Garcia de, De la instruciôn nauthica para el buen uso y regimento de las Naos, Mexico, 1587 Google Scholar, cité par D'Albertis, E. A., Le costruzioni navali e l'arte della navigazione al tempo di Cristoforo Colombo, Rome, 1893, p. 176 Google Scholar.

page 73 note 1. A.S.V., Sentenze Forestier, reg. 8, 19 août 1568.

page 73 note 2. A.S.V., Mise. Gregolin, b. 14.

page 73 note 3. A.S.V., Bailo a Costanlinopoli, b. 294, n. 76, c. 26.

page 73 note 4. A.S.V., Cariche da MarProcessi, b. 8. Inventario délia robba del q. Dimo dal Zante, etc.

page 73 note 5. A.S.V., Cariche da MarProcessi, b. 6. Inventario délia robba del q. clar. sig. Andréa Marcello, etc.

page 73 note 6. Antonio di Marco Bragadin, nobile du galion Tizzon, échoué le 15 décembre 1590 dans les eaux de Constantinople, avait seulement douze ans (A.S.V., Avogaria de Cumun, Mise. Civile e Pénale, p. 171 [6j.

page 73 note 7. Voir, par exemple, la Pratica délia Mercatura, d'Uzzano, dans l'édition Pagnini, Lisbonne et Lucques, 1766.

page 74 note 1. « Alcun minimo pensier de imparar a mettere il compasso sopra la carta per saper et poter far giudicio del camin délie galie cum li tempi che hano quando discazeno et cognoscer li terreni, le quai parte sono le principal che deveno esser in uno marinaro » (A.S.V., Senato Mm, 19 septembre 1534). Il fut décidé que les homini de conseglio, les comiti et les patrons devraient subir un examen « sopra la carta et… quelle cose spectano et che deveno esser in uno sufficiente marinaro », avant d'être engagés sur les galères.

page 74 note 2. Ibidem, 8 juin 1569.

page 74 note 3. A.S.V., Avogaria de Comun, Mise. Civile e Penale, C. 390 (15).

page 74 note 4. Voici le conseil que donne un poète didactique : « Se dunque vincitor ritrati brami / Fuor degli errer de’ solitarii campi / Habbi teco pilota, a cui sian conte / Cosi le vie del mar, corne son conte / Al vago cacciator le duhlnie vie / De’ monti… » (B. Balai, Nautica, III, v. 462-67, Venise, 1590).

page 74 note 5. A.S.V., Mise. Gregolin, b. 44.

page 75 note 1. Ibidem, b. 12 ter.

page 75 note 2. A.S.V., Mise, atti non appartenenti ad alcun archivio, b. 24.

page 75 note 3. A.S.V., Mise. Gregolin, b. 14.

page 75 note 4. En juin 1588, l'Armée catholique captura dans les eaux de Bayonne deux vaisseaux anglais sur lesquels on trouva quelques pilotes espagnols (A.S.V., Senato-Dispacci Spagna, 25 juin 1588).

page 75 note 5. Sur la table de marteloio, voir D'Albertis, ouur. cité, p. 117 et suiv.

page 76 note 1. « Vedendo questo hogniuno stavano travalgiatisimo vederse in alto mare et la nave con tanta aqua, senza speranza di tèra ne di alcuna nave che ne avessi potuto almeno salvare la sola vita. Unitti tutti a uno pregando il Signore che ne agiutasse, se resolsimo di andare a basso délia nave per veder dove veniva tanta aqua… et trovasimo che l'aqua veniva dentro corne una fiumèra… ; vedèno questo, hogniuno cridavano misericordia, et se fête consegio de venire in tèra al primo luocho che se capitasse… Quanto piaché al Signore Iddio… se descoverse tèra, ma non a savevimo che tèra fusse con grandissimo travaglio passasimo… »

page 76 note 2. A.S.V., Mise, atti non appartenenti ad alcun archivio, b. 24.

page 77 note 1. A.S.V., Senato Mar, 8 juin 1569.

page 77 note 2. Ibidem, 18 juin 1598.

page 77 note 3. On peut en voir les divers aspects dans : G. Luzzatto, Per la Storia delle costruzioni navali a Venezia nei secoli XV et XVI, dans Miscellanea di Sludi storici in onore di Camillo Manfroni, Padoue, 1931, réédité dans Studi di Storia economica Veneziana, Padoue, 1954, p. 37-51.

page 78 note 1. « … in bisogno di fortuna e di combatter, essendo impedite l'artiglierie et li armizi. » Quarante ans auparavant, on réprouvait l'usage établi de charger « sula coverta molte e molte mercantie, ita che si può dir che le nave non habbiano due coperte, ma tre, cosa molto pericolosa sí in adoperarsi li marinari in li servitii che bisognano per nave, come per il vasto delle mercantie, et quod peius est pericolosa di trabaltarse » (A.S.V., Senato Mar, 12 juillet 1527).

page 78 note 2. A.S.V., Archivio notarile, reg. 3353, c. 87 (not. Catti).

page 78 note 3. « E quanto al far qui [à Londres] sicurtà, vi diciamo che si spenderia 10 o 12 per cento e non mancherebbe assicuratori, ma in caso di disastro è una passione a risquotere le sicurtà ; e non ci tornando eomodo di star in del credere, vi consigliamo a far le sicurtà e spendere più presto una o due per cento più e esser sicuro di posser ricuperare in caso di disastro » (A.S.V., Mise, atti non appartenenti ad alcun archivio, b. 24, Bart. Corsini à Stefano Patti à Venise, Londres, 29 avril 1592).

page 79 note 1. Beaucoup de ces procès sont conservés dans les archives de l'Avogaria de Comun, Mise. Civile e Penale, dans les copies transmises par les Recteurs compétents pour le territoire. En revanche, nous n'avons trouvé aucune procédure de ce genre dans les archives des Provveditori di Comun.

page 79 note 2. « Io non ho fatto un soldo di sicurtà, sapendo quanto ben ad ordine mandava detto mio vassello » (A.S.V., Mise. Gregolin, b. 45).

page 79 note 3. « Il galeon Rizzardi et Vidalli ancho avanti che si partisse da Venetia… haveva bisogno grandissimo di dargli caréna, et tuttavia havendo li pareinevoli fattisi assicurar volssero differir di dargli detta caréna, dicendo voler farllo far in Candia, per minor spesa » (A.S.V., Avogaria de Comun, Mise. Civile e Pénale, C 358 (5), c. 31).

page 79 note 4. A.S.V., Cinque Savi alla Mercanzia, reg. 149 (Risposte), ce. 2 v°-5 v°.

page 80 note 1. A.S.V., Procuratori de Supra, b. 68 (Commissaria Ziotti).

page 80 note 2. Toutes les notices relatives au galion Foscarini et Panighetto, lorsqu'elles ne sont pas contenues dans la relation, ont été empruntées aux lettres de Giacomo de Piero et de Bortolo de Zuane, conservées aux A.S.V., Mise. Gregolin, b. 12 ter. Une nave Foscarina e Panighetto. — probablement la même — naviguait encore en 1582 (Archives Nationales de Raguse, Privata, 42, C. 45).

page 80 note 3. A.S.V., Senato Mar, 6 août 1569.

page 80 note 4. Voir D'Albertis, ouvr. cité, p. 35.

page 81 note 1. Sardella, P., Nouvelles et spéculations à Venise au début du XVIe siècle, Paris, 1948, p. 56 Google Scholar.

page 81 note 2. « Mandate in qua più caved il che potete, o roba o danaro o sasi o sabion » (Bortolo de Zuane à Giacomo de Piero, Venise, 9 mars 1571, loc. cit.).

page 82 note 1. 21 janvier 1570 more veneto, c'est-à-dire le 21 janvier 1571.

page 82 note 2. De longo via : sans s'attarder.

page 82 note 3. Volteggiare, store nelle volte : louvoyer.

page 82 note 4. Vento fresco : vent favorable.

page 82 note 5. Discazere : aller à la dérive.

page 82 note 6. Pozare : manœuvrer de façon à éloigner la proue de la direction du vent pour le recevoir avec un angle plus favorable au parcours.

page 82 note 7. Sorzere : jeter l'ancre.

page 83 note 1. Spachi : spahis.

page 83 note 2. Chebba (gabbia) : hune et hunier.

page 84 note 1. Schiffo : petite embarcation qui se trouvait sur les galères et sur les vaisseaux.

page 84 note 2. Bollette : boulines.

page 85 note 1. Ingallonarsi, andare alla banda : se débander, pencher sur un flanc.

page 85 note 2. Orzare : manoeuvrer de façon à approcher la proue de la direction du vent.