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Un modèle théorique du phénomène révolutionnaire ?

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Henri Janne*
Affiliation:
Recteur de l'Université de Bruxelles

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De même que l'on a construit des modèles macroéconomiques qui permettent de rendre compte des mouvements principaux d'une économie nationale, peut-on envisager de construire des modèles macrosociologiques qui permettraient d'expliquer les changements essentiels des structures dans une société globale déterminée ?

Sans doute, dès l'abord une différence doit-elle être notée : les modèles économiques sont le support d'expressions quantitatives de flux de biens et de services, traduits en unités monétaires, et les données statistiques pourvoient à la juste représentation des faits.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1960

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References

1. The state of the social sciences, éd. by Léonard D. White (The University of Chicago Press), 2e éd., 1957, 504 pages.

1. Il va sans dire qu'un tel modèle pourrait être réalisé par les techniques de l'électronique ; ce pourrait être un modèle cybernétique.

2. Cf. G. Gurvitch : 1 ° Déterminismes sociaux et liberté humaine, Paris, P.U.F., 1955 ; 2° « Le concept de structure sociale », dans Cahiers internationaux de sociologie, 1955, XIX ; 3” ” La crise de l'explication en sociologie », dans Cahiers internationaux de sociologie, 1956, XXI ; 4° « Structure sociale et systèmes de connaissance », dans XXe Semaine de Synthèse : notion de structure, 1957. Cl. Lévi-Strauss : 1° Les structures élémentaires de la parenté, 1949 ; 2° « Social structure », dans Anthropology today, Kroever, 1953. Gilles Giianger : Evénement et structure dans les sciences de l'homme, dans « Recherches et dialogues philosophiques et économiques », n° 6 (Cahiers de VInstitut de science économique appliquée, n° 96, décembre 1959, série M). V. ibid. Paul De Gaudemar.

1. Je reprends ici la définition de Robert King Merton, Social Theory and social structures, Glencoe, 1949.

1. Cf. Bachelard, Gaston, La Philosophie du non, Paris, P.U.F., 1940, pp. 54 Google Scholar et 55… « à un niveau donné, c'est la méthode qui définit les êtres ». Oui, mais si la définition est nécessaire à l'aperception du phénomène considéré, il faut considérer qu'elle correspond à « quelque chose » de réel.

2. La théorie la plus générf le et la plus synthétique de Marx nous paraît être celle développée dans la Préface à la Critique de l'Economie Politique (1859). Cette théorie ne constitue pas un modèle général : il y a mélange de structuration dynamique des phénomènes sociaux les plus généraux et de contenus historiques particuliers. Nous retrouverons ses rapports dialectiques fondamentaux comme des éléments de fonctionnement de notre propre modèle dans des cas déterminés, et non comme une version du modèle général lui-même.

1. Le premier sociologue à avoir élaboré une telle structure « en quadrillé » est à notre connaissance Eugène Dupréel (Sociologie générale, 1947). Notons que, dès 1924, H. A. Miller parle de « groupes verticaux » et de « groupes horizontaux ».

1. Voir l'exemple donné ei-dessus de l'officier supérieur.

2. L'une au moins des positions occupées par un individu dans les couches verticales est déterminante au point de vue horizontal.

3. Il convient que je m'explique ici au sujet de l'emploi de ce terme. C'est en effet un mot équivoque, mal défini, aux multiples acceptions. L'usage français inclinerait à appliquer le terme « culture » aux systèmes de valeurs ou de principes imprégnant la vie sociale des sociétés sans villes, et le terme « civilisation » aux systèmes de valeurs des sociétés ayant un mode de vie urbain. Nous emploierons cependant ici le seul mot culture, car le terme civilisation s'est chargé peu à peu d'un sens plus matériel et le terme culture d'un sens plus spirituel. L'automobile est plutôt un fait de civilisation, le socialisme un fait de culture… Mais l'expression culture, pour nos sociétés modernes, contient naturellement aussi les valeurs correspondant aux faits de civilisation. Il importait d'apporter ces précisions sémantiques et de fixer cette convention.

4. Dupréel a montré qu'une organisation verticale croissant en puissance pouvaittendre au « développement intégral » c'est-à-dire dominer les autres en s'appropriant les attributs et les fonctions de l'Etat.

1. Cf. Duguit, , Manuel de Droit constitutionnel, Paris, E. deBoccard, 1923, 4e éd., pp. 23 Google Scholar et 24 ; — Henri Depage, Droit naturel et positivisme juridique, Bruxelles, Bruylants. p. 37 « L'origine de l'Etat lui-même ne s'analyse… qu'en un phénomène de force » ; cf. aussi Eugène Dupréel, Sociologie générale, Paris, P.U.F., 1948, « Le groupe à base de force », p. 166 et ss ; et Bernard, Stéphane, Les conséquences sociales du progrès technique, Bruxelles, Institut de Sociologie Solvay, 1956.Google Scholar

1. Le signe — exprime un rapport négatif, le signe + un rapport positif, mais on a vu que cette symbolique n'a pas le sens qu'elle possède en mathématiques.

1. Par l'hypothèse même de la tension concentrée entre eoujhes verticales ces organisations syndicales ne sont pas fondées sur la lutte des classes mais constituées plutôt en groupes d'intérêt, même si une tradition entretient certaines logomachies et rites traditionnels de la « lutte des classes ». Cette « vertiealisation » du syndicat correspond au processus que nous avons déjà noté à propos de la classe paysanne. Nous analyserons plus avant le cas syndical à Ja fin de la présente étude.