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Une christologie de type ‘mystique’ (Marc 1.1-16.8)

Published online by Cambridge University Press:  26 January 2009

Camille Focant
Affiliation:
Faculté de théologie, Université catholique de Louvain, 45 Grand-Place, B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgique

Abstract

Comment l'identité narrative de Jésus se décline-t-elle dans l'évangile selon Marc? La question est traitée en quatre étapes, à commencer par un examen de l'impact christologique des limites du récit marcien, son prologue et sa finale suspendue. Dans un deuxième temps, l'attention se porte sur le développement de l'intrigue de situation à partir des actions du protagoniste et des réactions qu'elles suscitent. En troisième lieu, l'intrigue de révélation et l'évolution des manières de désigner Jésus est analysée. Enfin, sous mode de synthèse, l'hypothèse est avancée d'une christologie ‘mystique’ de Marc, hypothèse préférée à la théorie devenue classique du secret messianique.

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Articles
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Copyright © Cambridge University Press 2009

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References

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3 Gesché, ‘Pour une identité narrative de Jésus’, 171.

4 Gesché, ‘Pour une identité narrative de Jésus’, 349.

5 Comme ouvrage général sur le sujet, voir Vironda, Marco, Gesù nel Vangelo di Marco: Narratologia e cristologia (Bologna: Dehoniane, 2003)Google Scholar.

6 Je reprends l'essentiel des développements donnés dans mon article ‘Fonction intertextuelle et limites du prologue de Marc’, Focant, Camille, Marc, un évangile étonnant: Recueil d'essais (BETL 194; Leuven: Peeters—Leuven University Press, 2006) 115-26Google Scholar.

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8 Contre Boring, M. Eugene, ‘Mark 1.1-15 and the Beginning of the Gospel’, Semeia 52 (1990) 43-81, voir 57Google Scholar.

9 C'est pourquoi je propose de ne pas retenir la ponctuation habituelle et de choisir une virgule au lieu d'un point à la fin du v. 1. La répartition du texte dans le Codex de Bèze appuie cette hypothèse de lecture. Pour plus de détails, voir Focant, Camille, L'évangile selon Marc (Commentaire biblique: Nouveau Testament 2; Paris: Cerf, 2004) 55 et 58Google Scholar.

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12 Delorme, Jean, ‘Commencement de l’Évangile et commencement de Marc (Marc 1.1)', “Gelukkig de Mens”: Opstellen over Psalmen, exegese en semiotiek. FS N. Tromp (ed. Beentjes, P. et al. ; Kampen: Kok, 1991) 159-68, voir 165Google Scholar.

13 Jean Delorme, ‘Évangile et récit’, 68-9.

14 Pour l'Esprit Saint (3.29; 12.36; 13.11) et pour Satan (3.23, 26; 4.15; 8.33).

15 Je reprends brièvement les principaux développements de deux articles antérieurs: ‘Un silence qui fait parler (Mc 16.8)’ et ‘Finale suspendue et prolepses de l'au-delà du récit: L'exemple de Marc’, dans Focant, Marc, un évangile étonnant, respectivement 341-58 et 359-70.

16 Pour un essai sur ce qui aurait pu être différent dans le christianisme s'il n'y avait pas eu d'autre évangile que celui de Marc jusqu'à sa finale authentique, voir Reiser, William, Jesus in Solidarity with His People. A Theologian Looks at Mark (Collegeville, MN: Liturgical, 2000) 209-13Google Scholar.

17 J'ai traité plus longuement ce sujet dans: ‘La canonicité de la finale longue (Mc 16.9-20): Vers la reconnaissance d'un double texte canonique?’, Focant, Marc, un évangile étonnant, 371-81.

18 Démétrios de Phalère, Περὶ ἑρμηνείας, § 103. Voir à ce sujet, Lee Magness, James, Sense and Absence: Structure and Suspension in the Ending of Mark's Gospel (SBLSS 14; Atlanta, GA: Scholars, 1986) 26Google Scholar.

19 Marguerat, Daniel, La première histoire du christianisme: Les Actes des apôtres (LD 180; Paris: Cerf, 1999) 301-34Google Scholar.

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22 Delorme, Jean, ‘Sémiotique et lecture des évangiles à propos de Mc 14.1-11’, Naissance de la méthode critique: Colloque du centenaire de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem (ed. Caquot, André; Patrimoines: Christianisme; Paris: Cerf, 1992) 161-74, voir 172Google Scholar.

23 Petersen, Norman R., ‘When Is the End Not the End? Literary Reflections on the Ending of Mark's Narrative’, Interpretation 34 (1980) 151-66, voir 159-62Google Scholar; Vignolo, Roberto, ‘Una finale reticente: Interpretazione narrative di Mc 16.8’, Rivista Biblica 38 (1990) 129-89Google Scholar, voir 169 : ‘L'ironia di 16.8 sta cioè nel constrastare e differire—senza svuotarli di senso—il comando dell'angelo e la promessa di Gesù, dimostrando quanto fino all'ultimo il punto di vista degli uomini fatichi ad accolgliere quello di Dio e di Gesù’.

24 Iser, Wolfgang, L'acte de lecture: Théorie de l'effet esthétique (Bruxelles: Mardaga, 1985) 323Google Scholar.

25 Kermode, Frank, The Genesis of Secrecy. On the Interpretation of Narrative (Cambridge, MA: Harvard University, 1979) 65-7Google Scholar.

26 Magness, Sense and Absence, 125, parle à ce propos d'une ‘existential crisis of following’.

27 Ricœur, Paul, Essais d'herméneutique, T. 2: Du texte à l'action (Esprit; Paris: Seuil, 1986) 21-2Google Scholar.

28 Tannehill, Robert C., ‘The Gospel of Mark as Narrative Christology’, Semeia 16 (1979) 57-95Google Scholar.

29 Avec Broadhead, Edwin K., Naming Jesus. Titular Christology in the Gospel of Mark (JSNTSup 175; Sheffield: Sheffield Academic, 1999) 27Google Scholar, je pense qu'il ne faut pas couper l'étude des titres christologiques de leur enracinement narratif. Ceux-ci jouent un rôle dans le progrès de la narration. Et ils ne doivent pas être interprétés indépendamment de la structure narrative de l'évangile, comme le souligne Scholtissek, Klaus, Die Vollmacht Jesu: Traditions- und redaktionsgeschichtliche Analysen zu einem Leitmotiv markinischer Christologie (Neutestamentliche Abhandlungen 25; Münster: Aschendorff, 1992) 16Google Scholar.

30 Gnilka, Joachim, Das Evangelium nach Markus (Mk 1—8.26) (Evangelisch-Katholischer Kommentar zum Neuen Testament 2/1; Köln—Neukirchen-Vluyn: Benziger—Neukirchener, 1978) 57-8Google Scholar qui y voit en outre l'inauguration des temps eschatologiques.

31 Twelftree, Graham H., Jesus the Exorcist. A Contribution to the Study of the Historical Jesus (WUNT 2/54; Tübingen: Mohr, 1993) 112Google Scholar.

32 Painter, John, ‘When is a House not Home? Disciples and Family in Mark 3.13-15’, NTS 45 (1999) 498-513, voir 509CrossRefGoogle Scholar.

33 Dieterlé, Christiane, ‘Le jeu entre l'espace et le temps en Mc 4.1-34’, La mémoire et le temps. Mélanges Pierre Bonnard (ed. Marguerat, Daniel, Zumstein, Jean; Le monde de la Bible 23; Genève: Labor et Fides, 1991) 127-40, voir 128Google Scholar.

34 Ceci est davantage développé dans Focant, L'évangile selon Marc, 360-61.

35 Pour une explication plus détaillée, voir Focant, L'évangile selon Marc, 397-98 et 400-401. Si la coupe est une métaphore vétérotestamentaire, il n'en va pas de même pour le baptême. Avec Loisy, Alfred, Les évangiles synoptiques, II (Ceffonds: Chez l'auteur, 1908) 237Google Scholar, je pense que, si Marc voit la mort de Jésus comme un baptême, ce pourrait bien être sous l'influence de Paul (voir Rm 6.3).

36 Le rapprochement est d'autant plus fort que ce sont les deux seuls emplois en Mc du verbe σχίζω.

37 Feldmeier, Reinhard, ‘Der Gekreuzigte im “Gnadenstuhl”: Exegetische Überlegungen zu Mk 15.37-39 und deren Bedeutung für die Vorstellung der göttlichen Gegenwart und Herrschaft’, Le trône de Dieu (ed. Philonenko, Marc; WUNT 69; Tübingen: Mohr, 1993) 213-32, voir 229Google Scholar.

38 Biguzzi, Giancarlo, ‘Io distruggerò questo tempio’. Il tempio e il giudaismo nel vangelo di Marco (Roma: Pontificia università urbaniana, 1987) 153Google Scholar.

39 Bourquin, Yvan, La confession du centurion. Le Fils de Dieu en croix selon l'évangile de Marc (Poliez-le-Grand: Éd. du Moulin, 1996) 57Google Scholar.

40 C'est souvent cet aspect de l'intrigue de situation qui est seul mis en valeur. Bourquin, Ainsi Yvan, Marc, une théologie de la fragilité. Obscure clarté d'une narration (Le monde de la Bible 55; Genève: Labor et Fides, 2005) 23Google Scholar. Bien qu'il soit important, il m'apparaît pourtant second.

41 Perspective déjà tracée en creux par Jésus dans l'énigmatique image de l'enlèvement de l'époux (2.19-20).

42 L'idée d'une pureté/sainteté offensive caractérisant l'œuvre de Jésus m'a été suggérée par Berger, Klaus, ‘Jesus als Pharisäer und frühe Christen als Pharisäer’, NovT 30 (1988) 231-62Google Scholar.

43 J'ai développé largement l'originalité de la stratégie offensive de Jésus dans mon article ‘Le rapport à la loi dans l’évangile de Marc', Focant, Marc, un évangile étonnant, 31-54, voir 38-53.

44 Bourquin, Marc, 23-26 a bien montré que les deux axes de l'intrigue culminent dans la croix. Cette vision me paraît préférable à celle de Jean-Noël Aletti, ‘La construction du personnage Jésus dans les récits évangéliques. de Marc’, Le cas, Analyse narrative et Bible (ed. Focant, Camille, André Wénin; Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium 191; Leuven: Peeters—University Press, 2005) 19-42Google Scholar, pour qui l'intrigue marcienne est ‘évidemment une intrigue de révélation’ (39).

45 Bourquin, Marc, 22 a bien noté la ressemblance frappante de cette déclaration avec la première conclusion du quatrième évangile: ces signes ont été écrits dans ce livre ‘pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu’ (Jn 20.31). Un petit nombre de manuscrits de type césaréen n'a pas les mots υἱου῀ θɛου῀ à la fin de Mc 1.1 et Nestle-Aland27 met ces mots entre crochets. J'ai expliqué ailleurs pourquoi il est plus probable de les garder en lien avec la majorité des manuscrits (Focant, L'évangile selon Marc, 56).

46 En 1.34, le narrateur affirme que Jésus ‘ne laissait pas parler les démons, parce qu'ils le connaissaient’. Dans quelques manuscrits, ce dernier pronom personnel est remplacé par diverses expressions de la formule ‘qu'il était le Christ’. Mais ces leçons sont sans doute inspirées de Lc 4.41 : τὸν χριστὸν αὐτον εἶναι. Elles sont à juste titre considérées comme secondaires dans Metzger, Bruce M., A Textual Commentary on the Greek New Testament (London—New York: United Bible Societies, 1971) 75Google Scholar.

47 C'est le seul titre utilisé par Jésus pour s'auto-désigner, à l'exception de celui d'Époux. Mais ce titre n'est employé qu'une fois (2.19-20) et il ne provoque aucune réaction. Il ne présente donc pas d'intérêt du point de vue de la construction de l'intrigue.

48 Tannehill, ‘Narrative Christology’, 87: ‘The reservation of public announcement of Jesus’ Messianic status until 14:61-62 makes the Sanhedrin trial a climactic Christological scene (…). Three Christological titles which are of central importance in Mark are publicly appropriated by Jesus in his answer to the high priest. Jesus lays claim to the titles Christ, Son of the Blessed (that is, Son of God), and Son of Man as he goes to his death'.

49 Ansaldi, Cuvillier, Il fut transfiguré devant eux, 59.

50 Abbott, William, ‘Discipleship in Mark: Two Unlikely Models’, Landas 13/1 (1999) 59-80, voir 71Google Scholar.

51 Dans une perspective différente, Vielhauer, Philipp, ‘Erwägungen zur Christologie des Markusevangeliums’, Aufsätze zum Neuen Testament (Theologische Bücherei 31; München: Kaizer, 1965) 199-214Google Scholar, défend l'hypothèse que la christologie de Mc serait à comprendre comme l'histoire d'une intronisation secrète. Dans ce cadre, il pense que les trois affirmations de Jésus comme Fils de Dieu en Mc correspondent à trois fonctions : adoption (1.11), proclamation (9.7), acclamation (15.39).

52 Voir ci-dessus, 14–15.

53 La finale authentique de Mc se situe deux versets plus loin en 16.8. Dans la finale longue, canonique mais inauthentique, on ne lit qu'un seul titre appliqué deux fois à Jésus, celui de Seigneur (16.19-20).

54 Broadhead, Naming Jesus, 166.

55 Wrede, William, Das Messiasgeheimnis in den Evangelien: Zugleich ein Beitrag zum Verständnis des Markusevangeliums (Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 1901)Google Scholar.

56 On en trouve une présentation brève et bien documentée dans Boring, M. Eugene, Mark: A Commentary (The New Testament Library; Louisville—London: Westminster John Knox, 2006) 264-271Google Scholar.

57 Davidsen, Ole, The Narrative Jesus. A Semiotic Reading of Mark's Gospel (Aarhus: Aarhus University, 1993) 337Google Scholar, reste dans la perspective du secret messianique. Mais il se rapproche de mon interprétation en parlant d'un double secret : il ne s'agit pas seulement de révéler que Jésus est le Christ (premier secret), mais aussi de dévoiler la véritable signification du mot Christ (second secret).

58 Bourquin, Marc.

59 Cipriani, Settimo, ‘La cristologia dello “stupore” nel vangelo di Marco’, Asprenas 47 (2000) 5-26Google Scholar.

60 Cette manière de voir est proche de la description du mystère ou du secret donnée par H.Reiser, Jesus in Solidarity, 205 : ‘The only “secret”, therefore, was that suffering was inevitable for all those who dare to “enter a strong man's house and plunder his property” (Mark 3.27). The key to historical liberation was not going to be miraculous deliverance by a hero of mythic proportions like Moses, Samson, or David but painful engagement. This engagement would take the form of a relentless countersign, the ascetiscism of solidarity: not privilege but service; not wealth and being able to boast of powerful patrons but accompanying those without voice or protectors; not exlusionary but humbly inclusive; not armed resistance but non-violence’.

61 Delorme, Jean, L'heureuse annonce selon Marc. Lecture intégrale du 2e évangile, I (rédaction finale par Jean-Yves Thériault; Lectio divina 219; Paris: Cerf, 2007) 278Google Scholar.

62 En 1886, Proudhon annotait l'évangile de Marc en relevant ‘une tendance au mysticisme (…) plus prononcée que chez Matthieu’ (Bessière, Gérard, Jésus selon Proudhon: La ‘messianose’ et la naissance du christianisme [Histoire; Paris: Cerf, 2007] 83Google Scholar). Vu le caractère occasionnel des annotations, il est toutefois difficile de savoir ce qu'il entendait par là.

63 de Certeau, Michel, La Fable mystique XVIe-XVIIe siècle (Bibliothèque des histoires; Paris: Gallimard, 1982) 13Google Scholar.

64 de Certeau, La Fable mystique, 15-16.

65 de Certeau, La Fable mystique, 16.

66 de Certeau, La Fable mystique, 196-9.

67 Bourquin, Yvan, ‘Le “soleil noir” ou l'oxymore implicite dans l’évangile selon Marc', Raconter, interpréter, annoncer. Mélanges Daniel Marguerat (ed. Bourquin, Yvan, Steffek, Emmanuelle; Le monde de la Bible 47; Genève: Labor et Fides, 2003) 92-104Google Scholar.

68 Selon Boring, Mark, 258, ‘the narrative juxtaposes the conflicting imagery without synthesizing it’.

69 de Certeau, La Fable mystique, 198.

70 de Certeau, La Fable mystique, 199.

71 de Certeau, La Fable mystique, 411 : ‘Est mystique celui ou celle qui ne peut s'arrêter de marcher et qui, avec la certitude de ce qui lui manque, sait de chaque lieu et de chaque objet que ce n'est pas ça, qu'on ne peut résider ici ni se contenter de cela. Le désir crée un excès’.

72 Blanchard, Yves-Marie, ‘Jésus, le Fils envoyé du Père (Jean)’, Jésus. Portraits évangéliques (ed. Focant, Camille; Trajectoires 18; Bruxelles: Lumen Vitae, 2008) 97-120, voir 120Google Scholar.