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Désonorisation des voyelles en franco canadien

Published online by Cambridge University Press:  27 June 2016

Jean-Denis Gendron*
Affiliation:
Université Laval

Extract

Il existe dans le français de Paris, par suite de certains groupements de sons, des désonorisations qui concernent uniquement les consonnes; mais jamais aucun phonéticien, à notre connaissance, n’a signalé le fait pour les voyelles. C’est que la prononciation parisienne normale accorde à tous les sons d’un mot une égale importance, quelle que soit sa position syllabique ou son entourage consonantique. La prononciation canadienne, moins attentive et moins ferme, désonorise les voyelles fermées ainsi que les semi-consonnes, menaçant, en quelque sorte, l’intégrité du mot.

L’abbé R. Charbonneau ainsi que W. N. Locke signalent le phénomène, sans en pousser l’étude plus avant. Cependant, ce dernier nous donne une indication succinte, mais très intéressante: “The high front vowels and q are sometimes whispered when they are unaccentuated and preceded by a sibilant”. Nous verrons par la suite qu’à ces sons, il faut ajouter le yod, et que les conditions phonétiques de la désonorisation ne se réduisent pas à celle qu’indique W. N. Locke.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Linguistic Association 1959

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References

1. Charbonneau, Abbé R., “Recherches d’une norme phonétique dans la région de Montréal”, dans Etudes sur le parler français au Canada, Québec, 1955: 98.Google Scholar

2. Locke, W. N., Pronunciation of the French Spoken at Brunswick, Maine. Publication of the American Dialect Society, 1949: 145146.Google Scholar

3. En tout 17 sujets, dont 9 de la région de Montréal et 8 de la région de Québec. Les enregistrements ont été faits au magnétophone. Ajoutons que les sujets avaient entre vingt-cinq et trente-cinq ans et possédaient une formation universitaire.

4. Pour la voyelle [u] ainsi que pour les consonnes [j, y, w], que nous avans traitées moins à fond, nous nous sommes servis de mots tels que coûter, couper, coucher, coupable, couteau, écouter, étouffer, attoucher, etc.; toit, coiffe, cuisse, cuissard, cuit, pieux, piété, tien, etc. Ces mots se trouvaient dans des listes que nous avions établies pour étudier d’autres phénomènes de prononciation franco-canadienne.

5. Dans un mot tel que édification, trois des sujets ont désonorisê les deux [i]. Il convient de signaler que dans le cas où la voyelle est désonorisée, la consonne sonore précédente l’est également, en tout ou en partie.

6. Il s’agit de la Radiodiffusion-Télévision française de France.

7. H. Pernot, Revue de Phonétique, Tome V, p. 315.