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J'en ai rêvé, c'était Tokyo. Prémices d'un fantasme collectif (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Augustin Berque*
Affiliation:
EHESS-Centre de recherches sur le Japon contemporain

Extract

J'emprunte l'expression « fantasme collectif » (kyôdô gensô) au poète et philosophe Yoshimoto Ryûmei, qui l'employa notamment à propos de la genèse de l'Etat. Pour en donner une brève définition dans un vocabulaire contemporain, disons qu'un fantasme collectif est une relation qui produit elle-même sa propre réalité en produisant du sens, un sens qui l'empreint dans la mesure même où elle s'établit. L'on peut utilement rapporter cette figure à la problématique de l'hégémonie, que l'émergence du Japon comme puissance concurrente des États-Unis commence à rendre instamment présente. Il ne s'agit pas que de relations internationales, mais, au fond, de la genèse de ce qui, un jour, remplacera le paradigme de la modernité occidentale.

Type
Le Modèle Japonais D'Organisation du Travail
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1994

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References

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13. Là, toutes sortes d'hypothèses concurrentes sur l'avenir du monde, qui n'ont pas leur place dans cet article. Parmi celles-ci, l'idée que le Japon s'est peut-être forclos de tout rôle messianique dans la mesure même où, par fantasme interposé, il ne fait qu'endosser la défroque de l'Occident.

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