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Essai sur les origines du système capitaliste

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

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Il est des problèmes d'histoire qui, par l'ampleur des questions qu'ils soulèvent, aiguisent la modestie du théoricien et l'incitent à s'en détourner, par peur de tomber dans la construction intellectuelle grandiose, réfractaire à toute vérification empirique. Si Ton s'en tient à la civilisation occidentale, trois mutations majeures tombent dans cette zone d'ombre de la réflexion: l'apparition du système de la cité, la chute de l'Empire romain d'Occident et surtout les origines du système capitaliste. L'explication de cette retenue est simple et tient à la nature de la raison historienne. Celle-ci fonde sa démarche sur l'élaboration de schémas intellectuels qui découpent le flux infini des sociétés humaines en unités isolables, susceptibles d'une saisie conceptuelle. Il s'ensuit que les systèmes d'explication fonctionnent éventuellement bien pour chaque unité prise en sa singularité (puisque c'est le système qui constitue son objet), mais achoppent sur les mutations profondes qui peuvent affecter une société. En effet, toute réflexion sur les ensembles historiques les plus vastes (la société antique, la société féodale d'Occident…) sous peine de se perdre dans la juxtaposition éclectique d'exposés partiels, est condamnée à construire et à percevoir ces ensembles à partir d'un point de vue unique, dégagé par un procès de développement unilatéral d'un de leurs aspects majeurs (la cité, l'empire, le capitalisme, le sous-développement…). On aboutit forcément, à l'issue d'un tel cheminement, à la construction de la structure de cet ensemble, c'est-à-dire au système logique qui rend compte de ses composants et de leurs liens nécessaires; or une structure est nécessairement statique (1), même si l'analyse dégage les possibilités de variation d'une structure donnée. Il s'ensuit que la nouveauté radicale dans le devenir des sociétés humaines, par nature et par définition placée à la jointure de deux ensembles distincts, cette nouveauté n'apparaît pas et ne peut pas apparaître dans le champ de la conscience historienne. L'on masque le problème, en négociant la mutation qualitative en modifications quantitatives et, pour peu que Ton ait entendu parler de Hegel, le tour est joué.

Type
Zur Problematik der Modernisierung or on the Concept of Modernity
Copyright
Copyright © Archives Européenes de Sociology 1968

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References

(1) D'où la nécessité pour une pensée structuraliste d'élire ou de supposer des systèmes en équilibre.

(2) Jamais un document littéraire, épigraphique ou archéologique ne nous donnera l'explication des origines de la cité grecque, car un tel document ne peut surgir que dans le cadre même de la cité.

(3) Nos références renvoient aux éditions suivantes: L'idéologie allemande (Paris, Ed. sociales, 1966)Google Scholar, première partie « Feuerbach »; Les fondements de la Critique de l'économie politique (que l'on cite souvent, et nous aussi, sous l'appellation abrégée de « Grundrisse » (Paris, Anthropos, 1967), t. I; Le Capital (Paris, La Pléiade, 1963)Google Scholar, liv. I.

(4) Sans parler de la qualité de l'information, remarquable si l'on considère l'état de l'historiographie médiéviste à l'époque où le texte fut rédigé.

(5) Expression que Marx utilisera généralement dans Le Capital, de préférence à travail, couramment employé dans les Grundrisse, car travail est trop vague, puisqu'il peut désigner aussi bien la force de travail d'un individu (le travail latent), que l'utilisation de cette force (le travail effectif) ou que ses résultats (les travaux).

(6) La question des origines de la plusvalue n'a pas à être posée. En effet, le fait que la valeur conférée à l'objet n'est pas intégralement payée à l'ouvrier, est consubstantiel au capitalisme. Effectivement, la plus-value constitue la seule source où l'entrepreneur, le financier et le propriétaire foncier puisent leur profit, leur intérêt et leur rente. En son absence, ces trois catégories de capitalistes n'auraient aucune raison de se livrer à l'activité économique, puisqu'ils ne feraient que retirer du circuit économique l'équivalent exact de leur mise. Par conséquent, dès que le capitalisme est donné, la plus-value l'est aussi. Elle n'a done pas, à proprement parler, d'origine.

(7) Avouons qu'il faut une certaine dose de subtilité pour voir dans ce cas un type de propriété. D'une manière générale, toutes ces pages sont un véritable pastiche hégélien, qui rend la lecture irritante et fait violence au contenu par la recherche de symétries factices.

(8) Il les surestime, selon toute évidence. Toute l'histoire agraire retracée dans les chapitres XXVII et XXVIII de la 8e section est de l'histoire anglaise; on ne retrouve rien de tel en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie du Nord; or ces pays n'ont éprouvé aucune difficulté majeure à recevoir la révolution industrielle.

(9) Nous laissons évidemment de côté toute critique nourrie du developpement ultérieur de l'historiographie, pour nous en tenir aux incohérences logiques du raisonnement.

(10) Devenue, grâce à l'intervention de M. Maximilien Rubel, la dernière phrase de l'avant-dernier chapitre.

(11) Nos citations feront référence aux éditions suivantes: L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (Paris, Plon, 1964)Google Scholar; Wirtschaft und Gesellschaft (Köln/Berlin, Winkelmann, 1964), 2 volsGoogle Scholar; Wirtschaftsgeschichte. Abriss der Universalen Sozialund Wirtschaftsgeschichte (Berlin, Duncker u. Humblot, 1958).Google Scholar

(12) Réglons tout de suite une question de terminologie. Nous n'introduirons ici aucune différence entre système capitaliste et système industriel. Pour nous, le système socialiste, tel qu'il s'est formé dans les démocraties populaires, n'est, du point de vue économique, qu'une forme particulière, à notre sens aberrante et transitoire, du système industriel. Quant au système socialiste, défini comme un système social radicalement nouveau, parce que fondé sur une finalité autre que celle de nos sociétés, il n'est tout au plus qu'une idée, dont les origines feront problème pour nos arrièrepetits-neveux, le jour où il aura été réalisé.

(13) Ou, du moins, il devrait aller de soi. Car il a fallu plus de vingt ans pour que les responsables des destinées économiques du Tiers Monde se rendissent compte qu'on ne peut bâtir une industrie florissante en l'absence d'une agriculture capable de laisser des surplus importants. Il faut espérer qu'il ne faudra pas autant de temps aux mêmes responsables pour parvenir à la conviction qu'on n'aura ni agriculture ni industrie en l'absence d'une transformation des mentalités par l'esprit d'entreprise.

(14) Songeona que les découvertes capitales du moulin à vent et du collier d'attelage datent probablement du ve siècle ap. J.-C., capiqui vit l'effondrement économique de l'Empire d'Occident. Leur usage économique ne commence qu'aux XI–XIIe siècles dans les plaines de l'Europe du Nord-Ouest, et se trouve donc lié à l'essor du système capitaliste, comme nous le montrerons ultérieurement.

(15) Vernant, J.-P., Mythe et pensée chez les Grecs (Paris, Maspero, 1965).Google Scholar

(16) Par conséquent, la célébre mise en relation opéiée par Max Weber entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme se justifie sur le plan théorique. Nous montrerons, cependant, qu'elle n'emporte pas notre conviction, du moins dans le sens où l'entendait Weber.

(17) Il faudrait nuancer fortement ces remarques concernant le marché. Marché et échange ne peuvent être confondus en toute rigueur. II y a échange lorsqu'un bien quelconque passe d'une personne à une autre. A ce point de généralité, l'échange existe dans toute société, même dans une éventuelle cellule familiale originelle, car des biens seraient échangés entre conjoints et entre les parents et les enfants. Une forme plus limitée d'échanges est représentée par le don et le contre-don analysés par Marcel Mauss: l'échange y est régi par toute une série de règles qui l'institutionnalisent et en limitent la spontanéité. Une troisieme forme d'échange serait la redevance, e'est-àdire que le surplus dégagé par chaque exercice d'un appareil économique est entièrement absorbé par le pouvoir central. Le type presque idéal de redevance est l'Égypte pharaonique, et encore plus ptolémaïque: le surplus est confisqué par le centre, qui precède ensuite aux distributions parmi les bénéficiaires du système. A vrai dire, il semble bien que sous les pharaons une partie de la production des fellahs et des temples était écoulée sur le marché, directement, sans passer par les réserves impériales. Une autre forme d'échanges pourrait être la répartition, dont le seul cas semble être l'empire inca, où la production est entièrement monopolisée par le pouvoir central, puis distribuée à tous les niveaux de la société.

Le marché, au sens strict du terme, est un échange qui suppose l'autonomie des cellules économiques qui échangent et repose done sur la liberté du do ut des. A ce titre le marché est une constante de toutes les sociétés humaines au moins dans les relations économiques entre unités politiquement souveraines. Il règne aussi dans la forme la plus universelle d'échange, celui des femmes: quelles que soient la complexité, la rigueur et la précision des règies du mariage, elles n'imposent jamais le mariage de tel avec telle, mais laissent toujours aux conjoints éventuels une marge de choix. Enfin la quasi-totalité des sociétés complexes connues (en dehors de l'Égypte et du Pérou) sont un mélange de marché et de redevance, compte tenu du fait que la majeure partie de la production, jusqu'à l'apparition du système industriel, est autoconsommée. Par conséquent, lorsque nous affirmons qu'il n'y a pas d'économie sans marché, cela doit s'entendre avec des restrictions variables avec les types de societes. D'ailleurs, même les staliniens ont été obligés d'admettre les marchés kolkhoziens.

(18) C'est pourquoi l'on ne peut imaginer de société dépourvue d'activités économiques sans verser aussitôt dans l'utopie de l'âge d'or ou du paradis terrestre, c'est-à dire des mondes d'abondance.

(19) Ou mieux, de ce qui deviendra une institution bien plus tard, sous l'action des juristes qui, désireux d'aider à la reconstitution de monarchies fortes et inconteséers, inventeront la pyramide féodale où la superposition des allégeances culmine dans le serment des grands seigneurs entre les mains du roi, suzerain des suzerains, responsable devant Dieu seul.

(20) Nous considérons qu'il y a dans la vie des sociétés des situations de degré zéro, à partir desquelles les sociétés disparaissent ou trouvent en elles des réserves suffisantes d'énergie pour repartir sur des données nouvelles. En général, ces situations sont provoquées par des guerres et symbolisées par une bataille qui fait date. Chéronée et Zama nous semblent être des terminus ad quem, alors que Iéna ou Juin 1940 sont des terminus a quo. L'oriraissent ginalité du haut Moyen Age est d'avoir prolongé le degré zéro pendant plusieurs siècles. Cette conjoncture rappelle celle qui régna en Grèce du XIIe au VIIIe siècle après les invasions doriennes.

(21) Pour le Moyen Age, nous l'avons vu, cela s'explique par la dislocation de l'Empire romain. Pour la Grèce archaïque, la raison en est très certainement les invasions doriennes de la fin du IIe millénaire, qui ont détruit de fond en comble les principautés mycéniennes, sans les remplacer par un empire bureaucratique, d'où quatre siècles encore plus obscurs que ceux qu'a connus le Moyen Age avec, ici aussi, la nostalgie d'un ordre culturel original, dont témoignent les poemes homériques. Dans cette hypothèse, la cité grecque apparaît comme la forme politique adaptée à l'éparpillement effectif du pouvoir joint à un niveau culturel qui dépassait cet éparpillement, ce qui expliquerait du même coup que la cité ait été une forme si fugitive, bientôt dissoute dans un empire. La cité, telle qu'elle survit dans les empires macé donien, hellénistique et romain, change de sens et de finalité, par la perte d'une grande part de son activité politique, plus particulièrement par la perte du droit de decider souverainement de la paix et de la guerre.

(22) La rigueur scientifique exige qu'on précise cette affirmation. Car aussitôt surgit l'objection que la décadence de ces villes à partir du XVIe siècle s'explique par la découverte de l'Amérique et par le déplacement du centre de gravité économique de l'Occident vers l'Atlantique. C'est là une opinion reçue, car elle a pour elle une apparence d'évidence: l'Atlantique joue un rôle croissant. Cette évidence nous parait sujette à caution, car l'éloignement est quelque chose de relatif, et il n'est pas sûr que Gênes soit beaucoup plus loin des Amériques que Séville et Hambourg qu'Amsterdam; ensuite et surtout, seuls ont profité à long terme les pays qui ont connu une organisation politique forte, e'est-à-dire avant tout la France et l'Angleterre, lorsque Portugal et Espagne ont rapidement succombé à l'accroissement démesuré de la circulation monétaire. Autrement dit, il nous semble que les historiens pourraient réviser leurs idées sur le déplacement des activités économiques vers l'Europe du Nord-Ouest, qu'ils mettent en relation avec la découverte de routes maritimes nouvelles, en le reliant à l'apparition d'États forts et centralisés. Comme nous aurons encore l'occasion de le préciser, les grands rythmes de l'histoire économique occidentale (et probablement mondiale) nous semblent devoir être mis en rapport avec les phénoque mènes politiques, et non l'inverse comme l'on fait toujours. Nous maintenons done notre affirmation que Venise et Florence, pour ne parler que d'elles, ont vu leur destin, à l'époque moderne, basculer, à partir du moment où elles sont devenues capitales d'empire, où leurs activités politiques ont connu un grand essor.

(23) Est-il besoin de préciser que nous refusons de retomber dans les errements des philosophies de la totalité? Pas plus que Max Weber ne prétendait remplacer l'économie par les systèmes religieux pour expliquer, en dernière analyse, les sociétés humaines, nous ne voulons la remplacer par la politique extéieure. Nous estimons simplement qu'il ne serait pas sans intérêt de partir de ce point et de voir jusqu'où nous mènerait l'analyse.

(24) Ce qui ne veut pas dire forcément limité; on peut concevoir une société stable où 100% de la production seraient échangés; c'est peut-être ça le socialisme.

(25) Dans L'Éthique il se contente de rapprocher les deux phénomènes, en se gardant à plusieurs reprises d'établir des liens de cause à effet. Notons que dans son ouvrage ultérieur, Wirtschaftsgeschichte, il est beaucoup moins prudent: il y affirme sans ambiguïté que la Réforme constitue un tournant de l'histoire économique, car elle sécularise l'ascèse, transférée à la vie quotidienne d'icibas (pp. 312–314).

(26) Bien entendu, cela suppose que l'on soit en état de vacuité, c'est-à-dire que tout le temps disponible ne soit pas pris par la nécessité de simplement survivre. Ce sont done toujours les classes supérieures qui définissent la civilisation (qui peut se caractériser comme l'organisation originale qu'une société introduit entre les activitis possibles) et qui font l'histoire, car elles en ont le temps.

(27) Il nous parait constituer une dimension nécessaire de la condition humaine, née de la conscience et de l'horreur de la mort. Lorsqu'une société lui refuse une sphère spéciale où il peut se développer, le numineux se reporte sur d'autres activités, politiques, économiques, esthétiques…

(28) Pour éviter toute ambiguïté, précisons que les thèses célèbres de Saint-Simon, Comte, Schumpeter, Veblen, qui affirment que la société industrielle éliminera la guerre, sont exactement à l'inverse des nôtres. C'est, selon nous, dans la mesure où les valeurs militaires sont éliminées ou bornées, pour des raisons où l'économie n'entre pour rien, que la société industrielle se développe. La paix fondée sur les valeurs économiques est un leurre.

(29) Claude Lévi-Strauss nous paraît signiavoir touché une idée essentielle dans sa préface à Anthropologie et Sociologie de Marcel Mauss. Il suggère que, dès que le langage fut donné à l'homme, celui-ci eut à sa disposition tout le signifiant possible et que la tâche de l'humanité a consisté, depuis le début, à faire coïncider ce signiavoir fiant disponible avec le signifié que constitue le monde. Le surplus de signifiant provisoirement non affecté à un signifié précis, il le nomme mana. Il n'y a done pas de césure, à ce niveau, entre pensée magique ou sauvage et pensée scientifique.

(30) Par contre, cette curiosité technique n'a pas débouché sur une transformation économique notable; elle est restée purement spéculative, à part des applications militaires. L'explication ne nous parait pas devoir être cherchée, comme on le fait d'ordinaire, dans l'esclavage, largement surfait, mais dans l'absence d'entrepreneurs et dans l'absorption des royaumes hellénistiques dans l'Empire romain.

(31) Il est bien entendu que l'entrepreneur n'est pas forcément un capitaliste prive. II peut être fonctionnaire d'État ou membre d'une entreprise autogérée. L'essentiel est que toute son activaté est orientée dans le sens de la recherche de l'efficacité économique.

(32) En partie seulement, parce que la Chine a connu au XVIIIe siècle une explosion démographique qui reste inexpliquée.

(33) En certains cas, par exemple si des guerres prolongées viennent ajouter aux hécatombes de la faim et de la peste, le reculpeut être tel que l'équilibre est rompu en sens inverse, le nombre des hommes tombant en dessous du niveau requis pour faire fonctionner un système social donné. L'Allemagne a mis près de deux siècles à se remettre de la guerre de Trente ans.

(34) Il nous est impossible, ici, d'entrer dans les controverses qui depuis Malthus secouent la démographie. Il nous importait seulement d'éablir, ce qui nous paraît une vérité première, que depuis deux siècles l'explosion démographique a été une conséquence de la révolution agricole et un puissens sant stimulant pour la révolution industrielle. Les analyses d'Alfred Sauvy ont, d'autre part, montré que dans un système industriel qui se donne la croissance économique comme objectif prioritaire, l'augmentation continue de la population reste aujourd'hui encore indispensable. Par conséquent, tout programme de limitation des naissances, en système industriel, ne pourra se fonder que sur des arguments extra-économiques.

(35) Pour un misérable des slums de Calcutta une Cadillac n'est pas désirable et ne peut être ressentie comme un besoin. De même pour le Français moyen, la jouissance d'un château en Sologne. Plutôt que de multiplier inutilement les enquêtes sur la consommation, les sociologues feraient mieux de s'intéresser aux systèmes de consommation que constituent les genres de vie.

(36) La cuisine et les systèmes alimendetaires pourraient faire l'objet d'une étude passionnante: comment l'on est passé d'une cuisine limitée mais cohérente, en chaque région, à une cuisine sans frontière mais hétéroclite.

(37) Incidemment, nous avons là la racine du problème typiquement occidental depuis près de 1000 ans.le problème de la jeunesse. Il n'a pu apparaître que là où il y a une jeunesse, et celle-ci n'apparaît que là où l'intégration dans la société fait problème.

(38) Le cas du Vietnam et, d'une manière générale, la guérilla semblent infirmer cette loi. En apparence seulement. En effet, une guérilla n'est victorieuse que si elle réussit à mobiliser toute la population; encore faut-il qu'il y ait une population. Un génocide atomique la supprimerait. Par conséquent la guérilla n'est efficace qu'autant que les deux adversaires pratiquent le même type de guerre, excluant l'anéantissement total.

(39) Nous sommes entrés, depuis quelques années, dans une phase ultime, celle de l'égalité devant la culture intellectuelle.

(40) L'on trouvera une analyse remarquable du désir dans l'ouvrage de René Girard, , Mensonge romantique et Vérité romanesque (Paris, Grasset, 1961).Google Scholar