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Les fours à chaux en Grèce

Published online by Cambridge University Press:  16 February 2015

Brigitte Demierre*
Affiliation:
Université de Lausanne

Extract

Lors des fouilles conduites par l'Ecole suisse en 1998 dans le secteur E/600 NW à Erétrie (Eu-bée), nous avons découvert un four présentant un aménagement peu courant. A double paroi, double bouche et banquette interne, sa configuration était pour le moins inhabituelle (fig. 1-2). En l'absence de toute trace de matériel de cuisson, seule la recherche de parallèles dans les différentes catégories de fours pouvait apporter des informations sur sa fonction initiale. Ma recherche s'est alors orientée principalement vers les fours céramiques et les fours à chaux. En effet, les autres structures analogues, destinées à la métallurgie, la verrerie ou à l'usage domestique, diffèrent sensiblement tant par la forme, la taille et le fonctionnement que par les déchets produits par la fonte du métal ou du verre.

A la différence des fours de potier, qui ont suscité un certain nombre de recherches, liées en partie à l'étude des provenances des céramiques locales, les fours à chaux restent peu étudiés. Ils ne produisent, il est vrai, aucune oeuvre d'art. En revanche, les chaufourniers utilisent parfois des marbres sculptés pour obtenir de la chaux.

Type
Archeological Reports and Notes
Copyright
Copyright © Journal of Roman Archaeology L.L.C. 2002

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References

1 Cf. Schmid, S. G., “Vorbericht über die Grabung in E/600 NW,” AntK 42 (1999) 119–22Google Scholar; id., “Decline or prosperity at Roman Eretria?” JRA 12 (1999) 279-83; BCH 123 (1999) 790, fig. 152Google Scholar.

2 Pour les fours de bronzier, cf. Schwandner, E.-L., Zimmer, G. et Zwicker, U., “Zum Problem der Öfen griechischer Bronzegiesser,” AA 1983, 5780 Google Scholar; Zimmer, G., Griechische Bronzegussioerkstätten. Zur Technologieentwicklung eines antiken Kunsthandwerkes (Mainz am Rhein 1990)Google Scholar. Pour les fours de verrier, il n'existe pas encore de publication générale. Pour un four de verrier d'époque romaine découvert à Skala Oropou, au Nord de l'Attique, cf. ADelt 40 (1985 [1990])Google Scholar Chron. 69-71; BCH 116 (1992) 846, 849 Google Scholar; pour une vue d'ensemble, cf. Charleston, R. J., “Glass furnaces through the ages,” JGS 20 (1978) 933 Google Scholar; pour des représentations figurées antiques de ces fours: Caron, B. et Lavoie, C., “Un fragment de lampe représentant un four de verrier,” JGS 39 (1997) 197–98Google Scholar.

3 Pour une vue d'ensemble, cf. Demierre 2000 passim; pour les catalogues, cf. Cook, R. M., “The ‘double stoking tunnel’ of Greek kilns,” BSA 56 (1961) 6467 Google Scholar; Davaras, K., “Μινωική κεραμεική κάμινος είς Στύλον Χανίων,” ArchEph 1973, 7580 Google Scholar; Momigliano, N., “Fornaci minoiche per ceramica a Creta,” RdA 10 (1986) 7578 Google Scholar; Seifert, M., “Pottery kilns in mainland Greece and on the Aegean Islands,” RdA 17 (1993) 95105 Google Scholar; pour quelques etudes ponctuelles, cf. F. Blondé et J. Y. Perreault (éd.), Les ateliers de potiers dans le monde grec aux époques géométrique, archaïque et classique (BCH suppl. 23, 1992); Rizza, G., Palermo, D. et Tomasello, F., Mandra di Gipari. Una officina protoarcaica di vasai nel territorio di Prinias (Priniàs II, Palermo 1992)Google Scholar.

4 Il faut rester prudent, car le matériel présent n'est pas forcément lié à la production du four: cf. Swan, V. G., The pottery kilns of Roman Britain (London 1984) 3840 Google Scholar. Des informations valables sont possibles uniquement si la surface prospectée autour du four est suffisamment grande.

5 Frierman, J. D., “Lime burning as the precursor of fired ceramics,” IEJ 21 (1971) 212–16Google Scholar; Gourdin, W. H. et Kingery, W. D., “The beginnings of pyrotechnology: Neolithic and Egyptian lime plaster,” JFA 2 (1975) 133–50Google Scholar; Garfinkel, Y., “Burnt lime products and social implications in the pre-pottery Neolithic B villages of the Near East,” Paléorient 13.1 (1987) 6976 CrossRefGoogle Scholar.

6 Shaw, J. W., Minoan architecture: materials and techniques (ASAtene 49, 1973) 207 Google Scholar.

7 On retrouve la formule chimique de ce procédé dans Sölter 1970, 32; Reusche 1977, 22, 28; Adam 1984, 69; Cordonier 1999, 10. Pour une explication complète du processus chimique, cf. Althaus, E., “Kalkbrennen, Baukalk und Kalkmörtel,” Xantener Berichte. Grabung, Forschimg, Präsentation (1994) 1826 Google Scholar.

8 Leduc 1919, 90; Cordonier 1999, 10.

9 Il se retrouve au Moyen Age en Angleterre: Dix 1982, 337.

10 Biston 1836, 20.

11 Un exemple d'époque byzantine se trouve à Pergame: Radt, W., AA 1987, 516, fig. 12Google Scholar.

12 Cf. Frankfort, H., Jacobsen, T. et Preusser, C., Tell Asmar and Khafaje — The first season's work in Eshmtnna 1930/31 (Oriental Communications 13 [1932]) 90 Google Scholar.

13 On trouvera une reconstitution graphique de ce four dans Adam 1984, 74, fig. 155.

14 Cf. Reusche 1977, 79 fig. 17. Il présente une sélection des coupes de fours du Sud-Est de l'Europe. On trouve également des fours antiques dont le diamètre est plus important: en Israël, certains fours font 5 m: Gibson, S., “Lime kilns in North-East Jerusalem,” PEQ 1984, 94102 CrossRefGoogle Scholar; ils pouvaient atteindre 7 m: Adam 1984, 69.

15 Nous prenons ici le sens qui nous paraît le plus correct: cf. Dix, B., “A suggested reading of the word fortax ,” CPh 76 (1981) 5253 Google Scholar. Occurrence unique dans la littérature latine, ce terme a posé des problèmes de traduction: R. Goujard (212 n.3) le traduit par sole et explique qu'il s'agissait de la voûte construite avec les pierres à cuire; pour Adam 1984, 74, l'auteur a voulu parler du sol du four, ce qui n'a pas de sens.

16 Cf. Flach 1981.

17 Biston 1836, 31-32.

18 Sölter 1970, 20; Khadijah, M. M., “Lime kilns,” ADAJ 16 (1971) 107–9Google Scholar.

19 Dix 1982, 334. La charpente a aussi été utilisée lors d'une reconstruction expérimentale d'un four à chaux: Leineweber, R. et Uschmann, K.-U., “Experimentelle Branntkalkerzeugung in einem germanischen Grubenofen als Pilotversuch,” Jahresschrift f. Mitteldeutsche Vorgeschichte 83 (2000) 125–40Google Scholar.

20 Cf. Reusche 1977, 86, 119, pl. 11.28: l'auteur a vu faire des chaufourniers desquels l'emploi de la charpente était inconnu.

21 Biston 1836, 33-35.

22 Sölter 1970, 39.

23 Dix 1982, 336.

24 Leduc 1919, 102; Sölter 1970, 16.

25 Biston 1836, 26; Adam 1984, 74; Cordonier 1999, 13-14.

26 Dix 1982, 337.

27 Lamprecht, H., Opus caementitium, Bautechnik der Römer (4e éd., Düsseldorf 1993) 3344 Google Scholar.

28 Adam 1984, 75.

29 C'est le cas à Tipasa en Algérie, où 6 fours avaient été aménagés pour construire une enceinte entre 146 et 147 ap. J.-C. devant la menace d'une invasion maure: Baradez, J., “Nouvelles fouilles à Tipasa. Les fours à chaux des constructeurs de l'enceinte,” Libyca 5 (1957) 277–94Google Scholar.

30 Le même phénomène est rapporté pour les fours à chaux gallo-romains, dont les attestations restent peu nombreuses (une quarantaine): Suméra et Veyrat 1997, 122.

31 Frôdin, O. et Persson, A. W., Asine, results of the Swedish excavations 1922-1930 (Stockholm 1938) 67, fig. 67Google Scholar; Davaras 1980, 123.

32 Davaras 1980, 123.

33 Unger, H. J., Spitzlberger, G. et Buttler, K. P., Dokumentation Kopais 1975, Haghia Marina (Köln 1975) 2027, fig. 4-5Google Scholar; Spitzlberger, G., “Der Kalkbrennofen am Stadtberg Pyrgos bei Hagia Marina in archäologisch-historischer Sicht,” Documenta 1 (1976) 4455 Google Scholar.

34 C'est le cas pour un four de dimensions semblables situé sur la route de Nauplie à Epidaure: Adam 1984, 72, fig. 151.

35 Un four à chaux situé près de Naples présente cette particularité: Adam 1984, 71, fig. 152-53.

36 BCH 101 (1977) 589, fig. 178Google Scholar (décrit comme un four de bronzier; cf. le rectificatif dans Schwandner et al. [supra n.2] 58 n.4); Marzolff, P., Demetrias III. Demetrias und seine Halbinsel (Bonn 1980) 37 Google Scholar, pl. 8.2, plan V, carte 2c. Philippes: BCH 103 (1979) 594, 620, fig. 1 et 6; 104 (1980) 701, 707, 712, fig. 1-3.

37 BCH 115 (1991) 772, fig. 37; BCH 116 (1992) 765, fig. 9, 14 et 16Google Scholar; Aupert, P., Guide d'Amathonte (Paris 1996) 150 Google Scholar.

38 ADelt 24 (1969 [1970])Google Scholar Chron. 118, pl. 102a; BCH 94 (1970) 935, fig. 109Google Scholar; Gregory, T. E., Isthmia V. The Hexamilion and the fortress (Princeton 1993) 37, 80, 102, fig. 17 et 24, pl. 21c-d et 33bGoogle Scholar.

39 BCH 103 (1979) 594, 620, fig. 1 et 6Google ScholarPubMed; 104 (1980) 701, 707, 712, fig. 1-3.

40 BCH 95 (1971) 1030, fig. 512Google Scholar; Martini, W. et Steckner, C., Samos XVII. Das Gymnasium von Samos (Bonn (1993) 3034 Google Scholar, pl. 18.3, 19.3-4, 21.2, 23.1.

41 Dans le secteur H/100: cf. Demierre 2000, 36-38, fig. 23-28.

42 En présence d'un enduit argileux, le four devait être chauffé une première fois à vide, afin de durcir les parois et éviter les fissures: Leduc 1919, 101; Dix 1982, 333.

43 Biston 1836, 24.

44 BCH 110 (1986) 706, 779, fig. 12; BCH 111 (1987) 541, 609, fig. 1-2.

45 BCH 114 (1990) 861.

46 Cf. Reusche 1977, 71-72, fig. 16.

47 Ibid. 122.

48 BCH 110 (1986) 732 Google Scholar; Williams, C. and H., , “Excavations on the Acropolis of Mytilene 1985,” EMC/Classical Views 30, n.s. 5 (1986) 146, fig. 2Google Scholar.

49 ADelt 40 (1985 [1990])Google Scholar Chron. 195, pl. 68b; BCH 116 (1992) 895 Google Scholar.

50 Pour la France, cf. Dufay, B., Barat, Y. et Raux, S., Fabriquer de la vaisselle à l'époque romaine. Archéologie d'un centre de production céramique en Gaule, La Boissière-Ecole (Yvelines), ler-IIIème s. ap. J.-C. (Versailles 1997) 8082, n. 236-41, fig. 43, 165-67Google Scholar; pour l'Angleterre, cf. Swan (supra n.4) 117-20, pl. 42, fig. XVIII. Cette technique, qui se perd progressivement au profit du système à une seule bouche, se retrouve néanmoins à l'époque médiévale: Singer, C., Holmyard, E. J. et Hall, A. R. (éd.), A history of technology, vol. II (Oxford 1956) 296 Google Scholar.

51 ADelt 41 (1986 [1990])Google Scholar Chron. 213; ADelt 43 (1988 [1993])Google Scholar Chron. 490-91, fig. 10; ADelt 47 (1992 [1997])Google Scholar Chron. 544, fig. 2; BCH 117 (1993) 878 Google Scholar.

52 Cf. Uscatescu, A., Fullonicae y tinctoriae en el mundo romano (Barcelona 1994) 28, 134, fig. 35, pl. 5, 7-8Google Scholar.

53 Davaras 1980, 124-26.

54 Platônos, N., “Ανασκαφή YM III λαξευτών τάφων εις τήν περιοχήν Επισκοπής και Σταμνιών Πεδιάδος Ηρακλείου,” Praktika 1952, 644–46, fig. 25Google Scholar; Davaras 1980, 120-21, fig. 5.

55 Pour cette hypothèse, cf. Lévi, D. et Laviosa, C., “Il forno minoico da vasaio di Haghia Triada,” ASAtene 57-58 n.s. 41-42 (1979/80) 37 Google Scholar; Momigliano (supra n.3) 75-76; Rizza et ai. (supra n.3) 47.

56 Day, L., Coulson, W. et Gesell, G., “A new Early Iron Age kiln at Kavousi, Crete,” RdA 13 (1989) 104–5, pl. 1-2Google Scholar.

57 Davaras 1980, 117-18.

58 Ibid. 123.

59 Rizza, G., “Priniàs. La città arcaica sulla Patela,” in La transizione dal Miceneo all’ Alto Arcaismo. Atti, convegno int. 1988 (Roma 1991) 331–47Google Scholar; Rizza et al. (supra n.3).

60 Ny, F. Le, Les fours de tuiliers gallo-romains (DAF 12, 1988) 60 Google Scholar. Le type Ib de N. Cuomo di Caprio devient le type le de F. Le Ny; le four à banquette est le type Ić.

61 di Caprio, N. Cuomo, “Proposta di classificazione delle fornaci per ceramica e laterizi nell'area italiana, dalla preistoria a tutta l'epoca romana,” Sibrium 11 (1971/1972) 371464 Google Scholar; ead., Pottery-and-tile-kilns in South Italy and Sicily,” in McWhirr, A., Roman brick and tile (BAR S68, Oxford 1979) 7395 Google Scholar.

62 Cf. Le Ny (supra n.60) n° 42, fig. 40b; n° 84, fig. 20a, 41b; n° 111, fig. 56a; n° 131, fig. 66b; ce dernier fait 3 m de diamètre avec une banquette de 0.35-0.50 m: il devait originellement être pourvu d'un support central dont il ne reste plus de trace.

63 Cf. Dufay et al (supra n.50) 86, fig. 47 (premier four); 90-94, fig. 56-58, 198-99 (deuxième four).

64 ADelt 46 (1991 [1996])Google Scholar Chron. 69-70, pl. 38d.

65 Stampolidis, N. and Parlama, L. (éd.), The city beneath the city: antiquities from the Metropolitan Railway excavations (Athens 2000) 209–14, fig. 1 et 4Google Scholar.

66 Cf. Sölter 1970, 20. Ce mode de construction n'est cependant pas toujours appliqué mais se justifie à Démétrias puisque les gros blocs placés près de l'entrée semblent provenir d'une réparation de celle-ci, peut-être déjà mise à mal par de précédents chargements. En règle générale, la banquette conserve un niveau régulier — par exemple, à Amathonte, Isthmia et Philippes; on trouve également un bel exemple en Angleterre: cf. Jackson, D., Biek, L. et Dix, B., “A Roman lime kiln at Weekley, Northants,” Britannia 4 (1973) 128–40CrossRefGoogle Scholar.

67 Cf. Argoud, G., “Fours à pain et fours à chaux byzantins de Salamine,” Salamine de Chypre, histoire et archéologie. Etat des recherches (Colloque int. 1978) (Paris 1980) 329–39Google Scholar.

68 Cf. Schmid, “Vorbericht” (supra n.1) 122-27.

69 Voir l'analyse des échantillons du four faite par I. G. Hedley dans Demierre 2000, 74-76.

70 Cf. Schmid, S. G., “Worshipping the emperor(s). A newly discovered temple of the imperial cult at Eretria (Greece),” JRA 14 (2001) 138–41Google Scholar. L'auteur explique d'ailleurs difficilement une destruction aussi rapide et serait tenté de placer cette dernière plutôt dans le courant du Vème ou du Vlème s. ap. J.-C.