Hors-série 1 – 5ème Congrès Français de Psychiatrie – Nice, novembre 2013
Rencontre avec l’expert
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Congrès Français de Psychiatrie: Addictions
Le baclofène pour les nuls
- P. Gorwood
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 1
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Le baclofène soulève bien des passions, parfois présenté comme un remède miracle de l’alcoolodépendance, parfois décrié comme un psychotrope parmi tant d’autres à fort effet placebo. Les cliniciens peuvent donc se trouver en difficulté devant une demande de ce traitement par un patient alcoolodépendant. Qui plus est le baclofène correspond vraisemblablement plus au concept des traitements de « substitution » plutôt que de « sevrage » voire même « d’aide au maintien de l’abstinence », et bouleverse en cela les indications, les modalités de prescription mais aussi les attendus. L’unité d’addictologie de la CMME à Sainte-Anne s’est progressivement organisée en centre de référence pour cette prise en charge, ce qui a mené à une somme importante d’expériences cliniques et thérapeutiques, facilitées par la présence de lits d’hospitalisation à temps complet et de jour dédiés à l’addictologie. Au cours de ce partage d’expérience, seront délivrés, en papier et en fichier informatique :
– le bilan de base qu’il faut effectuer ;
– une maquette d’escalade de doses pour trouver la dose optimale (parfois élevée) ;
– les principaux effets indésirables à surveiller ;
– un cahier d’observation permettant au patient de mieux percevoir le retentissement de ce traitement, ce qu’il faut en attendre mais aussi ce qu’il ne fera pas.
La durée de prescription sera aussi discutée, ainsi que la possibilité de prescription ponctuelle au moment d’exposition à risque. Enfin, la particularité des prescriptions chez des sujets ayant une comorbidité psychiatrique, notamment trouble bipolaire, personnalité borderline et schizophrénie, sera aussi abordée.
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Congrès Français de Psychiatrie: Addictions
Prévalence et particularités sémiologiques du trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDA/H) dans différentes formes d’addiction : cocaïne, opiacés et trouble du comportement alimentaire
- N. Ballon
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 1
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La validité du Trouble de Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H) chez l’adulte ayant longtemps été contestée, la recherche de ce trouble chez les patients addicts n’est pas systématique. De plus, chez l’adulte addict, le diagnostic de TDA/H peut être rendu difficile car la clinique de ce trouble évolue avec l’âge et l’usage des psychotropes. Notre objectif est de rapporter les données de la littérature et de nos travaux concernant la prévalence et les caractéristiques sémiologiques du TDA/H dans trois groupes de patients présentant des conduites addictives : cocaïne, opiacés et trouble du comportement alimentaire. La littérature rapporte une prévalence du TDA/H chez des adultes de 3,4 % à 4,4 % avec des taux de 12 % à 15,2 % d’addictions parmi les patients TDA/H. Dans une population de sujets dépendant au crack/cocaïne, nous avons retrouvé 53 % d’antécédents de TDA/H dans l’enfance et 21,7 % de symptôme de TDA/H persistant à l’âge adulte. Des taux élevés de TDA/H ont aussi été rapportés dans d’autres addictions. La co-occurrence, TDA/H et addiction, apparaît donc comme une donnée robuste, retrouvée dans les deux groupes de patients, identifiés par l’utilisation de substances d’abus ou par le TDA/H. Les instruments d’évaluation actuellement validés sont parfois insuffisants pour porter le diagnostic de TDA/H chez un adulte addict. Cliniquement, les addictions ont été décrites comme plus sévères chez les patients TDA/H : début plus précoce, progression plus rapide vers la dépendance et problèmes avec la justice plus fréquents. De plus, les patients TDA/H rapportent des effets paradoxaux au cours de l’usage de certaines drogues : augmentation de l’attention avec le cannabis et diminution de l’hyperactivité avec la cocaïne. Nous discuterons les résultats qui mettent en évidence l’utilité, mais aussi les difficultés sémiologiques du diagnostic de TDA/H chez les patients adultes souffrant d’addictions.
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Congrès Français de Psychiatrie: Addictions
En quoi et comment le cannabis peut-il être toxique pour le cerveau ?
- A. Dervaux
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- 16 April 2020, p. 2
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La toxicité cérébrale du cannabis est marquée principalement par des effets cognitifs, addictifs et psychotomimétiques.
Troubles cognitifsPlusieurs études ont montré que l’administration aiguë de Δ-9-THC, principal principe actif du cannabis, et que la consommation régulière de cannabis entraînaient des troubles de l’attention, de la mémoire, en particulier de la mémoire de travail et de la mémoire épisodique ainsi que des troubles des fonctions exécutives. Ces troubles ont un impact sur l’apprentissage, les acquisitions scolaires, la conduite d’un véhicule et les tâches complexes. Ils sont liés à la dose, à la fréquence, à la durée d’exposition et à l’âge de la première consommation. Ils peuvent disparaître après sevrage, mais des anomalies durables s’observent chez les sujets ayant débuté leur consommation avant l’âge de 15 ans.
Effets addictifsLa fréquence sur la vie entière de la dépendance au cannabis, caractérisée essentiellement par le craving, la perte de contrôle de la consommation et le retentissement important sur la vie familiale/professionnelle/sociale est, d’après certaines études, de 1 % en population générale. Le syndrome de sevrage, décrit en 2004, pourrait être inclus dans le DSM-5.
Effets psychotomimétiquesFréquents, les symptômes psychotiques induits par la consommation de cannabis (idées de référence, de persécution) disparaissent spontanément dans les 24 heures. Ils durent parfois plusieurs semaines dans les pharmacopsychoses. Neuf études longitudinales ont montré que les sujets qui avaient fumé du cannabis avaient deux fois plus de risque environ que les sujets abstinents, de présenter ultérieurement des troubles psychotiques. Le risque, dose-dépendant, est plus élevé lorsque la consommation de cannabis a débuté avant l’âge de 15 ans et chez les sujets qui ont des antécédents familiaux de troubles psychotiques. L’évolution de la schizophrénie est aggravée par la consommation de cannabis.
Toxicité cérébrale du cannabisElle est liée à l’interaction du Δ-9-THC sur les récepteurs cannabinoïdes cérébraux CB1, localisés principalement dans l’hippocampe, le cervelet, le cortex frontal, le striatum et les ganglions de la base. Plusieurs études ont retrouvé que la consommation de cannabis pouvait interférer avec le système endocannabinoïde cérébral lors de la maturation du cerveau à l’adolescence. Elle favorise aussi des troubles vasculaires cérébraux. Les études d’imagerie cérébrale ont retrouvé que les effets du cannabis, modérés en cas d’usage simple, étaient marqués chez les consommateurs réguliers par une diminution dose-dépendante de la densité de substance grise au niveau de l’hippocampe, des régions parahippocampiques et de l’amygdale.
Session thématique: Le DSM-5 – les principales nouveautés
Président : J.-D. Guelfi, centre hospitalier Sainte-Anne –CMME– 75014 Paris, France
S12A
Les thérapies de pleine conscience dans l’aide à la prévention de la rechute
- E. Peyron
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- 16 April 2020, pp. 2-3
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La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.
S12B
Comment conjuguer approche psychothérapique et nouveaux paradigmes pharmacologiques ?
- H.-J. Aubin
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- 16 April 2020, p. 3
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L’Agence européenne des médicaments a récemment approuvé la mise sur le marché du premier médicament visant la réduction de la consommation chez les personnes alcoolodépendantes. Jusque là, tous les médicaments proposés dans l’alcoolodépendance s’adressaient à des patients devant viser (implicitement ou explicitement) l’abstinence. Ce nouveau paradigme pharmacologique a évidemment un impact marqué sur l’approche psychothérapeutique des patients.
Entretien motivationnelLe nouveau paradigme pharmacologique permet de renforcer l’idée que le choix de l’objectif du traitement (réduction ou abstinence) ne doit pas être imposé par le thérapeute, mais sera le fruit de l’interaction thérapeute-patient. Le respect du choix de l’objectif par le patient permet d’éviter le phénomène de « réactance psychologique », phénomène induit par la menace d’entraver la liberté d’action d’un individu. La réactance psychologique se manifeste par la tentative de restaurer cette liberté perdue. D’où des réactions paradoxales à la prescription de l’abstinence par le thérapeute.
Thérapie cognitivo-comportementale de l’alcoolodépendanceLes programmes les plus classiquement proposés en France sont orientés vers l’abstinence. Les stratégies classiques de gestion du craving ou le développement d’un plan d’urgence pour faire face à un faux-pas sont typiquement adaptées à l’objectif de l’abstinence, mais pas à celui de la réduction. De nouveaux principes doivent être intégrés pour la réduction de la consommation d’alcool : définition de l’objectif de consommation (fréquence, quantité, situations), monitoring rigoureux, et stratégies de modération de la consommation (rythme, alternance avec boissons non alcoolisées,…). Finalement, alors que l’état d’esprit de la prise en charge est notablement modifié avec l’intégration du nouveau paradigme vers plus de souplesse et d’acceptation par le thérapeute, l’essentiel des composantes psychothérapiques reste similaire à l’approche classique orientée vers l’abstinence.
S12 C
Quels programmes d’éducation thérapeutiques pour les patients alcoolodépendants ?
- J. Geneste-Saelens
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- 16 April 2020, p. 3
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Dans sa définition classique l’éducation thérapeutique est conçue comme l’aide apportée au patient pour comprendre sa maladie et les traitements, collaborer aux soins et devenir compétent dans la gestion de sa pathologie. Les programmes de prise en charge addictologiques en thérapie comportementale et cognitive rencontrés dans les établissements de soins, notamment centré sur la prévention de la rechute, sont déjà largement centrés sur ces objectifs.
La difficulté pour nous, intervenant dans le champ de l’alcoologie, est sans doute de redéfinir le champ de l’éducation thérapeutique au sein de l’ensemble des soins apportés, ce qui revient en partie à se poser la question de l’intérêt que nous avons à rebaptiser une partie de nos prises en charge « éducation thérapeutique ».
En ce qui concerne leurs finalités, on pourrait ici résumer celle des soins par la sortie de la dépendance et celle de l’éducation thérapeutique par la gestion des contraintes que cette dépendance induit au long cours, même stabilisée. Le temps de l’éducation thérapeutique serait alors secondaire à la stabilisation de la maladie.
Si nous retenons comme cible principale de l’éducation thérapeutique, l’objectif de vivre avec sa maladie, il va de soi que cela engage, en plus des compétences, des réaménagements psychologiques et identitaires nécessitant un accompagnement ne pouvant se limiter à l’apprentissage d’outils et/ou de transmission de savoirs. Il s’agit d’un vrai travail d’acceptation à accompagner et à ne surtout pas réduire à la simple question de reconnaissance du trouble (de façon catégorielle) face à un tiers.
Les programmes d’éducation thérapeutique en alcoologie se doivent d’être particulièrement attentifs aux différents aspects du trouble (cognitif, émotionnel et comportemental) afin de permettre cette acceptation.
Enfin, au sujet de l’acceptation, un dernier point mérite d’être soulevé en ce qui concerne l’objectif de consommation « contrôlée » ou d’abstinence qui sera choisi. En effet, qui dit « éducation thérapeutique » dit promotion de l’autonomie du patient, et, dans ce contexte, il est important d’appréhender la capacité des soignants à accepter et accompagner les patients, à travers ces programmes, dans leurs objectifs de consommation.
S22A
Revue de la littérature internationale : quel bénéfice clinique attendu au plan individuel des salles d’injection à moindre risque ?
- P. Polomeni
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- 16 April 2020, pp. 3-4
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Introduction
L’intérêt de lieux permettant à des usagers de drogues intraveineuses de s’injecter l’héroïne avec de bonnes conditions d’hygiène et avec une « supervision », pose question, en particulier en termes de stratégie personnalisée de soins. Une analyse des données internationales sur ce sujet peut nous donner des arguments d’aide à une décision.
MethodsDans la suite de l’expertise collective Inserm qui avait étudié la bibliographie internationale jusqu’en 2010, nous avons fait des recherches sur Medline avec plusieurs mots clés, en axant l’étude sur le bénéfice individuel, et en privilégiant les textes récents.
RésultatsLe nombre d’articles utilisables est peu important. Ils proviennent en grande partie de l’étude de centres pionniers. Une réduction des overdoses est démontrée, ainsi qu’une amélioration de l’accès aux soins.
DiscussionCette réflexion implique que notre position soit claire sur : la population cible et ses caractéristiques, les méthodes de soins déjà employées en France et leurs résultats, les objectifs réalistes attendus d’une « nouvelle » technique d’approche de ces patients. La bibliographie actuelle apporte quelques éléments de réponse, très marqués cependant par un effet « Région » (une histoire locale). Plusieurs articles interrogent sur l’exportation de cet outil, « préventif et d’accès aux soins ».
ConclusionLes données scientifiques pour évaluer les bénéfices cliniques des salles d’injection à moindre risque, sont limitées mais donnent des arguments en faveur de l’outil considéré. Il n’est cependant pas possible de s’extraire d’une analyse plus globale du système de santé en cours en France et de ses résultats, et de prendre en compte les aspects locaux.
S22B
Revue de la littérature internationale : quel rapport bénéfice/risque en santé publique des salles d’injection à moindre risque ?
- F. Dubois-Arber
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- 16 April 2020, p. 4
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Introduction
Les salles d’injection (SI) à moindre risque ont été mises en place dès 1986 dans quelques pays européens et en Australie, plus tard au Canada. Elles poursuivent plusieurs objectifs : atteindre les usagers particulièrement vulnérables, réduire les risques, la morbidité et la mortalité liés à l’injection de drogues et faciliter l’accès aux soins. Ces dispositifs ont donné lieu à des débats nourris et ont fait l’objet de recherche et d’évaluation, qui permettent une analyse critique de la situation.
MethodsRevue de la littérature centrée sur les bénéfices et les effets indésirables possibles des SI dans plusieurs domaines de la santé publique : pratique de l’injection, risques infectieux liés à l’injection, nuisances pour la société (injection dans l’espace public, délinquance liée à la drogue).
RésultatsLa revue a mis en évidence les éléments suivants. Les SI sont capables d’attirer les populations ciblées. Elles ne conduisent pas à une augmentation du nombre de personnes qui s’injectent ou du nombre d’injections pratiquées. Elles permettent une amélioration de l’hygiène de l’injection, une meilleure sécurité et une diminution des pratiques à risque de transmission de maladies infectieuses rapportées par les usagers. Les difficultés méthodologiques pour effectuer des études de type essai randomisé dans ces milieux ne permettent pas d’affirmer avec certitude une diminution de l’incidence ou de la prévalence des maladies infectieuses attribuable spécifiquement aux SI, mais les comportements observés et rapportés vont dans ce sens. L’injection dans les lieux publics diminue et il n’y a pas d’augmentation de la délinquance liée à la drogue.
ConclusionL’évidence disponible, même incomplète, permet d’affirmer que les principales craintes à l’égard des SI ne sont pas fondées et que celles-ci peuvent apporter des bénéfices en termes de santé publique.
S22 C
Résultats de l’expérimentation éducation aux risques liés à l’injection (ERLI) par Médecins du Monde, Paris
- M. Debrus, E. Avril, V. Rogissart, A. Kartner, M.-D. Pauty, J.-F. Corty
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- 16 April 2020, pp. 4-5
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Problématique
Nous savons désormais que la mise à disposition de matériel stérile et sa distribution ne suffisent pas pour contrer la transmission du virus de l’hépatite C, alors que cela l’a été pour la transmission du VIH. Les actions d’information se montrent insuffisantes et nous observons souvent un décalage entre les pratiques déclarées par les personnes et la réalité.
ActionDans une perspective de santé et afin de répondre aux besoins exprimés par les usagers, Médecins du Monde a lancé fin 2010 un programme pilote d’éducation aux risques liés à l’injection (projet ERLI). Celui-ci propose aux usagers de drogues par voie intraveineuse des séances éducatives à la fois théoriques et pratiques au cours desquelles des intervenants travaillent avec un usager, à partir de ses réelles pratiques d’injection, à l’acquisition de compétences permettant à la personne, de manière autonome, de mieux se protéger et de prendre soin de sa santé.
RésultatsDepuis 2010, l’équipe a inclus plus de 160 personnes et réalisé plus de 700 séances d’accompagnement à l’injection en collaboration avec les CAARUD Gaïa Paris et Sida Paroles à Colombes. Notre expérience révèle que ce type d’action se montre indispensable pour mieux connaître les réelles pratiques des usagers et les facteurs impliqués dans la gestion des risques liés à l’injection, pour adapter nos messages de réduction des risques et nous assurer de leur bonne compréhension.
PerspectivesUne recherche, soutenue et financée par l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites (ANRS), a été développée avec AIDES et l’Inserm de Marseille. Les résultats sont attendus pour 2014. Médecins du Monde et AIDES souhaitent ainsi que cette pratique puisse se diffuser à l’ensemble des CAARUD de France, plus de 130 sur tout le territoire.
Posters
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« GAAP » : validation d’une banque d’images affectives relatives à l’alcool
- N. Bally, Y. Khazaal
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- 16 April 2020, p. 5
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Les images affectives sont fréquemment utilisées dans les études relatives aux addictions. Nous disposons de peu d’images valides. Une base de données développée est le « Normative Appetitive Picture System » (NAPS) [2]. Cependant, elle ne comprend qu’un nombre limité d’images (18 photos pour l’alcool ; 6 pour le tabac). L’objectif de la présente étude est de valider une banque d’images relatives à l’alcool. Il s’agit des « Geneva Appetitive Alcohol Pictures » (GAAP) [1]. Elles comptent 60 images en lien avec l’alcool, telles que des images de boissons, de comportements de consommation et des stimuli en lien avec l’alcool. Elles ont été présentées à 101 participants, allant du buveur social au consommateur problématique d’alcool, qui avaient pour mission de les évaluer selon la validation classique émotionnelle des images. Cette validation est fournie par the International Affective Picture System (Center for Study of Emotion and Attention [CSEA-NIMH] 2002) [3]. Les participants ont été dépistés avec le test d’identification de la consommation problématique (Alcohol Use Disorders Identification Test) [4]. Des scores normatifs pour la valence, l’arousal (excitation) et la dominance des images sont appliqués séparément pour les consommateurs problématiques d’alcool (n = 49) et pour les consommateurs sans risque (n = 52). Les risky drinkers ont des valeurs d’arousal et de dominance plus élevées que les non-risky drinkers. Le GAAP procure une base de données normative qui fournit un grand nombre de stimuli pour les investigateurs menant des recherches au sujet de l’alcool. Les 60 images composant le GAAP sont disponibles en ligne sur : www.karger.com/doi/10.1159/000328046 (free supplemental materials).
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Dimensions de personnalité et trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité : étude multicentrique des patients d’alcoolodépendants
- L. Sala, L. Romo, G. Martinotti, F. Rouillon, L. Janiri, C. Dubertret
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 5
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La présence d’un Trouble Déficit d’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) serait corrélée avec l’utilisation de substances (surtout l’alcool), chez des adolescents, avec des taux de 16 % en population générale et 25 à 40 % en population adulte [3,4]. Chez des adultes, un taux de 6 % à 25 % est signalé chez des patients traités pour abus ou dépendances aux substances psychoactives [2]. Par ailleurs, il est nécessaire de connaître ce double diagnostic ainsi que les dimensions de personnalité afin de pouvoir adapter la prise en charge [1]. Nous avons réalisé cette étude multicentrique auprès d’une population de 60 patients alcoolodépendants suivis en consultation dans deux centres hospitalo-universitaires, à Colombes et à Rome. L’objectif de l’étude est d’analyser la sévérité de la pathologie alcoolique et les liens avec la présence d’un éventuel TDAH et des dimensions de personnalité selon le modèle de Costa et Mc Crae (Big Five). Pour le diagnostic de TDAH, nous avons utilisé la Wender Utah Rating Scale (WURS) en rétrospectif et la Brown Attention Déficit Disorder Scale (ADD). Et pour l’évaluation de la personnalité, nous avons utilisé le questionnaire NEO PI-R, et nous avons analysé les facteurs et les facettes. Les résultats des analyses statistiques descriptives seront présentés.
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Tabac et schizophrénies : éducation thérapeutique, accompagnement psychiatrique et évaluation du sevrage tabagique
- D. Levoyer, X. Guillery, H. Lassignardie, C. Rivoallan, I. Toulleaux
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- 16 April 2020, pp. 5-6
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Des études (De Leon et al., 2005) ont montré une forte consommation de tabac chez les patients souffrant de schizophrénie, entraînant une morbidité et une mortalité plus élevées. Les particularités psychologiques et cognitives de cette population rendent difficile l’arrêt du tabac. Une équipe du CHGR, composée de médecins psychiatre et addictologue, d’infirmiers tabacologues et de psychologues, a mis en place un projet de soins psychoéducatif, spécifique aux personnes souffrant de schizophrénie. À l’aide d’outils et de supports variés, ludiques et adaptés (images, vidéos, jeux de rôle, gestion du temps, des émotions, entraînement aux habilités sociales), les objectifs principaux de ce module sont l’arrêt du tabac ou la diminution de la consommation, une information claire et non culpabilisante, un accès facilité à des substituts nicotiniques, l’amélioration de l’estime de soi, de la qualité de vie et du bien-être. Ce module accueille 8 patients par session, se déroule en 10 séances avec par la suite 4 séances de rappel à 1, 3, 6, et 12 mois. La méthodologie d’évaluation scientifique est basée sur une approche différentielle intra et inter individuelle. Des évaluations en pré- et post-module sont effectuées ainsi que des mesures répétées à chaque séance. Un ensemble d’indicateurs tente d’évaluer la portée des soins : échelle de Fagerström, mesure du taux de monoxyde de carbone, l’humeur, l’estime de soi (Rosenberg), la qualité de vie (C. Lançon) et les habiletés sociales (D. Leguay, A. Cochet). Notre objectif, dans le cadre de cette étude financée par l’Institut National du Cancer, est d’accueillir environ 30 patients sur 2 années. Nos attentes concernent entre autres, l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de la personne, l’acquisition et le maintien de ses compétences en termes de résolutions de problèmes, de gestion des émotions et du temps.
P4
Ces français qui jouent, du plaisir à l’excès. À partir d’une étude multicentrique portant sur 628 joueurs
- M. Grall-Bronnec, G. Bouju, A. Guilleux, Groupe JEU, M. Grall-Bronnec, G. Bouju, J.-L. Vénisse, J.-B. Hardouin, L. Romo, C. Legauffre, C. Dubertret, I. Codina, M. Valleur, M. Auriacombe, M. Fatséas, J.-M. Alexandre, P.-M. Llorca, I. Chéreau-Boudet, C. Lançon, D. Magalon, M. Reynaud, M.-A. Gorsane
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- 16 April 2020, p. 6
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Il aura fallu attendre 2010 pour que soit menée en France la première étude de prévalence des troubles liés à la pratique des jeux de hasard et d’argent [1]. Si cette enquête a indiqué que les problèmes de jeu touchaient environ 1,3 % de la population adulte, elle ne décrivait que partiellement les caractéristiques associées. Il est cependant essentiel de disposer d’informations pouvant expliquer qu’une pratique récréative devienne hors de contrôle. L’étude JEU a cette ambition. Impliquant 7 centres hospitaliers français, elle a débuté en 2009 et a permis de recruter 628 sujets ayant joué au moins une fois au cours de l’année écoulée, qui seront suivis pendant les 5 années suivantes. Répartis en 3 groupes (« joueurs non problématiques = JNP », « joueurs problématiques sans soin = JPNS » et « joueurs problématiques avec soins = JPS »), l’un des objectifs de cette étude est de comparer leurs caractéristiques respectives. Lors du suivi de la cohorte, l’évolution de ces variables sera mise en perspective avec l’évolution de la pratique et du recours à des soins spécifiques. Une partie des résultats issus de la description des 3 groupes sera présentée ici. Des régressions logistiques multivariées, comparant 2 à 2 les groupes, ont été réalisées. Elles indiquent que, par rapport aux JNP, les JP jouent plus fréquemment, ont un score de distorsions cognitives plus élevé et un score de détermination plus faible. Par rapport aux JPNS, les JPS sont plus jeunes, plus fréquemment actifs, plus nombreux à jouer sur Internet, avec un jeu pathologique plus sévère et un risque suicidaire plus important. Cette étude permet de dresser le tableau des joueurs, en particulier ceux pour lesquels la pratique devient problématique. Des hypothèses au sujet des facteurs favorisant et limitant l’accès aux soins sont discutées.
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Les joueurs de poker : un profil différent des autres joueurs ?
- G. Bouju, J.-B. Hardouin, Groupe JEU, M. Grall-Bronnec, G. Bouju, J.-L. Vénisse, J.-B. Hardouin, L. Romo, C. Legauffre, C. Dubertret, I. Codina, M. Valleur, M. Auriacombe, M. Fatséas, J.-M. Alexandre, P.-M. Llorca, I. Chéreau-Boudet, C. Lançon, D. Magalon, M. Reynaud, M.-A. Gorsane
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- 16 April 2020, p. 6
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Si les points communs sont nombreux entre le poker et les autres jeux de hasard et d’argent (JHA), les professionnels du soin et de la recherche spécialisés dans le jeu pathologique sont de plus en plus nombreux à insister sur la nécessité de prendre en compte les spécificités de ce jeu, afin de mettre en place des actions de prévention et de soins plus adaptées et donc plus efficaces. Nous avons mis en place la cohorte multicentrique JEU qui a pour objectif principal d’explorer les déterminants des transitions de la pratique de jeu (émergence des problèmes de jeu, recours à des soins, rechute, etc.). Un objectif secondaire de cette cohorte était de décrire et de comparer les différents types de jeu de prédilection. Les résultats présentés ici concernent une régression logistique multivariée permettant de comparer les joueurs de poker (n = 78) aux autres joueurs de la cohorte (n = 537), dans deux sous-populations distinctes : les joueurs non problématiques et les joueurs problématiques. Les joueurs (problématiques ou non problématiques) de poker se distinguent des autres joueurs par un score d’illusion comportementale sur le jeu (GABS-attitude) plus élevé, une initiation au jeu plus précoce et une pratique du jeu moins ancienne. De plus, les joueurs non problématiques de poker se distinguent des autres joueurs non problématiques par une mise maximale en un jour plus élevée, un score de coopération (TCI) plus élevé et moins de troubles anxieux. Par ailleurs, les joueurs problématiques de poker se distinguent des autres joueurs problématiques par le fait de jouer plus sur Internet et un score de transcendance (TCI) moins élevé. Ces résultats seront discutés en termes d’implications pour la prévention, la recherche et les soins dans cette population particulière de joueurs.
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Trajectoire socio-économique et consommation d’alcool au début de l’âge adulte : résultats de la cohorte française TEMPO
- A. Yaogo, E. Fombonne, S. Kouanda, F. Lert, M. Melchior
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- 16 April 2020, pp. 6-7
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Contexte
Les liens entre trajectoire socio-économique et consommation d’alcool ont été peu étudiés, particulièrement chez des personnes jeunes.
ObjectifsL’objectif de cette étude était d’identifier l’association entre trajectoire socio-économique et consommation d’alcool au début de l’âge adulte en tenant compte d’autres facteurs associés à la consommation d’alcool.
Matériel et méthodesLes données proviennent de la cohorte TEMPO (www.tempo.inserm.fr) - une étude de cohorte prospective de 1103 personnes âgées de 22 à 35 ans en 2009 dont un des parents participe à la cohorte GAZEL (www.gazel.inserm.fr). La consommation d’alcool (abstinence, consommation faible ou intermédiaire, abus) a été mesurée en 2009 par l’AUDIT (OMS). La trajectoire socio-économique depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte a été mesurée par :
– la situation sociale dans l’enfance (niveau de revenu familial en 1989 (≤ 2592 vs > 2592 €/mois) ;
– la situation sociale du jeune (niveau d’étude ≤ Baccalauréat vs > Baccalauréat).
Dans l’échantillon, 4 groupes de trajectoire socio-économique ont été identifiés : trajectoires favorable, ascendante, descendante, défavorable. Les données ont été analysées par des modèles de régression logistique ajustés sur le sexe, l’âge, la situation maritale, l’emploi, le soutien social, la maternité, l’existence de maladies chroniques, les difficultés psychologiques et la consommation d’alcool des parents.
RésultatsLa trajectoire socio-économique des personnes était associée à leur consommation d’alcool, et particulièrement à l’abstinence : par rapport aux personnes qui avaient une trajectoire socio-économique favorable : ORs multivariés (trajectoire socio-économique ascendante : OR = 1,89, 95 % IC 1,05–3,40), (trajectoire descendante : OR = 2,10, 95 % IC 1,00–4,44), (trajectoire défavorable : OR = 3,01, 95 % IC 1,38–6,56).
ConclusionLa trajectoire socio-économique est associée à la non-consommation d’alcool au début de l’âge adulte, indépendamment d’autres facteurs.
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La place de la famille dans l’addiction aux jeux vidéo : à propos d’une enquête sur le groupe Entourage au CHU de Nantes
- L. Gailledrat, B. Rocher
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 7
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L’addiction aux jeux vidéo touche principalement les adolescents et jeunes adultes. Claude Olievenstein [4] décrivait l’addiction comme la rencontre entre un produit, une personnalité et un moment socioculturel. Ceci s’applique particulièrement pour les jeux vidéo et la révolution numérique. Cette addiction prend souvent son origine au temps particulier de l’adolescence, notamment lors de la seconde phase du processus de séparation/individuation [1,2]. Ensuite, elle peut devenir envahissante et tyrannisante pour la vie familiale [3,4]. Les parents sont aussi, bien souvent, à l’origine de la demande de soin, précédant le joueur. Partant de ce constat, nous avons porté une attention toute particulière à l’entourage dans ses plaintes et ses demandes, afin de progresser dans notre connaissance de cette problématique. Le service d’addictologie du CHU de Nantes dispose d’une consultation spécialisée dans cette addiction et d’un groupe de parole destiné aux membres de l’entourage d’un joueur supposé souffrir d’un problème de jeux vidéo. Nous avons réalisé une étude descriptive au CHU de Nantes entre février et juin 2013. Un questionnaire était adressé aux parents rencontrés sur le groupe Entourage afin de décrire et de comprendre les enjeux familiaux autour de l’addiction aux jeux vidéo. L’objectif principal de cette étude était d’obtenir des témoignages de familles de joueurs excessifs afin de mieux connaître les interactions autour de la conduite de jeux vidéo, jugée excessive. Notre objectif secondaire était de dégager des profils sociodémographiques de familles, d’entendre leurs inquiétudes et leurs attentes notamment en termes de soins ainsi que d’évaluer leurs connaissances en matière de jeux vidéo. Au total, dix familles ont répondu et nous proposons de décrire ces résultats illustrant la place de la famille dans l’addiction aux jeux vidéo et dans le soin.
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Cannabis et schizophrénie : approche clinique, cognitive et neurologique dans la définition d’un nouveau phénotype
- J. Mallet, N. Ramoz, P. Gorwood, C. Dubertret
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, pp. 7-8
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Introduction
Selon le modèle multifactoriel, la schizophrénie résulte de l’interaction de plusieurs gènes avec différents facteurs environnementaux, dont le cannabis qui peut jouer un rôle chez des sujets vulnérables [1]. Certains résultats issus de l’hypothèse neurodéveloppementale suggèrent une perturbation précoce du neuro-développement moins importante chez les consommateurs de cannabis et une sensibilité aux effets pharmacologiques du cannabis [3]. Les signes neurologiques mineurs (SNM) sont le reflet d’anomalies neuro-développementales précoces, ils sont fréquents dans les pathologies développementales à début précoce et remplissent les critères d’un marqueur endophénotypique [2]. Nous avons fait l’hypothèse que les patients consommateurs réguliers de cannabis avant le début des troubles constituent une entité phénotypique homogène avec une atteinte neuro-développementale précoce moins marquée.
Patients et méthodeNous avons évalué prospectivement la symptomatologie négative, les déficits cognitifs et les SNM chez 61 patients schizophrènes suivis à l’hôpital Louis-Mourier (Colombes). L’évaluation était clinique avec la Positive And Negative Symptoms Scale, cognitive (fonctions exécutives, attentionnelles et mnésiques) et neurologique à l’aide de la Neurological Evaluation Scale. Les patients ayant consommé du cannabis avant le début des troubles étaient comparés aux autres patients (test t de Student pour les données quantitatives, test du Δ-2 ou test de Fischer pour les données qualitatives).
RésultatsLes résultats principaux sont présentés dans le Tableau 1. On constate une perturbation plus importante des fonctions exécutives, attentionnelles et mnésiques dans le groupe des non-consommateurs de cannabis. Les SNM sont plus fréquents dans le sous-groupe non-consommateur de cannabis.
Tableau 1 Comparaison des caractéristiques cliniques, cognitives et neurologiques entre les patients ayant fumé régulièrement du cannabis avant le début des troubles et les autres patients.
SZ THC+ (n = 34) SZ THC− (n = 27) p QI attendu total (Barona), moyenne (ET) 96,9 (9,0) 101,7 (11,3) 0,08 QI total (NART 40), moyenne (ET) 103,4 (9,2) 100,8 (9,9) 0,36 ANT, moyenne (ET) ANT, temps moyen de réponse 664,1 (105,1) 768,2 (195,3) 0,03 ANT, orientation 28,9 (48,3) 50,4 (33,2) 0,07 ANT, conflit 162,4 (84,2) 171,5 (76,1) 0,70 ANT, alerte 30,5 (40,6) 26,8 (46,4) 0,77 Rey t0, n (%) n = 28 n = 22 0,18* Type 1 15 (53,6) 7 (31,8) 0,12 Type 2 10 (35,7) 7 (31,8) 0,77 Type 3 2 (7,1) 5 (22,8) 0,21* Type 4 1 (3,6) 3 (13,6) 0,30* Rey t0 Temps (ms), moyenne (ET) 166,3 (74,1) 163,6 (121,4) 0,92 Rey t1 type, n (%) n = 28 n = 21 0,02* Type 1 13 (46,4) 5 (23,8) 0,10 Type 2 8 (28,6) 5 (23,8) 0,70 Type 3 4 (14,3) 1 (4,8) 0,37 Type ≥ 4 3 (10,7) 10 (47,6) 0,003 Empan note brute, moyenne (ET) 15,0 (3,8) 13,0 (3,8) 0,06 CVLT, moyenne (ET) n = 28 n = 21 Liste A, essai 1, note z −1,0 (1,3) −1,7 (1,2) 0,04 Nombre de persévérations 2,9 (2,0) 4,8 (2,9) 0,01 Apprentissage liste A, total, note z −1,3 (1,5) −2,1 (1,2) 0,05 SNM, moyenne (ET) Actes moteurs complexes 2,4 (2,8) 5,3 (3,7) 0,003 Coordination motrice 1,2 (1,7) 3,6 (3,1) 0,003 Intégration sensorielle 2,0 (2,4) 5,1 (3,0) 0,0003 Score total 11,5 (9,9) 28,2 (15,6) 0,0001 Nombre d’items 7,1 (4,9) 14,2 (5,5) < 0,0001 PANSS total symptomatologie positive, moyenne (ET) 17,6 (7,9) 14,6 (6,0) 0,10 PANSS total symptomatologie négative, moyenne (ET) 16,0 (6,7) 24,3 (8,3) 0,0001 PANSS total psychopathologie générale, moyenne (ET) 30,8 (8,9) 37,2 (10,0) 0,01 PANSS total, moyenne (ET) 64,4 (20,7) 76,1 (21,4) 0,03 SZ THC+ : patients ayant fumé régulièrement du cannabis avant le début des troubles ; SZ THC- : patients n’ayant pas fumé régulièrement de cannabis avant le début des troubles ; QI : quotient intellectuel ; ET : écart type ; NART : National Adult Reading Test ; ANT : Attention Network Test ; Rey : test des figures de Rey ; CVLT : California Verbal Learning Test ; SNM : signes neurologiques mineurs ; PANSS : Positive and Negative Symptoms Scale.
*Test non paramétrique.
ConclusionLes patients consommateurs réguliers de cannabis avant le début des troubles représenteraient une entité phénotypique homogène. Le cannabis est un facteur environnemental pouvant intervenir tardivement sur le neurodéveloppement et pouvant jouer un rôle causal chez certains patients.
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Étude de prévalence de la consommation d’alcool et de substances psychoactives chez 700 femmes enceintes : résultats préliminaires de l’étude GTOX
- S. Lamy, B. Hennart, E. Houivet, S. Marret, F. Thibaut
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 8
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Objectifs
L’usage de substances licites et illicites pendant la grossesse peut avoir de graves conséquences à court et long terme chez l’enfant [3] et constitue une préoccupation majeure de santé publique [1]. L’objectif de notre étude est d’établir la prévalence de la consommation d’alcool et de substances psychoactives chez la femme enceinte en couplant les données déclaratives de la mère avec les dosages toxicologiques réalisés dans le méconium du nouveau-né. C’est la première étude de ce type en France.
MéthodesEtude épidémiologique transversale réalisée dans l’ensemble des maternités de Rouen (Seine-Maritime). Elle a été proposée à toutes les femmes ayant accouché au cours des mois d’août 2010 et 2011.
RésultatsSept cent vingt-quatre dyades mère/enfant ont été incluses sur les 993 accouchements. Quatre-vingt-quatorze pour cent des femmes interrogées ont accepté de participer. L’âge moyen des femmes est de 30 ans. Les consommations rapportées sont les suivantes : consommation d’alcool 15 %, consommation du tabac 21 %, consommation de cannabis 1 %. Les analyses toxicologiques sont en cours (éthyl glucuronide pour alcool, cotinine pour le tabac et THC-COOH pour le cannabis [2]).
ConclusionLa prévalence de consommation d’alcool et de tabac est élevée dans notre population, ce qui doit encourager à poursuivre les campagnes d’information et de prévention chez les femmes enceintes.
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Évaluation des bienfaits de l’acupuncture dans la prise en charge des sujets dépendants aux substances à l’aide des Échelles Visuelles Analogiques
- B. Desbois, J. Lacoste, M. Jan, L. Jehel, S. Lamy
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, pp. 8-9
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- Article
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Objectifs
L’acupuncture est de plus en plus utilisée en addictologie [1,2]. Au CHU de Martinique, les patients présentant des addictions aux substances en bénéficient depuis une quinzaine d’années. Notre étude permet d’évaluer les bienfaits subjectifs de l’acupuncture chez ces patients en utilisant les Échelles Visuelles Analogiques avant et après les séances.
MéthodesCes évaluations ont été proposées à l’ensemble des patients venus faire des séances d’acupuncture durant le mois de juillet 2012. Les patients ont côté sur une échelle entre 0 et 10 leurs fatigue, bien-être, stress/anxiété, détente, douleur physique avant et après les séances.
RésultatsCent six fiches anonymes avant/après ont été analysées. Trente-cinq patients déclarent être abstinents, 53 déclarent être consommateurs réguliers d’une ou plusieurs substances (42 % alcool, 58 % tabac, 20 % crack, 38 % cannabis) et 18 sont données manquantes. L’ensemble des patients ont rapporté une diminution de leurs anxiété/stress (p = 0,0001), sensation de fatigue (p = 0,001) et douleur physique (p = 0,0001). Ils signalent également une amélioration de leur détente (p = 0,001) et de leur bien-être (p = 0,001).
ConclusionDans notre population, les séances d’acupuncture semblent améliorer les ressentis des patients dans plusieurs domaines. Il sera intéressant de poursuivre cette étude en étudiant non seulement les biais liés à la relaxation et aux croyances magico-religieuses mais aussi en étudiant différents paramètres objectifs comme la diminution de la consommation et le cardio feedback.
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Personnalité dépendante et maltraitance physique
- S. Ben Alaya, W. Homri, A. Harbaoui, A. Hari, R. Labbene
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- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, p. 9
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Introduction
Les sujets à personnalité dépendante sont assez souvent victimes de maltraitance physique émanant dans la majorité des cas de leurs proches. Cependant, cette maltraitance reste longtemps tolérée par le sujet afin de ne pas rompre le lien de dépendance.
ObjectifMettre en exergue l’association entre ce type de trouble de la personnalité et la tolérance à la maltraitance infligée par leurs proches.
MéthodologieRevue de la littérature par recherche sur la base de données « Science direct », via les mots clés « Dependant personality » « Violence » « Abuse », illustrée par un cas clinique.
RésultatsIl s’agit de M. A.R., âgé de 59 ans sans antécédent notable, marié, père d’un fils âgé de 27 ans, suivi dans notre service pour trouble dépressif majeur avec caractéristiques psychotiques sur une personnalité dépendante. Lors des hospitalisations nous avons constaté la présence de traces de maltraitance physique, ce n’est qu’après plusieurs entretiens que le patient avoue qu’il subissait continuellement la violence physique et la maltraitance de la part de sa femme et de son fils. Après revue de la littérature, nous avons constaté que les sujets ayant une personnalité dépendante auraient tendance à être agressés plus fréquemment par leurs proches, de manière répétée. Il s’agit d’une population à risque capable de supporter longtemps la violence émanant d’un proche de peur de perdre son soutien et son approbation, maintenant ainsi le lien de dépendance.
ConclusionLa personnalité dépendante est un trouble de la personnalité relativement fréquent mais les sujets ne consultent généralement pas pour leur trouble, il s’agit d’une population vulnérable et silencieuse souvent sujette à la maltraitance qu’il faudrait savoir dépister afin d’entamer une prise en charge adaptée. Cependant, il n’existe que peu de travaux relatifs traitant de ce sujet.