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Dieu – à droite ou à gauche?

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

J. A. Laponce
Affiliation:
University of British Columbia

Extract

In his study of the spatial symbolism of primitive societies, Robert Hertz noted that the left was the side associated with weakness and evil, the right being on the contrary linked to purity, strength, and religion. The works of I. Wile and V. Fritsch, among others, have confirmed this privileged – though not universal – association of right with the positive side of the dichotomies which together with left-right form symbolic constellations used to interpret the social as well as the physical environment.

These studies – based on the comparison of religious rituals, social customs, and languages – have not considered or considered only incidentally the use made of the left-right classification for the ordering of one's political landscape. This article is a partial attempt to do so from the answers of American, French, French-Canadian, and English-Canadian respondents to a questionnaire administered in 1967–8. The respondents were asked to locate selected religious and profane concepts in an extreme left to extreme right visual scale.

The hypothesis that the students interviewed, like the primitives studied by Hertz, would see religion on the right was verified for the concepts God, religion, and clergyman but not for Jesus Christ which tended to be located on the left. The deviance of Jesus Christ, rather than taken as ground for rejecting the hypothesis, is explained by the non-religious, the man-like rather than God-like qualities associated with that concept.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association 1970

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References

1 Voir, entre autres, pour les Lenski, Etats-Unis G., The Religious Factor (New York, 1963Google Scholar); pour l' Argyle, Angleterre M., Religious Behaviour (London, 1958CrossRefGoogle Scholar); pour la Coutrot, France A. et Dreyfus, F., Les forces religieuses dans la société française (Paris, 1965Google Scholar); Rémond, R., éd., Forces religieuses et attitudes politiques (Paris, 1965Google Scholar); « Religion et politique » Sondages, 29 (1967) 2; pour le Canada, J. Meisel, « Religious Affiliation and Electoral Behaviour: A Case Study », Canadian Journal of Economics and Political Science, xxii, no 4 (nov., 56), 481–96; G. M. Anderson, « Voting Behaviour and the Ethnic-Religious Variable: A Study of a Federal Election in Hamilton, Ontario », ibid., XXXII, no 1 (fév. 66), 27–37; F. Schindeler and D. Hoffman, « Theological and Political Conservatism: Variations in Attitudes among Clergymen of One Denomination », cette Revue, I, no 4 (déc. 68), 429–41; Laponce, J. A., « Ethnicity, Religion, and Politics in Canada: A Comparative Analysis of Survey and Census Data », dans Dogan, M. and Rokkan, S., éds., Quantitative Ecological Analysis in the Social Sciences (Boston, 1969Google Scholar); pour une étude comparative de données américaines et européennes, voir Glock, C. Y. and Stark, R., Religion and Society in Tension (Chicago, 1965Google Scholar).

2 Hertz, Robert, « La prééminence de la main droite: étude sur la polarité religieuse », Revue philosophique, 68 (1909), 553–80Google Scholar; voir aussi, l'introduction de Evans-Pritchard, E. E. à la traduction anglaise de l'étude de Hertz publiée sous le titre Death and the Right Hand (Glencoe, Ill., 1960Google Scholar).

3 Wile, , Handedness Right and Left (Boston, 1934Google Scholar), et Fritsch, , La gauche et la droite: verités et illusions du miroir (Paris, 1967Google Scholar).

4 Sous la dynastie des Yuan, la droite était la place d'honneur; le terme décrivant la gauche prenait alors, fréquemment, comme dans les langues indo-européennes, le sens de mal, inférieur, mauvais; mais au quatorzième siècle la gauche redevint, dans le rituel de la Cour, le côté privilégié. Ce renversement semble avoir freiné l'évolution symbolique plutôt que de l'avoir mise entièrement sur une autre route. Si la gauche devint le côté de la préséance sociale, la droite n'en vint pas pour autant à signifier l'infériorité physique ou mentale. Giles, Voir H. A., A Chinese-English Dictionary (London, 1912), 1453, 1665.Google Scholar Voir aussi l'excellente étude de M. Granet « La droite et la gauche en Chine », dans Granet, M., Eludes sociologiques sur la Chine (Paris, 1953), 263–70.Google Scholar Un autre exemple de renversement des associations symboliques habituelles est décrit par Needham, R., « The Left Hand of the Mugive: An Analytical Note on the Structure of Meru Symbolism », Africa, 30 (1960), 1, 2033.CrossRefGoogle Scholar Dans ce cas la droite est associée avec les forces néfastes. Dans son étude sur le matriarcat, J. J. Bachofen, illustrant sa théorie maintenant abandonnée d'un stade historique matriarcal qui aurait précédé le patriarcat, donne des exemples d'association de la religion et de la justice avec la gauche, dans le culte d'Isis en particulier. Voir, Das Mutterecht (Stuttgart, 1861Google Scholar), traduit sous le titre Myth, Religion and Mother Right (Princeton, 1967). Autre exception, chez les Indiens de la côté Atlantique où la gauche est le côté sacré: voir Müller, W., Die Religionen der Waldindianer Nordamerikas (Berlin, 1956), 153Google Scholar ff. Parmi les langues et cultures indo-européennes, peu d'exceptions: notons le cas du Latin où sinistra était à l'origine le côté des augures favorables (les prêtres romains, à l'encontre des Grecs, se tournaient vers le Sud lors des cérémonies de divination (le soleil levant étant alors à leur gauche); mais si sinistra désignait le côté bénéfique, laeva, terme d'usage courant pour désigner le côté gauche, signifiait aussi maladroit, stupide, entre autres sens péjoratifs. Lorsque sinistra étendit son sens au-delà de la divination il prit comme laeva, un sens négatif.

5 Les estimations de la proportion de gauchers varient (de moins de 5 pour cent à 35 pour cent environ) selon l'âge et la société étudiée, varient surtout selon que l'on cherche ou non à faire abstraction de l'influence culturelle sur le développement de l'enfant. Mais il faut remonter à la période préhistorique pour trouver quelques signes de sociétés qui auraient été ambidextres et peut-être même dominées par les gauchers; signes qui restent très difficiles à interpréter et loin de constituer une preuve. Pour la revue critique des travaux sur la prédominance du côté droit et des théories qui l'expliquent, voir Fritsch, La gauche et la droite; Clark, M., Left-handedness (Edinburgh, 1966Google Scholar); Parson, B. S., Lefthandedness: A New Interpretation (New York, 1924Google Scholar).

6 Meillet, Voir A., « Comment les mots changent de sens » Année sociologique, 9 (1906Google Scholar).

7 Ces exemples et d'autres sont donnés par Wile, Handedness, et Fritsch, La gauche et la droite.

8 Hurtin, Serge, Les sociétds secrètes (Paris, 1954), 71.Google Scholar

9 D'après les observations de mon collègue Steven Milne.

10 Trachtenberg, J., Jewish Magic and Superstition (Cleveland, 1967), 26.Google Scholar

11 B. Beck, « The Right-Left Division of South Indian Society », dans R. Needham, éd., Right and Left: Essays on Dual Symbolic Classification (Chicago, en préparation).

12 Voir, par exemple, les citations données par Michelet, J. dans son Histoire de la Révolution Française (Paris, éd. Pleiade, 1952), 548, 724.Google Scholar

13 Le choix des sujets fut déterminé par les possibilités d'accès limitées que j'avais aux cours de ces universités et instituts. Sauf de rares exceptions, les étudiants interrogés avaient moins de quatre ans d'université. Au niveau « gradué ’ il aurait fallu des échantillons beaucoup plus grands afin d'obtenir un nombre suffisant de sujets de droite. Les personnes interrogées ne sont, bien sûr, représentatives, au sens statistique du terme, ni de leur université ni de leur nationalité; qu'elles le soient en fait, comme je le pense, resterait à démontrer, mais n'est pas essentiel à notre propos. Les groupes étudiés variaient sensiblement dans leur équilibre politique et démographique, comme l'indique le tableau suivant, qui donne, en pourcentage, la composition de chaque groupe national (dans chaque case le maximum possible est 100 pour cent):

14 Osgood, Voir C. E., Suci, G. et Tannenbaum, P., The Measurement of Meaning (Urbana, Ill., 1957Google Scholar). Pour une présentation plus détaillée de mon questionnaire et une étude de la signification politique de la position spatiale que se donnent les sujets interrogés, voir Laponce, J. A., « Note on the Use of the Left-Right Dimension », Comparative Political Studies, 2 (1970), 481502.CrossRefGoogle Scholar

15 Dans la version québécoise, les concepts étaient les suivants: un ouvrier, un contremaître, un prêtre, un agriculteur, un médecin, un financier, un policier, un militaire, Etats-Unis, urss, France, liberté, égalité, religion, le passé, le fascisme, la richesse, vieux, jeune, les Blancs, les Noirs, le progrès, la mort, la vie, l'athéisme, la révolution, la faiblesse, la force, la politique, Dieu, Jésus-Christ, la démocratic, le communisme, vous-même, votre père. Dans les questionnaires soumis aux autres nationalités l'ordre des mots était le même. Dans la version française, au lieu de médecin, financier et militaire, nous avions docteur, banquier et officier. Dans la version anglaise (canadienne et américaine) les termes utilisés étaient: worker, foreman, shopkeeper, clergyman, farmer, doctor, banker, policeman, army officer, writer, United States ussr, France, liberty, equality, religion, past, rich, old, young, Whites, Negroes, progress, fascism, death, life, atheism, revolution, weak, strong, politics, God, Jesus Christ, democracy, communism, yourself, your father.

17 Sur les problèmes que soulève l'utilisation d'une seule dimension, et en particulier de la dimension droite-gauche, voir Downs, A., An Economic Theory of Democracy (New York, 1957Google Scholar); Shils, E. A., « Authoritarianism ‘Right’ and ‘Left’ », dans Christie, R. et Jahoda, M., Studies in the Scope and Method of the Authoritarian Personality (Glencoe, Ill., 1954Google Scholar); Stokes, D. E., « Spatial Models of Party Consistency », American Political Science Review, 57 (juin 1963), 268377CrossRefGoogle Scholar; Converse, P., « The Problem of Party Distances in Models of Voting Change », dans Jennings, K. et Seigler, L. H., The Electoral Process (Englewood Cliffs, NJ, 1966Google Scholar).

18 Pour une étude d'associations d'idées obtenues par la technique du commentaire libre sur des images presentées au sujet, voir le numéro spécial des Temps modernes, « La gauche » n. 112–13 (mai 1955). Une étude de proximité sémantique des termes Dieu et Père est presentee par Jenkins, J. J., Russel, W. A. et Suci, G., « An Atlas of Semantic Profiles for 360 Words », American Journal of Psychology, 61 (1958), 688–99.CrossRefGoogle Scholar Cette étude faite sur trente étudiants américains donne le profil sémantique de 360 mots d'usage courant dans vingt dimensions de classification. Dans la moitié de celles ci, Dieu est plus proche de Frère que de Père. Dieu et Frère se distinguent de Père en étant plus aimables (kind), plus calmes et plus beaux, tandis que Père et Dieu se distinguent de Frère en étant plus âgés et plus importants. Voir aussi Sigeman, A. W., « An Empirical Investigation of the Psychoanalytical Theory of Religious Behavior », Journal of Scientific Study of Religion I (oct. 1961), 74CrossRefGoogle Scholar ff.

19 « Banquier » dans la version française, « banker » dans la version anglaise.