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Le calvinisme et le droit de résistance à l'État

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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La thèse chrétienne de l'origine divine du pouvoir civil, en se référant au célèbre texte paulinien de l’ « Épitre aux Romains » exigeait une soumission absolue au gouvernement établi. Il n'était pas possible d'envisager une limitation des devoirs d'obéissance sans en faire l'équivalent d'une révolte contre Dieu. Bossuet, dans sa Politique tirée des propres paroles de l'Écriture Sainte, affirme que « Dieu a fait les rois et les princes ses lieutenants sur la terre afin de rendre leur autorité sacrée et inviolable »; il en résulte une obéissance inconditionnelle aux rois et à tous ceux qui détiennent une parcelle d'autorité : « l'impiété déclarée et même la persécution n'exemptent pas les sujets de l'obéissance qu'ils doivent aux Princes ». La seule attitude possible devant la « violence des princes » consiste en des « remontrances respectueuses, sans mutineries et sans murmures et des prières pour leur conversion ».

Type
Travaux en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1967

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References

1. « De l'obéissance due au Prince », livre VI, art. II , prop. I.

2. Ibid., livre VI, art. II , titre de la 3e proposition.

3. Ibid., proposition 6.

4. Bayle, Avis important aux réfugiés sur leur prochain retour en France.

5. Jurieu, Lettres pastorales. IXe.

page 351 note 1. Abbadie, Défense de la nation britannique.

page 351 note 2. Derathe, R., Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, 1950, p. 85 Google Scholar, note 4.

page 351 note 3. Del Vecchio, G., Philosophie du Droit. Dalloz, 1953, p. 67.Google Scholar

page 352 note 1. Lefranc, Abel, Introduction à l'Institution de la Religion chrétienne, p. 4.Google Scholar

page 352 note 2. Calvin, Institution de la Religion chrétienne, « Epistre », p. VI, texte de 1541, réimprimé sous la direction d'Abel Lefranc.

page 353 note 1. Hazard, P., La crise de la conscience européenne, pp. 120121.Google Scholar

page 353 note 2. The American Historical Review, XXXII (1926-1927), pp. 475-499.

page 353 note 3. « The people should measure out by ounce weights so much royal power and no more on condition they may take it to themselves again if the conditions be violated » (Lex rex, 9).

page 354 note 1. Foster, p. 491.

page 354 note 2. Foster, p. 480 ; Bastide, , John Locke, pp. 138139.Google Scholar

page 354 note 3. Bastide, , John Locke, pp. 138139.Google Scholar

page 354 note 4. Ibid., p. 144.

page 354 note 5. Ibid., p. 144.

page 354 note 6. Bastide, , op. cit., p. 145.Google Scholar

page 355 note 1. R. Renaudet, L'Angleterre de 1660 à 1715. Les cours des Facultés de Paris, Agrégation, 3e fascicule, p. 106.

page 355 note 2. Ibid., 1er fascicule, pp. 7-10 ; cf. aussi Bastide, p. 335.

page 355 note 3. André BIÉLER, La pensée économique et sociale de Calvin, p. 68.

page 355 note 4. Léonard, Emile. G., Histoire générale du protestantisme. P.U.F., 1961, tome I, p. 260.Google Scholar

page 356 note 1. Préface du Commentaire sur les psaumes. Cité par Biéler, p. 72.

page 356 note 2. Léonard, Emile G., Histoire générale du Protestantisme, t. I, p. 261 Google Scholar : « Aussi bien l'Institution Chrétienne dans sa première édition est-elle profondément luthérienne ».

page 356 note 3. Mesnard, P., L'essor de la Philosophie politique au XVIe siècle, p. 270.Google Scholar

page 356 note 4. Cité par Léonard, Emile G. : Histoire générale du protestantisme, p. 261 Google Scholar, note 3.

page 356 note 5. Mesnard, P., L'essor de la Philosophie politique au XVIe siècle, p. 281.Google Scholar

page 356 note 6. Biéler, A., La pensée économique et sociale de Calvin, p. 129 Google Scholar : « Choisy nous paraît avoir commis une grave erreur en appliquant le terme de théocratie aux relations de l'Église et de l'État à Genève du temps de Calvin ».

page 356 note 7. Léonard, E. G., Histoire générale du protestantisme, p. 299.Google Scholar

page 356 note 8. Arquillière, H. X., L'Augustinisme politique. Essai sur la formation des théories politiques du Moyen Age. Vrin, 1955 Google Scholar. L'augustinisme politique est la tendance à absorber le droit de l'État dans celui de l'Église. Arquillière a le souci de bien distinguer l'augustinisme de la doctrine politique qui en est issue et qui ne saurait être attribuée à saint Augustin. Néanmoins, comme l'écrit E. Gilson dans son Introduction à l'étude de saint Augustin, bien que celui-ci n'en ait jamais expressément formulé le principe, l'idée d'un gouvernement théocratique n'est pas inconciliable avec sa doctrine, car si l'idéal de la Cité de Dieu n'implique pas cette idée, elle ne l'exclut pas non plus, (p. 240). En note, Gilson ajoute que « la doctrine qui confond la cité de Dieu avec un empire théocratique, bien que ce soit un vrai contresens, était inévitable dès que les circonstances politiques et sociales en favoriseraient l'éclosion ». Dans son livre L'évolution de la pensée politique (collection Idées, Gallimard), C. Northcote Parkinson fait suivre le chapitre intitulé « la théocratie » d'un autre intitulé « la théocratie justifiée théoriquement ». Dans le premier il cite Calvin qui inspira la fondation d'une république théocratique ; dans le second il range saint Augustin. En résumé, au delà de l'augustinisme politique défini par Arquillière, existe une tendance plus générale par laquelle la notion d'État fondé sur le droit naturel semble se diluer et disparaître dans une fonction supra-naturelle qu'incarne, selon le cas, l'autorité pontificale ou l'autorité de la Bible.

Il serait intéressant d'étudier les rapports de Calvin et de saint Augustin. F. Wendei. relève 341 citations augustiniennes dans la dernière édition de l'Institution. Voir la communication de Cadier, Jean dans VAugustinus Magister, Congrès international augustinien, Paris, 1954, t . II, pp. 10391056 Google Scholar.

page 357 note 1. Institution. De la liberté chrétienne. Chapitre XIV.

page 357 note 2. La notion d'homme intérieur et extérieur se retrouve chez saint Augustin comme chez Luther. Pour saint Augustin « relève de l'homme extérieur tout ce qui nous est commun avec les animaux : corps matériel, vie végétative, connaissances sensibles, images et souvenirs de ces sensations ; relève de l'homme intérieur, au contraire, tout ce qui nous appartient en propre et ne se rencontre pas chez les animaux… L'homme est donc essentiellement sa pensée, ou, en d'autres termes, la mens est l'homme intérieur même », Gilson, . Introduction à Vétude de saint Augustin, 3e édi-tion, p. 151 Google Scholar. Luther dans La liberté du Chrétien (Aubier, 1944, traduction Maurice Gravier) distingue deux natures dans l'homme. « Par son âme, il mérite d'être nommé un homme nouveau, spirituel, intérieur ; par la chair et le sang il mérite d'être nommé un homme corporel, un vieil homme et un homme extérieur » (p. 255). L'homme extérieur est l'homme en contact avec le monde ; « il faut qu'il gouverne son propre corps et entretienne des rapports avec les hommes » (p. 279).

page 358 note 1. « Mais le but de ce régime temporel est de nous faire conformer à la compaignie des hommes pour le temps qu'avons à vivre entre les hommes ; d'instituer nos moeurs à une justice civile ; de nous accorder les uns avec les autres ; d'entretenir et conserver une paix et tranquilité commune. »

page 358 note 2. Ordonner = mettre en ordre, régler.

page 358 note 3. Calvin. Institution…, p. 754.

page 358 note 4. Calvin. Institution…, p. 754 ; consister = subsister.

page 358 note 5. Ibid., p. 754.

page 358 note 6. Le calvinisme ne fut pas non plus indifférent aux problèmes économiques et sociaux. Cf. Biéleb, André : La pensée économique et sociale de Calvin. Genève, 1961.Google Scholar

page 359 note 1. Calvin, Institution…, p. 54.

page 359 note 2. Calvin, ibid., p. 55.

page 359 note 3. Calvin, Institution…, p. 54.

page 359 note 4. Ibid., p. 754.

page 359 note 5. Ibid., p. 755.

page 360 note 1. Ibid., p. 755.

page 360 note 2. Ibid., p. 755.

page 360 note 3. Strohl, Henry, La pensée de la Réforme, p. 250 Google Scholar, note 1.

page 360 note 4. Ibid., p. 239.

page 360 note 5. Léonard, Émile G., « Histoire du protestantisme, 1939-1952 », Revue Historique, t. CCX, oct.-déc. 1953, p. 340.Google Scholar

page 360 note 6. Calvin, , Institution, p. 758.Google Scholar

page 360 note 7. Ibid., p. 759

page 361 note 1. Ibid., p. 760.

page 361 note 2. Ibid., p. 759.

page 361 note 3. Ibid., p. 760.

page 361 note 4. Ibid., p. 774, Epître aux Romains, 13.

page 361 note 5. Ibid., p. 775.

page 361 note 6. Ibid., p. 776.

page 362 note 1. Calvin, , Institution…, p. 776777.Google Scholar

page 362 note 2. Ibid., p. 780.

page 362 note 3. Ibid., p. 778. Rappel d'un passage de Jérémie, 27. colloquer = placer.

page 362 note 4. Ibid., p. 822, chap. XVII, De la vie chrétienne.

page 362 note 5. Ibid., p. 780.

page 362 note 6. Ibid., p. 776.

page 363 note 1. Ibid., p. 781.

page 363 note 2. Exode, 3. Juges, 2.

page 363 note 3. Calvin, Institution…, p. 781.

page 363 note 4. Ibid., p. 781.

page 363 note 5. Ibid., p. 782

page 364 note 1. Calvin, , Institution…, p. 783.Google Scholar Actes, 4.

page 364 note 2. Ibid., p. 783. Proverbes, 16.

page 364 note 3. Ibid., p. 805.

page 365 note 1. Mesnard, Pierre, L'essor de la Philosophie politique au XVIe siècle, p. 293.Google Scholar

page 365 note 2. Calvin, , Institution…, p. 782.Google Scholar

page 366 note 1. Strohl, , « Le droit à la résistance d'après les conceptions protestantes », Revue d'histoire et de philosophie religieuse, X, 1930, pp. 126139.Google Scholar

page 366 note 2. Janet, Paul, Histoire de la Philosophie morale et politique, dans l'antiquité et les temps modrenes, t. II, p. 113.Google Scholar

page 366 note 3. De justa Henrici III abdicatione e Francorum regno.

page 367 note 1. Avertissement à tous fidèles chrétiens, 1589.

page 367 note 2. V. L. Saulnier, La littérature de la Renaissance.

page 367 note 3. Œuvres complètes d'Estienne de la Boétie, publiées par Paul Bonnefon, 1892. Introduction p. XXXIX. « Effrayé d'aussi horribles conséquences, il n'a pas tiré de conclusion, car c'eût été donner, par avance, le plus formel démenti à sa conduite, complètement consacrée à sauvegarder la justice et la paix. »

page 367 note 4. Œuvres complètes : De la servitude volontaire, p. 32.

page 367 note 5. Suarez, De Legibus, L. III.

page 367 note 6. Mariana se demande s'il est permis d'empoisonner le tyran.

page 367 note 7. P. Janet, Histoire de la Philosophie morale et politique dans l'Antiquité et les Temps modernes : « l'esprit démocratique inspire la plupart des écrits du xvie siècle. » (Tome II , p. 121).

page 368 note 1. Dommanget, M., Le curé Meslier. Julliard, 1965.Google Scholar

page 368 note 2. C'est la thèse d'Hubert Languet dans le Vindiciae contra tyrannos.

page 368 note 3. Locke, J., Essai sur le pouvoir civil. Texte traduit, présenté et annoté par Fyot, J. L., P.U.F., 1953, 230.Google Scholar

page 368 note 4. Derathé, R., J. J. Rousseau et la science politique de son temps, pp. 3941.Google Scholar