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En Grèce archaïque : Géométrie, Politique et Société

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Dans son essai sur Les origines de la Pensée grecque, J.-P. Vernant a opposé l'une à l'autre deux images du monde : celle d'Hésiode au VIIe siècle, celle d'Anaximandre au VIe : une image mythique, une image rationnelle. La première est celle d'un univers à niveaux, un monde structuré par une hiérarchie de puissances sacrées. Chaque région de l'espace est chargée de qualités religieuses spécifiques : l'espace qu'occupent les dieux n'est pas celui des hommes ; le monde des hommes est séparé du séjour propre aux dieux infernaux. A cette image mythique s'oppose la nouvelle représentation du VIe siècle : l'espace d'Anaximandre n'est plus religieusement qualifié, c'est une étendue de type mathématique, définie par des « rapports de distance et de position ». Circulaire, centré, homogène en toutes ses parties par rapport à ce point privilégié qu'est le centre, l'espace physique d'Anaximandre apparaît constitué par des relations symétriques et réversibles. Ce nouveau cadre spatial, de caractère géométrique, n'impose pas seulement son ordonnance à la cosmologie d'un philosophe comme Anaximandre ; il marque aussi la pensée politique.

Type
Études
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1965 

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References

page 425 note 1. J.-P. Vernant et P. Vidal-Naquet ont accepté de lire le manuscrit de ce travail et je leur dois de précieuses observations sur plus d'un point. Qu'ils en soient tous deux très amicalement remerciés.

page 425 note 2. La thèse de J.-P. Vernant diffère un peu de celle que défendent Lévêque, P. et Vidal-Naquet, P., Clisthène l'Athénien, Paris, 1964, p. 78 Google Scholar. Dans la note 3 de la même page, ces deux auteurs admettent seulement que les concepts politiques ont fourni aux philosophes grecs « un système de référence, l'image d'un ordre à la fois créé et à créer ».

page 426 note 1. Les diverses doxographies sont groupées et analysées par Charles Kahn, H., Anaximander and the Origins of Greek Cosmology, New York, 1960, p. 53 sqq. et 76 sqqCrossRefGoogle Scholar. La thèse de J.-P. Vernant est développée dans les pages 114 et suivantes de son livre, Les origines de la pensée grecques, Paris, 1962. Elle est reprise dans « Géométrie et astronomie sphérique dans la première cosmologie grecque », La Pensée, n° 109, 1963, pp. 82-92.

page 426 note 2. Hérod., III, 142.

page 426 note 3. Sur la question de , et ses rapports avec la notion , on verra Hirzel, R., Themis, Diké und Verwandtes, Leipzig, 1907, p. 234 sqqGoogle Scholar. et les remarques de Gernet, L., Recherches sur le développement de la pensée juridique et morale en Grèce, Paris, 1917, p. 457 sqqGoogle Scholar. Dans la R.-E. (1913), c. 2252 sqq., Schulthess a écrit un excellent article : « Homoioi. »

page 426 note 4. Le mot et le concept posent une série de problèmes. En premier lieu, la question de l'étymologie : peut dériver de , et vouloir dire égalité devant la loi, ce qui ne signifie pas égalité politique. S' il dérive de , comme le pensent la plupart des « commentateurs », il peut signifier l'égale répartition des parts matérielles ou des droits politiques (c'est le sens retenu par E. Laroche : répartition égale). S'il s'agit d'égalit é politique, il faut noter avec Éd. Will, Korinthiaka, Paris, 1955, p. 618 (dont nous suivons l'excellent « état de la question ») que « l'élément iso- n'implique pas forcément l'égalité absolue ». Il y a place pour toutes les nuances de l'égalité. Mais à ce type d'enquête, assez sté rile, sur l'étymologie atomiste, diachronique, qui rêve d'atteindre l'Ur-Bedeutung , on peut substituer la recherche d'une étymologie dite statique, selon la définition de Vendryes (B.S.L., 1953). Il s'agit cette fois d'étymologie synthétique et synchronique. La méthode est la suivante : chercher à définir la place de chaque mot dans l 'esprit, en circonscrire la signification et l'emploi. C'est par le relevé et l'examen de tous les contextes où ce mot figure qu'on peut espérer s'en faire une idée approximative. A ce moment, se pose le problème de la nature dans les diffé rents contextes. Après les études de V. Ehrenberg, et d'autres, P. Lévêque et P. Vidal-Naquet ont dégagé certains aspects de de la fin du VIe si ècle : 1) elle se définit négativement par son opposition à la tyrannie ; 2) dans certains emplois, apparaît comme une valeur aristocratique. La bibliographie est tr ès lourde : Ehrenberg, V., Die Rechtsidee imfrùhen Griechentum, Leipzig, 1921 Google Scholar ; « Isonomia », R.-E., Suppl. VII, 1940, c. 293sqq. ; Aspects of the Ancient World, Oxford, 1946, ch. IV : « Origins of Democracy », Historia, 1950, p. 515 sqq. ; « Das Harmodioslied », Wiener Studien, 1956, p. 57 sqq. ; Vlastos, G., « Isonomia », Amer. Journ. Philol., 1953, pp. 887–366Google Scholar; Larsen, J. A. O., « Cleisthenes and the Development of Democracy », Mélanges Sabine, Ithaca, 1948, pp. 616 Google Scholar (que je n'ai pu consulter) ; Sinclair, T. A., Histoire de la pensée politique grecque (tr. fr.), Paris, 1948, p. 89 sqq.Google Scholar ; Laroche, E., Histoire de la racine NEM- en grec ancien , Paris, 1949, p. 186 sqq.Google Scholar ; Éd. Will, Korinthiaka, Paris, 1955, p. 618 sqq. ; Ch. Mugler, « L'isonomie des atomistes », Bec. Philol., t. XXX, 1956, p. 231 sqq. ; Vernant, J.-P., Les origines de la pensée grecque, Paris, 1962, pp. 5253 Google Scholar ; Lévêque, P. et Vidal-Naquet, P., Clisthène l'Athénien, Paris, 1964, pp. 2432 Google Scholar.

page 427 note 1. Selon l'excellente, et très prudente, formule de P. Lévêque et P. Vidalnaquet, op. cit., p. 81.

page 427 note 2. HÉROD., VII, 164. Cf. Lenschau, Kadmos (n° 5), R.-E. (1919), c. 1472 sqq. qui retrace l'étrange carrière d'aventurier de Cadmos.

page 427 note 3. Hérod., IV, 161. L'analyse essentielle est celle de Chamoux, F., Cyrène sous la Monarchie des Battiades, Paris, 1953, p. 139 sqq.Google Scholar, que l'on complétera par les remarques d'Éd. Will, « Aux origines du régime foncier grec, Homère, Hésiode et l'arrière-plan mycénien », Rev. et. anc., t. LIX, 1957, p. 11 sqq., et de Jeffery, L. H., « The Pact of the First Settlers at Cyrene », Historia, 1961, p. 142 sqq.Google Scholar ; sans oublier P. Lévêque et P. Vidal-Naquet, op. cit., p. 67 sqq.

page 427 note 4. Hérod., VII, 8 ; I, 207 ; III, 80. En VII, 8, l'expression , prendre conseil de soi seul. L'expression est parfois aussi employée sans valeur politique (Hérod., VI, 129 ; VIII, 74). semble avoir dans ce contexte des valeurs voisines de : Hérod., VIII, 58 parle de . Si l'on se met d'accord, on parle de (1,166 ; II, 30). c'est la cité, l'État (I, 67 ; V, 85 ; VI, 14 ; VIH, 135 ; IX, 117 ; III, 156 ; V, 109), mais c'est aussi le trésor public (VI, 58 ; VII, 144 ; IX, 85) ou simplement l'intérêt général (III, 82 ; II I, 84). Sur , cf. Busolt-Swoboda, Griechische Staatskunde', I et II, 1920-1926, passim (Index, II, s.v. ).

page 428 note 1. Hérod., IV, 97.

page 428 note 2. Hérod., III, 83. On ne manquera pas d'en rapprocher l'usage des assemblées militaires (cf. infra, p. 434).

page 428 note 3. Hérod., IV, 118 ; VIII, 21 ; VIII, 7 3 ; III, 83. Sortir du , c'est se condamner à (VII, 8).

page 428 note 4. T. G., XII (5), 872, 27, 31, 38 : registre d'actes de ventes immobilières, du IIIe-IIe siècle a. C. L'expression est employée à propos de . Cf. Dareste, R., Haussoullier, B., Reinach, Th., Recueil des inscriptions juridiques grecques, I, Paris, 1891, p. 64 sqq.Google Scholar

page 428 note 5. EUR., Suppl., 438-439. Au héraut de Thèbes, Thésée déclare fièrement, après un éloge célèbre de l'égalité : « Quant à la liberté, elle est dans ces paroles : Qui veut… » La formule reparaît dans l'Oreste, 885, sous une forme plus brève, que nous connaissons aussi par Démosth., Pro corona, 170 ; Aristoph., Acharn, 45 ; Assembl. femmes, 180 ; Eschine, Contre Ctésiphon, 3. Sur ce droit , cf. par exemple Busolt-Swoboda, , Griechische Staatskunde', Munich, I, 1920, p. 453, n. 4.Google Scholar

page 428 note 6. Dans la suite, nous développons des analyses dans une direction que Vernant, J.-P., « Géométrie et astronomie sphérique dans la première cosmologie grecque », La Pensée, n° 109, 1963, p. 88 Google Scholar, avait indiquée le premier.

page 429 note 1. Sur les jeux funéraires, on verra L. Malten, « Leichenspiel und Totenkult », Mitt. deut. archûol. Inslit., Rôm. Abt., Bd. 88/39, 1928-1924, p. 300 sqq. et sv. ; « Leichenagon », R.-E. (1925), c. 1859-1861.

page 429 note 2. L'aspect juridique des Jeux a été fortement souligné par L. Gernet, « Jeux et Droit (Remarques sur le XXIIIe chant de l'Iliade) », Rev. hist. droit français et étranger, 1948, p. 177 sqq., repris dans Droit et Société dans la Grèce ancienne, Paris, 1955, pp. 9-18.

page 429 note 3. Dans son étude précédemment citée, L. Gernet (Droit et Société, p. 17) a pu écrire : « Le droit qui commence d'apparaître dans la scène n'apparaît pas comme une technique spéciale et professionnelle : il émane lui-même de la vie des jeux ; il y a continuité entre la coutume agonistique et la coutume judiciaire ».

page 429 note 4. Il, XXIII, 256 sqq. Sur la valeur du fer, cf. en dernier lieu, L. Deroy, « Les noms du fer en grec et en latin », L'Antiquité classique, t. XXXI, 1962, pp. 98-110.

page 429 note 5. II., XXIII, 704 : . On trouve d'autres formules, telles que (Il., XXIII, 799 et 886). Sur les valeurs dans l'épopée, cf. Martin, R., Recherches sur VAgora grecque. Études d'histoire et d'architecture urbaines, Paris, 1951, pp. 19, 22, 48, 161, 169, 244Google Scholar. C'est dans , au milieu de l'assemblée, que se déroulent la plupart des épreuves : II., XXIII, 507, 685, 710, 814. Remarquons enfin que c'est toujours le verbe qui est employé ici, comme dans le vocabulaire politique dont Hérodote est le témoin. Cf. Il., XXIII, 263, 631, 653, 656, 700, 740, 748, 750, 751, 799 ; Od., XXIV, 86 et 91.

page 429 note 6. Od., XXIV, 80-86.

page 430 note 1. Hés., Bouclier, 312. Cf. Il, XXIII, 273.

page 430 note 2. Xén., Anabase, III, I, 21.

page 430 note 3. Théognis, 994.

page 430 note 4. Démosth., Philipp., I, 4-5, éd. Dindorf.

page 430 note 5. Le butin fait, en effet, partie des biens que les Grecs appellent et qui s'opposent aux . Cf. É. Brueck, F., « Totenteil und Seelgerät im griechischen Recht », Münchener Beiträge zur Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte, t. IX, Munich, 1926, p. 39 Google Scholar sqq. L'auteur remarque très justement qu'il n'y a pas, à cette époque, de conception abstraite, proprement juridique, du droit de propriété. La « propriété individuelle » n'est qu'une abstraction commode mais dangereuse pour subsumer la diversité de différents modes de possession : , etc. Sur le butin dans la société homérique, cf. Delcourt, M., Œdipe ou la légende du conquérant, Paris-Liège, 1944, pp. 239244 Google Scholar et les analyses de Buchholz, E., Die homerische Realien, II, 1, Leipzig, 1881, p. 328 Google Scholar sqq. Dans son article sur « Le partage des profits de la guerre dans les traités d'alliance antiques », Rev. historique, 1957, pp. 233-249, A. Aymard ne prend pas en considération les faits archaïques. P. Vidal-Naquet me signale le passage de THUCYD., VII, 83,8 où l'on retrouve une opposition entre la part de l'État (xoivo'v) et les parts individuelles. La notion d'accord passé entre les belligérants y joue un rôle important. Cf. aussi Dain, A., « Le partage du butin d'après les traités juridiques et militaires », Actes du VIe congrès international des études byzantines, Paris, 1948, t. I, Paris, 1950, pp. 347-354Google Scholar, qui note : « Le partage se fait par voie d'autorité. Les lots sont répartis soit entre les individus soit entre les unités militaires constituées », mais « les soldats les plus distingués peuvent obtenir des parts de choix ».

page 430 note 6. Théognis, 678 sqq. : .

page 431 note 1. Soph., Philoct., 609 : Hélénos est une « ».

page 431 note 2. A Agamemnon, qui lui demande une autre part d'honneur, en échange de celle qu'il doit remettre à Apollon, Achille répond : Nous n'avons plus de trésor commun en réserve…. tout ce que nous avons tiré du sac des villes a été partagé (Il., I, 124-125). Ce texte prouve clairement qu'avant le les biens sont .

page 431 note 3. Cf. infra, p. 434.

page 431 note 4. Il., IX, 328 sqq. Cf. L. Gernet, op. cit., p. 15.

page 431 note 5. Cf. L. Gernet, op. cit., p. 16.

page 431 note 6. L'appréhension est souvent désignée par le verbe qui a « sa valeur concrète » (II., XXIII, 614, 778, 823, 856, 882), ou encore par des verbes comme (273, 511, 666) ou (613). C'est le geste d'Ajax : « Il prend le bŒuf agreste » (779-781). L. Gernet, op. cit., p. 11, note que Darès fait exactement le même geste, dans les Jeux en l'honneur d'Anchise (Enéide, V, 380 sqq.), geste dont F. De Visscher, Études de droit romain, p. 353 sqq., a marqué la signification.

page 431 note 7. Cf. Il, XXIII, 624, 537, 565. L. Gernet, op. cit., p. 11, a insisté sur l'opposition des deux gestes : celui du don, celui de la mainmise.

page 432 note 1. Cf. L. Gernet, op. cit., p. 13. E. Cassin, L'Annie social., 1952, p. 18, pense que les prix « sont en réalité dévoués par Achille au héros mort… c'est de l'au-delà qu'ils seront tirés par la valeur, l'adresse ou la chance des concurrents… ». Mais rien ne donne à croire que le centre ait ici une valeur religieuse. Sur les valeurs religieuses et leur rapport avec les autres valeurs du centre, cf. les remarques de Vernant, J.-P., « Géométrie et astronomie sphérique dans la première cosmologie grecque », La Pensée, n° 109, 1963, p. 91 sqq.Google Scholar

page 432 note 2. Cf. Il, XXIII, 565.

page 432 note 3. Sur le don, cf. Gernet, L., « La notion mythique de la valeur en Grèce », Journal de Psychol., 1948, p. 430 sqq.Google Scholar ; « Droit et prédroit en Grèce ancienne », L'Année sociologique, 3e série, 1948-1949, Paris, 1951, p. 26 sqq. ; Mauss, M., Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, repris dans Sociologie et Anthropologie , Paris, 1950, p. 145 sqq.Google Scholar ; Maunier, R., « Recherches sur les échanges rituels en Afrique du Nord », L'Année sociologique, Nouv. Série, t. II, 1924-1925, Paris, 1927, p. 11 sqq.Google Scholar

page 432 note 4. Sans doute les parts d'honneur étaient-elles prélevées pour tel ou tel personnage important. C'est le reste qui était soumis au tirage au sort. Bien que cette procédure ne soit pas directement attestée, on peut croire qu'elle était d'usage. C'est, en effet, le même verbe qui désigne à la fois l'appréhension de la part du butin (614, 778, 823, 856, 882) et le « tirage au sort » (, dans Il, III, 316, dans Platon, Lois, 759 D, etc…). Cf. Amandhy, P., La mantique apollinienne à Delphes. Essai sur le fonctionnement de l'oracle, Paris, 1950, pp. 2526 Google Scholar. Le tirage au sort est l'expression de la volonté des dieux, cf. V. Ehrenberg, S.V. « Lösung », R.-E. (1927), c. 1462.

page 433 note 1. Cf. Il., IX, 335.

page 433 note 2. Il., XIX, 173 sqq.

page 433 note 3. II., XIX, 174.

page 433 note 4. II., XIX, 242 sqq. C'est à peu près la même formule qu'au chant XXIII, 704, quand Achille dépose les prix des Jeux.

page 433 note 5. Il, XIX, 277 sqq.

page 433 note 6. Il, I, 121. C'est dans l'Odyssée que s'affirme très nettement l'opposition du public et du privé (II, 32 ; II, 44 ; III, 82 ; IV, 314 ; XX, 264-265, passages cités par Chester G. STARR, The Origins of Greek Civilization, New York, 1961, p. 336).

page 434 note 1. Hérod., VII, 152. On trouve la même histoire, sans allusion au dans les Dissoi Logoi, II, 18 (Diels, F.V.S.7 , II, p. 409, 2 sqq.). Cf. Hérondas, II, 90. Au cours d'un procès qui l'oppose à un armateur de grains qui a violenté une de ses « filles », Battaros déclare que, si son adversaire demande un supplément d'enquête pour la question, puisque la victime est d'origine servile (cf. l'introduction de Arbuthnot Nairn, J. et de Laloy, L., dans la Coll. Univ. France, Paris, 1928, pp. 4748)Google Scholar, il s'offre à sa place, à condition que le prix du dommage soit déposé . Cf. aussi, Xén., Écon., VII, 26.

page 434 note 2. Plut., De amore fraterno, p. 483 C-E : à la mort d'un père, Plutarque recommande aux fils de laisser l'usage et la jouissance des biens en commun . Sur ce texte, on verra Levy, Harry L., « Property Distribution by lot in Present-Day Greece », Trans. Proc. Amer. Philol. Assoc, t. LXXXVII, 1956, pp. 4250.Google Scholar

page 434 note 3. Lucien, Cronosolon, 19, t. III, p. 312 Jacobitz. Cf. Arist., Assembl., 602. Mais le sens de l'expression a pu se perdre assez tôt, par exemple dans EUR., Ion, 1284 où fait double emploi avec .

page 434 note 4. Il., VII, 383-384.

page 434 note 5. II., VII, 417. On retrouve la même procédure dans d'autres assemblées militaires ; cf. Xén., Cyropédie, VII, 5, 46. En II, 2, 3, il s'agit même d'un en rapport avec le .

page 435 note 1. Od., I I, 87 sqq.

page 435 note 2. Il, XIX, 76-77.

page 435 note 3. Cf. Od., II, 87 aqq. et les remarques sur la valeur du sceptre faites par L. Gernet, Droit et prédroit, p. 96.

page 435 note 4. Od., II, 28 sqq. Sur la déclaration d'Egyptios et le problème de la convocation de l'assemblée, cf. Martin, R., Recherches sur l'Agora grecque, p. 31 sqq.Google Scholar qui y reconnaît un exemple de ce qu'A. Severyns (Homère, le poète et son Œuvre1, Bruxelles, 1946, pp. 23-26) appelle « anachronisme composite ».

page 435 note 5. est une notion politique qui joue un rôle important au VIIe et au VIe siècles. Un de ses plus anciens emplois se lit dans Tyrtee, IX, 15 sqq. qui développe l'idée d'un pour la polis et le démos. Chez Hérod., VII, 53, le bien commun, c'est le . C'est un synonyme de pour désigner l'État (cf. S.I.G., 37 A 3). Les philosophes en feront grand usage : Démocr., ap. Diels, F.V.S., II, p. 195, 15; 203, 15 ; 205, 10 ; Heraclite, ap. Diels, F.V.S.7 I, p. 151, 2 sqq ; 169, 4 ; 174, 1 ; 176, 4, etc… Dans une étude suggestive, intitulée « Zur Sociologie des archâischen Griechentums », Gymnasium, t. 65, 1958, pp. 48-58, B. Snell a soutenu que l'idée d'une communauté, d'une , opposée à un statut individuel, telle qu'elle apparaît, par exemple, dans Archiloque De Paros (fr. 98, 7, Lasserre-Bonnard), marquait un tournant décisif par rapport à Homère. J e crois que des passages comme celui que j'étudie peuvent limiter la portée des conclusions de B. Snell, à tout le moins conduire à distinguer, à côté d'une rupture, des lignes de continuité. Des « biens communs » du groupe militaire de l'épopée au des Homoioi de Tyrtée, il n'y a pas de cassure.

Sous une forme composée, , le même adjectif qualifie un type de terre qui est incontestablement objet de propriété collective (Il., XII, 421 sqq.). Cf. les remarques d'Éd. Will, « Aux origines du régime foncier grec. Homère, Hésiode et l'arrière-plan mycénien », Rev. Et. anc., t. LIX, 1957, p. 6 sqq.

page 436 note 1. Apoll. R H., Argon., III, 173, éd. H. Fränkel.

page 436 note 2. II., XXIII, 574. Ce passage est interprété de façon très curieuse par Ehrenberg, V., Die Rechstidee im frähen Griechentum, Leipzig, 1921, p. 79.Google Scholar

page 436 note 3. Ainsi que fait P. Mazon dans la Coll. Univ. de France. Sur le sens des vers 579 sqq., on lira les remarques de J. H. KELLS, « Euripides, Electra, 1093-5 and Some Uses of Sixàfctv », Class. Quart., X, 1960, p. 133 sqq.

page 436 note 4. II., XVIII, 507. « Au milieu » se trouvent , sur quoi l'on verra les remarques de Ch. Picard, « Sur le travail poétique d'Homère », Mélanges H. Grégoire, Bruxelles, 1949,1, p. 493 sqq. Le « cercle sacré » a fait couler beaucoup d'encre : Martin, R., Recherches sur l'Agora grecque, Paris, 1951, p. 42 sqq.Google Scholar, pense que les allusions au cercle de l'Agora, chez EUR., Oreste, 919 et SOPH., œdipe-Roi, 161, sont de simples souvenirs littéraires (p. 40). Mais le même auteur, op. cit., p. 178 et n. 2 et 3, cite lui-même, une inscription d'Erythrées où il est, semble-t-il, question d'une Agora circulaire réservée à la justice (S.G.D.I., IV, 880, 60 B).

page 436 note 5. Les données sont rassemblées par V. Ehrenberg, s. v. «Meson », R.-E. (1931), c. 1103-1104. Cf. aussi Thalheim, s. c. «Dikastéria », R.-E. (1903), c 572. A ces données, on pourrait ajouter le vers de SOLON, fr. 9 Diehl » , mais l'expression dans ce passage semble plutôt vouloir dire que la « Vérité » sera connue de tous, qu'elle sera publiqtte.

page 437 note 1. Cf. Cl. Mossé, « Sur un passage de 1’ « Archidamos » d'Isocrate », Rev. ét. ane., 1953, pp. 29-35 et « Armée et cité grecque (A propos de Thucydide, VII, 77, 4-5) », Rev. ét. anc., 1968, pp. 290-297 (en particulier, les textes cités à la p. 295, n. 1).

page 437 note 2. Cf. la belle étude d'A. Aymard, « Sur l'assemblée Macédonienne », Rev. ét. anc., t. LII, 1950, p. 127 sqq. E n dernier lieu, sur un aspect significatif des rapports entre Alexandre et ses « compagnons » macédoniens, on verra les remarques d'E. J. Bikerman, « A propos d'un passage de Charès de Mytilène », La Parola del Passato, fasc. XCI, 1963, pp. 241-255.

page 437 note 3. Cf. Polybe, V, 27, 1 ; 4 ; 5 et les analyses d'A. Aymard, op. cit., p. 129.

page 437 note 4. Cf. Hérod., V, 42 ; 78 ; 92. Sur cf. Hérod., V, 66 ; 70 ; 74 ; et sur , cf. R. Hirzel, Themis, Diké, und Verwandtes, p. 248 sqq.’

page 437 note 5. Philodème, Le Bon Roi d'après Homère, fr. 19, 14.

page 438 note 1. Les repas du laos sont des « repas à parts égales », où nulle préséance ne prévaut contre le principe d'égalité. Cf. Il., VII, 820 ; I, 468 ; Od., XIX, 425 ; VIII, 98 ; II., IX, 225, et les remarques d'AthénéE, p. 12 c, éd. A. M. Desrousseaux. Sur la commensalité homérique, cf. Jeanmaire, H., Couroi et Courètes, Lille, 1939, p. 85 sqq.Google Scholar, qui rapproche ces repas en commun des syssities doriennes.

page 438 note 2. Schulthess a rassemblé beaucoup de faits dans son article « Homoioi », R.-E. (1918), c. 2252 sqq., mais il ne relève pas, par exemple, qu'Achille se dit l'homoios d'Agamemnon (Il., XVI, 53 sqq.). On pourrait ainsi distinguer trois niveaux d'homoioi : 1° les guerriers professionnels de l'épopée ; 2° les hippobotes, les hippeis oligarchiques ; 3° les citoyens du vie siècle (d'après la déclaration de Maiandrios).

page 438 note 3. Cf. Jeanmaire, H., Couroi et Courètes, Lille, 1989 Google Scholar, passim ; Przyluski, J., « Les Confréries de loups-garous dans les sociétés indo-européennes », Rev. Hist. Bel., 1940, p. 136 sqq.Google Scholar Dans sa conférence (1964-1965) à l'École des Hautes Études, Jean- Pierre Vernant a eu l'occasion de reprendre le dossier grec du loup.

page 438 note 4. C'est la fable 229 d'Ésope, t. II, Paris, 1926, p. 371, éd. E. Chambry, dont une seconde version se lit, t. II, p. 372, 1. 1-10, éd. E. Chambry ( = Babrius, Mythiambes [Fabulae], n° 154, p. 142, éd. O. Crusius).

page 439 note 1. Cf. Vernant, J.-P., Les origines de la pensée grecque, Paris, 1962, pp. 5258.Google Scholar

page 439 note 2. Hérod., III, 142.

page 439 note 3. Hérod., VII, 8 et III, 83.

page 439 note 4. Cf. Lobel, E. et Page, D., Poetarum Lesbiorum fragmenta, Oxford, 1955, fr. 129, pp. 176177.Google Scholar

page 439 note 5. Robert, L., « Recherches épigraphiques, V, Inscriptions de Lesbos », Rev. et. anc, t. LXII, 1960, p. 300 sqqGoogle Scholar. Il semble qu'il y ait une relation nécessaire entre l'expression « politique » et le nom d'un sanctuaire qui jouit d'une telle situation géographique et qui remplit de telles fonctions. Contra, CH. Picard, Rev. Arch., 1962, t. II, pp. 43-69.

page 440 note 1. Hérod., I, 170. Cf. Vernant, J.-P., Les origines de la pensée grecque, Paris, 1962, p. 124 Google Scholar, et Lévêque, P. et P. Vidal-Naquet, Clisthène l'Athénien, Paris, 1964, p. 66 sqq.Google Scholar

page 440 note 2. Cf. P. Lévêque et P. Vidal-Naquet, op. cit., p. 66.

page 440 note 3. L. Gernet, Droit et Société dans la Grèce ancienne, p. 14.

page 440 note 4. L. Gernet, op. cit., p. 16.

page 440 note 5. Quand Achille propose d'accorder le second prix à Eumélos (II., XXIII, 589 sqq.) ; le public « approuve » . Tous les prétendants de même « approuvent » le discours d'Antinoos (Od., IV, 673).

page 441 note 1. Cf. II., XXIII, 359-361.

page 441 note 2. Quand Homère décrit le combat des guerriers où « l'écu s'appuie sur l'écu, le casque sur le casque, le guerrier sur le guerrier » (II., XVI, 210 sqq.), nous avons l'impression de reconnaître la phalange hoplitique (cf. les remarques de Michell, H., Sparte et les Spartiates, tr. fr., Paris, 1953, p. 195)Google Scholar. Tous ces passages, tant sur les armures, l'équipement que sur la tactique des hoplites, sont recensés en dernier lieu par Webster, T. B. L., La Grèce de Mycènes à Homère, tr. fr., Paris, 1962, p. 217 sqq.Google Scholar et par Kirk, G. S., The Songs of Homer, Cambridge, 1962, pp. 186188 Google Scholar. Sur l'hoplite, cf. Nilsson, M. P., Die Hoplitentaktik and das Staatswesen, Klio, 1928, pp. 240249 Google Scholar ; Lorimer, H. L., « The hoplite phalanx with spécial référence to the poems of Archilochus and Tyrtaeus », Annual of Brit. School ai Athens, t. XLII, 1947, pp. 76138 CrossRefGoogle Scholar ; Andrews, A., The greek Tyrants, Londres, 1956, pp. 3142 Google Scholar; Coubbin, P., «Une tombe géométrique d'Argos», Bull. Corres. Hell., t. 81, 1957, pp. 822–384 Google Scholar. On verra aussi les remarques de Merkelbach, R., Untersuchungen zur Odyssee, Munich, 1951, p. 224 sqqGoogle Scholar. à propos d'Ulysse et de Télémaque, « costumés » en hoplites.

page 441 note 3. Cf. Aristote, Polit., IV, 10, 10, p. 1297 B., texte par lequel H. Jeanmaire (Couroi et Courètes, Lille, 1939) conclut ses admirables recherches.