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Les réformes monétaires carolingiennes

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Renée Doehaerd*
Affiliation:
Bruxelles, Université

Extract

Ouvrons n'importe quel manuel d'institutions, n'importe quel ouvrage sur l'histoire du droit du haut moyen âge : nous y trouverons un exposé correct, du contenu des mesures monétaires carolingiennes. Seulement, on les expose, on ne les explique pas ; on les présente comme si elles allaient de soi. Or il y a lieu d'expliquer. C'est que, lorsqu'un gouvernement modifie sa monnaie — entendons bien qu'il ne s'agit pas d'altération, mais de transformation officielle — il le fait pour une certaine cause, il vise un certain but. Cette cause, ce but, la situation qui a provoqué ces mesures — voilà ce que l'on ne s'est point attaché à préciser. Évidemment, les textes, ces textes carolingiens si avares de renseignements, sont muets à ce propos. Il n'est cependant pas défendu de rapprocher certains faits qui paraissent nous mettre sur la voie d'une explication possible — disons, qui permettent de créer le cadre dans lequel ces mesures reprennent un certain sens pour nous.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1952

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References

page 13 note 1. L'étude en repose sur l'examen de deux espèces de sources : 1° des textes législatifs : capitulaires et canons des conciles ; 2° des collections de monnaies. — La législation mérovingienne ne fait jamais allusion aux monnaies ou à leur frappe : elle cite, sans plus, certaines monnaies en usage, à l'occasion de la tarification des amendes. Notre connaissance du système monétaire mérovingien repose donc essentiellement sur l'observation des pièces qui nous sont parvenues. Pour l'époque carolingienne, notre connaissance repose à la fois sur ces deux espèces de sources.

page 13 note 2. Histoire du moyen âge, t.I, p. 608 (Collection Glotz, Histoire générale). — Lopez admet encore cette opposition et donne à ce passage du monnayâ ge d'or au monnayage d'argent une raison de prestige politique : Mohammed and Charlemagne, a revision ﹛Speculum,1943). Critique de cet article par M. Lombard : Mahomet et Charlemagne, Annales,1948, p. 189.

page 13 note 3. Prou, M., Catalogue des monnaies mérovingiennes,1892, p. XCVI Google Scholar.

page 13 note 4. Ibid., Catalogue des monnaies carolingiennes,1896, p. XXIV.

page 13 note 5. Engel et Serrure, Traité de numismatique du moyen âge,t. I, p. 168.

page 14 note 1. Prou, Monnaies carolingiennes,p. XXX.

page 14 note 2. Ibid.,I, p. CV.

page 14 note 3. M. Lombard, L'or musulman du VIIe au XIe siècle,dans Annales,1947, p. 157.

page 14 note 4. Tourneur, V., Le sou de douze deniers de la loi des Francs Ripuaires,dans R. belge de Philol. et d'Hist.,t. II, 1923 ; — Prou, t. I, p. CVII Google Scholar.

page 14 note 5. Capitulaire rédigé au concile des Estines en 743. M. G. H., Concilia,II, p. 108-109 (la référence à la collection des M. G. H. est omise dans les notes suivantes).

page 14 note 6. Sur l'utilisation de cette livre, Guilhiermoz, , Note'sur les poids du moyen âge, Bibl. Ec. Chartes,t. LXVII, p. 227 Google Scholar.

page 15 note 1. Boretius, et Krause, , Capitidaria,I, p. 32 Google Scholar ; Bngel et Serrure, ouvr. cité,p. 198 et 205. — Poids théorique, comme tous ceux qui vont suivre ; les pièces qui nous sont parvenues n'y correspondent que rarement,- soit qu'elles ont été rognées ou usées, soit qu'elles étaient frappées dans une masse métallique divisée un peu au hasard.

page 15 note 2. Prou, t. I, p. 207 ; t. II, p. XXXVI.

page 15 note 3. Guilhiermoz, p. 207 ; Prou, t. II, p.XXXVI.

page 15 note 4. Prou, t. II, p. XLII. Capitulaire de Mantoue défendant l'emploi des deniers d'avant la réforme du poids de la livre, Capitidaria,I, p. 191.

page 15 note 5. Capitidaria,I, p. 74.

page 15 note 6. Ibid.,I, p. 169.

page 15 note 7. Ibid.

page 15 note 8. Ibid.,I, p. 285-290.

page 15 note 9. Ibid.,I, p. 285-290.

page 15 note 10. Ibid.,I, p. 299.

page 15 note 11. Ibid.,I, p. 366.

page 15 note 12. Ibid.,II, p. 15.

page 15 note 13. Ibid.,II, p. 63.

page 15 note 14. Ibid.,II, p. 278.

page 15 note 15. Ibid.,II, p. 320 et suiv. (Édit de Pitres).

page 15 note 16. Sur la chute du poids des deniers de Charles le Chauve, voir Prou, ouvr. cité,t. II, p. 192 et suiv. Cet abaissement de leur poids est particulièrement visible en Neustrie.

page 16 note 1. Lombard, L'or musulman, art. cité.

page 16 note 2. Lombard, , art. cité,s'appuie sur les sources musulmanes. Parmi les sources carolingiennes, citons pour le VIIIe siècle : Epistolae,I, p. 280 Google Scholar, 312,585, 606 ; II p. 503,504 ; A A. SS. O. SB., sacc. II, Vita Tillonis,p. 995. — Pour le IXe siècle : Episloae,III, p. 185, 449 ; SS.,t. II, Vita Rimberti, p. 772, 773 (allusion aux troupeaux d'esclaves dans le Slesvig) ; ibid., Vita S. Anscharii,p. 790 et 720-721 (mentions d'achats de captifs dans l'Allemagne septentrionale) ; ibid., Vita S. Sturmi, p. 369 (mention d'un troupeau d'esclaves près de Mayence). Rappelons, en outre, les troupeaux d'esclaves passant à proximité de Cambrai, Vita Gaugerici, Scr. Rer. Mer.,t. III, p. 656. On sait enfin les admonestations des papes et évêques aux Vénitiens qui s'adonnaient au VIIIe siècle à ce commerce, Epistolae,t. III, p. 312, 386, 585, 622, et t. IV, p. 503.

page 16 note 3. R. Doehaerd, Le lonlieu d'Arras, Mém. Acad., Arras,1942 ; Au temps de Charlemagne et des Normands : ce qu'on vendait… dans le bassin parisien. Annales,1947, p. 266.

page 16 note 4. Capitularia,I, p. 51, 115, 123, 167, 190.

page 16 note 5. Capitularia,II, p. 320. La livre d'or purifié ne vaudra dorénavant pas plus de 12 livres d'argent.

page 16 note 6. Lopez, ouvr. cité.

page 17 note 1. Bioch, Marc, Le problème de l'or au moyen âge,dans Annales d'Histoire écon. et sociale,t. V. 1933, p. 14 Google Scholar.

page 17 note 2. Epistolae,III, p. 278.

page 17 note 3. Sur l'activité de ces marchands dans les marchés d'Occident : Doehaerd, R., Ce qu'on vendait et comment on le vendait dans le bassin parisien,dans Annales,1947, p. 274. Sur la présence de chevaux arabes en Europe au IX Google Scholar e siècle : Le moine de Saint-Gall, S. S.,t. II, p. 752.

page 17 note 4. Lombard, ouvr. cité.Il n'est pas impossible que Offa doive sa richesse aux relations commerciales particulièrement importantes entre l'Angleterre et le monde byzantin, pendant les premiers siècles du moyen âge. — Voir Lopez, R., Relations anglo-byzantines du VII e au X e s., dans Byzantion,t. 18, 1946 Google Scholar-1947.

page 17 note 5. M. Bloch, Le problème de l'or (cf. supra,note 1).

page 17 note 6. M. Loubard, Mahomet et Charlemagne (cf. supra,p. 13, n. 2). Annales (7° année, janvier-mars 1952), n° 1.

page 18 note 1. Ce qui explique sans doute la rareté des dirhems d'argent dans le royaume franc, tandis qu'on y trouve des dinars d'or. Notons cependant la présence de dirhems en Angleterre : voir Lbvison, W., England and the continent in the eigth century (Oxford, 1946), p. 413 Google Scholar, et en Allemagne, v. A. Luschin von Ebengreuth, Beitr ä ge zur M ünzgeschichte im Frankenreich,dans Neues Archiv.,t. 23,1908, p. 440.

page 18 note 2. Capitularia,I, p. 240. — On sait les prescriptions des Carolingiens contre l'accroissement des prix en cas de disette, Capitularia,I, p. 72,132, 411. Mais ces prescriptions disent-elles la vraie cause de ces mesures ? Toute politique d'abaissement des prix avait mauvaise presse : on y voyait une manoeuvre des grands qui s'apprêtaient à racheter les récoltes (Capitularia,II, p. 615), rien d'étonnant si on présentait ces mesures sur le plan moral et chrétien qui n'éveillait pas la méfiance.

page 18 note 3. Concilia,I, p. 168.

page 19 note 1. Guilhiermoz, ouvr. cité,p. 170.

page 19 note 2. Engei, et Serrure, ouvr. cité,t. I, p. 196-198.

page 19 note 3. Ce qui explique que le roi ne pouvait frapper un denier plus lourd, dont la valeur eût, par exemple, égalé celle du dirhem.

page 19 note 4. Sur la persistance des monétaires dans la seconde moitié du VIIIe siècle, v. Prou, ouvr. cité, t. II, p. 1, et Luschin von Ebengreuth, Beitrâge zur M ünzgeschichte im Frankenreich,p. 439.

page 19 note 5. Capitularia,I, p. 74, 285, 290, 299 et II, p. 95.

page 19 note 6. On a prétendu qu'en 805 et 808 l'empereur avait réservé la frappe au seul atelier d'Aixla- Chapelle (Halphen, L., Charlemagne et l'Empire carolingien,Paris, 1943, p. 183)Google Scholar. Il nous parait abusif de comprendre sous les mots valatium et curtis qui figurent à ce propos dans les capitulames de 805 et de 808 le seul palais d'Aix-la-Chapelle.

page 20 note 1. Ibid.

page 20 note 2. Gilles, B., Histoire économique et sociale de la Russie,Paris, 1949, p. 21 Google Scholar.

page 20 note 3. S. S.,t. I, p. 476.

page 20 note 4. Lot, F., Les tributs aux Normands et l'Église de France au IXe siècle,dans Bibl. Éc. Chartes, t.XVC, 1924, p. 58 Google Scholar et suiv.

page 20 note 5. S. S.,t. I, p. 396 ; Soetber, Beitr. zur Geschichte des Géld- und Munzwesens in Deutschland, dans Forschungen zur Deutsche Geschichte,t. VI, p. 55, rapporte que la livre normande pesait 4 p. 100 de çlus que la livre franque. Il renvoie au passage précité des Annales de Fulda (S. S.,I, p. 396) qui ne dit rien de semblable ;le texte affirme, au contraire, que cette livre pesait 20 sols, c'est-à-dire qu'elle avait le même poids que la livre franque,

page 20 note 6. Sur la pauvreté du clergé, v. p. ex., Hincmar, Opéra, P. L.,t. 125, c. 775. — En 861, Charles le Chauve recommandait aux missi moins de sévérité à l'égard des populations propter paupertatem hominum, quia necesse fuit in istis temporibus coniectum de Mis accipere et ad navium compositionem et in Nortmannorum causa, pro regni [Capitularia,II, p. 301).

page 20 note 7. F. Lot, Les tributs… (cf. supra,note 4).

page 20 note 8. Doehaerd, R., Ce qu'on vendait (cf. supra,note 1). — Rappelons le capitulaire de Quiercy de 864, dans lequel Charles le Chauve défendait de vendre des armes aux Normands (Capùularia,II, p. 321)Google Scholar.