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Corps, Lieux et Nation La France et L'invasion De 1914

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

John Horne*
Affiliation:
Trinity College, Dublin

Extract

En août 1914, un million et demi de soldats allemands déferlèrent sur Des zones le plus souvent très peuplées de belgique et de france, avant De s'arrêter devant paris et de s'installer pendant quatre ans dans une Guerre de tranchées. Si cette dernière est parvenue ensuite à s'imposer Dans le souvenir du conflit, il n'en a pas été de même pour les contemporains, Pour qui le sens de la guerre devait beaucoup aux circonstances de Son éclatement et à l'expérience de la phase initiale d'invasions.

Summary

Summary

The German invasion involved not just territory but also national identities. These had been constructed in terms of body and place, as the state mobilized male citizens to defend the women, families and localities that constituted the nation. By a collective delusion, German soldiers imagined their bodies were menaced by French and Belgian civilians, in the form of guerrillas, or francs-tireurs. Brutal German reprisals were experienced as a violation of the bodies, homes, and cultural monuments of French (and Belgian) civilians. This experience in turn furnished a language and imagery of national martyrdom whose redemption lay in military victory. In this way, the “German atrocities” shaped the “war culture” of France during, and even after, the conflict.

Type
Le Corps Dans La Premiere Guerre Mondiale
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2000

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References

* Pour un traitement plus ample, voir J. Horne et A. Kramer, German Atrocities in 1914. Meanings and Memories of War,à paraître. Les recherches sur lesquelles s'appuie le présent article ont été effectuées par Alan Kramer et par l'auteur et font partie d'un projet qui étudie la question intégrate des « atrocités allemandes » en 1914. Je tiens à remercier A. Kramer pour l'apport de sa documentation et de ses connaissances, ainsi que pour sa lecture critique du texte.

1. Pour un bilan, Audoin-Rouzeau, voir S. et Becker, A., « Violence et consentement: la “ culture de guerre “ du premier conflit mondial », dans J.-P. Rioux et J.-F. Sirinelli (dir.), Pour une histoire culturelle, Paris, 1997, pp. 251271 Google Scholar.

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3. Dès le 9 août, le Kaiser considéra que «toute la population beige [… s'est] comportée d'une façon diabolique », Politisches Archiv des Auswärtigen Amts [Paaa], Bonn [Archives du ministère des Affaires étrangères allemand], R 20880, fol. 8-9, notes manuscrites dans la marge d'une protestation de la part du gouvernement beige contre le comportement de 1'armée allemande. Le 14 août, le ministère des Affaires étrangères publia un « avertissement” de la part du commandant suprême, von Moltke, qui menaça les populations beige et françhise de sévères représailles pour toute résistance continue, Paaa, Bonn, R 20880, fol. 12-13 ; Norddeutsche Allgemeine Zeitung,14 août 1914. Le Kaiser et le chancelier, Bethmann- Hollweg, envoyèrent des messages de protestation dans ce sens à Woodrow Wilson, le 7 septembre 1914, Paaa, Bonn, R 20882, fol. 95, et R 20881, fol. 74, respectivement.

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5. Rapport du 10 août, cité dans le premier mémorandum français envoyé aux signataires des conventions de La Haye en protestation contre la violation de celles-ci par les armées allemandes, Le Temps,22 août 1914.

6. Rapport Mirman au ministre de l'lntérieur, Le Matin,19 août 1914, « Les atrocities allemandes », et Le Temps,20 août 1914 (” Les atrocités allemandes en Meurthe-et-Moselle »); Le Temps,24 août 1914, «Les atrocités allemandes à Blamont” ; voir aussi Archives nationales (AN) F7 12938, rapport Mirman au ministre de l'lntérieur, 27 août 1914.

7. Le Temps,17 août 1914 (” L'état d'esprit des soldats allemands »).

8. Le Temps,22 août 1914. Ces accusations concernaient le comportement allemand dans la Meurthe-et-Moselle qui, le 21 août, fut le seul département français envahi par les Allemands.

9. Le Temps,22 août 1914.

10. Commission institutée en vue de constater les actes commis par l'ennemi en violation du droit des gens, 23 septembre 1914 ; les archives (52 cartons) se trouvent dans AN AJ4 ; douze rapports furent publiés entre Janvier 1915 et 1919 sous le titre Rapports et procesverbaux d'enquête.Ci-après, Commission française.

11. Notamment des carnets de guerre, et autres témoignages de soldats et d'officiers. Voir A.Kramer, «” Greueltaten”. Zum Problem der deutschen Kriegsverbrechen in Belgien und Frankreich 1914 », Hirschfeld, dans G., Krumeich, G. et Renz, I. (dir.), Keiner fühlt sich hier mehr als Mensch… Erlebnis und Wirkung des Ersten Weltkriegs, Essen, 1993, pp. 85114 Google Scholar.

12. AD Meurthe-et-Moselle, 86J5, Commission pour une histoire de la guerre francoallemande, rapport de l'instituteur d'Audun-le-Roman, E. Véron. Cette commission départementale sur l'histoire de la guerre fut établie en 1914 ; les papiers ne furent retrouvés qu'en 1996.

13. L'Est républicainet Le Temps,12 août 1914.

14. AD Meurthe-et-Moselle, 86J42, rapport de C.Humbert, directeur de l'école de Jarny,14 décembre 1914. Commission française,rapport V, 25-9, relate un deuxième incident survenu à Jarny, le 25 août, lors de l'invasion allemande principale, avec un minimum de 13 habitants tués. L'exécution des 15 Italiens y fut ajoutée par plusieurs témoins. Cependant, le temoignage du directeur de l'école, qui était aussi le secrétaire du maire est précis sur la date du 10 aout pour la mort des 15 Italiens, d'autant plus que le directeur quitta Jarny le 14 aout, avant le deuxième incident. Son rapport fut rédigé pour la commission départementale sur l'histoire de la guerre.

15. Commission française,rapports X-XII, p. 24, pp. 108-109.

16. Commission française,rapport III, pp. 29-30, pp. 145-149 ; Le Temps,18 et 20 août 1914. L'histoire officielle de l'armee bavaroise maintint l'existence de francs-tireurs à Blamont, K. Deuringer, Die Schlacht in Lothringen…, op. cit.,t. 1, p. 52.

17. Commission française,rapport V, pp. 24-26, pp. 121-130 ; Deuringer, K., Die Schlacht in Lothringen…, op. cit., t. 1, pp. 6570 Google Scholar. L'Est républicain,20 août 1914 ; Le Temps,20 aout 1914 (” Les atrocités allemandes en Meurthe-et-Moselle »). Pour le témoignage d'un officier du 3c bataillon du 2c régiment d'infanterie bavarois qui, convaincu qu'il y eut une résistance de francs-tireurs, décrit l'exécution sommaire des civils « responsables », voir Kriegsarchiv, KA, Munich, HS 2301, Eugen von Frauenholz, « Erinnerungen meiner Soldatenzeit 1901- 1918 », manuscrit, p. 209.

18. AD Meurthe-et-Moselle, 86J7, rapport du directeur de l'école de Badonviller (nom ilhsible), 13 septembre 1915. Ce rapport, rédigé pour la commission départementale sur l'histoire de la guerre, confirme les faits relatés dans le rapport de la commission française.

19. Le 10 août à Parux, par exemple, d'où des coups de fusil furent tirés sur une compagnie de la Landwehr qui essaya de prendre le village, les troupes allemandes pillèrent, puis brûlèrent, le village, séparèrent les hommes de leurs families, et en fusillèrent six. Deuringer, K., Die Schlacht in Lothringen…, op. cit., t. 1, p. 52 Google Scholar. KA Munich, HS 2762, Josef Clement, 10 août 1914, pour le temoignage d'un soldat; AN AJ426, deposition d'une religieuse, Marie Macron, 16 octobre 1914, dont le neveu fut parmi les six exécutés.

20. Württembergisches Hauptstaatsarchiv-Militärarchiv, HStA-MA, Stuttgart, M 660 NL Gleich, Lt-Col. von Gleich, t. 153, « Meine Erlebnisse im Feldzug 1914 », 1. Teil : « Der Feldzug in Lothringen im August 1914 ». Ces mémoires furent écrites en avril 1915, sur la base d'un carnet de guerre. Entrée pour 9 août 1914, 24-5.

21. KA Munich, HS 2677, Otto Freiherr Von Berchem, « Aus meinem Leben », manuscril, p. 110, 10 août 1914.

22. Pour une analyse remarquable des viols commis pendant les différentes invasions de 1914-1915, et qui privilégie cette explication, voir Audoin-Rouzeau, Stéphane, L'enfant de i'ennemi, 1914-1918. Viol, avortement, infanticide pendant la Grande Guerre, Paris, 1995, p. 77 Google Scholar.Cependant, pour expliquer la spécificité du comportement des soldats allemands pendant Finvasion de la France et de la Belgique, notamment en ce qui concerne les exécutions de civils et les actes incendiaires généralisés — pratiques approuvées, sinon directement encouragées, par la hiérarchie militaire — il me semble nécessaire de s'appuyer aussi sur des explications d'ordre culturel.

23. AD Meurthe-et-Moselle, 86J12, Commission pour une histoire de la guerre francoallemande, rapport de Mme A. Wibrotte, directrice de l'école de Blamont, réfugiée à Lunéville, 30 septembre 1915.

24. Affaires étrangères, Ministère des (allemand), Die völkerrechtswidrige Führung des belgischen Volkskriegs, Berlin, 1915, pp. 23 Google Scholar.

25. Ministère de la Justice et ministère des Affaires étrangères (beiges), Réponse au Livre Blanc allemand du 10 mai 1915,Paris, 1916, pp. 11-19.

26. Archives Nationales (AN) F712840-12841, Gardes communales/civiles. Ces deux cartons contiennent une documentation sur la planification et 1'organisation des gardes communales, plus tard, gardes civiles. Elles dépendaient du ministère de l'lntérieur et n'avaient aucune vocation militaire. L'article 5 du décret du 7 Janvier 1914 declare que: « En cas d'invasion par l'ennemi du territoire ou elles seront en fonction, leurs attributions cesseraient aussitôt (et chacun de leurs membres rentrerait alors dans le droit commun) », F7 12840. Le ministre de l'lntérieur ajouta aux préfets, le 28 mars 1914 : « En aucun cas, les Gardes communales (sic) ne seront appelées à prendre part à des opérations de guerre ; elles ne seront done pas considérées comme des belligérants », F7 12841. A la mi-août, le préfet de la Meuse signala au ministère de l'lntérieur le danger réel que pourraient courir des gardes civiles dans la zone de l'invasion, étant donné le comportement des Allemands. Mais e'était de l'ordre d'une hypothè se, et non pas la constatation d'une éventualité déjà réalisée, AN F7 12938, rapport du préfet de la Meuse, 17 août 1914. Un rapport du ministre de l'lntérieur du 27 septembre 1914, qui évalue l éxperience des gardes civiles dans son ensemble, évoque plusieurs désavantages signalés par les préfets ; mais une résistance illégale contre les forces ennemies n'en fait pas partie, AN F7 12841.

27. Paaa, Bonn, R 19881, fol. 38; rapport de la 16e division d'infanterie au ministère des Affaires étrangères, 7 août 1914.

28. KA Munich, ler régiment d'infanterie, carnet de guerre officiel, 11 août 1914.

29. Archives nationales (USA), M 367 763.72116, note de l'ambassadeur allemand en Suède au State Department, 18 août 1914.

30. Lefebvre, Georges, La grande peur de 1789, 1932 ; reedition, Paris, Armand Colin, 1970. 31 Google Scholar. Langenhove, Fernand Van, Comment naît un cycle de légendes. Francs-tireurs et atrocités en Belgique, Paris, Payot, 1916 Google Scholar.

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33. G. Ritter, The Schlieffen Plan…, op. cit.,p. 181. 34. AD Meurthe-et-Moselle, 86J6, rapport par C. Antoine et S. Lhuillier.

35. Commission française,rapport I, p. 116 (déposition de Mme Barbe Conrad).

36. AN 4AJ11, déposition de Mme veuve Armentin de Gerbéviller, réfugiée à Annecy.

37. Quand une patrouille allemande, venue rejoindre des soldats allemands blessés à Orchies, fut repoussée, subissant huit pertes, par des soldats français, 6c régiment territorial, le gouverneur militaire allemand de Valenciennes accusa les civils d'avoir tiré. Des rumeurs circulaient à propos de corps de soldats allemands mutilés par les habitants. La ville, par conséquent, fut détruite, la population ayant fui avant l'arrivée des Allemands ; mais cinq civils (quatre vieillards et une jeune fille) périrent. AD Nord, 9R17, préfet (Félix Trépont) au ministre de l’Intérieur, 23, 25 et 28 septembre 1914 ; AD Nord, 9R 21, Commissaire spécial de Lille au préfet, 23 et 25 septembre 1914 ; Draux, E., Nouvelle histoire d'Orchies, Lille, 1980, pp. 122136 Google Scholar.Des sources allemandes semblent manquer sur cet incident.

38. Bloch, M., « Réflexions d'un historien », art. cité, pp. 178, 181 Google Scholar.La formulation de Bloch est la suivante : « Une fausse nouvelle naît toujours de représentations collectives qui préexistent à sa naissance ; elle n'est fortuite qu'en apparence ».

39. F. Van Langenhove, Comment naît un cycle de légendes…, op. cit.,pp. 110-115 ; Jeismann, M., Das Vaterland der Feinde. Studien zum nationalen Feindbegriff und Selbstverständnis in Deutschland und Frankreich, 1792-1918, Stuttgart, 1992Google Scholar. Kramer, A., « Les “ atrocities allemandes “ : mythologie populaire, propagande et manipulations dans l'armée allemande », Becker, clans J.-J. et al. (dir.), Guerre et cultures, 1914-1918, Paris, 1994, pp. 147164 Google Scholar.

40. F. Van Langenhove, Comment naît un cycle de légendes…, op. cit.,p. 5 ; Kramer, A., « “ Greueltaten ”. Zum Problem der deutschen Kriegsverbrechen in Belgien und Frankreich 1914 », art. Cite, pp. 105109 Google Scholar.

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44. Deuringer, K., Die Schlacht in Lothringen…, op. cit., t. 1, p. 188 Google Scholar.pour l'expulsion de la population et la destruction de la ville. Un journaliste français, A. Redier, écrivit après la guerre qu'il avait trouvé I'ordre de Bausch qui ordonna I'exécution de tous les hommes du village, Les Allemands dans nos maisons,Paris, 1938; 2c édition, 1945, p. 73. Mais il ne donna aucune source, et cet ordre n'apparaît pas dans les rapports de la commission française. Pour le cas de Nomény en général, voir Les armées françaises dans la Grande Guerre,t. 1, vol. 1, p. 308 ; Deuringer, K., Die Schlacht in Lothringen…, op. cit., 1, pp. 183190 Google Scholar. Commission française,rapport I, pp. 21, 23, pp. 109-119 ; A. Viriot, Les Allemands à Nomény, août 1914,Nancy, 1916.

45. Deuringer, K., Die Schlacht in Lothringen…, op. cit., t. 2, pp. 399402 ; pp. 448-552 ; pp. 460-461Google Scholar. Commission française,rapport I, pp. 27-29 ; pp. 138-148 ; E. Badel, Gerbévillerla- martyre. Documentaire, histoire anecdotique,Nancy, s. d., mais 1915 ; R. Creusat, La victoire oubliee. Gerbéviller-Rozelieures, août-septembre 1914,Lunéville, 1986. Le commandant Rudolf von Xylander, du 2c bataillon des chasseurs bavarois, se souvint d'une résistance de la part de la population civile aussi bien que de la part des soldats francais, KA Munich, HS 2309, carnet de guerre von Xylander. La mémoire française nia cette accusation, voir Commission française, supra,et AN AJ416, déposition de Céline Mercier, 12 octobre 1914. Un soldat allemand, Joseph Peck, serrurier de Düsseldorf, mobilisé dans le 174c régiment d'infanterie, fit une deposition a la commission francaise chargée après la guerre d'établir les crimes de guerre commis pendant le conflit. Peck témoigna qu'en s'approchant de Gerbéviller, le 24 août, son régiment rencontra des hommes du 166e régiment qui raconterènt avoir perdu un homme en patrouille, et que le commandant de la 3le division d'infanterie, en conséquence, eut ordonné la destruction de la ville, AN BB 18 25682 (ministere de la Justice) préparation des cas pour le tribunal de crimes de guerre de Leipzig.

46. Commission française,rapports I-XII; AN AJ4 (archives de la commission); AD Meurtheet- Moselle, 86J (commission pour une histoire de la guerre franco-allemande); note 50 infra, pour les Ardennes ; note 58 infra,pour Frasnes-lez-Couvin. Le Nord, etant occupe dans sa majorité pendant la guerre, n'eut pas d'enquête détaillée avant la fin de 1918. Félix Trépont, le préfet, rapporta au ministre de l'lntérieur le 30 aout: « A Vicoigne, au départ de St Amand, léger engagement [de la part des Allemands] avec des territoriaux. 15 civils fusillés. AN 96 AP 1, carnet manuscrit de Félix Trépont, p. 90. II n'y a pas de corroboration pour cet incident. En ce qui concerne l'incident de Quérénaing, pres de Valenciennes, le 25 août, l'auteur d'un livre sérieux sur l'occupation, qui avait accès à des sources gouvernementales maintenant perdues ou non consultables, l'établit sur la base d'interviews avec des civils déportés et rapatriés en 1915, G. Gromaire, L'Occupation allemande en France, 1914-1918,pp. 30-31.

47. Dans le cas de Lunéville, des doutes allemands voyaient le jour rétrospectivement, et 1'histoire officielle de 1'armée bavaroise conclut que les événements ne seraient « probablement […] jamais entierement clarifiés », Deuringer, K., Die Schlacht in Lothringen…, op. cit., t. 2, p. 459 Google Scholar.

48. Commission française,rapport XII, pp. 30-31, 147-156. Pour la version allemande, voir les carnets de guerre des compagnies concernées du 125e régiment d'infanterie (wurtembourgeois), dans HStA-Stuttgart, MA, M 660 NL Ebbinghaus, vol. 4, carnet Ebbinghaus, 23 août 1914, fol. 16-17 ; ibid.,vol. 5, carnet Roth, 23 août 1914, 11 ; ibid.,vol. 8, carnet Fauser, 23 août 1914, 21.

49. Commission française,rapport XII, pp. 29-30, 127-146; AD Meurthe-et-Moselle, 8R200, sous-préfet au préfet, 7 décembre 1914, avec une synthèse des témoignages des habitants sur le pillage de la ville, sa destruction par incendie, et les exécutions. Pour la version allemande, voir HStA-Stuttgart, M 660, NL Ebbinghaus, vol. 4, carnet Ebbinghaus, 23 aout 1914, fol. 17 ; ibid.,vol. 5, carnet Roth, 25-27 août 1914.

50. Nous sommes moins bien renseignés sur les Ardennes parce que le département resta occupé dans sa totalité pendant toute la guerre, et c'est seulement à la fin du conflit que la commission française entreprit une enquête, assez sommaire. Mais 1'étude approfondie faite par un instituteur pendant Tentre-deux-guerres remplit cette lacune et rend possible nos calculs, AD Ardennes, 12J1, Émile Marlier, « Les Ardennes envahies », pt. 2, « L'arrivée des Allemands », manuscrit, 169 p., 1933. Voir aussi, Szymanski, R., Les Ardennes, terre de France oubliiée en 1914-1918,s. 1., 1984, pp. 4279 Google Scholar.

52. AD Ardennes, 12J1pp. 55-72.

51. Hastières-par-delà et Spontin en Belgique. AN 4AJ30, témoignage d'un officier des douanes, brigadier Gervaise, sur I'incident d'Haybes (” Dans leur rage [les Allemands] mirent le village à sac et y mirent le feu, bientôt tout était réduit en cendres et la population affolée se sauvait dans les bois et les ardoiseries »). Voir aussi, AD Ardennes, 12J1, É. Marlier, « Les Ardennes envahies », pp. 7-18 ; R. Szymanski, Les Ardennes…, op. cit.,pp. 49-53 ; et les témoignages recueillis en 1915 par un Beige, Chot, J., La furie allemande dans Ventre-Sambre-et-Meuse, Charleroi, 1919, pp. 145188 Google Scholar.II reste encore une mémoire vivace de ces événements à Haybes. L'auteur tient à remercier M. Marc Servant, de Charleville-Mézières, de son aide lui ayant fait part de cette mémoire, et en etablissant une documentation précieuse.

53. AD Ardennes, 12J21, pp. 130-136 ; R. Szymanski, Les Ardennes…, op. cit.,pp. 77-99.

54. Commission française,rapport I, pp. 37-38, 185-192; Bertroz, L., Senlis pendant I'invasion allemande, 1914, Senlis, s. d., mais 1915Google Scholar. A. de Maricourt, Le drame de Senlis. Journal d'un témoin. Avant, pendant, après août-septembre 1914,Paris, 1916. Un soldat du 350e régiment d'infanterie français allégua que les Allemands avaient employé un boucliervivant, formé d'hommes, femmes et enfants, sur la route de Paris le 3 septembre, avec la mort de plusieurs civils, An 4AJ6. Un soldat du 361e régiment d'infanterie, Augustin Duez dit avoir vu la même chose le 5 septembre, AN 4AJ6. II pourrait y avoir une erreur de dates, les deux témoignages se reportant au même incident.

55. AN 4AJ19, déposition d'Hippolyte Bouvry, maire-adjoint de Marfaux.

56. Berlet, C., Réméréville. Un village lorrain pendant les mois d'août et septembre 1914, Paris, 1918, pp. 4955 Google Scholar.

57. P. Mille, « Lettre de Belgique. L'invasion et la défense », Le Temps,22 août 1914.

58. Schmltz, J. et Nieuwland, N., Documents pour servir à I'histoire de I'invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg,t. 6, Bruxelles-Paris, 1923, pp. 108112 Google Scholar.

59. Déjà, en mars 1915, les Allemands avaient rapatrié 10 000 civils de la France occupée dont beaucoup avaient été enfermés dans des camps : Holzminden, Altengraboc, Amberg, Chemnitz, Zossen, Darmstadt, Edenberg, prés de Landau, Gardelegen, Giessen, Grafenwbhr, Giistrow, Ingolstadt, Limburg, Merseburg, Quedlinburg, Kassel, Parchim, Sazwedel, Wahn, Zerbst, Zwickau, Langensalza, Erfurt, Ulm, Bayreuth et la forteresse de Rastadt, Commission française,rapport II, p. 8. Pour les conditions de vie dans les camps, voir les témoignages reproduits dans ce volume de la commission, ainsi que la corroboration apportdée par une femme suisse, engagée dans le rapatriement des déportés, dont elle recueillit les récits, Pittard, H., pseud, de N. Roger, Le passage des évacués a travers la Suisse,t. 1, Genève; t. 2, Schaffhouse, Zurich, Neuchâtel-Paris, s. d., mais 1916 Google Scholar.

60. AN 4AJ11, déposition de Jean-Marie Thérét, réfugié et professeur de lycée en Haute- Savoie, 7 Janvier 1915.

61. AN 4AJ17, déposition de Rosalie Aliger, réfugiée à Nîmes.

62. AN 4AJ19, déposition de Mme Rainguet.

63. AN 4AJ5, déposition du ler Janvier 1915.

64. AN 4AJ11, déposition de Jean-Pierre Lagrue, cultivateur, le 22 Janvier 1915. L'incident eut lieu le 10 septembre 1914.

65. AN 4AJ19, déposition du procureur de Coulommiers, Paul Chatry, le 16 octobre 1914. Chatry fut mis avec deux concitoyens également pris comme otages devant un prétend peloton d'exécution, avant d'etré emmené par les Allemands au moment de leur retraite. II fut libéré par la suite.

66. AN 4AJ16.

67. AN 4AJ16, déposition de Mme Conte, 70 ans.

68. Roger, N., Le passage des évacués à travers la Suisse, op. cit., t. 1, Les évacués à Genéve Google Scholar.

69. II pourrait s'agir ou bien d'une levée, afin de pourvoir aux frais de l'occupation, ou bien d'une amende pour punir une résistance alléguée de la part des habitants, ou bien du gage d'un comportement «correct». Les officiers allemands usaient de ces trois types de justification.

70. S. Audoin-Rouzeau, L'enfant de Vennemi, 1914-1918…, op. cit.,pp. 33-98.

71. Commission française,rapport I, pp. 16-17.

72. Commission française,rapport I, pp. 16, 85 ; AN AJ419, Paris, déposition de Louise F.

73. Dans l'ordre cité, AN 4AJ20, Pau, déposition de Fernand Douillard (62eRI), 27 octobre 1914 ; ibid.,déposition de François Héno (116eRI), 27 octobre 1914 ; 4AJ22, Rennes, Arthur Potiron (69eRI); 4AJ21, Poitiers, Edmond Grizaud (93eRI), 31 octobre 1914 ; 4AJ 22, Rennes, Alexis Mulot (64eRI), 16 novembre 1914, qui situa Fincident au 23 août.

74. AN 4AJ15, Lyon, déposition du Brigadier Gérard de Langlade Jehan, 20c réegiment d'artillerie, à propos de Nomény ; 4AJ17, Nimes, Pierre Guyon, 333eRI, à propos de Gérbeviller; Archives Générales du Royaume, Agr, Bruxelles, Iii, 374 Bl, archives de la commission d'enquête sur la violation du droit des gens, carton 81a, dépositions du soldat Verbiest, 2c régiment, et du soldat Vervynckt, 7e régiment, sur Aarschot. Pour un exemple britannique. Morgan, voir J. H., German Atrocities. An Official Investigation, Londres, 1916, pp. 105111 Google Scholar.pour les recits de soldats britanniques des viols en nombre par les Allemands des jeunes femmes de Bailleul, Pas-de-Calais, récit sans trace dans les rapports officiels français.

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86. Commission française,rapport I, p. 1.

87. Les gouvernements et la presse des pays alliés y faisaient référence sans cesse. A titre d'exemple, on pourrait citer le discours public annuel à l'lnstitut de France en octobre 1914, donné devant un vaste auditoire par Louis Renault, professeur de Droit international à la Sorbonne, prix Nobel, et représentant français au congrès de La Haye en 1907. Son sujet fut « La guerre et le droit des gens au vingtième siècle ».

88. Pour le rapport entre le « genre », le corps, l'autorité politique et la nation républicaine, voir D. Outram, The Body and the French Revolution. Sex, Class and Political Culture,New Haven, 1989 et L. Hunt, The Family Romance of the French Revolution,Londres, 1994.

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100. Entre autres, VIllustration,24 octobre 1914, pour une visite à Nomény et à Gerbéviller.

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103. Millerand demanda à la censure, le 15 septembre 1914, de « ne pas permettre des récits d'atrocités allemandes qui risquent, en terrorisant les populations, de provoquer les exodes les plus lamentables », AD Ille-et-Vilaine, 4M censure.

104. Delooz, P., « Towards a Sociological Study of Canonized Sainthood in the Catholic Church», ilson, dans S. (dir.), Saints and their Cults. Studies in Religious Sociology, Folklore and History, Cambridge, 1983, pp. 189216 Google Scholar.elooz indique que la mort violente, plutôt que les qualités du défunt, lui confere le statut du martyre, du moment qu'il y a un culte de sa mémoire, pp. 205-207.

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111. L'Est républicain,19 août 1914, (” Les Assassins »).

112. Commission française,rapport V, p. 8, pour « le martyre des otages de Sompuis ». Mais le thème fut général.

113. C'est ici, sans doute, où il faudrait situer les récits et légendes d'enfants héroïques de 1914-1918, qui prennent leur place dans une tradition qui remonte au culte de Barra pendant la Révolution française, et dont Stéphane Audoin-Rouzeau a donné une analyse très fine, La guerre des enfants…, op. cit.,pp. 107-156.

114. A. Viriot, Les Allemands à Nomény…, op. cit,pp. 13-14.

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118. C'est le cas, par exemple, des monuments de Badonviller, de Gerbéviller et de Nomény dans la Meurthe-et-Moselle, et de celui de Haybes dans les Ardennes. Sur le thème de la complémentarité de la souffrance des civils et du sacrifice des soldats, Becker, voir aussi A., Les monuments aux morts. Memoire de la Grande Guerre, Paris, 1988, pp. 7779 Google Scholar.

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