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S. Patrice d'Irlande et quelques homonymes dans les anciens martyrologes

Published online by Cambridge University Press:  25 March 2011

Paul Grosjean S. J. Bollandiste
Affiliation:
Société des Bollandistes, Brussels

Extract

Divers accidents de la tradition manuscrite ont provoqué des confusions entre les saints et des redoublements de noms, suivis d'explications douteuses et de corrections arbitrages, dans l'ancien martyrologe irlandais. Cʼest en particulier le cas de S. Patrice.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 1950

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References

page 151 note 1 Nous suivons l'ordre des fêtes dans le calendrier, pour autant que le permet la clarté de l'exposé.

page 151 note 2 Propylaeum ad Acta Sanctorum Decembris, ediderunt Delehaye, H., Peeters, P., Coens, M., de Gaiffier, B., Grosjean, P., Halkin, F. (Bruxelles 1940)Google Scholar, Martyrologium Romanum ad formam editionis typicae instructum, p. 100.

page 151 note 3 Ci-dessous, p. 156.

page 151 note 4 Nos prédécesseurs ont pensé (Acta Sanctorum, Martii, t. ii, p. 417), que cette fête d'un S. Patrice au 16 mars pourrait provenir de la mention vigilia S. Patricii, se référant à la fête de S. Patrice d'Irlande (17 mars). Ils suggèrent d'examiner les anciens martyrologes à ce point de vue, mais, quoi quʼon en ait dit, nʼen allèguent aucun qui porte mention de cette vigile. On ne semble pas en avoir découvert non plus depuis trois siècles. L'explication par une vigile reste donc purement conjecturale.

page 151 note 5 Cʼest une simple erreur qui a fait écrire Paternus au lieu de Patricius dans des Heures à l'usage de Nantes, du xve siècle, Paris, Bibliothèque nationale, lat. 10534 (V. Leroquais, Les Livres d'heures manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. i, p. 334). Sur l'histoire de la fête de S. Patrice jusquʼà nos jours, voir l'excellent essai de Montague, G., dans The Irish Ecclesiastical Record, 5e série, tome lxxi (1949, 1), pp. 278–82Google Scholar. Les anciens martyrologes connaissaient en outre: le 5 avril (Baptisma Patricii venit [ou: venientis?] ad Hiberniam, Martyrologe de Tallaght, confirmé par le Félire d'Óengus); le 6 avril (Ordinatio Patricii, dans le seul Martyrologe de Tallaght); le 9 ou le 10 juin (Invention ou Translation des SS. Patrice, Brigide et Colum Cille; le 9 juin est l'anniversaire propre de S. Colum Cille). Il est probable que les fêtes du 5 et du 6 avril nʼen faisaient quʼune, et qui nʼest peut-être à l'origine quʼune audacieuse conjecture destinée à expliquer une bévue de copiste: au 3 de ce mois, en effet, le martyrologe hiéronymien porte le nom dʼun saint inconnu Patricius; au 6, dʼun autre inconnu Apricus, Apricius ou Paricius (qui se retrouve au 7, sous les variantes Caprica, Coprica, Copricius au Copricus). Il nʼen fallait pas davantage. La première année possible est 433, avec Pâques au 26 mars (selon tous les computs), ce qui fait du 5 avril le mercredi après Quasimodo. Rien dans les Vies de S. Patrice ne mène à cette date.

page 152 note 1 Analecta Bollandiana, t. lxv (1947), p. 152.Google Scholar

page 152 note 2 Nous nʼavons pu découvrir où Duchesne avait pris ce double renseignement. Aucun document connu de nos prédécesseurs au moment où ceux-ci imprimaient le tome 1er des Acta Sanctorum de novembre, en 1887, ne mentionnait, à leur connaissance, S. Exupère ou S. Patrice au 1er de ce mois. Aucun non plus ne paraît être venu s'ajouter depuis lors. Duchesne, par inadvertance, aurait-il écrit novembre pour août? Le 1er août est, en effet, la date parfaitement attestée de S. Exupère (Analecta Bollandiana, t.c., pp. 152, 156; ajouter l'Ordinaire et Coutumier de l'Église cathédrale de Bayeux (XIIIe siècle), éd. Chevalier, U., Paris 1902Google Scholar, qui indique aussi au 14 juillet une Translation des SS. Exupère, Loup et Vigor). Mais la suite de la phrase, où il est question de S. Patrice de Nevers, semble indiquer que Duchesne avait bien en tête le 1er novembre. La confusion s'explique peut-être du fait que le 1er novembre est la fête ancienne de S. Vigor, évêque de Bayeux.

page 152 note 3 Duchesne se réfère ici au martyrologe hiéronymien. Cʼest un lapsus encore, semble-til, les plus anciens témoins connus de cette fête d'un S. Patrice, martyr, dans le Nivernais, au 1er novembre, étant des éditions imprimées d'Usuard. Les recherches les plus diligentes nʼont obtenu absolument rien de plus que cette mention dans des incunables de l'extrême xve siècle, d'où elle a passé chez Greven et ailleurs (Acta Sanctorum, Nov. t. 1, p. 208). On ne connaît à Nevers que S. Patrice abbé, lequel nʼest jamais qualifié de martyr et dont la fete, au 24 août, appartient au fond gallican du martyrologe hiéronymien. Il s'agit certainement d'une simple erreur commise lors de la préparation ou de la ‘correction’ des Usuards incunables, à Lubeck ou à Cologne. On perdrait son temps à en chercher le motif ou à en deviner l'occasion. Ce S. Patrice, martyr, dans le Nivernais, peut-être rayé des listes hagiographiques sans le moindre scrupule. Mais il est curieux de constater que le 1er novembre, comme nous l'avons exposé ailleurs (Analecta Bollandiana, t. lxvii, 1949, p. 391Google Scholar), est l'une des trois fêtes de S. Paterne en Armorique, d'après sa Vie BHL. 6480 (xiie siècle): istum diem kalendarum novembris, quando unitatem perpetuam statuit cum sex praecipuis sanctis Letie (cʼest-à-dire de l'Armorique), éd. Wade-Evans, A. W., Vitae Sanctorum Britanniae et Genealogiae, Cardiff 1944, p. 264.Google Scholar

page 152 note 4 Cité ci-dessus, note 2.

page 153 note 1 Simon, G.-A., Les origines diocésaines de Bayeux et les anciennes listes épiscopales, dans Cahiers Léopold Delisle publiés par la Société parisienne d'histoire et d'archéologie normandes, t. 1 (1947), p. 65Google Scholar. L'abbé Do eut maille à partir avec le P. Victor de Buck et avec Jules Lair. Ce dernier fait allusion, avec quelque dédain, au Propre bayeusain de 1860 dans les termes que voici: ‘Ajoutons quʼau xviie et au xviiie siècle, les évêques de Bayeux avaient abandonné dans leurs bréviaires la soi-disant tradition relative à S. Patrice Bajocasse. L'autorité diocésaine l'a, dit-on, reprise de nos jours, ce que nous nʼavons garde de discuter.’ (Études sur les origines de l'évêché de Bayeux, V. S. Patrice, S. Gérébrand, S. Gerbold, S. Frambauld, Hugues? dans Bibliothèque de l'École des Chartes, vie série, t. iv, 1868, p. 552.)Google Scholar

page 153 note 2 Éd. Lair, l.c., p. 117.

page 153 note 3 Lair, op. cit., pp. 552–3.

page 153 note 4 Lahaye, V., Les reliques et les reliquaires de Saint-Ursin à Lisieux, dans Études lexoviennes, t. ii (1919), pp. 182–3, 195–6Google Scholar; G.-A. Simon, op. cit., p. 65.

page 153 note 5 Lair, op. cit., p. 553.

page 153 note 6 Transcrivons cependant ici l'Epternacensis, à cause de ses rapports avec les Iles britanniques: in Gal. ciui. Reuerno sci Patrici abb.

page 154 note 1 Seul, croyons-nous, U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge, Biobibliographie, i.v., indique Lupercat, dans la Creuse, sans marquer la raison qui lui fait choisir un lieu aussi éloigné du diocèse de Nevers.

page 154 note 2 Commune du canton de Prémery, Nièvre, chef-lieu d'archiprêtré au xiiie siècle. Il y avait là un prieuré dépendant de l'abbaye de Cluny. Le nom est Luperciacum dans des documents de 1097 et de 1103; en 1287, Luperciacum Burgum (de Soultrait, G., Dictionnaire topographique du département de la Nièvre, Paris 1865, pp. 102–3).Google Scholar

page 154 note 3 Ancienne paroisse et commune, limitrophe de Saint-Parize-en-Viry, réunie à Toury-sur-Abron en 1822; Luperciacum-super-Abronem en 1287 (G. de Soultrait, op. cit., p. 103).

page 154 note 4 Hameau et ancienne paroisse, commune de Saint-Benin-des-Bois, laquelle est limitrophe de Lurcy-le-Bourg; en 1147: Castrum Luperciacum; en 1287: Luperciacum Castrum (G. de Soultrait, op. cit., p. 99).

page 154 note 5 G. de Soultrait, op. cit., p. 166. Cʼest aujourdʼhui la maison-mère des Sœurs de la Charité de Nevers.

page 154 note 6 Breve Nivernense … per A.D. M.DCCC.XXXIII, p. 38; Breve Nivernense … pro A. bissextili M.DCCC.XL, p. 52, avec une leçon propre; Officia propria ad usum cleri civitatis et dioecesis Nivernensis [Nevers 1865], Pars aestiva, p. 36, simple commémoraison, sans leçon propre; Calendrier religieux à l'usage du diocèse de Nevers … année 1871 (Nevers 1871), p. 30, simple commémoraison à la messe, pas d'indication pour l'office; Ordo divini officii redtandi … ad usum insignis Ecclesiae Nivernensis pro A.D. bissextili MCMXII. (Nevers 1912), p. 104, simple commémoraison, sans leçon propre; … pro A.D. MCMXIII (Nevers 1913), de même.

page 154 note 7 Ipso die, Gildardi conf, Missel de l'abbaye Saint-Laurent de Nevers, Paris, Bibliothèque nationale, manuscrit lat. 1106, fol. 443 (Leroquais, V., Les Sacramentaires et les Missels manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. 1, Paris 1924, p. 267Google Scholar). S. Patrice de Nevers, avec qui Saint-Laurent nʼavait aucun lien spécial, nʼest mentionné nulle part dans ce manuscrit.

page 154 note 8 Canton de Saint-Pierre-le-Moûtier. Cʼétait le principal des deux établissements. Au ixe siècle, ou du moins d'après un acte remanié dont certaines parties remonteraient au ixe siècle: abbatia Sancti Patricii inter Ligerim et Alaricum fluvios; voir Acta Sanctorum, Nov. t. ii, 2, Comm. martyr, hieron., p. 463.

page 154 note 9 Canton de Domes. Evidemment moins important que le précédent au ixe siècle: Alia capella in S. Patricii veneratione locata insuper etiam villam Veriacum, document de l'an 900 (G. de Soultrait, op. cit., p. 168).

page 155 note 1 Sans doute pour le même motif que celle de S. Gildard, ci-dessus, p. 154.

page 155 note 2 Dôle, Bibliothèque municipale, manuscrit 41, p. 637: Patricii abb., sans mention de S. Gildard; Leroquais, V., Les Bréviaires manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. ii (Paris 1934), p. 39Google Scholar. Nous manquons de renseignements précis sur le sacramentaire de Sainte-Colombe de Sens mis à l'usage de Nevers (au xe siècle, pense-t-on), aujourdʼhui au British Museum, manuscrit Harley 2991–2. Le sacramentaire de Nevers du xie siècle, Paris, Bibliothèque nationale, manuscrit latin 17.333, ne mentionne pas S. Patrice au sanctoral (H. Leclercq, Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. xii, i, col. 1163.

page 155 note 3 Avec une leçon propre, en 1833 et en 1840 (voir, pour les titres exacts, ci-dessus, p. 154, note 6); simple mémoire à la messe, en 1870. Voici le texte de la leçon d'après les Officia propria de 1865, p. 35: Die 24 Augusti. Pro commemoratione Sancti Patritii abbatis. Oratio Intercessio nos. Lectio ix. Patritius, in territorio Avernensi (sic) genere clarus, humilitate morumque integritate longe clarior exstitit. Relictis saeculi divitiis, monasterium Abbátis Portiani petiit, tyrocinio vitae monasticae vacaturus. Quo expleto, religionis christianae amplificandae desiderio aestuans, concitantibus (leg.: comitantibus) Germano ac ipsius nepte Germaniona (leg.: nepote Germanione), summae sanctitatis viris, se contulit in pagum Nivernensem nomine Gentilicum, spinis et semirutis veteris fani parietibus consitum (sic). Quibus cum opulentior quaedam matrona, cognita eorum sanctitate, mediam villae partem concessisset, ut pro animae suae salute precarentur, ibi monasterium exstruxerunt. Ea fuit in illis, et potissimum in Patritio, virtutis eminentia, ut undique ad eum fieret christianorum, et praecipue fratrum, concursus, a quibus invitus Abbas electus est. Tandem miraculis clarus, virtutibus praefulgens, plenus dierum, transiit ad Christum, et sepultus est in ecclesia quae postea ipsius nomine insignita est. Cʼest évidemment un abrégé de la Vita S. Patricii eremitae ex Breviario Ecclesiae Nivernensis, 31 octobris, qui se lit dans les Vitae et Sententiae Patrum Occidentis de Benoît Gonon (Lyon 1625), p. 241Google Scholar: ‘Patricius in territorio Arve <r> nicae urbis nobilibus ac Claris parentibus ortus est. At longe sanctitate, humilitate, morumque integritate illustrior extitit. Qui relictis huius saeculi divitiis, calcatisque deliciis et voluptatibus humanis, se totum ad Dei cultum contulit. A quo ut nulla posset ratione avocari et distrahi, monasterium abbatis Portiani ingressus est, ubi tyrocinia vitae monasticae exercens, admirabilem sanctitatis futurae cunctis monachis expectationem praebebat. Quibus ita charus et obediens fuit, ut nullum onus quantumvis difficile, pro Christi nomine fratrumve obsequio refugeret, sed omnia fortiter munia monasterii sustinebat et alacrius perficiebat. — Expleto tempore obedientiae, animum ad altiora appulit et, religionis christianae amplificandae desiderio flagrans, se in pagum Nivernensem qui Gentilicum vocatur, cum his sanctissimis viris Germano et nepote ipsius Germanione, contulit. Ubi locum omnino spinis consitum et ab hominum frequentia remotum, et vetus phanum dirutis parietibus repererunt. Quem quidem locum ad solitariam vitam agendam sibi elegerunt. Ubi assiduis orationibus, ieiuniis et vigiliis incumbentes, admirabili sanctitate, humilitate, abstinentia unumquemque ad religionem christianam amplectendam alliciebant, et potissimum Pomponiam matronam multis divitiis affluentem. Quae cognita servorum Christi charitate et probitate, ut pro animae suae salute precarentur et orarent, mediam villae partem contulit, cuius beneficio ibi monasterium extruxerunt. — Tanta ergo in illis tribus servis Christi relucebat sanctitas et potissimum in S. Patricio, ut undique ad eum fieret christianorum et maxime fratrum concursus, a quibus invitus abbas creatus est. Siquidem ita misericordia praeventus erat, ut admirandis miraculis languidos omnes et infirmos signo crucis et sancti olei unctione sanaret. Inter quos Servilius, vir opulentus, membrorum compagibus languens, praefati olei unctione sanatus est. Cum ancilla cuiusdam matronae Nivernensis oculorum lumine orbata esset, adducta ad S. Patricium, visum recepit. His miraculis clarus et insignis (sic) virtutibus fulgens, plenus dierum et sanctitate, transivit ad Christum et sepultus est in ecclesia suo nomini dicata. Eius autem solemnitas 31 octobris celebratur.’ Gonon est le seul témoin qui fixe la fête à ce jour. André du Saussay l'inscrit au 24 août et remet en beau style, en supprimant quelques noms propres, un original qui ne peut être autre que le texte des leçons du bréviaire de Nevers, transcrit ci-dessus d'après Gonon (Martyrologium Gallicanum, Paris 1637, p. 546–7; reproduit dans les Acta Sanctorum, Aug., t. iv, p. 782). Pas plus que nos prédécesseurs, nous nʼavons pu découvrir la moindre preuve que ces leçons ne soient pas de pure invention. Il nʼest nullement question de S. Patrice dans la Vie de S. Pourçain (BHL. 6903) et, d'ailleurs, la leçon de Nevers (sinon du Saussay) est assez prudente pour ne pas placer expressément le noviciat de S. Patrice du vivant du fondateur. Germanus et Germanio(na) semblent des saints inconnus, ainsi que le toponyme Gentilicum, donné pour l'ancien nom de Saint-Parize-le-Châtel. On ne trouve pas non plus de Gentiliacum dans les environs.

page 156 note 1 Ordo de 1912 et de 1913, aux 24 et 31 août.

page 156 note 2 On signale trois bréviaires de Nevers que nous nʼavons pu atteindre: Breviarium ecclesie Nivernensis (Paris 1534); Breviarium insignis ecclesie Nivernensis (Nevers 1600); Breviarium insignis ecclesie Nivernensis (Orléans 1727).

page 156 note 3 Analecta Bollandiana, t. lxv, p. 147.

page 156 note 4 Le Félire de Máel Muire Úa Gormáin (xiie siècle), qui corrige ou complète souvent l'ancien martyrologe irlandais d'après un texte continental plus récent, écrit ici: Gildard, et ne parle pas d'un Gelldarius.

page 156 note 5 Stokes, J. et Strachan, J., Thesaurus Palaeohibernicus (Cambridge 1903), t. ii, pp. 320–1Google Scholar, vers 65–6.

page 156 note 6 Calendrier de Drummond: In Iudea natale sancti Bartholomei apostoli et in Brittania sancti Patricii episcopi et confessoris (éd. Forbes, A. P., Kalendars of Scottish Saints, Edinburgh 1872, p. 22Google Scholar). Le Codex Antverpiensis maior d'Usuard (xiiie siècle?), d'origine britannique (Sollerius, Martyrologium Usuardi, Praef., no 217), porte cette addition: In Hibernia, sancti Patricii abbatis et Gildardi confessoris. Qui Patricius primus Hibernorum fertur magister. Sed quia nec ipsos correxisse potuit, in peregrinationem perrexit; ad monasterium Glestingense pervenit, ibique vitam virtutibus clarescens finivit, quod et usque hodie mortua ipsius ossa contestari videntur (ed. cit., p. 487). Le manuscrit d'Anchin (xiiie siècle au plus tard, Sollerius, Praef., no 224) portait à peu près le même texte. Celui d'Utrecht, plus ancien que les précédents, mais moins sûr (Praef., no 219), écrit: In Britannia, monasterio Glestingensi, depositio sancti Patricii abbatis. Les autres martyrologes collationnés par Du Sollier ou bien ne mentionnent point les SS. Patrice et Gildard, ou bien les placent correctement dans le Nivernais. La palme revient certes à Richard Whytford: In Yrelond at Nyuerne ye feest of saynt Patryke an abbot and of saynt Gyldard a confessour (The Martiloge in Englysshe after the use of the chirche of Salisbury and as it is redde in Syon, with addicyons, Londres 1526; éd. F. Procter et E. S. Dewick, Londres 1893, p. 113).

page 157 note 1 Le premier des deux Patrice est ‘le fils de Calpurnius’, cʼest-à-dire l'apôtre des Irlandais; l'autre Patrice est Sen-Phátraic, ‘Patrice l'Ancien’. ‘Patrice, fils de Calpurnius, avait promis à Patrice l'Ancien quʼils iraient ensemble au ciel. Et l'on raconte que, depuis le 16 mars (sic: xvii kl. apr.) jusquʼau 24 août, jusqu'à la fin du premier mois de l'automne, Patrice fut dans la plaine (ou: à l'extérieur, au dehors), et des anges autour de lui, attendant Patrice l'Ancien. D'après certains, les reliques de Patrice l'Ancien sont à Ross Dela, en Mag Locha; mais en réalité il repose à Glastonbury des Goidels, un monastère dans le sud du pays des Saxons.’ Texte irlandais dans Stokes et Strachan, t.c., p. 321.

page 157 note 2 En combinant les notes anciennes reproduites dans les deux éditions de Stokes, au 24 août, on obtient à peu près ceci: ‘Patrice l'Ancien. A Ross Dela, en Mag Locha, en Mide, d'après certains; mais en réalité à Glastonbury des Goidels, un monastère (ou: son monastère) dans le sud (ou: le sud-ouest) du pays des Saxons, car autrefois les Irlandais exilés (pour le Christ) y résidaient; mais ses reliques sont dans le sépulcre de pierre de Patrice l'Ancien, à Armagh.’

page 157 note 3 Ce document perdu est cité par Colgan, Trias Thaumaturga, p. 10, note 48, comme portant, au 24 août: Senior Patricius Ros-deliae in regione de Mag-lacha iacet: sed secundum aliquos, et verius quod Glastenberia〈e〉 apud Gallo-Hibernos, quae est civitas in Boreali (sic) Regione Saxonum, et Scoti eam inhabitant. Eiusque reliquiae asservantur in scrinio senioris Patricii Ardmachae.

page 157 note 4 Paul Walsh, Some Place-Names in Ancient Meath, dans The Irish Ecclesiastical Record, 5e série, t. 1, 1913, 1, p. 190; voir aussi la lettre de John O'Donovan (qui écrit deux fois: Rosdeala), du 1er Janvier 1838, imprimée par Walsh, Paul, The Place-Names of Westmeath (Dublin 1915), p. 60Google Scholar, note 2. Le nom de Mag Locha semble avoir été appliqué, plutôt vaguement, à cette plaine qui forme la moitié orientale du comté actuel de Westmeath.

page 158 note 1 Ros Deala, sans indication typographique plus précise, est marqué, dans les Annales des Quatre Maîtres, à l'an 1054, comme le lieu d'une vision dans le ciel, déjà rapportée parmi les Mirabilia Hiberniae qui font suite à certaines versions irlandaises de Nennius, éd. Todd, J. H., Leabhar Breathnach (Dublin 1848), p. 215Google Scholar, d'après le Livre de Ballymote, fol. 140, col. 2.

page 158 note 2 Ed. Mulchrone, K., Bethu Phátraic (Dublin 1939)Google Scholar, lignes 2407–21 = Stokes, p. 206. L'identification proposée de Finnine et de Knockpatrick (Healy, John, The Life and Writings of St. Patrick, Dublin 1906, p. 431Google Scholar; Edmund Hogan, Onomasticon Goedelicum, p. 689) ne semble guère pouvoir se soutenir.

page 158 note 3 Begley, John, ‘The Termons of St. Patrick in the County of Limerick’, dans The Irish Ecclesiastical Record, 5e série, t. vi, 1915, 2, pp. 238–9.Google Scholar

page 158 note 4 Voici comment s'exprime un rapport d'enquête, daté de 1584, qui existait encore, au début de ce siècle, au Record Office de Dublin: ‘Fuit ibidem nundinum (sic) annuatim tentum per spatium duorum (sic) dierum incipiendum in diem (sic) Patricii tempore autumno’ (Begley, ibid., p. 237, note 1).

page 158 note 5 Ainsi Begley, op. cit., p. 239.

page 158 note 6 Begley (op. cit., p. 240) fait remarquer en outre quʼil existe, à 4 milles au nord de Kilrush, dans le comté de Clare, un endroit du nom de Mag Locha, où naquit S. Senán d'Inis Cathaig. Mais cette coïncidence ne peut entrer en ligne de compte: Mag Locha se trouve sur l'autre rive de l'estuaire du Shannon et est distant de Knockpatrick d'une quinzaine de milles à vol d'oiseau.

page 159 note 1 Ussher cite, d'une recension interpolée du De Antiquitate Glastoniensis ecclesiae de Guillaume de Malmesbury, conservée dans un manuscrit de la bibliothèque Cottonienne, le passage suivant qui s'efforce de distinguer les différents saints Patrice: Sciendum quod tres huius nominis sunt sancti, quorum quisque episcopus et confessor extitit. Unus Avernis, alter in Hibernia, et ille de quo nunc agitur (Hiberniae sc. archiepiscopus, ajoute Ussher) in Glastonia requiescens. Iste Patricius Hiberniae (ici il faut ajouter sans doute: in Glastonia) requiescens, in Hibernia extitit natus, qui ibidem pontificavit circa annum Domini DCCCL, qui etiam ibidem sepultus, translatus est tempore regis Henrici II filii Matildis imperatricis, cum sanctis Columkilla et Brigida, ut testatur Giraldus Cambrensis in Topographia Hiberniae (Britannicarum Ecclesiarum Antiquitates, Londres 1687, p. 464). Le passage de Giraud de Cambrie se lit à la distinction III, chapitre xviii (éd. Dimock, J. F., Giraldi Cambrensis Opera, t. v, Londres 1867, p. 164Google Scholar; cf. Expugnatio Hibernica, livre II, chapitre xxxv, éd. cit., p. 387); il nʼy est pas question de Glastonbury, mais de Downpatrick seulement. Le passage interpolé du De Antiquitate aide à comprendre quelques vers, provenant aussi de Glastonbury, sur le même sujet, quoique légèrement différents pour le fond. Faute d'en saisir exactement le sens, nous les reproduisons avec la ponctuation même d'Ussher (ibid.): Sunt huius nominis, tene certissime, / Tres Sancti Praesules: primus Hiberniae / Archiepiscopus: alter Averniae. / Quâ natus fuerat ternus Hiberniae / Archiepiscopus primus Hiberniae. / Is primus postea Abbas Glastoniae, / Natus Britanniâ praeclaro genere: / Ut 〈in〉 sua Vita declarat optime. Ussher dans son commentaire introduit une complication nouvelle et assurément inutile: dans l'ordre des dates, il y aurait eu, selon lui, trois Patrice: Patricius Senior, Patricius Magnus et Patricius Iunior; l'apôtre des Irlandais serait Patricius Magnus.

page 159 note 1 L'analyse critique des vieilles généalogies galloises a permis récemment à M. A. W. Wade-Evans de faire remonter jusquʼau début du vie siècle environ l'occupation de Glastonbury par Glast, qui lui donna son nom (The Origin of Glastonbury’, dans Notes and Queries, t. 193, 1948, pp. 134–5Google Scholar). Le même érudit a montré également que la liste des douze frères issus de Cunedda (dont le douzième est Glasteing, cʼest-à-dire Glast, fondateur de Glastonbury), chez Guillaume de Malmesbury, De Antiquitate Glastoniensis ecclesiae, au début (Patrologia Latina, t. clxxix, col. 1687), est en réalité la généalogie de Iudnerth, onzième descendant de Glast.

page 159 note 3 Il conviendra de corriger, à la lumière de ces considérations, le verdict de J. B. Bury: ‘It is clear that there was an obscure but historical Patrick, abbot of Rosdela (near Durrow), whose day was August 24; and that his name was the motive for placing “Old Patrick” here…. Armagh also wanted to appropriate “Old Patrick”, and so he appears in some of the lists of its abbots' (The Life of St. Patrick, Londres 1905, p. 344Google Scholar). Sur ces listes, voir H. J. Lawlor et R. I. Best, “The Ancient List of the Coarbs of Patrick’, dans Proceedings of the Royal Irish Academy, t. xxxv, section C, pp. 319, 339, 359. Cʼest évidemment un système encore plus impossible qui fait du second Patrice inscrit au 24 août dans le martyrologe de Tallaght, comme abbé d'Armagh et Ostiarius, à cause de la ressemblance des noms, le même personnage que Máel Pátraicc (c'est-à-dire ‘Serviteur de Patrice’), fils de Finnchu, abbé et désigné comme évêque d'Armagh, dont la mort est rapportée par le Chronicum Scotorum à l'année 863 (date correcte), par les Quatre Maîtres à l'année 861. Colgan (Acta Sanctorum Hiberniae, p. 366, note 11) traduit Máel Pátraicc par Patricianus et, jouant de cette paronymie, suggère l'identité de Patricius ostiarius, de Máel Pátraicc et de l'un des Patrice honorés à Glastonbury. On signale un second Máel Pátraicc, princeps, abbé et évêque d'Armagh, mort en 935 (recte 936), après cinq mois de prélature, d'après les Annales d'Ulster.

page 160 note 1 Chose curieuse, une liste de saints irlandais, qui remonte sans doute au xe siècle environ, range parmi les évêques ce Patricius ostiarius, ailleurs qualifié d'abbé. Dans notre édition (Irish Texts, t. iii, Londres 1931, p. 28Google Scholar, nos 1 et 2), le Livre de Leinster inscrit en tête: Escop Patricius Ruis Dela, Escop Patricius hostiarius; le manuscrit de Bruxelles 5100–4 porte trois noms: Patricius magnus, Patric Ruis Dela, Patricius hostiari (sic). Mais le titre d'abbé, conservé à sa place par le martyrologe de Tallaght, est un sûr indice de l'origine réelle de cette commémoraison, simple doublet de S. Patrice de Nevers, annexé à l'Irlande grâce à une conjecture sans fondement, comme nous allons tâcher de le démontrer.

page 160 note 2 Comm. martyr. hieron., pp. 462–3.

page 160 note 3 Comm. martyr. hieron., p. 332.

page 160 note 4 Noter cependant un Iunillus infirmus, Iunaill lobair (cʼest-à-dire: le lépreux), dans l'ancien martyrologe irlandais au 28 septembre, iv kal. octobres; Iunilla revient au 25 août, viii kal. septembres, dans le martyrologe de Tallaght, et la date du 24 août, viiii kal. septembres, prête encore à plus de confusion.

page 160 note 5 Voir ci-dessus, pp. 153–4.

page 160 note 6 Voir ci-dessus, pp. 154–6.

page 160 note 7 Pour des motifs expliqués par H. J. Lawlor (The Martyrology of Tallaght, éd. H. J. Lawlor et R. I. Best, p. 161, au 19 août).

page 161 note 1 Une répétition du même nom, à cette date, dans quelque manuscrit a introduit, sans doute, au même jour une StePatricia, vierge et martyre napolitaine, plus que douteuse.

page 161 note 2 Voir ci-dessus, p. 154–6.

page 161 note 3 Grosjean, P., Le Martyrologe de Tallaght, dans Analecta Bollandiana, t. li, 1933, pp. 122–4.Google Scholar

page 161 note 4 Comm. martyr. hieron., pp. 153–4.

page 161 note 5 Excepté le martyrologe de Donegal, dont le rédacteur a bien vu que le Patricius mentionné par Máel Muire Úa Gormáin nʼétait pas un saint irlandais; mais en y comprenant le missel de Drummond.

page 161 note 6 Saint Patrice et Sen Patrice, dans Revue celtique, t. ix, 1888, p. 115.Google Scholar

page 162 note 1 Auquel il faut joindre certains martyrologes et calendriers irlandais.

page 162 note 2 Pour autant que les documents permettent d'asseoir une conclusion, il semble bien quʼen réalité le nom de Patrice nʼait guère été porté dans les premiers siècles de l'Irlande chrétienne, même par les moines. Ce nʼéait pas, d'ailleurs, un saint monastique.

page 162 note 3 Ci-dessus, p. 157.

page 162 note 4 Ci-dessus, p. 160, note 1.

page 162 note 5 Cet ordre est mentionné, dès le milieu du me siècle, à Rome. Le rite d'ordination gallican, peut-être d'origine arlésienne, remonterait à la fin du ve siècle. En voilà assez, du moins, pour que les vieux auteurs irlandais ne soient pas accusés, sur ce point, d'anachronisme.

page 162 note 6 En irlandais: muinter Pátraicc, mot pour mot, car l'un et l'autre sont empruntés au latin, monasterium Patricii.

page 162 note 7 Cʼest le no 167 du Catalogue of Irish Hagiography de C. Plummer, Miscellanea hagiographica hibernica, p. 221; le no 137 de J. F. Kenney, The Sources for the Early History of Ireland, t. i, p. 346. Aux manuscrits et éditions énumérés par ces auteurs, ajouter: pour la recension en prose, Livre de Lecán, fol. 35 (anciennement 44 et 92); Académie Royale d'Irlande, 23.D.9, p. 6, et 3.A.17, p. 387; pour la recension en vers, qui est attribuée à Flann de Monasterboice (mort en 1056), Livre de Lecán, ibid., col. 4; Académie Royale d'Irlande, 23.E.26, p. 240, et 24.A.2, p. 394. Édité en prose, du manuscrit Egerton 93, par K. Mulchrone, Bethu Phátraic, lignes 3122–46, et en paraphrase latine par Colgan, Trias Thaumaturga, p. 167, chap. 98 du livre III de la Vita Tripartita. Traduction et commentaire du texte en vers chez John O'Hanlon, Lives of the Irish Saints, t. iii, pp. 761–4.

page 162 note 8 Tous les textes en prose, formant la recension primitive, sauf la paraphrase de Colgan, où nous lisons: ‘Sanctus Senellus de Kill-dareis, Campanarius’; la version en vers porte: Sinell a fer bein in chluic, ‘Sinell, son sonneur de clochette’. Colgan, qui prend quelques libertés avec le texte, peut fort bien avoir tâché de concilier deux versions, lesquelles ne sont nullement incompatibles, puisquʼen théorie, on le sait, cʼest au clerc minoré revêtu de l'ostiariat quʼest réservée la sonnerie des cloches, et que, dans la cérémonie même de l'ordination, on lui en fait sonner une.

page 163 note 1 Livre d'Armagh, fol. 16, col. 2.

page 163 note 2 Génitif du mot irlandais aross (‘demeure’). Feidilmedo est le nom, au génitif, du possesseur de la maison, Fedelmid, fils de Lóegaire. La jonction hostio areis conduit bien près du mot latin (h) ostiarius.

page 163 note 3 La forme irlandaise de l'emprunt au latin ostiarius est aistire. Kuno Meyer (Contributions to Irish Lexicography, Halle 1906, au mot aistire) nʼa pas vu de difficulté dans la correspondance de ces deux mots, non plus que M. T. F. O'Rahilly (The Two Patricks, Dublin 1942, p. 42)Google Scholar, mais Whitley Stokes, frappé par la vocalisation en a de la première syllabe, a indiqué une variante du latin médiéval, astearius, corruptions, pensait-il, d'ostiarius, qui expliquerait mieux aistire (The Tripartite Life of Patrick, t. ii, p. 640, col. 2, au mot aistire). Aucun de ces trois philologues nʼa remarqué que la forme la plus répandue en latin vulgaire et dans les inscriptions est ustarius, origine indubitable de plusieurs formes romanes. Mais, par une coïncidence curieuse, astearius semble attesté comme titre d'un officier de l'Église d'Auxerre, l'endroit même où S. Patrice aurait recu en partie sa formation ecclésiastique auprès de S. Germain. De la l'intérêt porté par Stokes à la vocalisation de la première syllabe. Il cite Ducange, au mot astearius. Cet article est en fait une addition bénédictine (Glossarium Novum ad Scriptores Medii Aevi cum Latinos tum Gallicos, seu Supplementum ad auctiorem Glossarii Cangiani editionem … collegit et digessit D. P. Carpentier, O.S.B. Praepositus S. Onesimi Doncheriensis, t. 1, Paris 1766, col. 351). Les éditeurs modernes de Ducange l'insèrent à son rang dans l'ordre alphabétique. Le voici: ‘Astearius, inter officiales ecclesiae Autiss. recensetur, in Obituar. Ms. eiusd. eccl. an. 1247. Sciendum est quod maior villae accipit in quolibet festo duos denarios, duos panes et duas candelas. Astearius unum denarium, unum panem et unam candelam; forestarius similiter, etc. Vide Asteria.’ Ces deux derniers mots renvoient à un article original de Ducange: ‘Asteria. Acta Capitul. Ecclesiae Lugdun. ann. 1343: Concesserunt D. Hugoni de Gregorio officium Asteriae, cum omnibus iuribus et franchesiis.’ L'obituaire manuscrit d'Auxerre, vu par Dom Carpentier au xviiie siècle, est inconnu d'Auguste Molinier (Les Obituaires français au moyen âge, Paris 1890, Diocèse d'Auxerre, pp. 239–41Google Scholar). S'il nʼa pas été détruit à la Révolution, quelque érudit bourguignon le retrouvera sans doute. Mais il semble à craindre que le savant auteur du Glossarium Novum ait montré trop d'audace en admettant l'astearius au nombre des officiers de l'Église d'Auxerre: celui-ci est placé, en effet, dans l'extrait de l'Obituaire, entre le maire de la ville et le forestier, sans doute parmi les dignitaires laïques honorés d'un don par l'Église, et non parmi les ecclésiastiques. Le passage des actes capitulaires de Lyon, si vraiment il faut l'entendre du même office, confirme l'impression que celui-ci était séculier et non ecclésiastique. Nous nʼavons pas trouvé de mot roman correspondant à astearius. Le nom d'homme Astier s'explique parfaitement, selon les cas, soit comme germanique, soit comme le gréco-romain Asterius (Saint-Astier, en Dordogne et en Lot-et-Garonne). Que prouve, d'ailleurs, pour la prononciation du ve siècle à Auxerre, la vocalisation de l'initiale au xiiie?

page 164 note 1 Livre d'Armagh, fol. 9v, col. 2, et fol. 12 v, col. 2.

page 164 note 2 Livre d'Armagh, fol. 16, col. 2ñ16v, col. 2.

page 164 note 3 Début du livre II, éd. Mulchrone, K., Bethu Phátraic, t. 1 (Dublin 1939)Google Scholar, lignes 697–742 = Stokes, 1.1, pp. 66–70.

page 164 note 4 On trouvera une généalogie paternelle de S. Lommán, donnée pour celle du saint d'Áth Truim, dans le Livre de Leinster, facsimilé p. 453, col. 5: Lommán Átha Truim m Dallain m Bresail m Mane m Domnaill m Colla Mind m Echach Domlen. Les généalogies en vers (éd. P. Grosjean, dans Irish Texts, t. iii, p. 54, no 89) et les Genealogiae Regum et Sanctorum Hiberniae (éd. Paul Walsh, chap, xiii, no 18, p. 71), lui assignent à peu près les mêmes ancêtres, mais ce dernier recueil l'identifie à Lommàn de Loch Gile. Le martyrologe de Tallaght mentionne deux autres saints du nom de Lommán, parfois confondus entre eux et avec celui d'Áth Truim. io Au 7 février, Lommán de Loch Úair, dont la généalogie se lit au Livre de Leinster, fac-similé, p. 347, col. 2, et ailleurs. Loch Úair, aujourd'hui Loch Owel, se trouve en majeure partie dans la baronnie de Corkaree, au comté de Westmeath. La paroisse de Portloman, à l'ouest du lac, garde son nom. On y voit les mines d'un monastère, et il serait tentant d'y situer l'établissement du saint patron si le commentaire du Félire d'Óengus ne le localisait pas avec précision à Inis Mór de Loch Úair, aujourd'hui Church Island, sur le même Loch Owel, mais dans la paroisse de Mullingar, baronnie de Moyashel-et-Magheradernon, comté de Westmeath, où l'on montre également des mines de monuments ecclésiastiques. 2o Au 4 février, le martyrologe de Tallaght inscrit: Lomman et Colman o Tamlac〈h〉 ta Gliadh, ce qui semble bien vouloir placer les deux saints Lommán et Colmán en un lieu appelé Tamlachta Glíad. A la même date, cependant, Máelmuire Úa Gormáin ne mentionne pas de S. Lommán et, au lieu de Colmán, écrit dans son texte: Cíaran Glinne (‘Cfarán de Glenn’). Le commentaire explicatif qui, dans ses notations brèves, du moins, remonte, croyons-nous, à Màelmuire lui-même ou du moins à son époque (fin du xiie siècle), identifie ce Cíarán par les mots: Tamhlachta Gliadh i nGlinn Righe (‘de Tamlachta Glíad en Glenn Rige’), et d'autre part, deux saint qu'au même jour le martyrologe de Tallaght dit être o Druinn (sic), c'est-à-dire ‘de Druinn’, portent dans le commentaire de Máelmuire la note: ó Dhruim Lommán (‘de Druimm Lommán’), faisant ainsi de Lommán, non plus un nom de saint, mais le second élément d'un toponyme parfaitement acceptable. La forme anglicisèe Drumloman se rencontre plus d'une fois sur la carte d'Irlande. Druinn (datif), au contraire, la graphie du martyrologe de Tallaght, serait rare, sinon unique, et l'endroit ne paraît pas identifiable. Les notices martyrologiques sont certainment corrompues à cet endroit, et aucune solution de la difficulté ne se présente. En tout cas, l'identification du S. Lommán commémoré le 4 février à S. Lommán de Loch Gile, mentionné dans l'opuscule sur les Mères des saints irlandais parmi les enfants de Cumman (Livre de Leinster, fac-similé, p. 354, col. 3), en même temps qu'à S. Lommán, fils de Dallán, signalé plus haut, semble la conjecture trop audacieuse d'un érudit franciscain du xviie siècle, enclin à identifier les saints par ‘la méthode des résidus’, comme s'exprimait Charles Plummer. De la même source franciscaine, plus que douteuse, découle le texte du martyrologe de Donegal, au 4 février: ‘Lomman Locha Gile, eitir Cairpre acus Breifne. Do shliocht Colla Da Crioch do.’

page 165 note 1 Livre d'Armagh, fol. 16v, col. 2.

page 165 note 2 Ci-dessus, p. 164.

page 165 note 3 Fol. 16v, col. 1.

page 165 note 4 Il est courant, en effet, dans les manuscrits irlandais d'indiquer que le même nom doit se lire deux, trois ou quatre fois par un II, III ou IIII suscrits ou adscrits. Ainsi s'explique qu'Áed ait été répété deux fois dans le premier cas, trois fois dans le second. Nous avons signalé déjà une série remarquable de multiplications par trois, six, neuf et douze, dans la liste de Cell Achid (Analecta Bollandiana, t. lxi, pp. 95–9).

page 166 note 1 Livre de Leinster, fac-similé, p. 354, col. 3; Genealogiae Regum et Sanctorum Hiberniae, éd. cit., chap iii, no 2, p. 49.

page 166 note 2 Les généalogies mentionnent encore un Áed Cáel mac Feradaig, de la même race, qui figure dans les calendriers au 12 février, sans indication de lieu (ce qui n'a pas empêiché l'annotateur des Genealogiae Region et Sanctorum Hibemiae, au xviie siècle, de l'asigner à Áth Truim), et un Áed mac Guaire (dont le même annotateur fait encore un Áed de la liste du 17 février). Ces hypothèses modernes sont bien peu fondées, quoique la parenté plus ou moins lointaine de ces saints soit indéniable.

page 166 note 3 Si c'est bien le même Ossán; voir ci-dessous, p. 167–8.

page 166 note 4 En admettant que Lactanus episcopus soit identique à Baitán.

page 166 note 5 Éd. Stokes, , dans Revue celtique, t. xvii (1896), p. 216Google Scholar. Chez les Quatre Maîtres à l'an 741.

page 166 note 6 Voir les auteurs cités par O'Hanlon, J., Lives of the Irish Saints, t. ii, pp. 599601.Google Scholar

page 167 note 1 ‘Close to the year 700’; The Earliest Lives of St. Patrick’, dans Journal of the Royal Society of Antiquaries of Ireland, t. lviii (1928), p. 17.Google Scholar

page 167 note 2 The Whole Works of Sir James Ware concerning Ireland, t. i, p. 36.

page 167 note 3 Manuscrit B.3.12 de Trinity College, à Dublin, no 84 du catalogue (Abbott, T. K., Catalogue of the Manuscripts in the Library of Trinity College, Dublin (Dublin 1900), p. 11Google Scholar. Le texte porte: Sancti Cormaciepiscopi IX lect., d'après O'Hanlon, t.c, p. 601, note 42.

page 167 note 4 Livre de Leinster, fac-similé, p. 372, col. 3. Le corpus généalogique Concorde pour trois noms, ibid., p. 354, col. 3: Fuinecht ingen Maele Fithrig m Dimma m Colmain mathair Cormaic 7 Baethgallaich 7 Rumain.

page 167 note 5 On peut se demander, il est vrai, si les mots Ossani episcopi, avant Loman, dans le martyrologe de Tallaght (17 février), appartiennent à la liste d'Áth Truim et non à quelque autre siège, non indiqué. Cette hypothèse doit être rejetée, puisque Ossán, cinquième ou sixième successeur de Lommán dans le Livre d'Armagh, s'y trouve à un rang où l'on semble avoir à faire à un évêque déjà, plutôt qu'à un prêtre. Ossán, évêque, au 17 février, serait done bien le prédécesseur de Cumméne.

page 167 note 6 Éd. Stokes, , dans Revue celtique, t. xvii (1896), p. 216Google Scholar; même addition chez les Quatre Maîtres, à l'année 751.

page 167 note 7 Ruman mac Colmain, poeta optimus, frère germain de Báethallach mac Colmáin, serait mort un an après ce Báethallach, d'après les Annales d'Ulster et celles de ‘Tigernach’.

page 168 note 1 Peut-être Mainistir Buite, aujourdʼhui Monasterboice; Osséne est une variante d'Ossán.

page 168 note 2 Beoan mac Attrac〈h〉t et Ossan mac Attrac〈h〉t i rRaith Ossain 7 i rRhaith Attrac〈h〉t ri Ath Truim aníar, Livre de Leinster, fac-similé, p. 354, col. 3. D'une autre généalogie, ibid., on tire: Attrac〈h〉t m Aeda m Libir, et d'une troisième: Liber m Daillini m Loegaire. Voir aussi Genealogiae Regum et Sanctorum Hiberniae, éd. Paul Walsh, chap. iii, no 24, p. 52; généalogies en vers, éd. Paul Grosjean, dans Irish Texts, t. iii, p. 48, no 45 (où les notes f et g doivent être interverties).

page 168 note 3 Livre de Leinster, l.c. D'après Colgan, c'était près de la porte ouest de Trim (Acta Sanctorum Hiberniae, p. 366).

page 168 note 4 Ci-dessus, pp. 161–3.

page 168 note 5 Ochtra a fort l'air d'une forme du toponyme Óchtar, irlandais moderne Úachtair.

page 168 note 6 Livre de Leinster, fac-similé, p. 348, col. 1; Genealogiae Regum et Sanctorum Hiberniae, éd. cit., chap, xii, no 13, p. 67; généalogies en vers, éd. cit., p. 56, no 103; généalogies du manuscrit Laud 610, trois fois, éd. John Fraser et Paul Grosjean, Irish Texts, t.c., p. 91, no 104; p. 93, no 164; p. 97, no 243. Le martyrologe de Donegal l'identifie sans motif aucun, au 17 février, à Luran Duanaire, le septième dans les deux listes des fils de Darerca et donc un frère utérin, à tout le moins, de Lommán d'Áth Truim (Livre de Leinster, fac-similé, p. 354, col. 5, et p. 372, col. 1). Ge nʼest en tout cas pas le personnage, probablement du sexe féminin, cité au nombre des enfants de Medb, fille de Garbán (Livre de Leinster, fac-similé, p. 373, col. 1).

page 168 note 7 Seuls ceux qui appartenaient à la race de Lóegaire mac Néill pourraient être rangés parmi les candidats à cette place.

page 168 note 8 Si celui-ci nʼest pas le Baitán du Livre d'Armagh, comme nous l'avons suggéré ci-dessus, p. 166. Dans ce cas, Baitán ne serait pas représenté dans la liste du martyrologe de Tallaght (17 février) par l'évêque Lactán, ainsi que nous le conjecturons, mais plutôt par le prêtre Lacteán, ce qui laisserait inexpliquée la mention de l'évêque Lactán, à moins de supposer une répétition du même nom (comme cʼest le cas peut-être pour celui d'Ossán, ci-dessous, p. 169), échappatoire plutôt que solution.

page 169 note 1 Voir ci-dessus, p. 167.