This paper aims to introduce and discuss al-Fārābī's (d. 950–1 CE) fallacy from transfer and substitution in his little-studied “On Deceptive Topoi” (Kitāb al-amkina al-muġalliṭa) and the criticism leveled at him by Averroes (d. 1198 CE) for violating Aristotle's claim of the exhaustiveness of his list of fallacies. The first and larger half of this paper introduces al-Fārābī's treatise and its innovations upon Aristotle's Sophistici elenchi. The second half focuses on Averroes’ criticism in his so-called middle commentary (talḫīṣ) on Aristotle's SE and discusses the validity of his arguments against al-Fārābī. As the final analysis will show, Averroes’ criticism does not sufficiently take into account the independence of al-Fārābī's treatise from Aristotle's SE, its disregard for the study of dialectical deception and counter-deception, and its particular focus on the demonstrative sciences. In light of al-Fārābī's innovation his “On Deceptive Topoi” turns out to be a work of great originality drawing on a broad range of source texts.

Cet article vise à présenter et à discuter le sophisme de transfert et de substitution d'al-Fārābī (d. 950-1 CE) dans son peu étudié « Sur les topoi trompeurs » (Kitāb al-amkina al-muġalliṭa), ainsi que la critique d'Averroès (d. 1198 CE), selon laquelle al-Fārābī aurait violé l'airmation d'Aristote sur l'exhaustivité de sa liste de sophismes. La première moitié de cet article présente le traité d'al-Fārābī et ses innovations par rapport aux Sophistici elenchi d'Aristote. La deuximème partie se concentre sur la critique d'Averroès dans son soi-disant commentaire intermédiaire (talḫīṣ) sur les SE d'Aristote et discute la validité de ses arguments contre al-Fārābī. Comme notre analyse finale le montrera, la critique d'Averroès ne tient pas suffisamment compte de l'indépendance du traité d'al-Fārābī par rapport au SE d'Aristote, de sa négligence à l’égard de l’étude de la tromperie et de la contre tromperie dialectique, et de son accent particulier sur les sciences démonstratives. À la lumière de l'innovation d'al-Fārābī, son « Sur les topoi trompeurs » s'avère être un ouvrage d'une grande originalité qui s'appuie sur un large éventail de textes sources.