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Sur les débuts de la contraception en France ou les deux malthusianismes

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Le récent article de Mlles Antoinette Chamoux et Cécile Dauphin pose le problème des origines de la contraception en France. Rappelons la conclusion : « Châtillon serait la première localité où l'étude statistique de la fécondité aurait conduit à la quasi-certitude d'une limitation des naissances avant la Révolution. Mais on est en droit de penser que des études analogues conduiront à des résultats semblables en d'autres lieux. En d'autres villes, d'abord ; et aussi, sans doute, hors du milieu urbain... »

La question a été soulevée bien des fois : l'une des données fondamentales de l'histoire contemporaine de la France est la baisse précoce de la natalité au xixe siècle, suivant de très près celle de la mortalité, la précédant même, parfois, alors qu'en Allemagne, en Angleterre, en Italie et ailleurs, le décalage entre les deux phénomènes a permis un substantiel accroissement démographique. Ainsi la population française, qui représentait 15 % du total européen en 1800, n'en formait plus que 9,6 % en 1900.

Type
Structures et Comportements Démographiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1969

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References

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page 1393 note 1. Il est surprenant de voir le taux de fécondité légitime des femmes mariées entre 15 et 19 ans tomber brusquement à 0 quand elles ont passé 30 ans. Comme les mariages n'ont été étudiés qu'à partir de 1772, que 3 femmes seulement se sont mariées avant 20 ans, et que l'observation a été arrêtée au 31 décembre 1789, on se demande sur quoi repose le calcul.

page 1393 note 2. Marcel Lachiver, La Population de Meulan du XVII” au XIXe siècle (vers 1600-1870). Étude de démographie historique, préface de P. Goubert, Paris, 1969, 341 p. ; Michel Tyvaert et J.-C Giachetti, « Argenteuil (1740-1790) ; étude de démographie historique », Annales de démographie historique, 1969.

page 1394 note 1. Léon Tabah et Jean Sutter, « Influence respective de l'âge maternel et du rang de naissance sur la mortinatalité. La notion de létalité », Population, janvier-mars 1948, pp. 63-92.

page 1394 note 2. Pour les populations anciennes, on n'a jamais pu mettre en évidence la moindre corrélation entre premier intervalle et dimension finale de la famille. Mlles Chamoux et Dauphin nous ont indiqué que, pour les familles châtillonnaises de six enfants et plus, la moyenne des intervalles était de 21,8 mois, alors que celle de l'avant-dernier atteignait 29,1 et celle du dernier 31,8 mois. Cela semble indiquer une tendance à la limitation des naissances, même dans les familles nombreuses.

page 1397 note 1. Ce procédé de mesure, inventé par Louis Henry, semble avoir donné quelques résultats pour la bourgeoisie genevoise.