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« Rough Music » : Le Charivari anglais

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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« Rough music » est le terme généralement utilisé pour désigner des formes rituelles d'hostilité envers des individus ayant enfreint certaines règles de la communauté K C'est, dans l'ensemble, la même idée qui est exprimée par le français charivari, l'italien scampanate, et par plusieurs mots allemands désignant des coutumes similaires : haberfeld treiben, thierjagen, et katzenmusik. Cet article se fonde, pour l'essentiel, sur les sources anglaises et galloises, et j'ai conscience qu'il ne présente pas le matériel nécessaire à des appréciations comparatives.

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Frontières Nouvelles
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1972

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References

1. L'Oxford English Dictlormary (Oxford, 1933)Google Scholar indique un premier usage du terme « rough music » dans ce sens en 1708. Auparavant les termes régionaux comme « skimmington » et « riding the stang » étaient sans doute plus généralement utilisés; à ce sujet voir Joseph Wright, The English Dialect Dictionnary (Londres, 1896-1905, 8 vol.).

2. Pour les sources françaises, voir plus bas les différentes références. Pour l'Italie, Del Veccmo, A, Le Seconde Nozze (Florence, 1885), en particulier pp. 290301 Google Scholar, « Sugli scherni aile nozze del vedovi ». Pour l'Allemagne, brève bibliographie dans Hoffman-Krayer, E. & Bachtoldstaubli, H., Handworterbuch des Deutschen Aberglaubens (Berlin, 1931-1932)Google Scholar, éléments sur la « Katzenmusik », « Haberfeldtreiben », « Thierjagen », etc., et George Phuxips, Ueber den Urspring der Katzenmusiken (Freiburg-in-Breisgau, 1849). Pour la Suisse, l'intéressante étude de L. Junod, « Le charivari au pays de Vaud dans le premier tiers du xrx* siècle », Schweizerisches Archiv fur Volkskunde, XLVII (Zurich, 1950), pp. 114129 Google Scholar * Instrument à vent au son grave, d'à-peu-près 2 mètres et demi, fait de bois recouvert de cuir. (Oxford Dictionary).

3. Voir le roman parfaitement observé de Thomas Hardy, The Mayor of Casterbridge (1884). Comparer avec Diderot et d'Alembert, Encyclopédie (Paris, 1753 éd.), p. 208 : « bruit de dérision, qu'on fait la nuit avec des poêles, des bassins, des chaudrons, etc. »; A. Van Gennep, Manuel de folklore français contemporain (Paris, 1946), I, ii, p. 616 : « chaudrons, casseroles, sonnettes, cloches à vaches, grelots de chevaux ou de mulets, faux, morceaux de fer et de zinc, trompes en corne », etc. Cf. Gabrieixi, G., « La ‘ Scampanata ‘ o ‘ Cocciata ‘ nelle nozze délia vedova », Lares, II (Rome, 1931), pp. 5861.Google Scholar

4. Alford, Voir V., infra note 46, p. 507.Google Scholar Saintyves, P., « Le charivari de l'adultère et les courses à corps nus », L'Ethnographie, 1935 (Paris), pp. 736 Google Scholar, fait un exposé général des punitions et humiliations pour adultère, mais il faut reconnaître avec Lévi-Strauss que, en ce qui concerne les rites du charivari, la plupart de ses exemples ne sont pas pertinents. Y apparaissent cependant des similitudes frappantes entre les rites relevés en Perse et en Inde du Nord (Saintyves, pp. 22 et 28), et le rite brutal et sadique observé par Gorki en Crimée : voir A. Bricteux, « Le châtiment populaire de l'infidélité conjugale », Revue Anthropologique, XXXII (1922), pp. 323328.Google Scholar Pour la Hongrie, voir Tekle Domster dans Acta Ethnographica Academice Scientarum Hungaricae, VI (Pest, 1958), pp. 73- 89.

5. Courtney, Voir M. A., « Cornish Folk-lore », dans Folk-lore Journal, V (Londres, 1887), pp. 216217 Google Scholar; Rowse, A. L., A Cornish Childhood (Londres, 1942), pp. 8-9.Google Scholar

6. Pour une bonne description de ce rite, où on brisait poteries contre la porte des jeunes mariés, voirMayhew, Henry, German Life and Manners as in Saxony at the Présent Day (Londres, 1864), I, p. 457.Google Scholar

7. VoirPitt-Rivers, J. A., The People ofthe Sierra (Londres, 1954), pp. 169 ss.Google Scholar

8. Voir Alice T. Chase dans American Notes and Queries, I, p. 263 (septembre 1888); W. S. Walsh, Curiosities of Popular Custom (Philadelphie, 1914). On signale que les « Shivarees » sont largement répandus dans l'Ohio, l'Indiana, l'Dlinois, le Kansas et le Nebraska. Des collègues américains m'ont assuré que les coutumes survivent encore. Tous les couples mariés pouvaient s'attendre à un « shivaree », qui ne pouvait être évité qu'en offrant à boire et l'hospitalité à la foule. Mais sans aucun doute, comme dans la plupart des formes joyeuses du charivari français, les manifestations pouvaient être « plus élevées que… leur réputation est plus mauvaise » : cf. Van Gennep, Manuel, I, ii, p. 614.

9. Gould, Sabine Bartno, The Red Spider (Londres, 1887), II, pp. 78,109Google Scholar; Brown, Théo, « The ’ Stag-Hunt ‘ in Devon », Folklore, XLIII, juin 1952, pp. 104109.Google Scholar

10. Jusqu'à récemment un masque à cornes effrayant et diabolique utilisé dans de tels rituels subsistait dans le Dorset : voir H. S. L. Dewar, The Dorset Ooser (Dorchester, 1968).

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16. Le document original du Record Office du Comté de Wiltshire (XS 6.18/168) est transcrit dans Cunnington, B. H., « A Skimmington in 1618 », Folklore, XLI, 1930, pp. 287290.Google Scholar

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18. Voir par exemple, Notes and Queries (Londres), cité ci-dessous : N. et Q., 4e série, xi, 31 mai 1873, p. 455, au sujet d'un cas à Bermondsey (Londres) « il y a environ trente ans ».

19. On assiste-là, semble-t-il, à un abandon progressif de la violence physique : dans certains cas antérieurs au xrx° siècle la victime pouvait être transportée sur un madrier ou dans une charrette (ou à dos d'âne) en personne; c'était particulièrement le cas pour les jaunes, et (dit-on) pour quiconque pris en flagrant délit de délinquance sexuelle : W. Woodman, « Old Customs of Morpeth », History ofthe Berwickshire Naturalists’ Club, XIV, 1894, p. 127.

20. Roberts, G., op. cit., p. 260.Google Scholar

21. N. & Q., 5e série, v, 25 mars 1876.

22. Bickley, A. C., « Some Notes on a Custom at Woking, Surrey », Home Counties Magazine, IV, 1902, p. 28.Google Scholar

23. Au sujet de suicide dû à la « rough music », voir Caledonian Mercury, 29 mars 1736 (circonstance : femme battue); Northampton Herald, 16 avril 1853, tentative de suicide d'un ouvrier agricole marié qui avait adopté l'enfant d'une femme célibataire.

24. Bickley, A. C., op. cit., p. 27.Google Scholar Le même auteur, dans une nouvelle, Midst Surrey Hills : A Rural Slory (Londres, 1890), consacre un chapitre à la reconstitution d'un tel « tribunal » d'auberge.

25. Voir par exemple N. & Q., 2e série, x, 15 décembre 1860, p. 477.

26. Voir par exemple « The Study of Folklore », Times Literary Supplément, 16 septembre 1969

27. Voir spécialement l'important ouvrage de Keith Thomas, Religion and the Décline of Magic (Londres, 1971).

28. Déficience à tout moment largement compensée par la remarquable perspicacité imaginatrice du romancier Thomas Hardy par exemple, du poète William Barnes, et du musicien Cecil Sharp.

29. Tylor, E. B., Researches into the Early History of Mahkind, etc. (Londres, 1865), p. 273.Google Scholar

30. Voir Giambattista Vico, La Scienze Nuova, éd. F. Nicolini (Bari, 1928) I, p. 113 : « Il diritto natural délie genti è uscito coi costumi délie nazioni, tra loro conformi in un senso commune umano, senza alcuna riflessione e senza prender esemplo l'una dell'altra. »

31. Théo Brown, op. cit., pp. 104-107; S. Baring Gould, op. cit., II, p. 78; Baring Gould, S., A Book of Folklore (Londres, 1913), pp. 251252.Google Scholar

32. N. & Q., 4e série, iii, 26 juin 1869, p. 608; ibid., 4e série, xi, 15 mars 1873, p. 255; ibid., 4e série, iii, 5 juin 1869, p. 529.

33. Roberts, G., op. cit., pp. 256257.Google Scholar

34. Brockett, op. cit., passage sur « Riding the Stang ».

35. Henderson, W., Notes of the Folk-lore of the Northern Counties of England and the Borders (Londres, édition de 1879), p. 29.Google Scholar

36. Je fais en ce moment une étude complémentaire sur la vente des femmes en Angleterre, forme ritualisée du divorce populaire. Cette coutume ayant souvent attiré l'attention des observateurs français, je serai très reconnaissant à toute information concernant ces sources.

37. Violet Alford, « Rough Music or Charivari », Folklore LXX, décembre 1959.

38. Van Gennep, Manuel, I, p. 202.

39. Ibid., I, ii, pp. 614-628.

40. Un cas est cité en Franche-Comté, ibid., p. 619, note 2. Dans l'Encyclopédie (édit. de 1753), p. 208, il est établi que le charivari est causé par des « personnes qui convolent en secondes, en troisièmes noces; et même par celles qui épousent des personnes d'un âge fort inégal au leur ».

41. C. Lévi-Strauss, Mythologiques I. Le Cru et le Cuit (Paris, 1964), p. 294. Voir aussi P. Fortier-Beaulieu, Mariages et Noces campagnardes dans… le département de la Loire (Paris, 1937); voir mon Appendice.

42. Lévi-Strauss, op. cit., pp. 293-295.

43. N. Z. Davis, « The Reasons of Misrule : Youth Groups and Charivaris in Sixteenth-Century France », Past and Présent, L, février 1971, pp. 41-75. L'auteur ne cite qu'un cas causé par un mari qui battait sa femme, à Dijon au mois de mai 1583 : voir p. 45, note 13.

44. Les notes sur les suicides et les vendettas liés au charivari auxquelles Alford fait allusion contrastent avec celles, plus romantiques, des auteurs populaires. Comparez la violence psychique de « el vito » décrite par Pitt-Rivers, op. cit., pp. 169 ss; et les cas cités par Junod (note 2 supra) passim.

45. Voir l'apport littéraire le plus complet au sujet du « skimmington », dans Hudibras, de Samuel Butler, seconde partie, Canto H, éd. J. Wilders (Oxford, 1967), pp. 142-149.

46. Read's Weekly Journal, 16 avril 1737.

47. N. & Q., 4e série, iv, 31 juillet 1869, p. 105 (Somerset, 1826); ibid., 5e série, 25 mars 1876, p. 253 (Lancashire, fin xvme siècle?) Les mégères étaient aussi soumises à une sanction disciplinaire légale, telle la muselière à mégère, le « branking » et le « tabouret à bain forcé ».

48. C. Hulbert, History and description ofthe County of Salop (1838 éd.) p. xxxi (promenade à dos d'âne d'un substitut de la mégère) (1790 environ); N. & Q., 2e série, x, 10 novembre 1860, p. 363.

49. Contre un marchand de charbon qui avait des « conceptions dépravées des privilèges de la vie conjugale » à Market Rasen, Lines, 1872, Stanford Mercury, 19 janvier 1872; contre un palefrenier qui s'est avéré infidèle envers sa jeune épouse à Northallerton (Yorkshire) en 1887, York Herald, 1 “ mars 1887; contre un jeune homme qui avait plaqué sa maîtresse dans un village du Hampshire en 1882, Hants and Berks Gazette, 4 février 1882; et bien d'autres.

50. N. & g., 2* série, x, 15 décembre 1860, p. 477. Il apparaît qu'à cette occasion les acteurs ne -se sont pas préoccupés de préparer une effigie à mettre au feu.

51. Bucks Herald, 27 juillet 1878. Selon la croyance populaire, le mari a le droit de châtier sa femme en lui donnant trois coups, et pas plus.

52. Documents divers aux Archives du Comté de Berkshire, D/EWI.L.3.

53. Porter, E., op. cit., pp. 910.Google Scholar

54. Pour les abbayes de la jeunesse, voir Davis, op. cit., passim; M. Agulhon, Pénitents et Francs-Maçons de l'ancienne Provence (Paris, 1968), spéc., pp. 44-48; Junod, op. cit. passim.

55. Alford, op. cit., pp. 517-518.

56. Van Gennep, op cit., I, ii, pp. 627-628 n'est pas d'accord avec Fortier-Beaulieu qui pense que ceci était un élément important du charivari. Henri Lalou, « Des charivaris et de leur répression dans le Midi de la France », Revue des Pyrénées, Xvi, 1904, pp. 513-514, citant le roman d'Emile PouvnxoN, Les Antibel (1892), introduit un phénomène « rare dans l'histoire du charivari », le papou, un spectre blanc représentant l'esprit de la première femme d'un veuf, morte depuis sept mois.

57. A. Van Gennep, Le Folklore du Dauphiné (Paris, 1932), I, pp. 169-170. Les partisans de la libération des femmes trouveront amusant le contraste entre « prendre » et « jeter le grappin ».

58. LÉVI-STRAUSS, op. cit., p. 294.

59. Ibid., pp. 300, 334-335.

60. mi., pp. 295, 343-344.

61. Voir plus haut, p. 295.

62. Davis, op. cit., p. 66 estime que le remariage « représentait pour la masse des « bons partis » une menace moins grande à la ville qu'à la campagne, ceci à cause de l'ampleur de l'immigration «t des plus vastes possibilités de choix. Cela eut peut-être une influence. Il semble qu'il manque à la théorie des « bons partis » (particulièrement en tant que « chaîne syntagmatique ») quelque analyse, dans un cadre rural, des rapports entre le mariage et la propriété foncière ou le métayage. On peut penser qu'il suffisait d'un seul parmi plusieurs éléments, dans des contextes sociaux différents, pour déterminer le charivari contre les seconds mariages : c'est-à-dire : a) l'explication par « la masse les partis possibles » b) le ridicule sexuel causé par la différence d'âges; c) la jalousie envers les « étrangers », la peur de l'exogamie, résultant aussi bien des conditions sociologiques que des idéaux conjugaux; d) (pendant la période historique la plus ancienne) le sentiment très fort du caractère « éternel » du mariage, particulièrement pour la femme, qui reste la propriété du mari après la mort de celui-ci : auquel on peut ajouter l'indignation contre le remariage précipité d'un veuf ou d'une veuve lorsque le conjoint qui vient de mourir était populaire, ce qui explique le papou (note 56 supra). (D faut y ajouter la jalousie des parents du conjoint mort, et la peur profondément enracinée de la future belle-mère); é) les tensions mises à jour lorsque le mariage d'un jeune homme ou d'une jeune fille avec une veuve ou un veuf provoquait une transformation soudaine de son statut social, aussi bien que domestique, l'éloignant du statut de son groupe d'âge;/) — et de la plus grande importance — les problèmes concernant l'héritage de la terre ou de la métairie lorsqu'un veuf, ou une veuve en âge d'avoir ses enfants, se remariait; de même — qu'il y ait de nouveaux enfants ou pas — le remariage pouvait bouleverser un système complexe de parenté lié à la terre et aux alliances. Sur ce sujet, voir l'Appendice.

63. Dans le pays de Vaud (voir Junod, op. cit.), le charivari changea de caractère au xrxe siècle : il ne fut plus infligé aux seconds mariages, mais à tous les mariages, particulièrement ceux avec dea « étrangers » ou ceux avec une différence d'âges. Junod ne mentionne pas les maris brutaux. En Bavière, néanmoins, l'épouse battue était une occasion marquante de Katzenmusik : voir N. & Q.* 2” série, 8 septembre 1860, p. 185

64. Néanmoins dans certaines parties d'Ecosse on rapporte que les femmes infligeaient la punition du « riding the stang » aux maris brutaux, s'emparant elles-mêmes du coupable : R. Forsyth, The Beauties o/5cof/«»rf(Edinburgh, 1806), m, p.

65. Et alors dans des cas particulièrement aggravés : voir exemple dans Bury Times, 12 novembre 1870.

66. N. & Q., 6” série, VI, 25 novembre 1882, pp. 425-426; ibid., 5e série, V, 25 mars 1876.

67. A Gorton, Manchester, le « riding the stang », fut infligé lorsqu’ « il fut découvert qu'un peintre vivait en bonne entente avec deux femmes dans une maison », N. & Q., 5* série, V, 25 mars 1876, p. 253.

68. Utiles études de cas esquissés dans Saintyves, op. cit., pp. 7-10 (mauvaise conduite sexuelle, nord de la France), et dans Pitt-Rivers The People of the Sierra, pp. 170-178. Pitt-Rivers écrit (p. 174) : « Le vito… ne s'applique… que lors d'une infraction flagrante du code moral. Le pueblo réagit non pas quand son code moral est négligé mais lorsqu'il est directement défié ». Un tel défi se produisit lorsque deux personnes mariées abandonnèrent leurs familles et s'installèrent ensemble dans le même pueblo (p. 171); tout comme dans le village anglais de « Lark Rise », où les enfants illégitimes étaient acceptés, l'adultère entre la femme d'un ouvrier et un locataire (dans la propre maison de l'ouvrier) attira la « rough music », qui les chassa tous les trois de la commune : Flora Thompson, Lark Rise to Candleford (Oxford, World's Classics, éd. de 1954), pp. 145-146.

69. Voir D. G. Aixan, « The Rising in the West 1628-1631 », Econ. Hist. Review, 2e série, V, i (1952-1953); E. Kerridge, « The Revolts in Wiltshire against Charles I », Wilts. Archaeol. Magazine, LVII (1958-1960); A. W. Smtth, « Some Folklore Eléments in Movements of Social Protest », Folklore, LXXVH, hiver 1967, pp. 241-252.

70. Voir Warwickshire Quarter-Sessions Proceedings, éd. H. C. Johnson and N. J. Williams (Warwick, 1964), pp. xiii-xiv.

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72. Bucks Herald, 13 juillet 1878.

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77. Parliamentary Papers, 1835, xxv, p. 1834.

78. Greenwich & Deptford Chronicle, 12 mars 1870. « Kentish London » est cette partie de la ville, au sud-ouest de la Tamise, qui comprend Woolwich, Greenwich et Deptford, et dans laquelle l'Arsenal royal et les chantiers navals étaient les industries les plus importantes au xrxe siècle.

79. First Report of the Constabulary Commissioners, 1839, pp. 83-84; Public Record Office, H. O. 52.35 et 73.4 (mémorandum de Sir E. Head); J. C. Davoes, Folk-lore of West and Mid-Wales (Aberystwyth, 1911), p. 85.

80. Voir D. V. J. Jones, « Popular Disturbances in Wales, 1792-1832 » (Univ. of Wales, Aberystwyth, Ph. D. thesis, 1965), spéc., pp. 271, 295 ss.

81. Voir D. Williams, The Rebecca Riots (Cardiff, 1955). Le professeur Williams écrit (p. 56) : « on peut… dire avec une certitude absolue que les « Rebecca Riots » furent une extension de la pratique du ceffyl pren. »

82. Je me fonde particulièrement sur le Public Record Office, H.O. 45.454 (i) & (ii), et spécialement sur les comptes rendus de Edward Lloyd Hall, le gentleman cité plus haut, dans (ii) fus 521- 523, 664 ss.

83. Hull and North Lines Times, 15 janvier 1898.

84. Le « charriage », le goudron et les plumes, et la promenade sur un madrier — formes liées au charivari, particulièrement la dernière — étaient fréquents en Amérique du Nord aux xvra” et xrx° siècles, et étaient tantôt utilisés contre des coupables « publics », tantôt contre des coupables domestiques, entre autres les maris brutaux : voir J. E. Cutler, Lynch-Law : an Investigation into the History ofLynching in the United States (Londres, 1905), spéc. pp. 46-47, 60-71, 63-67, 92, 103; R. B. Morris, Government andLabor in Early America (New York, éd. de 1965), p. 147; The History of Violence in America, éd. H. D. Graham et T. R. Gurr (New York, 1969), p. 70. Néanmoins le lynchage lui-même semble avoir une origine différente et est, dans un sens, l'exact contraire du charivari, en tant que violence physique non-médiatisée par opposition à la violence distanciée, ritualisée et symbolique.

85. Voir par exemple Easther, A. & Lees, T., A Glossary ofthe Dialect of Almendbury and Huddersfield (Londres, 1883), pp. 128129 Google Scholar; Lawson, J., Letters to the Young on Progress in Pudsey (Stanningley, 1887), p. 66.Google Scholar

86. N. & Q., 5° série, v, 25 mars 1876, p. 253.

87. L'importance du fait que les « Rebecca Riots » eurent lieu dans une région du pays de Galles où l'on parlait gallois, qui peut-être se sentait menacée par les influences et les immigrants « étrangers », n'a pas besoin d'être soulignée.

88. D'après le docteur Aparisi-SERRES, secrétaire général de la Société de « Borda ». Voir Revue du folklore, t. CXI (1940), pp. 17-19.