Article contents
« Faire la politique soi-même » : le cas des mobilisations contre le gaz de schiste au Québec
Published online by Cambridge University Press: 30 October 2015
Abstract
The literature on activism characterizes the recent transformations of activism as part of a process towards the “personalization of politics”. For structural or cultural reasons, committed citizens appear to be developing a new relationship to politics, seeking personal satisfaction in their engagement. We propose an alternative interpretation, and characterize this transformation as “do-it-yourself” (DIY) politics. Based on the protests against shale gas development in Quebec, we show that the DIY politics is the “logical” (in the sense of rational) result of citizens developing the means to compensate for the lack of institutional opportunities in the context of developments that potentially threaten their lives and livelihoods. Hence, rather than a quest for personal fulfillment, DIY politics must be understood as a more prosaic and contingent reaction to a specific situation, an individual and collective response to a situation experienced and perceived as problematic. In the conflict surrounding shale gas development in Quebec, which serves as our case study, we show that 1) the initial impulse to mobilize may be accurately interpreted as moving from the “territory of the self” (“territoire du moi”) to the “territory of the us” (“territoire du nous”), and that 2) it is the double failure of institutional representation that underpins civic engagement: the failure of institutional representation and the lack of representation by collective actors already in place.
Résumé
La littérature sur l'engagement militant a caractérisé les transformations récentes du militantisme comme faisant partie d'un processus de « personnalisation du politique ». Pour des raisons structurelles et/ou culturelles, les citoyens engagés développeraient un nouveau rapport au politique, recherchant une satisfaction personnelle dans leur engagement. Nous proposons une lecture alternative, interprétant plutôt cette transformation comme du do-it-yourself (DIY) politics, soit le fait de « faire la politique soi-même ». À partir des mobilisations contre le gaz de schiste au Québec, nous montrons que le DIY politics est le résultat « logique » (au sens de rationnel) et nécessaire du fait que ces citoyens s'opposent à des manques institutionnels qui menacent leurs conditions de vie. Ainsi, plus que la recherche d'un plaisir personnel, il s'agit plus prosaïquement de réactions contingentes à une situation, une réponse à la fois individuelle et collective à une situation vécue et perçue comme problématique. Dans le conflit sur le gaz de schiste au Québec, notre cas d’étude, nous montrons : 1) que le motif premier de l'engagement peut être compris comme le passage d'un « territoire du moi » à un « territoire du nous » et 2) que c'est une double insuffisance de représentation qui a soutenu l'engagement citoyen : défaut de la représentation institutionnelle et défaut de la représentation par les acteurs collectifs déjà en place.
- Type
- Research Article
- Information
- Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de science politique , Volume 48 , Issue 1 , March 2015 , pp. 125 - 146
- Copyright
- Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 2015
References
Bibliographie
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- Cited by