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Foi et Croyance au Moyen age Les médiations liturgiques

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Éric Palazzo*
Affiliation:
CNRS/IRHT, Orléans

Extract

«Transmettre la foi au Moyen Age», le titre du dossier dans lequel s'insère cet article fait écho au « faire croire », rendu célèbre par un colloque tenu voici quelques années à Rome, si bien que l'on peut s'interroger pour savoir s'il ne s'agit pas là d'une autre manière de poser la même question à laquelle de savantes contributions de ce colloque avaient tenté de répondre. C'est une évidence, la liturgie se situe au coeur du débat sur la transmission de la foi au Moyen Age, de même que son rôle dans le « faire croire » est central. Pourtant, en préalable à ce qui va suivre, on est en droit de se demander si « transmettre la foi » équivaut à « faire croire », du moins dans le christianisme médiéval. de nombreux auteurs se sont penchés sur la question et ont apporté des réponses diverses dans les domaines de la théologie et de l'histoire sociale notamment. en tête de cet article, un rappel succinct des éléments essentiels de ces contributions permettra de ne pas m'aventurer sur le terrain sensible de la définition de la foi dans l'Antiquité et au Moyen Age.

Summary

Summary

The article examines the different liturgical modes of transmission of faith in the Middle Ages. The inquiry leaves the impression of a liturgical triptych wich describes the actual reception of faith by the faithful. The first panel is made up of the liturgical texts themselves which express the orthodoxy of faith as defined by the Church. The second panel contains the normative texts by which the ecclesiastical authorities attempt to harmonize liturgical practice with the content of the sacred pieces. The third panel of the triptych, containing diverse texts (hagiographical…) and images, opens the dimension of the senses by which the liturgy is “lived”, a dimension indispensable for the transmission of faith.

Type
Transmettre la Foi au Moyen Age
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1998

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References

1. Je remercie vivement mes collègues et amis Jérôme Baschet, Paul de Clerck, François Héber-Suffrin, Dominique Iogna-Prat et Jacques-Hubert Sautel d'avoir bien voulu relire et critiquer cet article.

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3. Voir le récent dossier publié par les Annales HSS,1996, avec les articles de J. Baschet, Bonne, J.-C. et Schmitt, J.-C. ainsi que L'image. Fonctions et usages des images dans l'Occident médiéval,sous la direction de Baschet, J. et Schmitt, J.-C., Paris, Le Léopard d'Or, « Cahiers ,du Léopard d'or-5 », 1996.Google Scholar

4. L'historien et la foi,Jean Delumeau (dir.), Paris, 1996, dans lequel on trouve les contributions, souvent marquées par les opinions personnelles, de Pierre Chaunu, Jacques Fontaine, Michel Mollat du Jourdin, René Rémond, Pierre Riché ; voir la Présentation de cet ouvrage par A. Vauchez, Le Monde,12.7.1996.

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7. J. Wirth, art. cité, p. 57 ; voir aussi Schmitt, J.-C., « La croyance au Moyen Age », Raison Presente, 113, 1995, pp. 522 Google Scholar et « Du bon usage du Credo », Faire Croire…, op. cit. pp. 337-361, ainsi que le récent panorama de Swanson, R. N., Religion and Dévotion c. 1215- c. 1515,Cambridge, 1996, pp. 1089.Google Scholar En pendant à la croyance, la seconde moitié du Moyen Age a vu se développer les superstitions, croyances que l'Église n'a pas cherché à intégrer dans ses pratiques, Schmitt, J.-C., « Les superstitions », Histoire de la France religieuse,t. I, Le Goff, J., Rémond, R. (dir.), Paris, 1988, pp. 419551.Google Scholar

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9. Parmi la vaste bibliographie sur le sujet, on consultera avec profit, Y. Congar, La foi et la théologie,Paris, 1962, De Lubac, H., La foi chrétienne. Essai sur la structure du Symbole des Apôtres, Paris, 1969.Google Scholar

10. Voir entre autres, Lukken, G., « La liturgie, moyen d'expression irremplaçable de la foi », Concilium,82, 1973, pp. 1123 Google Scholar,1.-H. Dalmais, « L'expression de la foi dans les liturgies orientales », ibid.,pp. 77-84, D. Power, « Deux expressions de la foi : culte et théologie », ibid.,pp. 95-101.

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12. Parmi la foisonnante bibliographie, voir récemment Hameline, J.-Y., « La foi sur son axe fondamental », La Maison-Dieu, 174, 1988, pp. 5973 Google Scholar et F. Bousquet, « La foi chrétienne dans sa spécificité », ibid.,pp. 21-58.

13. Cf. L.-M. Chauvet, « La structuration de la foi dans les célébrations sacramentelles », ibid.,pp. 75-95. Voir aussi Chenu, M.-D., «Foi et sacrement», La Maison-Dieu, 71, 1962,Google Scholar pp. 69-77. Nadeau, M.-T., Foi de l'Église. Évolution et sens d'une formuleThéologie historique 78 », Paris, 1988 Google Scholar et son article, proposant une synthèse du livre, « le développement et l'expression Fides Ecclesiae», La Maison-Dieu,174, 1998, pp. 136-152.

14. Art. «Foi», Dictionnaire de spiritualité,t. V, 1964, col. 529-19 et art. «Foi», Dictionnaire de théologie catholique,VI/1, col. 55-514; Wawter, B., «Le développement de l'expression de la foi dans la communauté en prière. 1. Dans le Nouveau Testament », Concilium, 82, 1973, pp. 2531.Google Scholar Voir aussi les remarques d' Y. Congar, , « Les normes de fidélité et ,d'identité chrétiennes à travers l'histoire de l'Église », Concilium, 83, 1973, pp. 11-22.Google Scholar

15. L'invisibilité de l'objet de la foi développée dans ce passage biblique sera largement répandue parmi les théologiens de l'Antiquité et du Moyen Age, depuis Augustin (” Fides est virtus qua credentur quae non videntur »,PL. 40, col. 234) jusqu'à Thomas d'Aquin, en passant par Isidore de Séville, « Fides est qua veraciter credimus id quod nequaquam videre valeamus. Nam credere iam non possimus quod videmus. Proprie autem non fidei inde est dictum, si omnino fiât quod dictum est aut promissum. Et inde fides vocata, ab eo quod fit illud quod inter utrosque placitum est, quasi inter Deum et hominem ; hinc et foedus », Etym. VIII-2, 4, par Raban Maur qui reprend mot pour mot la définition d'Isidore (De Universo PL. 111, col. 90).

16. Voir le dossier réuni dans Blaise, A., Le vocabulaire latin des principaux thèmes liturgiques, Turnhout, 1966, pp. 153155, 598-602.Google Scholar Voir aussi Modras, R., « Fonctions et limites des énoncés de la foi », Concilium,138, 1978, pp. 4958.Google Scholar

17. Sur les rapports entre la foi et la prière saint Augustin affirme «fides fons orationis » (sermon 115, PL. 38, col. 655) ; sur la confession et la foi, particulièrement importante dans les premiers siècles chrétiens puis à partir de Latran IV (1215), Brekelmans, A., « Professions de foi dans l'Église primitive. Origine et fonction », Concilium,51, 1970, pp. 3341 Google Scholar, Cothenet, E., « Liturgie et vie chrétienne d'après I Pierre », La liturgie. Expression de la foi Conférences Saint-Serge, XXVe semaine d'études liturgiques, Paris, 1978,Google Scholar « Bibliotheca “ Ephemerides Liturgicae ” — subsidia 16 », Rome, 1979, pp. 97-113, en particulier pp. 107-112.

18. Les Constitutions Apostoliques,t. II, Livres III-VI, introduction, texte critique, traduction et notes par Metzger, M., « Sources chrétiennes 329 », Paris, 1986, pp. 323327.Google Scholar

19. « Des nouveaux venus à la foi. Ceux qui se Presentent pour la première fois afin d'entendre la parole seront amenés tout d'abord devant les docteurs avant que tout le peuple n'arrive, et on leur demandera la raison pour laquelle ils viennent à la foi […] », Hippolyte de Rome, La tradition apostolique,introduction, traduction et notes par B. Botte, « Sources chrétiennes 11 bis », Paris, 1968, p. 69 ; sur ce texte et son auteur présumé qui ont tant fait couler d'encre, M., Metzger, « A propos des règlements ecclésiastiques et de la prétendue Tradition apostolique,», Revue des Sciences religieuses,66, 1992, pp. 249261 Google Scholar (avec la reference aux autres contributions du même auteur à ce texte) et Bouhot, J.-P., « L'auteur romain des Philosophumena,et l'écrivain Hippolyte », Ecclesia Orans, 13, 1996, pp. 137164.Google Scholar

20. Césaire D'Arles, Sermons au peuple,t. I, introduction, traduction et notes par Delage, M.-J., « Sources chrétiennes 175 », Paris, 1971, pp. 399415.Google Scholar

21. Ibid.,p. 403.

22. Cf. Camelot, T., « Credere Deo, credere Deum, credere in Deum.,Pour l'histoire d'une formule traditionnelle », Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 30, 19411942 Google Scholar, l'enpp. 149-155 et Mohrmann, C., « Credere in Deum.,Sur l'interprétation théologique d'un fait de langue », J., Mélanges de S.J, Ghellinck,., t. I, Gembloux, 1951, pp. 277285 Google Scholar (texte repris dans Etudes sur le latin des chrétiens,t. I, Rome, 1961, pp. 195-203). Sur la perpétuation de ces définitions de la foi, par l'intermédiaire de ces trois expressions, cf. Guillaume DURAND, Rationale divinorum officiorum, I-IV, Davril, A., Thibodeau, T. M. (éds), « Corpus Christianorum — Continuatio Mediaevalis CXL », Turnhout, 1995, p. 368.Google Scholar

23. Voir en particulier Chenu, M.-D., «La psychologie de la foi dans la théologie du XIIe siècle », Etudes d'histoire littéraire et doctrinale du XIIIe siècle,II, 1932, pp. 163191.Google Scholar

24. Cette réconciliation entre la foi et l'intelligence a été fortement nourrie, au cours du 20e siècle, par la pensée de théologiens tels que le Père Chenu ; voir, par exemple, son recueil d'articles, au titre évocateur : La Parole de Dieu,1. La foi dans l'intelligence,« Cogitatio Fidei 10 », Paris, 1964.

25. Cf. De Clerck, P., « Lex orandi, lex credendi.,Sens originel et avatars historiques d'un adage équivoque », Questions liturgiques, 1978, pp. 193212.Google Scholar

26. Hanson, C., « The Liberty of the Bishop to improvise Prayer in the Eucharist », Vigiliae Christianae, 15, 1961, pp. 173176.CrossRefGoogle Scholar

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28. De Clerck, P., La «prière universelle » dans les liturgies latines anciennes. Témoignages patristiques et textes liturgiquesLiturgiewissenschaftliche Quellen und Forschungen 62 », Munster, 1977 Google Scholar et son article de synthèse, « La prière universelle, expression de la foi », La liturgie expression de la foi,art. cité, pp. 129-146.

29. Au Moyen Age, on constate la survie de ces formulaires, adaptés à des utilisations nouvelles dans les oraisons pascales gallicanes et hispaniques, les litanies accompagnant les processions et les prières et litanies des saints, cf. de Clerck, La « prière universelle… », op. cit.,p. 314.

30. Voir les références des oraisons des sacramentaires romains, Deshusses, J., Darragon, B., Concordances et tableaux pour l'étude des grands sacramentaires,t. III-2, « Spicilegii friburgensis -subsidia 12 », Fribourg, 1983, pp. 145150.Google Scholar

31. A. Triacca, « Fides magistra omnium credentium.,Pédagogie liturgique : pédagogie de la foi ou par la foi ? (Contribution des sources liturgico-euchologiques à l'intelligence d'un problème actuel) », La liturgie. Expression de la foi, op. cit.,pp. 265-310.

32. Cf. Blaise, A., Le vocabulaire latin des principaux thèmes liturgiques,Turnhout, 1966, pp. 153155 et 598-602Google Scholar.

33. Sur l'histoire de la formule « Fides Ecclesiae »,voir les références aux travaux de M.-T. Nadeau, cités à la note 13.

34. Cf. M.-T. Nadeau, ibid., pp. 103-105 et L'ordinaire de la messe,texte critique, traduction et études par Botte, B., Mohrmann, C., « Études liturgiques 2», Paris-Louvain, 1953, pp. 88-89.Google Scholar

35. Gaudemet, J., « Note sur le symbolisme médiéval. le mariage de l'évêque », La société ecclésiastique dans l'Occident médiéval,« Variorum Reprints », Londres, 1980, n° X.Google Scholar

36. Voir le texte de la prière et la description du rite de la remise de l'anneau lors de la consécration episcopale dans le pontifical romain du 12e siècle, Andrieu, M., Le pontifical romain au Moyen Age,t. I, le pontifical romain du XII” siècleStudi e Testi 86 », Cité du Vatican, 1938, p. 138 ss, p. 162.Google Scholar

37. Le canon de la messe romaine,édition critique, introduction et notes par B. Botte, « Textes et études liturgiques 2 », Abbaye du Mont César-Louvain, 1935, pp. 32-34.

38. Ibid.,p. 44.

39. Tradition apostolique, op. cit.,p. 79.

40. Voir, sur cette thématique, l'important développement de Tertullien, Traité sur le baptême,texte, introduction et notes de Refoulé, R. F., « Sources chrétiennes 35 », Paris, 1952, pp. 4553.Google Scholar

41. Cf. B. Bobrinskoy, «Confession de foi trinitaire et consécrations baptismales et eucharistiques dans les premiers siècles», La liturgie, expression de la foi,citée à la note 17, pp. 57-67.

42. Sur l'histoire et le sens de la formule, GY, P.-M., « La formule “ Je te baptise ” (Et ego le baptizo),», Communia sanctorum. Mélanges offerts à J.-J. von Allmen, Genève, 1982, pp. 6572 Google Scholar et De Clerck, P., « Les origines de la formule baptismale », Rituels. Mélanges offerts au père Gy,Paris, 1990, pp. 199213.Google Scholar

43. GY, P.-M., « Le sacrement de mariage exige-t-il la foi ? La position médiévale », Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 61, 1977, pp. 437442.Google Scholar

44. Pour un résumé de l'histoire du Credo,cf. J.-C. Schmitt, Faire croire…, op. cit.,et F. Boespflug, « Autour de la tradition picturale du Credo,au Moyen Age (XIP-XVC siècle) », Rituels…,citée à la note 42, pp. 55-84. J. N. D. Kelly, Early Christian Creeds,1950.

45. G. Devailly, « La pastorale en Gaule au IXe siècle », Revue d'Histoire de l'Église de France,LIX, 1973, pp. 23-54 ; sur les mentions concernant le Credo,dans les capitulaires épiscopaux, voir les textes édités dans Capitula Episcoporum,I. Mgh, P. Brommer (éd.), Hanovre, 1984, par exemple le chap. I du capitulaire de Gautier d'Orléans de 869-870 : « Ut archidiaconi per sibi commissas parroechias diligenter discutiantpresbiterorumfidem, baptisma et missarum celebrationem, quatinus rectam fidem teneant, baptisma catholicum observent et missarum preces bene intelligant, psalmos digne secundum divisiones versuum modulentur et dominicam orationem cum symbolo etfide catholica ipsi intelligant et omnibus bene pronunciare diebus feriatis insinuent ad intelligendum, ut sciât unusquisque, quid petat ad deum ; et ut “ Gloria patri et filio et spiritui sancto ” et “ Credo in unum deum ” apud omnes ad missam decantetur et, ut ipse sacerdos cum sanctis angelis et populo dei una voce “ Sanctus, sanctus, sanctus ” ad missam decantet »,p. 187 ; Chélini, J., L'Aube du Moyen Age. Naissance de la chrétienté occidentale,Paris, 1991, p. 413 Google Scholar ; Banniard, M., Viva voce. Communication écrite et communication orale du IVe au IXesiècle en Occident latinCollection des etudes ,augustiniennes », Paris, 1992, pp. 211213, 353Google Scholaret 370-375 et Dierkens, A., « La Christianisation ,des campagnes de l'Empire de Louis le Pieux. L'exemple du diocèse de Liège sous l'épiscopat ,de Walcaud (c. 809-c. 831) », Charlemagne's Heir. New Perspectives on the Reign of Louis the Pious (814-840), Oxford, 1990, pp. 311329.Google Scholar

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47. Ibid.,p. 254, cité d'après la traduction dans Prier au Moyen Age, pratiques et expériences (Ve-XVe siècles),Turnhout, 1991, p. 170.

48. « Commonendi suntfidèles, ut generaliter omnes a minimo usque ad maximum orationem dominicam et symbolum discant. Et dicendum eis, quod in his duabus sententiis omne fidei christianae fundamentum incumbit. Et nisi qui has duas sententias et memoriter tenue rit et ex toto corde crediderit et in oratione saepissime frequentaverit, catholicus esse non poterit. Constitutum namque est, ut nullus chrismetur neque baptizetur neque a lavacro fontis alium suscipiat neque coram episcopo ad confirmandum quemlibet teneat, nisi symbolum et orationem dominicam memoriter tenuerit exceptis his, quos ad loquendum aetas minime perduxit,», extrait ,du premier capitulaire de Théodulf D'orléans, Capitulare,citée à la note 45, p. 119 ; voir l'interprétation de ce texte dans Prier au Moyen Age,p. 171. Au 14e siècle à Montaillou, le ,« Notre Père » est souvent la seule prière que les paysans du village connaissaient, Le Roy, E. ,Ladurie, Montaillou, village occitan de 1294 à 1324,édition revue et corrigée, Paris, 1982, pp. 476477 Google Scholar (Pour une critique liturgico-pastorale de ce livre, cf. GY, P.-M., « Montaillou et la ,pastorale sacramentelle », La Maison-Dieu,125, 1976, pp. 127133).Google Scholar

49. Cf. Longère, J., «Comment expliquer le symbole des apôtres ? L'apport de quelques conciles et synodes médiévaux », Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude, Besançon, 1993, pp. 165170 Google Scholar, dans ce même volume, voir aussi les contributions de B.-G. Guyot, « L'attribution des articles de foi aux apôtres dans la littérature pastorale latine des XIIIe-XIVe siècles », pp. 179-184 et de F. Boespflug, « Symboles de foi et apôtres au Credo. Quelques réflexions sur les fonctions respectives », pp. 257-262.

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52. Cf. P.-M. GY, « Évangélisation… », art. cité.

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58. J. LE Goff, op. cit.,p. 340.

59. Ibid.,p. 751.

60. De Fleury, André, Vie de Gauzlin, abbé de FleurySources d'histoire médiévale 2 », texte édité, traduit et annoté par Bautier, R.-H. et Labory, G., Paris, 1969, p. 117.Google Scholar

61. Ibid.,pp. 99-101.

62. La référence est ici celle des Statuta Ecclesiae Antiquae ;,il n'est pas rare dans les récits hagiographiques que les saints confessent leur foi avant la mort afin de se Presenter pur devant Dieu, cf. Henriet, P., « Silentium usque ad mortem servaret.,La scène de la mort chez les ermites italiens du XIe siècle », Mélanges de l'École française de Rome,105, 1993, pp. 265 298 CrossRefGoogle Scholar(pp. 290-292) ; je remercie D. Iogna-Prat d'avoir attiré mon attention sur ce point.

63. Le Noir, Ermold, Poème sur Louis le Pieux et épîtres au roi PépinLes classiques de l'histoire de France au Moyen Age », édités et traduits par Faral, E., Paris, 1964, pp. 192 193.Google Scholar

64. PL.,145, col. 564-565.

65. A. Castes, , «La dévotion privée et l'art à l'époque carolingienne : le cas de sainte Maure de Troyes », Cahiers de Civilisation médiévale,33, 1990, pp. 318.CrossRefGoogle Scholar Je n'ignore pas la contestation faite quant à la date de ce texte, mais je laisse à d'autres le soin de régler cette question.

66. Ibid.,pp. 3-4.

67. de Pétigny, J., « Lettre inédite de Robert d'Arbrissel à la comtesse Ermengarde », Bibliothèque de l'école des Chartes,XV, 1854, pp. 209235 Google Scholar (pp. 232-233) ; Constable, G., « The Concern for Sincerity and Understanding in Liturgical Prayer, Especially in the Twelfth Century », Classica Mediaevalia : Studies in Honor of Joseph Szvövérffy, Washington, 1986, pp. 1730 Google Scholar (p. 26).

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69. Ibid.,p. 71. Dans les vies de saints illustrés du Moyen Age, on assiste souvent à des transformations iconographiques, par rapport au message initial du texte, qui relèvent d'adaptations aux mentalités de l'époque où l'on a réalisé tel ou tel manuscrit ; voir par exemple le cas de l'illustration de la vie de saint Aubin, du 11e siècle, Carrasco, M., « Notes on the Iconography of the Romanesque Illustrated Manuscript of the Life of St. Albinus of Angers », Zeitschrift für Kunstgeschichte,47, 1984, pp. 333348.CrossRefGoogle Scholar

70. Je ne connais pour ma part aucune affectation liturgique de cette péricope au Moyen Age.

71. Darmstadt, Hessische Landesbibliothek, cod. 1640, Grodecki, L., Mùtherich, F., Taralon, J., Wormald, F., Le siècle de l'an mil, Paris, « L'univers des formes », 1973, fig. 146.Google Scholar

72. Toubert, H., « La Vierge et les sages-femmes. Un jeu iconographique entre les Évangiles apocryphes et le drame liturgique »,Marie. le culte de la Vierge dans la société médiévale Paris, 1996, pp. 327360 Google Scholar qui Presente également le dossier textuel du récit dont l'allusion à l'incrédulité de Thomas (Jean, XX, 25) est évidente.

73. Cf. Toubert, H., « Rome et le Mont-Cassin : nouvelles remarques sur les fresques de l'église inférieure de Saint-Clément de Rome », Un art dirigé. Réforme grégorienne et iconographie, Paris, 1990, pp. 193238, pp. 205-208.Google Scholar

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75. Cf. A. Castes, « La dévotion privée… », art. cité.

76. Cf. en dernier lieu Schmitt, J.-C., « Rituels de l'image et récits de vision », Testo e immagine nell'alto Medioevo,XLI Settimana di studio del Centra italiano di studi sull'alto Medioevo, Spoleto 1993, Spolete, 1994, pp. 419462.Google Scholar

77. Cf. Klein, P. K., « Programmes eschatologiques, fonction et réception historiques des portails du XIIe siècle : Moissac, Beaulieu, Saint-Denis », Cahiers de Civilisation médiévale 33, 1990, pp. 317349 (pp. 347-348).CrossRefGoogle Scholar

78. Wirth, J., L'image médiévale. Naissance et développements (VIe-XV” siècle), Paris, 1989, pp. 171194 (p. 183).Google Scholar

79. Wilmart, A., « L'office du crucifix contre l'angoisse », Ephemerides Liturgicae, 46, 1932, pp. 421434 Google Scholar et Leclercq, J., « La dévotion médiévale envers le crucifié», La Maison- Dieu, 15,1963, pp. 119132 Google Scholar.

80. Deshmann, R., « The Exalted Servant. The Ruler Theology of the Prayerbook of Charles the Bald », Viator, XI, 1980, pp. 385417 Google Scholar.

81. Prier au Moyen Age, op. cit.,pp. 97-98.

82. Sur le rôle des femmes dans la transmission de la foi d'une manière générale et par les images en particulier, cf. N. Bériou, « Femmes et prédicateurs. La transmission de la foi aux XIIe et XIIIesiècles », La religion de ma mère…, op. cit.,pp. 51-70, D. Rigaux, « Dire la foi avec les images, une affaire de femmes ? », ibid.,pp. 71-90.

83. Je dois cette importante précision à Dominique logna-Prat que je remercie. L'interprétation de ce texte a été donnée par Iogna-Prat, D., Ordonner et exclure. Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme et à l'Islam, 1000-1150, Paris, 1998, p. 194.Google Scholar

84. Cf. H. Belting, op. cit.,, pp. 253-291 ; citons en particulier l'icône de la Vierge qui, à Rome lors de la liturgie de l'Assomption, a joué un rôle fondamental pour la dévotion des fidèles. Récemment, M. Exner a montré que les fresques, rePresentant deux crucifixions, de la crypte de Saint-Georges d'Oberzell à Reichenau faisaient office de « reliquaires » comme posés devant des autels, « Die Wandmalereien der Krypta von St. Georg in Oberzell auf der Reichenau», Zeitschrift fur Kunstgeschichte,58, 1995, pp. 153-180. Voir aussi les riches exemples étudiés par Sansterre, J.-M., « Vénération et utilisation apotropaïque de l'image à Reichenau vers la fin du 10e siècle : un témoignage des Gesta,de l'abbé Witigowo », Revue belge de Philologie et d'Histoire,73, 1995, pp. 281285 CrossRefGoogle Scholar, « Un saint récent et son icône dans le Latium médiéval au XIe siècle. A propos d'un miracle de Dominique de Sora », Byzantine Slavica,LVI, 1995 (Mélanges offerts à V. Vavrinek), pp. 447-452 et « le moine ciseleur, la Vierge Marie et son image : un récit d'Ekkehart IV de Saint-Gall », Revue bénédictine,106, 1996, pp. 185-191.

85. Je me permets de renvoyer à Palazzo, É., « Les pratiques liturgiques et dévotionnelles et le décor monumental dans les églises du Moyen Age », L'emplacement et la fonction des images dans la peinture murale du Moyen Age,Actes du 5e Séminaire international d'art mural, Saint-Savin 1992, Saint-Savin, 1993, pp. 4556 Google Scholar ; voir aussi D. Russo, « Les fonctions dévotionnelles de l'image religieuse dans l'Italie médiévale», L'image…, op. cit.,n. 3, pp. 133- 153.

86. Schmitt, J. C., « Cendrillon crucifiée. A propos du Volto santo,de Lucques », Miracles prodiges et merveilles au Moyen Age,XXVe Congrès de la Shmes (Orléans, juin 1994), « Série Histoire ancienne et médiévale-34 », Paris, 1995, pp. 241269.Google Scholar

87. F. Boespflug, « Symboles de fois… », art. cité n. 49, A. Ritz-Guilbert, « Aspects de l'iconographie du Credo des Apôtres dans l'enluminure médiévale », Pensée, image…, op. cit. pp. 101-110.

88. De Montclos, J., Lanfranc et Bérenger. La controverse eucharistique du XI’ siècle Louvain, 1971 Google Scholar; pour les implications iconographiques de la controverse dans la production artistique de la région de Tours, Schapiro, M., « Two Romanesque Drawings in Auxerre and Some Iconographie Problems », Studies in Art and Literature for Belle Da Costa Greene Princeton, 1954, pp. 331349,Google Scholar H. Toubert, «Dogme et pouvoir dans l'iconographie grégorienne. Les peintures de la Trinité de Vendôme », Un art dirigé…, op. cit.,pp. 365-402.

89. Dumoutet, E., Le désir de voir l'hostie et les origines de la dévotion au Saint-Sacrement Paris, 1926 Google Scholar, Dykmans, M., « Aux origines de l'élévation eucharistique », Zetesis. Album amicorum (Mélanges E. de Strycker),Anvers-Utrecht, 1973, pp. 679694 Google Scholar ; pour les transpositions ,iconographiques de cette pratique, Rubin, M., Corpus Christi. The Eucharist in Late Médiéval Culture,Cambridge, 1991.Google Scholar

90. Allusion à la révélation de la trahison de Judas révélée par le Christ au moment de la Cène : « […] C'est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper. Sur ce, Jésus prit la bouchée qu'il avait trempée et il la donna à Judas Iscariote, fils de Simon. C'est à ce moment, alors qu'il lui avait offert cette bouchée, que Satan entra en Judas » (Jean XIII, 26-27).

91. Hamburger, J., « Bosch's Conjuror : An Attack on Magic and Sacramental Heresy », Simiolus, 14, 1984, pp. 523 (pp. 13-14) et fig. 5.Google Scholar

92. Sur la dévotion des laïcs à la fin du Moyen Age à partir de livres d'édification illustrés, cf. Lobrichon, G., « La Bible des pauvres du Vatican, palat. lat. 871. Essai sur l'émergence d'une spiritualité laïque dans l'Allemagne de la fin du Moyen Age », Mélanges de l'École française de Rome,98, 1986, pp. 295327.CrossRefGoogle Scholar

93. Dans l'Occident médiéval, la diffusion de la foi par les institutions ecclésiastiques a impliqué une participation active, avec des variantes selon les époques et les lieux, aussi bien des religieux que du clergé séculier. Ceci ne semble pas avoir été le cas pour d'autres régions, telle la Russie moscovite entre le 14e et le 16e siècle, où la transmission de la foi a été essentiellement le fait du monachisme, cf. Gonneau, P., « Monachisme et diffusion de la foi dans la Russie moscovite (14e-16e siècle) », Annales HSS, 1996, n° 2, pp. 463489.Google Scholar