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Published online by Cambridge University Press: 13 May 2014
Le décryptage des comportements socio-culturels dans une société où la notion de développement (amajambe) est le fruit d'une démarche de type moderniste, nous enjoint à établir une distinction entre les couches sociales “sensibles” à une telle évolution—celles en particulier qui vivent en milieu urbain—et les catégories sociales qui paraissent réfractaires—en particulier dans le milieu rural—qui compte plus de 90% de la population burundaise. Ce diptyque ville/campagne ne doit pas nécessairement être perçu comme une césure, car les attitudes diverses mettent en évidence des degrés d'interaction, entre un milieu urbain ouvert à la modernité et un monde rural attaché aux traditions, et vice-versa. Les paysans savent très bien s'adapter aux innovations technologiques apportées par les projets de développement, tels que l'électrification des campagnes, l'asphaltage des grands axes de communication, etc.… Un des résultats tangibles de ces réalisations est l'accroissement de la mobilité des biens et des individus, et donc la possible intégration des régions périphériques au centre politico-administratif.
* Texte remanié d'une communication présentée au colloque international: Histoire et religion en Afrique au Sud du Sahara. Université de Paris I, 15-17 mai 1991.
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4. Cf. sur la dernière crise: Chrétien, J.P., Guichaoua, A. et Le Jeune, G., La crise d'août 1988 au Burundi (Paris, 1989).Google Scholar
5. Ntabona, Adrien, “L'évolution de l'église du Burundi. Les treize dernières années,” Au coeur de l'Afrique 3/4(1989): 180–224.Google Scholar Les différentes sources ne donnent pas les mêmes chiffres. Cf. en particulier Heirman, Mark, “Une eglise en attente du Pape,” Vivant Univers no. 387 (mai-juin 1990): 32–40Google Scholar, et Annuaire Ecclésiastique 1990 (Bujumbura), 147–51.Google Scholar
6. Nous avons fait une évaluation de cette expansion dans: “L'impact missionnaire au carrefour des mentalités rurales et d'une modernité: le cas du Burundi (XIXe-XXe siècles)” in Questions sur la paysannerie au Burundi (Bujumbura, 1987), 299–319.Google Scholar
7. Ntabona, , “Evolution,” 199–201.Google Scholar
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9. Constatations faites dans les paroisses de Mugera (mai 1989) et de Kanyinya (juin 1989) avec Jean-Etienne Bidou, Département de Géographie, Université du Burundi.
10. Ntabona, , “Evolution,” 197.Google Scholar
11. Ibid., 198.
12. Ibid., 204.
13. Ibid., 218.
14. Ibid., 219-23.
15. G. Feltz, “Histoire des mentalités.”
16. Feltz, G., “Un échec de l'implantation scolaire en milieu rural: le cas de la Lulua et du Katanga central de 1920 à 1960,” Canadian Journal of African Studies 13 (1989): 441–59.Google Scholar Voir aussi l'intéressante étude de Weissling, Lee E., “The Effects of a Religious Mission on Rural Development: A Case Study in Lwawu, Northwest Province, Zambia,” Canadian Journal of African Studies 24 (1990): 75–96.Google Scholar Cependant, il est quelque peu délicat de comparer des structures misssionnaires établies dans des régions périphériques, comme celle de Lwawu, aux frontières du Zaïre et de l'Angola, avec celles établies dans des zones très peuplées et en un lieu facile d'accès, comme dans l'ensemble du Burundi et du Rwanda.
17. Mbonimana, Gamaliel, “Christianisation indirecte et cristallisation des clivages ethniques au Rwanda, 1925-1931,” Enquêtes et documents d'histoire africaine 3(1978): 125–63.Google Scholar A titre documentaire, voir les monographies de Mgr Classe pour le Rwanda, les ouvrages du Père Zuure sur le Burundi.
18. Cf. en particulier le rapport Hilgers, de W., Eglise et développement. Inventaire commenté de la contribution de l'Eglise au développement économique et social au Rwanda et au Burundi (Bujumbura, 1967).Google Scholar
19. Une question fondamentale de l'histoire du Burundi qui retrouve la une de l'actualité à chaque crise que traverse le pays. Nous avons essayé de cerner ce problème dans une communication présentée à la 34eme session de F African Studies Association, Saint-Louis, 23-26 novembre 1991: “Identité, Culture et Connaissance au Burundi (XIXe-XXe siècles): A la recherche d'un modèle de développement.”
20. Cf. Chrétien/Guichaoua/Le Jeune, “Crise.”
21. Cyrus Mfubusa, né aux environs de 1889 à Mugera Rutonde, baptisé à Mugera le 13.06.1907, fut catéchiste jusqu'en 1962. Enquête à Mugera, le 5.06.1989.
22. Gahama, Joseph, “La disparition du Muganuro” in Ndoricimpa, Léonidas et Guillet, Claude, eds. L'arbre-mémoire. Traditions orales du Burundi (Paris, 1984), 169–94.Google Scholar Sur le développement de l'évangélisation aux années 1920-30, cf. Gahama, de Joseph, Le Burundi sous administration belge (Paris, 1983), 217–42.Google Scholar
23. Un catéchiste avait un salaire de 16 Frs tous les trois mois, en 1939, alors qu'un instituteur à la même époque en touchait 80 par trimestre. Cf. interview d'un catéchiste rwandais, André Havugayabagabo, né en 1912, fut instituteur de 1928 à 1939 au Rwanda, réfugié au Burundi; est catéchiste depuis 1969 à la paroisse de Ngagara, en mairie de Bujumbura et celui d'un instituteur rwandais, Epimaque Ruzibuka, qui professa de 1933 à 1960; il réside actuellement à Mutakura, zone Cibitoke, en mairie de Bujumbura. Enregistrement et traduction de Amon Kayumba, en date du 2.01.1988 et 3.01.1988 à Ngagara.
24. André Havugayabagabo, enquête citée.
25. Ibid.
26. Le mémoire Kayumba, de Jean-Bosco intitulé “Histoire sociale des catéchistes-instituteurs au Burundi, 1898-1986” (Bujumbura, Département d'histoire, 1989), 63Google Scholar, donne une bonne dimension du rôle dévolu à ce groupe social dans l'évangélisation du Burundi.
27. Dans les registres paroissiaux, on rencontre de temps en temps ces anomalies, tels que des enfants baptisés tardivement, le plus souvent en temps de crise (famines, calamités naturelles, problème politique). Information reçue des secrétaires des paroisses de Rushubi, de Mugera et de Kanyinya. J.-E. Bidou et G. Feltz, mars-juin 1989.
28. Epimaque Ruzibuka, enquête citée. Ruzibuka fit ses études primaires de 1925 à 1932, en ayant redoublé une année. Avant la création du séminaire de Kabgayi, au Rwanda, les Banyarwanda, de même que les Barundi, qui se destinaient à la prêtrise, étaient envoyés au séminaire de Rubya, situé dans la région d'Ihangiro, au Tanganyika allemand (district de Bukoba).
29. Ibid.
30. Feltz, “Education de base.”
31. Roger Heremans, Annie et Bart, François, “Agriculture et paysages rwandais à travers les sources missionnaires (1900-1950),” Cultures et développement 14 (1982): 3–39.Google Scholar
32. Enquêtes menées à Kinyinya, Cankuzo et Makamba, décembre 1990.
33. Feltz, “Introduction.”
34. Feltz, “Education de base.”
35. Sylvestre Nshinyira fut catéchiste de 1941 à 1977, 69 ans, enquête du 12.12.1990 à la paroisse de Kinyinya; Juvénal Biyaka, moniteur à Buyezi (près de Makamba), enquête du 18.12.1990.
36. Information recueillie auprès du Ministre de l'Enseignement Primaire et Secondaire, à Bujumbura, le 15.12.1989.
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38. Nous l'avons souvent entendu dire de nos étudiants dans le cadre du séminaire sur l'Histoire des mentalités et Histoire sociale (Université de Burundi, Département d'Histoire, 1978-1989).
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40. Enquêtes menées à Cankuzo, décembre 1990: Jacques Nkeshimana, Corneille Nkoripfa et Joacliim Semuherere.
41. Enquêtes menées par Jean Gâtera, pour son mémoire de maîtrise, Nyarunazi: une mission dans un camp de réfugiés (1962-1983), Université du Burundi, février 1985. Nos enquêtes menées sur la famine manori de 1943-44, qui toucha surtout les régions centrales du Burundi, abondent dans le même sens.
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43. Juvénal Biyaka, moniteur à Buyezi (Makamba). Enquête du 18.12.1990.
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