Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Maladie mentale et équilibre précaire, conditions de détention, réalisation du projet de soin, appréhension du placement en foyer, stigmatisation : ces facettes singulières s’expriment simultanément dans la prise en soin des patients Suisses détenus sous mesure pénale à des fins de placement institutionnel. Le malade psychique incarcéré sous article 59 du Code pénal suisse (20 % des détenus) voit sa peine suspendue au profit d’une incarcération dont la fin dépend, entre autres, de l’évolution du malade sur les critères de reconnaissance de la maladie et ceux de la dangerosité liée à la pathologie. Cette activité naissante (2012) s’adresse en premier lieu aux patients les plus démunis face aux changements (psychose, retard mental), le trouble psychique induisant souvent des mises en échec du patient face aux attentes de l’univers carcéral, incontournable pour accéder à la sortie. Cet accompagnement se veut lier des univers séparés par les murs, les prisons, les hôpitaux psychiatriques et les foyers et accompagner le détenu psychique à retrouver sa place dans la société. En s’appuyant notamment sur le concept de transition décrit par Meleis, et sur la gestion de situations complexes par la méthode de case management, cette liaison accompagne autant les soignants prenant en soin que les patients écroués soumis à cette complexité. Cette activité se trouve à la croisée du monde pénal et psychiatrique, soumis aux enjeux sociétaux actuels et majeurs en Suisse, la place du patient-détenu est un questionnement perpétuel pour eux comme pour nous, soignants. L’équipe actuelle se compose d’un infirmier case-manager de liaison et d’un psychiatre responsable du secteur psychiatrique dans une prison de haute sécurité ; l’activité se porte sur une mise en sens du parcours et du vécu auprès des patients, de coordination pour la cohérence des soins d’un milieu à l’autre.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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