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La minorité en Etat bicommunautaire: quatre études de cas

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Jacques Benjamin
Affiliation:
Université de Montréal

Abstract

The fate of the minority in a bi-communal state cannot easily be studied using contemporary theories of integration. This article employs a certain number of variables, regrouped under the concepts of institutional constraints and cultural constraints, which allow for measurement of the strength of the minority. Four countries are studied, all in process of development: Cameroon and Mauritius in Africa, and Cyprus and Lebanon in the Middle East. From the point of view of institutional constraints, the following variables are considered relevant: the statutory “ethnic” composition of the legislative assembly, the type of executive (presidential or responsible cabinet), and the type of protective veto power which rests with the minority. Finally, the state of inter-community relations prior to independence, the presence or absence of a major Power protecting the minority community, and the philosophy of the régime as understood by the country's leaders serve as indicators of cultural constraint.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1971

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References

1 Cf. Deutsch, Karl W.et al., Political Community and the North Atlantic Area (Princeton, 1957Google Scholar), et ses articles dans Jacob, Philip E. et Toscano, James V., eds., The Integration of Political Communities (Philadelphia, 1964), 4696 et 143207.Google Scholar

2 Deutsch et al., Political Community and the North Atlantic Area, 5: « Security-community: a group of people which has become integrated, that is they have attained within a territory… a sense of community and… institutions and practices strong enough and wide-spread enough to assure, for a long time, dependable expectations of peaceful change among its population ».

3 Deutsch, Karl W., The Analysis of International Relations (Englewood Cliffs, NJ, 1968), 193–6.Google Scholar

4 North, Robert C.et al., « The Integrative Functions of Conflict », Journal of Conflict Resolution, IV (1960), 358.Google Scholar

5 Cf. Haas, Ernst B., « Persistent Themes in Atlantic and European Unity », World Politics, X (1958), 627.Google Scholar

6 « Political integration is the process whereby political actors in several distinct national settings are persuaded to shift their loyalties, expectations, and political activities toward a new centre, whose institutions possess or demand jurisdiction over the pre-existing national states. The end result of a process of political integration is a new political community, super-imposed over the pre-existing ones. ». Haas, , The Uniting of Europe (Stanford, 1958), 16.Google Scholar

7 Brugmans, Henri dans ses plus récents ouvrages définit le fédéralisme comme étant essentiellement une méthode. Cf. son La pensée politique du fédéralisme (Leyde, 1969Google Scholar).

8 Ces deux groupes de critères ont été utilisés lors d'un séminaire de recherches de 3e Cycle sous la direction du professeur Alfred Grosser, à la Fondation nationale des sciences politiques de Paris, en 1969–70.

9 Sur le concept de culture politique, l'ouvrage le plus connu est probablement celui de Almond, G. et Verba, S., The Civic Culture: Political Attitudes and Democracy in Five Nations (Princeton, 1963), 376.CrossRefGoogle Scholar

10 Cf. Khalaf, S., « Primordial Ties and Politics in Lebanon », Middle East Journal, IV, no 3 (avril 1968), 243–56.Google Scholar

11 Rizk, Charles, auteur de nombreux écrits dont Le régime politique libanais (Paris, 1966Google Scholar), entrevues à Paris en novembre 1968.

12 Au sujet de ce concept, cf. Lavau, Georges, « Partis et systèmes politiques: interactions et fonctions », cette Revue, II, no 1 (mars 1969), 32–3.Google Scholar

13 Cf. Hudson, M. C., « Democracy and Social Mobilization in Lebanese Politics », Comparative Politics, I, no 2 (Jan. 1969), 254–7.Google Scholar

14 Rizk, 1968.

15 Cf. Gannage, P., « L'Etat et la justice des communautés au Liban », Revue juridique et politique, XXIII, no 4 (oct.-déc. 1969), 651–9.Google Scholar

16 Cf. Ismael, Adel, Le Liban: histoire d'un peuple (Beyrouth, 1965), 193.Google Scholar

17 Cf. ibid., 194.

18 Cf. Mesnard, A. H., « Les juridictions administrates face à là situation politique au Liban », Revue juridique et politique, XXIII, no 3 (juillet-sept. 1969), 403–33.Google Scholar

19 Cf. Salem, E., « Cabinet Politics in Lebanon », Middle East Journal, XXI, no 4 (1967), 683–92.Google Scholar

20 Rjzk, 1968.

21 Entrevue personnelle: M. Pierre Rondot, directeur du Centre de hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes (CHEAM), à Paris, le 14 mars 1969.

22 Cf. Tenekides, Georges, Chypre: histoire récente et perspectives d'avenir (Paris, 1964), 147.Google Scholar

23 « After two years of regular talks between Mr Clerides for the [Cypriot-] Greek side and Mr Denktash for the Turkish side, nothing very feasible is emerging. They have got fairly close to the judiciary, but still the Turks consider that a [Cypriot-] Turk should be judged by a Turkish judge… The [Cypriot-] Turks insist on a separateness in Turkish Cypriot government, both central and local, out of fear for their own security… And this will go on so long as Greece and Turkey, which were scared out of their wits by what nearly happened in 1967, have a sufficient understanding of their own and the other's weaknesses to keep their Cypriot, « children » in discussion ». The Guardian, Nov. 16, 1970, p. 3.Google Scholar

24 Le Monde, 21 août 1970, p. 4.

25 A. 18: « Avant leur promulgation, [tous] les projets de loi peuvent faire l'objet d'une demande de seconde lecture [demande provenant du Président de la République ou de l'un des premiers ministres des deux Etats fédérés]. En seconde lecture, la loi n'est adoptée qu'à… la majorité des voix des députés… originaires de chaque Etat fédéré ».

26 Cf. ma thèse de doctorat: « Le sort des Camerounais-Occidentaux, 1961–1969 », thèse de 3° cycle en études politiques (Paris, 1970), chap. 11, 348–83.

27 Africasia, 28 (7 déc. 1970).

28 Toussaint, Auguste, « L'ile Maurice », Revue jrançaise d'études politiques africaines, XLIV (août 1969), 67.Google Scholar

29 Ibid., 63.

30 Africa Report (Oct. 1965), 23.

31 Cité dans Allen, Philip M., « Mauritius on the Eve », Africa Report, XI, no 5 (mai 1966), 20.Google Scholar

32 Le Cernéen, 4 oct. 1968, pp. 1 et 4.

33 Cf. Favoreu, Louis, « Le régime constitutionnel et politique de l'Ile Maurice », Revue juridique et politique, XXIII, no 3 (juillet-sept. 1969), 316.Google Scholar

34 On peut trouver une traduction française de la Constitution de 1968 dans Favoreu, Louis, « L'Ile Maurice », (Paris, 1970), 53105.Google Scholar

35 Cf. Sayigh, Rosemary, « The Bilingual Controversy in Lebanon », The World Today (mars 1965), 128–9Google Scholar; cet article s'inspire largement de Abou, Selim, s.j., Bilinguisme arabe-français au Liban (Paris 1962Google Scholar).

36 Cf. Chiha, Michel, Visage et presence du Liban (Beyrouth, 1964Google Scholar). Je dois à mon collègue A. S. Chobli cette citation.

37 Cf. Purcell, H. D., Cyprus (London, 1969), 238–45 et 265Google Scholar; Tenekides, Chypre: histoire récente et perspectives, 90.

38 Ceci semble corroboré par les événements qui se sont produits depuis l'indépendance. Même encore en 1970–1, les deux communautés s'affrontent plus que jamais. Elles refusent même les recommandations du Commandant de la Force des Nations-Unies qui préconise le retrait des combattants dans les régions les plus « chaudes ». Les relations se sont d'ailleurs envenimées depuis deux ans, à la suite de l'agitation menée par un groupe cypriotegrec, le Front National, agitation menée en faveur de l'Enosis et particulièrement hostile à la communauté cypriote-turque. Le Front a été fondé par des extrémistes de l'EOKA; ses bases géographiques se trouvaient à Limassol lorsqu'il a entrepris ses assassinats de notables, mais il semble étendre ses activités depuis dix-huit mois; cf. Digest of the Cyprus Press (BIS, Nicosie), anneés 1969–71. Le récent séjour de ce chercheur à Chypre a été rendu possible grâce à des fonds accordés par le Collège universitaire du Pays de Galles, à Aberystwyth, qu'il remercie.

39 Au moment de l'unification, beaucoup de citoyens Camerounais ne parlaient ni l'anglais ni le français; un communiqué émis à l'issue de la conférence constitutionnelle de Foumban (1961) indiquait que ces deux langues étaient « importées » et qu'elles devraient un jour être remplacées par une langue et une culture autochtones. Le premier ministre du Cameroun britannique méridional, M. Foncha, accepta de signer ce communiqué conjoint. Durant les premières années de la Fédération, les leaders ouest-camerounais n'insistèrent pas outre mesure pour obtenir des institutions « réellement bilingues ». En outre, l'Etat fédére refusa d'introduire l'enseignement de la langue seconde au niveau primaire: la langue et la civilisation françaises (langue, en fait, tierce, et non seconde) ne seraient enseignées qu'au niveau secondaire (où les matières scolaires étudiées sont optionnelles). Pourtant les leaders ouestcamerounais prirent conscience – aidés en cela par l'arrivée au pouvoir d'un premier ministre plus autonomiste, M. Jua – que, du fait de leur désavantage numérique au sein de la Fédération, ils n'obtiendraient l'égalité culturelle que par le renforcement de la langue anglaise et du bilinguisme au Cameroun. La langue anglaise devint, à partir des années 1964–5, le symbole de leur culture distincte. En ce sens précis, l'utilisation politique de la langue par la minorité ne diffère des autres cas étudiés.

Ce changement d'attitude semble s'être produit de façon assez soudaine. Le professeur P. Ngijol de l'Université fédérate du Cameroun publia dans la revue Abbia un article dans lequel il soutenait l'idée que la langue est plus qu'un moyen d'expression – « c'est la civilisation même »; les Camerounais ne pouvaient, selon lui, protéger leur civilisation par les deux langues officielles héritées de la colonisation. En réponse, le directeur de la revue, M. Bernard Fonlon, un Camerounais-Occidental, insista sur le fait qu'il n'existait aucune langue autochtone acceptable par tous les Camerounais, et que par conséquent les Camerounais-Occidentaux devaient faire leur la langue anglaise s'ils ne voulaient être considérés comme deux ethnies « comme les autres ». Le Président de la République, un Foulbé, avait à une époque préconisé l'utilisation de sa langue, le fulfuldé, comme langue autochtone pour tous les Camerounais. Pour beaucoup de Camerounais, y compris les Camerounais-Occidentaux, les Foulbé avaient une réputation de brutalité et de tentative de domination de tout le Cameroun. On craignait au Cameroun occidental que les Foulbé ne les considèrent pas comme une entité propre, mais bien comme des membres de deux groupes ethniques (Tikar et Bantou) que Ton voudrait conquérir.

40 Cf. La Presse du Cameroun, 11 Jan. 1961, pp. 1 et 4.

41 Cf. Dupon, J. F., « La société mauricienne », Revue furidique et politique 23, no 3 (juillet-sept. 1969), pp. 337–56Google Scholar et Benedict, Burton, Mauritius: Problems of a Plural Society (New York, 1965Google Scholar).

42 Le Monde, 7 nov. 1970, p. 8.

43 Cf. Khalaf, , « Primordial Ties and Politics in Lebanon », et Rondot, 1969.Google Scholar

44 Je dois ces précisions au professeur Chobli.

45 Le Monde, 8 sept. 1968, p. 3.

46 Cf. The Times, Oct. 15, 1966, p. 1.

47 Cf. Suleiman, M. W., « Lebanon », in Ismael, T. Y., ed., Governments and Politics of the Contemporary Middle East (Homewood, 1970), 247.Google Scholar

48 Ibid., 247–9.

49 The Times, June 24, 1967, p. 7.

50 The New York Times, Aug. 9, 1967, p. 13.

51 Ibid., Sept. 27, 1967, p. 3.

52 The Guardian, Dec. 28, 1969, p. 5 et Le Figaro, 3 jan. 1970, p. 5.

53 Cf. Foley, Charles, Legacy of Strife. Cyprus from Rebellion to Civil War (Middlesex, 1964), 156–7 et 160–3Google Scholar; Preston, Peter, « Cyprus », The Guardian, Feb. 24, 1970, p. 12Google Scholar, et Le Monde, 5 mars 1970, p. 7.

54 Cf. « Federation and the Cyprus Economy » (Ankara, 1964), passim.

55 Cf. Benjamin, « Le sort des Camerounais-Occidentaux, 1961–1969 », 339–48.

56 Cf. Balogh, T. et Bennett, C. J. M., Report of the Commission of Inquiry on the Sugar Industry (Port Louis, Mauritius, 1963Google Scholar), cité dans Allen, « Mauritius in the Eve », 20, 24.

57 Cf. The Times, May 10, 1968, p. 7: « M. Duval called on Britain to « remedy » the present situation caused by the [British] soldiers’ « lack of education and manners ». »

58 Cf. Le Cernéen, 11 sept. 1970.

59 Cf. Tatu, Michel, « Canonnières « progressistes » contre canonnières « impérialistes » », Le Monde, 14 août 1970, pp. 1 et 3.Google Scholar

60 La démission récente de Duval, M. ne semble avoir rien modifié pour le moment, cf. Le Cernéen, 5804, 28 nov. 1969 et 11 fév. 1971.Google Scholar

61 Cf. Purcell, Cyprus, 274–80.

62 Africa Report (Oct. 1965), 23.

63 Cf. The Times, Nov. 8, 1965, p. 9.

64 Cf. « Record of the Conference on the Constitutional Future of the Southern Cameroons, held at Foumban, 17th to 21st July, 1961 » (Buea, 1961), mimeo., passim.

65 Discours à l'Assemblée nationale in Bulletin Quotidien de l'Agence Cameroitnaise de Presse, 182, 11 août 1961.

66 Cf. Johnson, Willard R., « The Cameroon Federation: Political Union Between English-[Speaking] and French-Speaking Africa », in Lewis, W. H., éd., French-Speaking Africa (New York, 1965), 211–15.Google Scholar

67 Cf. Birch, A. H., « Opportunities and Problems of Federation », in Leys, C. et Robson, P., éds., Federation in East Africa (Nairobi, 1965), 729Google Scholar, et Rothchild, Donald, « The Limits of Federalism: An Examination of Political Institutional Transfer in Africa », The Journal of Modern African Studies, 4, no 3 (Nov. 1966), 276–91.CrossRefGoogle Scholar

68 Cf. Le Devoir, 30 juillet 1966, p. 1.

69 Cf. Trudeau, Pierre E., Le fédéralisme et la société canadienne-française (Montréal, 1967), 38.Google Scholar