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Les Historiens de l'Empire Achéménide et l'Inscription de Bisotun

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Clarisse Herrenschmidt*
Affiliation:
Paris, C.N.R.S.

Extract

Bien que rédigées entre 539 et au plus tard 338 avant n. è., elles forment un corpus assez restreint ; mais ce n'est ni leur petit nombre, ni le caractère étrange de l'alphabet cunéiforme servant à noter le vieux perse, ni les formes presque abâtardies des versions akkadiennes et elamites qui les ont tenues à l'écart de la curiosité des historiens. De fait, à part la stèle de Suez faite pour commémorer le désensablement du canal au temps de Darius Ier et le texte de Bisotun sur lequel on reviendra, les inscriptions royales achéménides n'ont pas été conçues par les signataires comme des relations de leur histoire.

A longueur de lignes, ces inscriptions établissent et glorifient le statut du Grand Roi, son rôle héroïque et moral, dans son rapport avec le dieu « national » des Perses, face au peuple perse et sur l'étendue du territoire achéménide, le tout sans égard aux événements survenus dans l'histoire, mais comme au-dessus de la mêlée du temps.

Summary

Summary

This article concentrates of the first fourteen paragraphs of Darius' text. The analyses and interpretations ofthe text by M. Dandamayev (Persien unter der ersten Achämeniden), J. Wiesehofer (Die Aufstand Gaumatas und die Anfange Dareios I), and H. Tadmor and E. Bickerman ("Darius I, Pseudo-Smerdis and the Magi") are summarized and critically examined here. The first two authors, guided by their theoretical choices, treated the text as a series of discrete units rather than a continuous whole and—unlike Tadmor and Bickerman—failed to take into account its literary features. In conclusion, the present author proposes a new reading of the first fourteen paragraphs of the Bisitun inscription. The text as a whole is interpreted as an assertion of legitimacy by the signatory king. Two basic lines of argument are used: the king belongs to the reigning family, and he took part in the royal enthronement rite. Each argument is illustrated and developed through a different literary form: the taie of the Magus Gaumata and the theoretical discussion by Persians about their own society.

Type
Nouvelles Archives
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1983

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References

Notes

1. Sur l'édition du texte perse voir principalement Kent. Old Persian Grammar Texts Lexicon, American Oriental Society, 1953.

2. Le mol perse duvitaparanum de Bisotun, 1.10. a Été longtemps compris de façon ad hoc en « par succession » ; on le traduit aujourd'hui, après une nouvelle interprétation, par « en deux lignées ».

3. Dandamayev, M., Persien unter den ersten Achûmeniden, Wiesbaden, 1976.Google Scholar

4. Wiesehofer, Die Aufstand Gaumatas und die Anfange Dareios I, Bonn 1978.Google Scholar

5. E. Bickerman et H. Tadmor. « Darius I, Pseudo-Smerdis and the Magi », Alhenaeum, 1978. pp. 239-260.

6. Cette affirmation de Bickerman ne figure pas dans l'article cité mais dans un compte rendu qu'il a fait du livre de Dandamayev, compte rendu qu'on trouve dans le même volume d'Alhenaeum, 1978. pp. 413-415.

7. Dandamayev. op. cit., pp. 23-51 ; Wiesehofer. id., pp. 156-165.

8. Tout ce qui suit repose sur l'étude des inscriptions royales achéménides faites par l'auteur ces dernières années.

9. Cela se déduit de la suite du texte de Bisotun.

10. En Élamite kurtas qui représente un mot perse formé sur « la maison » g(a)rda.

11. Une autre inscription de Darius I, appartenant aux quatre textes de fondation de Persépolis. atteste I’ « idéologie trifonctionnelle » : DPd 18-20 « que sur ce pays ne déferlent ni l'armée ennemie, ni la mauvaise récolte, ni le mensonge » ; là aussi on remarque un vocabulaire particulier.

12. Ce que fait Dandamayev qui comprend kàra tantôt comme « l'armée professionnelle » et détenant les biens de productions, tantôt comme « le peuple ». mais dans la distribution inverse par rapport à mon interprétation.

13. Knauth, W. et Nadjmabadi, S. Das altiranische Fùrstenideal von Xenophon bis Ferdousi, Steiner Verlag, 1975.Google Scholar

14. Kellens, J., « Trois réflexions sur la religion des Achéménides », Studien zur Indologie und Iranistik, 1976, hegt 2, pp. 113132.Google Scholar